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Avortements sélectifs en Inde : entre 2017 et 2030, 6,8 millions de filles manqueront à l'appel

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Le déficit de filles atteindrait, sur la période 2017-2030, un total de 6,8 millions de naissances.

Des chercheurs ont estimé l'évolution du ratio garçons/filles à la naissance en Inde. Sur la période 2017-2030, le nombre cumulé de naissances de filles manquantes, causées par des avortements sélectifs, devrait atteindre 6,8 millions. Des tendances très hétérogènes selon les régions.

L'Inde sera le pays le plus peuplé du globe au milieu de la décennie 2020, d'après l'ONU. Un peuple... en majorité masculin.

Cela fait maintenant une cinquantaine d'années que le ratio garçons/filles à la naissance du sous-continent est déséquilibré, à cause d'un avortement ciblé des fœtus de sexe féminin. D'après une étude récente, le déficit de filles atteindrait, sur la période 2017-2030, un total de 6,8 millions de naissances. Les projections démographiques réalisées par l'équipe internationale incluent vingt-neuf des États ou territoires indiens les plus peuplés, couvrant ainsi plus de 98 % de la population (telle que dénombrée en 2011).

La sélection prénatale du sexe reste toutefois très inégale selon les régions. À cette échelle, l'intensité de deux facteurs entre en jeu : la préférence pour les garçons et la baisse du taux de fertilité. Préférer un enfant de sexe masculin entraîne logiquement une hausse - plus ou moins importante - du déséquilibre entre les sexes. À l'inverse, la diminution du nombre d'enfants par femme a un effet très variable. Elle peut aggraver ou bien réduire le déficit des naissances de filles - probablement selon la culture locale, la situation socio-économique et d'autres paramètres démographiques.

UN ÉCART EN BAISSE DANS DE NOMBREUSES RÉGIONS MAIS CONTRÉ PAR LA DÉMOGRAPHIE

De façon générale, les ratios de naissances garçons/filles les plus hauts concernent les territoires du Nord-Ouest et tendent à décroître en descendant vers le Sud. En 2030, il s'étendra de 1,035 dans le Chhattisgarh (soit 1 035 garçons nés pour 1 000 filles) à 1,162 dans le Haryana. L'écart aura augmenté dans quatre régions sur vingt-et-une étudiées dans le détail, et diminué dans les dix-sept autres.

Cela n'empêchera pas le nombre moyen de naissances manquantes de filles de passer de 469 000 par an (2017-2025) à 519 000 par an (2026-2030) à l'échelle nationale. Bien que le ratio garçons/filles à la naissance y soit en léger déclin depuis le début des années 2000, l'État de l'Uttar Pradesh - le plus peuplé d'Inde, avec 237 millions d'habitants - contribuera à près de 2 millions des naissances de filles manquantes entre 2017 et 2030.

Les auteurs de l'étude espèrent ainsi que davantage de mesures seront prises contre les biais de genre et en faveur de l'égalité, en tenant compte de chaque contexte régional.

Source : Plos One, 2020

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