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Un pape plus autoritaire qu'il n'y paraît ?

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De Jean-Marie Guénois sur LeFigaro.fr :

Le pape François dénonce les «résistances malveillantes» au sein de la curie romaine

Les vœux à la curie romaine avant Noël sont l'occasion pour le Pape d'adresser des remontrances sévères à ses collaborateurs : il a ainsi réaffirmé ce jeudi son autorité sur le Vatican tout en dénonçant les « «résistances cachées» et les «résistances malveillantes» qui s'opposent à sa réforme du gouvernement de l'Église catholique.

C'est devenu une tradition. Les vœux adressés chaque année par le Pape à tous ses collaborateurs de la curie romaine - le gouvernement central de l'Église catholique - ne sont pas un agréable moment d'autosatisfaction comme le voudrait la loi du genre, mais une véritable séance de recadrage, directe, sans ménagement.

En 2014, le pape François avait surpris, par un diagnostic sans concession des «maladies» de la curie. En 2015, il avait évoqué les «soins» nécessaires. Cette année, il tape du poing sur la table en dénonçant «les résistances cachées» et les «résistances malveillantes» internes à sa réforme de la curie.

Alors que beaucoup de voix se demandent où cette réforme va aboutir, le Pape prend également le temps de justifier ce qu'il a fait jusque-là en rappelant, point par point, ses axes de réformes.

Essentiellement: la création d'un comité de cardinaux, le C9, qui viennent de l'étranger deux fois par trimestre à Rome pour l'aider à gouverner l'Église; la mise en place d'un ministère de l'économie avec un contrôle de gestion; la mise en place d'un ministère de la communication; la fusion de plusieurs conseils pontificaux (de niveau secrétariat d'État en France) en deux grands dicastères (des ministères), l'un chargé des laïcs, l'autre des questions sociales.

Réduire le rôle de la secrétairerie d'État

Mais la pointe de son discours vise en fait la secrétairerie d'État, qui est «le Matignon» du Vatican. Et qui lui offre, il est vrai, beaucoup de résistances...

Le Pape veut en effet réduire le rôle que la secrétairerie d'État avait jusque-là: celui d'être l'intermédiaire entre les services du Vatican en lien avec les Églises locales et le Pape. Il confirme qu'il veut la réduire à n'être qu'un simple organisme de coordination de la curie ; le référent direct étant le Pape et non plus le secrétaire d'État, premier ministre de l'Église.

Le pape François veut que la circulation de l'information et du pouvoir se fasse directement entre les évêques et le Pape, et non plus à travers la curie romaine

Le tout dans un esprit de «synodalité», où la circulation de l'information et du pouvoir se fait directement entre les évêques et le Pape, et non plus à travers une superstructure appelée curie romaine. D'où l'appel sous plusieurs formes dans le discours à «l'obéissance inconditionnelle» des collaborateurs de la curie au Pape. Et à la demande que toutes les réunions interministérielles soient «présidées par le pontife romain». Et que «tous les dicastères réfèrent directement au Pape».

Quant aux «résistances» au changement dénoncées par François, elles sont certes «meilleures que l'absence de réaction qui est un signe de mort» et «méritent d'être entendues» mais elles se forment dans des «cœurs appauvris et empierrées» qui «veulent que tout reste comme avant» . Ou dans des «mentalités déformées» poussées par «le démon qui inspire des mauvaises intentions, souvent sous des habits d'agneaux» et qui «se réfugie dans les traditions, dans les apparences du formalisme».

Le discours du pape est ICI

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