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Les catholiques et les protestants peu enclins à accueillir de nombreux réfugiés désirant se convertir

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De Nathalie Versieux sur rfi.fr :

Allemagne: le désir de conversion de réfugiés au christianisme

En Allemagne, de nombreux réfugiés - pour la plupart iraniens ou afghans - veulent se convertir au christianisme. Mais il ne leur est pas facile de trouver une église qui accepte de les baptiser. Catholiques et protestants sont particulièrement réticents. Quelle est l'ampleur du phénomène ? Eclairage.

De notre correspondante à Berlin,

C'est un mouvement qui prend de l'ampleur : de plus en plus d'Iraniens et d'Afghans arrivés en Allemagne pour y demander l'asile politique cherchent à se convertir au christianisme. A Berlin, l'Eglise de la Trinité est tout simplement prise d'assaut par les candidats au baptême. Le prêtre de cette paroisse évangéliste a converti 850 Iraniens et Afghans au cours des trois dernières années.

Quelque 350 autres réfugiés suivent en ce moment les cours de préparation au baptême, se rendant deux fois par semaine au cours de catéchisme donné par le père Martens. Chaque mercredi et chaque samedi, ils prennent place dans l'église, face à la grande croix de la nef.

Un des premiers convertis, arrivé en Allemagne voici trois ans, traduit les propos du prêtre en farsi. Les questions fusent. Pourquoi dieu se fait-il appeler Roi dans la bible ?, demande par exemple un jeune Afghan. Pour ces réfugiés, c'est un vrai chemin de croix. Un peu plus de la moitié réussissent leur examen de conversion après trois mois de catéchisme intensif.

Les motivations de ces réfugiés sont diverses. Certains, c'est clair, espèrent tout simplement augmenter leurs chances d'obtenir l'asile politique en Allemagne. L'apostasie est interdite par l'islam, passible de la peine de mort en Iran. Un converti ne sera pas expulsé d'Allemagne. A la différence de la Norvège, par exemple, qui ne reconnaît pas la conversion comme un motif suffisant pour accorder l'asile.

Les fêtes religieuses chrétiennes ressenties comme joyeuses

Bien des candidats au baptême qui se rendent chaque semaine chez le père Martens ont fui la Norvège pour trouver refuge en Allemagne. D'autres ont fui l’Iran parce qu'ils fréquentaient les nombreuses églises clandestines qui se tiennent dans des appartements privés dans les grandes villes du pays.

Selon les estimations du prêtre, l'Iran compterait 500 000 à un million de chrétiens clandestins, qui ne peuvent vivre leur foi au grand jour. Ces personnes rejetteraient l'islam ressenti comme une religion triste et violente, là où les fêtes religieuses chrétiennes, Pâques ou Noël par exemple, sont ressenties comme joyeuses et pleines d'espoir. Bien des musulmans désireux de quitter l'islam n'imaginent pas vivre athées et veulent partager la religion du pays qui les a accueillis.

Mais il n’est pas facile de trouver un prêtre qui accepte de convertir les musulmans. C'est même le principal problème de ces candidats au baptême. Eglises catholique et protestante sont très réticentes, au nom du dialogue inter-religieux. Les deux Eglises dominantes en Allemagne ne veulent pas être accusées de prosélytisme dans le contexte actuel de tensions religieuses.

Les Eglises catholique et protestante, qui perdent chaque année des dizaines de milliers de fidèles, ferment ainsi leurs portes aux musulmans désireux de devenir chrétiens. Et ils sont, ainsi, livrés aux Eglises évangélistes comme celle du père Martens, voire aux sectes, qui elles n'hésitent pas à missionner devant les portes des foyers de réfugiés.

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