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Désarçonnés par le pape argentin ?

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Une tribune de l'abbé Pierre Amar sur aleteia.org :

Catholiques sous le pape François

20/10/20

Un pape vous plaît, un autre vous bouscule : et pourquoi pas ? Voici quelques conseils pour accueillir avec méthode et bienveillance l’enseignement des papes, quels que soient leur style, leur pédagogie ou leurs priorités.

Les papes se succèdent et ne se ressemblent pas. C’est vrai de toute l’histoire de l’Église mais peut-être encore plus pour ceux qui ont connu la trilogie Jean-Paul II, Benoît XVI et François, trois hommes flamboyants aux tempéraments bien différents. Chaque pape a sa grâce, mais nombreux (et discrets) sont ceux qui se sentent désarçonnés par le pape argentin. Cette réflexion est pour eux, et plus particulièrement pour ceux qui en sont arrivés à parler du pape François en confession.

Bienveillance et méthode

Déjà, reconnaissons que les papes du XXesiècle ont été des figures particulièrement imposantes et uniques. Sous le pontificat de saint Jean Paul II, nombreux sont ceux qui ont accueilli avec bienveillance tout ce qui venait de Rome. Mais il fallait de la méthode. D’abord, en distinguant les textes et les décisions romaines selon leur degré d’autorité : une déclaration improvisée dans l’avion n’est pas une encyclique, une homélie sur la place Saint-Pierre n’est pas un livre d’entretiens. Les ouvrages du théologien suisse (et cardinal) Charles Journet sur l’Église sont une aide précieuse pour cet exercice



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Avec Jean Paul II, surtout, la « production » a été abondante : 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 12 constitutions, 28 motu proprio, 42 lettres apostoliques, 26 « lettres aux prêtres », sans compter des milliers d’homélies… Pour recevoir ces enseignements pontificaux, les diverses sensibilités ecclésiales utilisaient chacune leur grille de lecture, quelque fois divergente. Au-delà de cette apparente cacophonie, reconnaissons que le charisme prophétique du pape polonais posait des gestes qui s’éclairaient bien des années après. Avec le recul, c’est finalement Benoît XVI — son plus proche collaborateur — qui nous donnera la juste interprétation de ce magistère dans ce qu’il appellera « l’herméneutique de la continuité ». Sous Benoît XVI, le magistère fut d’ailleurs bien plus sobre. Sa devise était « Coopérateurs de la vérité » : tout un programme. Ce fin théologien et gardien du dogme était un habitué des formules ciselées et précises, même lorsqu’il décidait d’écrire sa trilogie plus personnelle Jésus de Nazareth sous son propre nom. Il était surtout un authentique ami de la nuance qui n’est jamais une ennemie de la vérité, bien au contraire.

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Commentaires

  • Bonjour,

    La précision suivante est apportée pour la énième fois, sur un blog ou un site catholique francophone : le 22 décembre 2005, le pape Benoît XVI

    - n'a pas parlé d'une prétendue "herméneutique de la continuité", ni d'une soi-disant "herméneutique dans la continuité de l'unique objet-Tradition",

    mais

    - a parlé d'une "herméneutique de la réforme", c'est-à-dire d'une herméneutique "du renouveau dans la continuité de l'unique sujet-Eglise".

    Le simple fait que, depuis bientôt quinze ans, cette expression infondée : "l'herméneutique de la continuité", en tant qu'attribuée à Benoît XVI, ait été utilisée sur au moins quinze blogs ou sites catholiques francophones différents, y compris sur des blogs ou des sites qui ont continué à recourir à cette expression infondée APRES qu'il leur ait été rappelé son caractère infondé, en dit long sur la propension de certains catholiques à prendre leurs désirs pour des réalités, ou à recourir à la plus élémentaire exactitude intellectuelle...

    Quant à la réflexion suivante, il est possible qu'elle soit plus déplaisante ou dérangeante : le pape François est à la fois

    - un remarquable continuateur de ses prédécesseurs néo-catholiques post-conciliaires, un remarquable continuateur du dialogue interconfessionnel oecuméniste (post-)montinien et du dialogue interreligieux inclusiviste et unanimiste (post-)wojtylien, comme l'a été Benoît XVI, même si celui-ci l'a été d'une manière un peu différente de celle de François,

    ET

    - un redoutable "ir-ré-ver-si-bi-li-sa-teur" de ce néo-catholicisme post-conciliaire, comme en témoigne son Magistère et sa pastorale, particulièrement propices à l'accentuation du dialogue interreligieux inclusiviste et unanimiste (post-)wojtylien et à l'instauration d'une forme ou d'un type de dialogue interconvictionnel, lui aussi inclusiviste et unanimiste, auquel Jean-Paul II et Benoît XVI ont rarement dit oui avec une telle ampleur, compte tenu des impacts potentiels ou effectifs de ce dialogue interconvictionnel sur et contre la morale chrétienne et les sacrements de l'Eglise (cf. Amoris laetitia).

    Au surplus, si l'on considère ce qu'il est convenu d'appeler la crise de l'Eglise, analysée dans sa longue durée, on ne peut qu'être frappé par l'amplification bergoglienne de la sécularisation interne du regard et du discours des papes néo-catholiques post-conciliaires sur l'homme et le monde contemporains (cf. Laudato si et Fratelli tutti).

    Mais, après tout, cette sécularisation interne du regard et du discours de ces papes sur l'homme et le monde d'aujourd'hui est la "fille" de Gaudium et spes en général, et de la deuxième partie de cette constitution pastorale, en particulier, même s'il est arrivé que l'on trouve, sous la plume de Jean-Paul puis sous celle de Benoît XVI, d'heureuses exceptions à cette sécularisation interne.

    Compte tenu de ce qui précède, il est possible de dire que le pape François est certainement "désarçonnant", non avant tout parce qu'il y aurait une différence de fondements et de contenu, mais avant tout parce qu'il y a une différence de degré et de forme entre son positionnement et celui de ses prédécesseurs élus depuis le début du Concile Vatican II.

    Bonne journée.

    Un lecteur.

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