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Quand l'athéisme semble imprégner l'Eglise (cardinal Müller)

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De kath.net :

L'Eglise semble imprégnée d'un esprit athéiste
 

 
 
 
 
Le discours du cardinal Müller lors de la présentation du nouveau livre du cardinal Sarah

Regensburg (kath.net)

C’est à la fois mon honneur et mon plaisir de pouvoir vous présenter le dernier livre du cardinal Sarah ce soir au monastère bénédictin de Weltenburg. La véritable réforme de l'Église a toujours commencé depuis les monastères, où, du plus profond des relations à Dieu à la suite du Christ et de l'âme imprégnée de l'amour du Saint-Esprit, l'Église a retrouvé sa force spirituelle. Sa mission n'est pas une adaptation à un monde sans Dieu et une auto-dissolution en lui. Au contraire, elle continue la mission du Christ pour le salut du monde, Lui qui lui a confié le mandat de sanctifier l'homme, de transformer le monde, de le renouveler et de lui donner une espérance au-delà des limites du terrestre. Benoît était une "minorité créatrice" dans une Antiquité en décomposition

Face à la crise historique de la culture occidentale et à la division interne de l’Eglise, on voudrait appeler le Saint-Esprit. Invoquant Paul, "Je vous invite donc, frères, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu. Ce sera là de votre part un culte spirituel. Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. " (Rom 12, 1-2).

Lire la suite sur kath.net (la traduction française s'affiche automatiquement mais il s'agit d'une traduction automatique qu'il faut décrypter).

Dans certains passages de ce discours, le cardinal ne mâche pas ses mots :

"Les thèmes centraux de l'Eglise ne sont pas la protection de l'environnement, la politique de migration, les positions de pouvoir pour les laïcs. L'église n'est pas une ONG qui pourrait embrasser l'agenda d'idéologies anti-religieuses. Et les voies de la nouvelle évangélisation ne peuvent pas être: relativiser les commandements de Dieu, abolir l'indissolubilité du mariage sacramentel et dissoudre leur substance naturelle en tant que communauté exclusive de l'homme et de la femme, l'extension des exemptions du célibat sacerdotal, comme si l'on pouvait "desserrer" la vocation de Dieu et le charisme du célibat au nom du Royaume de Dieu - selon des points de vue pragmatiques - au niveau régional. L'Église en tant que peuple de Dieu, corps du Christ et temple du Saint-Esprit ne peut pas confondre l'inculturation de l'Évangile avec un syncrétisme de la foi en l'unique Dieu épris de superstition. Pour le salut de l'homme, cela ne doit pas permettre la contamination de la Divine Liturgie par l'idolâtrie païenne. Le corps du Christ et le temple du Saint-Esprit ne peuvent pas confondre l'inculturation de l'Évangile avec un syncrétisme de foi en l'unique Dieu avec la superstition. Pour le salut de l'homme, cela ne doit pas permettre la contamination de la Divine Liturgie par l'idolâtrie païenne. Le corps du Christ et le temple du Saint-Esprit ne peuvent pas confondre l'inculturation de l'Évangile avec un syncrétisme de foi en l'unique Dieu avec la superstition. Pour le salut de l'homme, cela ne doit pas permettre la contamination de la Divine Liturgie par l'idolâtrie païenne."

"Si nous considérons l'Eglise aujourd'hui, il semble à beaucoup de gens que la foi est ébranlée et que tout est perdu. "L’Eglise semble être imprégnée d’esprit athéiste. Certains bergers abandonnent même leurs moutons. La bergerie est dévastée ..."

Commentaires

  • On peut dire ce qu'on veut (certains ne s'en privent pas sur Facebook), mais ça commence à bouger dans l'Eglise catholique en France.
    Ce dimanche matin à l'église paroissiale d'une banlieue très 'upper-class' de l'Ouest parisien, admirable homélie du curé : dans la même ligne exégétique que le texte de Balthasar que je citais ici hier, il a invité les paroissiens à ne pas s'enfermer dans la peur des bouleversements – même si (ou plutôt : "lorsque") ceux-ci affectent l'Eglise et l'obligent à de profondes remises en question.
    Au passage, le curé a épinglé durement les "sectaires" (sic) qui exploitent cette peur pour tenter de bloquer le changement nécessaire... Il a rappelé la consigne de Jésus : "Ne les suivez pas !"
    En conclusion de la messe, après avoir passé la parole à un représentant du Secours catholique, le curé a dit le dernier mot en soulignant : "Aujourd'hui l'estime portée aux prêtres est tombée à zéro, mais le Secours catholique est estimé. L'Eglise se rénovera dans le service aux pauvres."
    Langage de foi lucide. Des prêtres sain(t)s paient christiquement pour les coupables, et annoncent pendant l'eucharistie que la voie est de se faire "hôpital de campagne", comme dit le pape, au service de tous et surtout des plus faibles.
    C'est l'heure d'un triple acte de foi, d'espérance et d'amour.
    La Réforme catholique viendra. (Patrice de Plunkett)

  • Bonjour,

    Bien des hommes d'Eglise s'en prennent aujourd'hui à telle ou telle composante du "logiciel" du pape François.

    Or, il se trouve que le pape François n'est jamais qu'un actualisateur et un amplificateur d'une assez grande partie du logiciel qui a été accepté, voire approuvé, par les mêmes hommes d'Eglise, du début des années 1960 à la fin des années 2000 ou, plus précisément, du début de l'année 1962-1963 au milieu de l'année 2012-2013.

    Aussi, pourquoi ces hommes d'Eglise s'en prennent-ils aujourd'hui à ce logiciel sans en remettre en cause les fondements et le contenu, alors que ces fondements ont été légitimés et que ce contenu a été développé par les prédécesseurs conciliaires, puis post-conciliaires, du pape François ?

    Il y a là une chose que je ne comprends pas.

    Bonne journée.

    Un lecteur.

  • Bonjour,

    Il y a une autre manière de concevoir le processus qui est en présence essentiellement depuis le début des années 1960, et non exclusivement depuis celui des années 2010.

    En gros, depuis le début des années 1960, aussi longtemps que la morale chrétienne et les sacrements de l'Eglise n'ont pas été formellement et frontalement remis en cause, depuis l'intérieur et le sommet de la hiérarchie de l'Eglise catholique, cela n'a pas gêné bien des cardinaux et des évêques de faire croire ou de laisser entendre qu'il n'y a presque pas ou quasiment plus de différences de nature entre la foi catholique et les confessions chrétiennes non catholiques, entre la religion chrétienne et les religions non chrétiennes, entre l'humanisme chrétien et telle conception de l'humanisme agnostique, etc.

    Mais depuis que le pape François a commencé à laisser entendre que la remise en cause de la morale chrétienne et des sacrements de l'Eglise fait, elle aussi, partie du même "package", conciliaire ou, en tout cas, post-conciliaire, certains continuateurs de ces cardinaux et de ces évêques commencent enfin à se réveiller et à prendre conscience du caractère potentiellement aussi consensualisateur ad extra que décatholicisateur ad intra de l'ensemble de ce "package".

    La question est de savoir pourquoi nous sommes en présence d'un réveil aussi tardif, de la part de ces hommes d'Eglise,

    - alors que le pape François n'est nullement le premier pape, conciliaire ou post-conciliaire, qui souhaite vivement développer, avec telle conception dominante de l'homme et du monde contemporain, des relations partenariales : Paul VI a commencé à le faire dès 1965, dans son discours à l'ONU,

    et

    - alors que le même pape François n'est nullement le premier pape, au pontificat intégralement post-conciliaire, qui oeuvre notamment en faveur de la "post-modernisation" des consciences chrétiennes : Jean-Paul II a commencé à le faire dès 1979, dans le cadre du dialogue interreligieux.

    Oui, vraiment, la question est de savoir pourquoi nous avons droit aujourd'hui à un réveil aussi tardif, de la part de ces hommes d'Eglise, ce réveil étant non seulement tardif, mais aussi, en un sens, injuste, à l"égard du pape François, dans la mesure où il méconnaît le fait que le pape François est, dans de nombreux domaines, le continuateur de ses prédécesseurs, conciliaires puis post-conciliaires.

    Bonne journée.

    Un lecteur.

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