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Le pape Léon rejette le populisme à la mode de François au profit d'un style de leadership plus institutionnel

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De John L Allen Jr/ sur Crux via The Catholic Herald :

Le pape Léon rejette le populisme au profit d'un style de leadership plus institutionnel

5 juillet 2025

Comme le populiste qu'il était, le pape François a ressenti un scepticisme instinctif à l'égard des bureaucraties, y compris celle qu'il était appelé à diriger. Il a dressé un catalogue des 15 maladies spirituelles de la curie romaine, dont l'« Alzheimer spirituel » et le « terrorisme du commérage », et ce sont là quelques-unes des choses les plus aimables qu'il avait à dire à propos de la curie.

Je me souviens très bien d'un fonctionnaire curial chevronné qui sortait de cette séance d'humiliation de Noël 2014 et qui disait sarcastiquement : « Eh bien, ce n'était pas exactement un remontant ! ». Le problème du populisme est que, tôt ou tard, il faut que les institutions fonctionnent pour que les choses se fassent. L'inspiration personnelle et le leadership par l'exemple ne peuvent porter une administration que jusqu'à un certain point, et lorsque les institutions qu'un leader est appelé à diriger sont démoralisées et manquent de direction, cela est généralement synonyme de grands maux.

C'est un point que le pape Léon XIV semble mesurer, à en juger par ses premières interactions avec les institutions qu'il préside aujourd'hui. Le 5 juin, le souverain pontife a rencontré des fonctionnaires de la Secrétairerie d'État, le département le plus important et le plus puissant de la Curie romaine, et celui qui joue un rôle de coordination par rapport aux autres. Sous l'ère François, la Secrétairerie d'État s'est vu couper les ailes de diverses manières, notamment en se voyant retirer sa responsabilité en matière d'administration financière et en voyant son leadership dans l'élaboration de la politique étrangère du Vatican occasionnellement confié à des fauteurs de troubles tels que le cardinal Matteo Zuppi, en ce qui concerne la guerre en Ukraine.

Lors de son audience avec les fonctionnaires de la Secrétairerie d'État, le Pape Léon s'est efforcé d'être positif quant au rôle traditionnel et aux capacités de la Secrétairerie d'État. « Je peux dire avec une grande sincérité qu'au cours de ces quelques semaines - un mois ne s'est pas encore écoulé depuis le début de mon ministère pétrinien - il est évident pour moi que le pape ne peut pas travailler seul », a-t-il déclaré. "Il est nécessaire de compter sur l'aide de nombreuses personnes au Saint-Siège, et en particulier sur vous tous de la Secrétairerie d'État. Je vous remercie du fond du cœur !

Certains ont plaisanté sur le fait que l'affirmation selon laquelle un pape ne peut travailler seul ne semblait pas aussi évidente pour le prédécesseur de Léon, mais ils se sont néanmoins réjouis de l'entendre dire. Les commentateurs ont noté qu'il rejetait en fait l'idée d'un pape comme monarque isolé, le positionnant plutôt comme le chef d'un groupe engagé au service de l'Église.

« Aujourd'hui, la Secrétairerie d'État elle-même reflète le visage de l'Église », a déclaré le pape Léon. "C'est une grande communauté qui travaille aux côtés du pape : ensemble, nous partageons les questions, les difficultés, les défis et les espoirs du peuple de Dieu dans le monde entier.

La gratitude a été, en quelque sorte, la première note du Pape.

« Merci pour les compétences que vous mettez au service de l'Église, pour votre travail - qui passe presque toujours inaperçu - et pour l'esprit évangélique qui l'inspire », a-t-il poursuivi. C'est tout : pas de grande correction, pas de réprimande, juste une solide appréciation du travail accompli. Cette approche peut en partie refléter la différence biographique : alors que François n'avait jamais servi dans la Curie romaine avant son élection à la papauté, Léon avait dirigé un dicastère. Il a donc eu l'occasion d'observer de près le travail de la Secrétairerie d'État - imparfait, certes, mais toujours essentiel.

En d'autres termes, le pape Léon comprend que s'il n'y avait pas de Secrétairerie d'État pour diriger les opérations du Vatican, un pape devrait probablement l'inventer.

Quatre jours plus tard, le 9 juin, le pape a de nouveau eu l'occasion de s'adresser à ses plus proches collaborateurs dans l'administration ecclésiastique lorsqu'il a célébré le Jubilé du Saint-Siège. Dans ce contexte également, ses propos ont été remarquablement dépourvus de reproches ou d'avertissements, se concentrant plutôt sur le positif.

« Le Siège apostolique garde la sainteté de ses racines tout en étant gardé par elles », a-t-il déclaré, affirmant en substance la mission historique du Saint-Siège en tant que gardien de l'identité et des croyances catholiques. Le pape Léon a insisté sur le fait que « toute la fécondité du Saint-Siège dépend de la Croix du Christ », notant que « sinon, ce n'est qu'une apparence, voire pire », et proclamant que « le Saint-Siège est saint comme l'est l'Église, dans son noyau originel, dans la fibre dont elle est tissée ».

Aussi élémentaire que cela puisse paraître, l'insistance sur le fait que le Saint-Siège est en soi saint - que la sainteté fait partie de son ADN - n'est pas nécessairement quelque chose qui aurait pu être considéré comme acquis sous le pape François.

Le pape Léon a également appelé tous les fonctionnaires du Saint-Siège à contribuer à sa sainteté en recherchant leur propre sainteté : « La meilleure façon de servir le Saint-Siège est d'essayer d'être des saints, chacun d'entre nous selon son état de vie et la tâche qui lui est confiée », a-t-il déclaré.

En un mot, ce contraste illustre un aspect essentiel de la transition entre François et Léon, un aspect qui peut avoir des conséquences sur tous les plans. Alors que François était un populiste, Leo est un homme de communauté et de structures, dont le souhait est de gouverner à travers les institutions qui l'entourent, plutôt qu'autour d'elles ou en dépit d'elles.

Cette différence fondamentale ne doit pas être sous-estimée, d'autant plus qu'elle laisse entrevoir un style de leadership plus stable, moins contestataire et moins franc-tireur, qui donnera le ton pour les mois et les années à venir.

 

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