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Mgr Ravel : « Ce n’est pas une question de sécurité, c’est une guerre ! »

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Pour l’évêque français aux armées, les attentats de Paris dévoilent au grand jour cette nouvelle guerre déclarée à la France qui ne touche plus des militaires loin de la capitale mais des civils innocents. Sur le site de « Famille chrétienne » cette interview par Samuel Pruvot : 

Comment réagissez-vous à l’instauration de l’état d’urgence ?
Si le chef de l’Etat a déclaré l’état d’urgence, ce n’est pas pour faire joli ! Les services de renseignement craignent en effet des répliques à l’image des tremblements de terre. Le danger est que les attentats soient coordonnés dans l’espace mais aussi dans le temps. Aujourd’hui même, et dans les jours qui viennent, nous pouvons craindre beaucoup de choses. Se rassembler dehors pour prier ne serait pas forcément une idée très intelligente. Il faut rester très prudent.

Qu’est-ce que les attentats de Paris vont changer aux yeux de l’opinion publique ?
Nous prenons brutalement la mesure du problème. Par un effet d’éloignement, les grandes choses paraissent petites. Jusqu’à présent en effet, le français moyen voyait les attentats à Kaboul ou à Lagos depuis la France. Cela semblait très petit. Nous, les militaires, nous avons constaté sur place – et depuis longtemps – les dégâts. Nous avons compris qu’il ne s’agissait pas de simples faits divers !

Est-ce la suite logique des attentats de Charlie Hebdo ?
A l’époque, on avait tendance à penser que les terroristes s’attaquaient à un journal satirique et aux « blasphémateurs ». Moi, je n’ai jamais cru à cette fable ni à cette instrumentalisation des événements. Je le répète : nous sommes en guerre et les terroristes ne choisissent pas leurs victimes ! Nous prenons conscience aujourd’hui que la France a toujours été la cible et non la liberté de la presse.

En quoi les militaires sont-ils préparés à cette escalade ?
Nous reconnaissons chez nos ennemis ceux contre lesquels des dizaines de nos soldats sont morts en Afghanistan ou au Mali. Demain peut être en Syrie ou en Irak... Je suis militaire. Je sais que ces attentats contre la France marquent la poursuite d’une guerre qui a commencé il y a quelques années. Combien faudra-t-il de centaines de morts pour ouvrir les yeux ? Nous ne sommes pas face à une question de sécurité mais à une véritable guerre ! On ne peut plus croire que nous sommes face à des gens isolés ou détraqués.

Quelle forme cette nouvelle guerre est-elle en train de prendre ?
La frontière entre civils et militaires a disparu. Quand les militaires sont visés dans leur uniforme, c’est à titre de symbole. Le soldat incarne la France. Mais, en réalité, la guerre est menée contre la France. Nos adversaires ne regardent pas s’ils ont devant eux un militaire, un gamin ou une femme enceinte. Nous ne sommes plus en 14-18 où on comptait les morts dans les tranchées. Cette nouvelle guerre touche n’importe qui, n’importe où, et de manière aveugle. C’est un processus lent et lourd : vous coupez une tête et dix autres surgissent.

La prière est-elle une forme de solidarité en ces heures dramatiques ?
Le chrétien aime la paix mais il sait vivre en état de guerre. Il ne faut pas séparer la prière et l’action. La prière pour la paix ne se substitue pas aux moyens légitimes par exemple au fait de prendre les armes. Dieu ne va pas envoyer ses légions d’anges pour éliminer nos adversaires ! Mais la prière change les cœurs. L’émotion des Français est très grande. Il y a plusieurs sentiments qui se mêlent non seulement la douleur et l’incompréhension mais aussi le désir de vengeance. La grâce de Dieu apaise les cœurs sans minimiser cette nouvelle guerre contre la France qui ne fait que commencer. La prière va purger nos émotions de la violence. Il ne faudrait pas que la violence gagne deux fois : la première avec les victimes corporelles et la seconde avec des victimes spirituelles.

Ref. Mgr Ravel : « Ce n’est pas une question de sécurité, c’est une guerre ! »

JPSC

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Commentaires

  • Bien sûr, bien sûr, il faut d'abord et prioritairement une réponse sécuritaire, c'est à dire militaire, sur le territoire national. C'est d'abord notre sol qu'il faut défendre, même si l'attaque de l'ennemi (qu'il faut désigner clairement) sur son territoire est également indispensable.
    Certes il est vrai que comme en 1939 les états (et pas seulement la France) sont mous dans leur réaction et ambigus. C'est qu'il s'agit à la fois de ne pas braquer sa propre population et de ne pas irriter des « partenaires » commerciaux « dont nous avons besoin ». 
    Il y a plus, si l'islamisme radical est l'ennemi maintenant désigné, beaucoup comptent sur l'islam pour affaiblir les racines chrétiennes de l'Europe. Il en résulte une ambiguïté de paroles et d'actes rarement atteinte dans laquelle nos « dirigeants » se prennent les pieds. Comment soutenir l'islam coranique et dénoncer l'islamisme qui l'applique littéralement ? Comment penser qu'un « infidèle » pourrait faire évoluer une pratique multiséculaire ?
    Nous voici donc maintenant aux véritables racines de cette violence guerrière. Cette guerre est indiscutablement une guerre économique, mais c'est aussi une guerre idéologique, ou plutôt religieuse, car il faut bien parler de « la religion de la laïcité », avec ses dogmes, ses rites, ses œuvres.  Ce sont les « valeurs » d'un occident vécu comme mécréant et décadent qui sont attaquées. C'est pour aller jusqu'au bout de l'idéologie, la société dans sa conception de la famille et de la sexualité. Autrement dit, c'est la contestation radicale de la mini jupe et de l'homosexualité. 
    On ne combat pas une idéologie avec des Famas G2 ou des AK 47, ni même avec des chars AMX ou Léopard, ni même des Rafales ou des Sukhoï. On combat une idéologie par un combat idéologique.
    Et là il faudra bien que l'on prenne conscience que les valeurs « démocratiques » occidentales sont des valeurs qui ne peuvent exister que dans une perspective chrétienne.  La Liberté est une valeur chrétienne et non pas marxiste ou capitaliste. La solidarité a été dès le début « la marque de fabrique » du christianisme, qui fait vraiment des frères de tous les hommes. L'égalité dans la différence des enfants de Dieu l'est tout autant.  Vouloir l'occident sans christianisme est simplement une illusion, une chimère, une construction qui s'écroule faute d'ancrage et de fondations.
    Le réarmement doit d'abord être moral et intellectuel.  Il est possible à chacun où il est de prier et de fréquenter les sacrements de l'Église catholique.  Mais chacun doit aussi approfondir tous les fondements de sa foi et devenir un missionnaire qui s'adresse aux mécréants de l'intérieur.  Il faut pouvoir comprendre et faire comprendre le Dieu trinitaire, qui est fondamentalement relation et amour. Il faut pouvoir témoigner de l'incarnation et de la résurrection de son fils, Notre Seigneur Jésus-Christ. Il faut surtout vivre dans une perspective eschatologique qui seule donne un sens à l'histoire et à nos vies individuelles.
    Shimon

  • In nomine Patris, et Filii, et Spritus Sancti, Amen.
    Père, pardonne leur, car ils ne savent ce qu'ils font.
    Shimon, vous avez raison. Ce n'est pas par les armes que l'on désarmera l'islam.
    J'écris bien islam et non islamisme. Foin des distinctions foireuses.
    Le seule réponse à la violence coranique est la douceur messianique,
    mais une douceur radicale et sans compromis.
    Matthieu 5
    « …43 Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. 44 Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, 45 afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.… »

  • J'aime bien feuilleter , le soir, pour me préparer au sommeil : " La Fleur des Saints " d' Omer Englebert qui a fait un très sérieux travail d'historien : les faits sont les faits , le reste sont des legendes . Sur Jeanne d'Arc, il écrit " ....;le 8 mai 1429 , elle chasse les Anglais d' Orléans ; en juin elle les bat à Loches ......( succession de villes reprise aux Anglais
    ..........Puis, le miracle de Jeanne, qui a duré 120 jours, prend fin. Ses Voix se taisent et le Ciel cesse de l'aider. Continuant la guerre malgré le roi qui négocie un armistice, elle échoue partout . Prise à Compiègne ........ On sait comment celà finit .
    Rien n'est simple , il y aussi la différence entre les guerres justes et les guerres injustes ( CEC ) . Il y par ex., de Gaulle qui aurait sans doute pu terminer la guerre d' Algérie , s'il n'avait été si gourmand en voulanr garder le Sahara pour ses expériences nucléaires.
    Enfin, il y a une morale de guerre qui , si on ne la suit pas vous retombe dessus . Je pense à tous les fauteurs de guerre qui ,en commençant une guerre , sous un prétexte mensonger, commettent le péché des péchés : nous n'aurions pas du nous allier à eux .
    Enfin , nous n'avons pas bronché pour les 150. 000 nigériens assassinés par Boko Haram , ni pour le génocide des yezidis , par ex. ......il est vrai que ces pays n'ont ni gaz, ni pétrole ....
    Le pacifisme n'est pas facile .....mais " Heureux les doux ...
    heureux les pauvres de coeur, heureux les artisans de paix,
    ........Relire les Béatitudes apporte la paix du coeur . C'est l'essentiel mais c'est terrible .

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