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  • Pourquoi il est urgent de reprendre le Catéchisme et de l'enseigner à nouveau

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    Du Cardinal Sarah* sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le catéchisme nous prépare à la rencontre avec Jésus

    28-11-2021

    Il est urgent de reprendre le Catéchisme et de l'enseigner à nouveau, car trop souvent aujourd'hui, la foi est réduite à un sentiment personnel. Dire "je crois" signifie s'ouvrir, sous l'influence de la grâce, au contenu objectif que Dieu révèle et auquel nous donnons notre assentiment. Aujourd'hui, l'enseignement est considéré comme le contraire de l'expérience, mais il est impossible de faire l'expérience de Dieu autrement que par l'enseignement.

    Dans nombre de mes contributions, et dans mes livres, je n'ai cessé de dire que la crise actuelle qui affecte l'Eglise et le monde est radicalement une crise spirituelle, c'est-à-dire une crise de la foi. Le monde moderne a renié le Christ. Nous vivons le mystère de la trahison, le mystère de Judas. Par-dessus tout, nous, les catholiques, avons retiré Dieu de notre vie. Nous avons abandonné la prière, la doctrine catholique est remise en question. Le relativisme qui règne dans le monde est entré en force dans l'Église.

    La célébration du dimanche, jour de l'Eucharistie du Seigneur, précepte moral qui nous oblige à rendre à Dieu un culte extérieur, visible, public et régulier en souvenir de sa bienveillance universelle envers les hommes (CC 2176-2177) est très négligée ou célébrée de manière théâtrale et superficielle.

    La réponse à cette situation ne consiste pas à prendre les choses en main ou à essayer de purifier l'Église par nos propres forces. Nous réformons l'Église quand nous commençons par nous changer nous-mêmes. Jésus a soif d'unité. Et l'unité de l'Église a sa source dans le cœur de Jésus-Christ. Nous devons rester proches de lui, en lui.   

    Comme je l'ai déjà écrit dans Le jour est maintenant passé, l'unité de l'Église repose sur quatre colonnes : La prière, la doctrine catholique, l'amour de Pierre et la charité mutuelle. Sans la prière, sans l'union avec Dieu, toute tentative de renforcer l'Église et la foi sera vaine. Mais, alors que la Nuova Bussola Quotidiana introduit cette nouvelle initiative de leçons de catéchisme, je voudrais m'arrêter sur le sens de la doctrine catholique.

    La source de notre unité nous précède et nous est offerte : c'est la Révélation que nous avons reçue et qui se lit comme suit : "Les frères étaient assidus à l'écoute de l'enseignement des Apôtres et à l'union fraternelle, à la fraction du pain et aux prières" ( Att. 2,42). Nous devons y être fidèles et le peuple chrétien a droit à un enseignement clair, ferme et sûr. L'unité de la foi présuppose l'unité du Magistère dans le temps et dans l'espace. Quand un nouvel enseignement nous est donné, il doit toujours être interprété en cohérence avec l'enseignement antérieur.

    La foi est à la fois un acte intime, personnel, intérieur et une adhésion à un contenu objectif que nous n'avons pas choisi. Par la foi, nous posons personnellement un acte par lequel nous décidons de nous en remettre totalement à Dieu en toute liberté. Je crois : par cet acte, le cœur, sanctuaire authentique de la personne, s'ouvre sous l'influence de la grâce au contenu objectif que Dieu révèle, auquel nous donnons notre assentiment. La foi s'épanouit dans le témoignage public, car notre croyance ne peut jamais rester purement privée. La foi ne peut être professée que dans l'Église, avec l'Église, qui nous transmet la connaissance intégrale du mystère, des contenus qu'il faut connaître et croire.

    Malheureusement, le relativisme qui domine le monde est entré profondément dans l'Église. Mais faire de la foi un sentiment purement personnel la rend incommunicable, la coupe de l'Église et, surtout, la vide de tout contenu. Il est donc urgent d'insister sur l'enseignement du catéchisme tant aux adultes qu'aux enfants. L'enseignement du catéchisme est plus qu'une connaissance intellectuelle de son contenu. Il favorise une véritable rencontre avec Jésus, qui nous a révélé ces vérités. Tant que nous n'avons pas rencontré Jésus physiquement, nous ne sommes pas vraiment chrétiens. 

    Aujourd'hui, certains opposent enseignement et expérience. Mais l'expérience de Dieu ne peut se faire que par l'enseignement : "Comment croire en lui... sans prédicateur ?", demande saint Paul (Rm 10,14-15). Cet échec du catéchisme conduit un grand nombre de chrétiens à soutenir une sorte de flou concernant la foi. Certains choisissent de croire un article du Credo et d'en rejeter un autre. Certains vont jusqu'à faire des sondages sur l'adhésion des catholiques à la foi chrétienne. La foi n'est pas l'étal d'un marchand où nous allons choisir les fruits et légumes qui nous plaisent. En la recevant, nous recevons Dieu tout entier et entier, sa Parole, sa Doctrine, son Enseignement. 

    Aimons notre catéchisme. Si nous le recevons non seulement avec nos lèvres mais avec notre cœur, alors, à travers les formules de la foi, nous entrerons vraiment en communion avec Dieu. Il est temps d'arracher les chrétiens au relativisme ambiant qui anesthésie les cœurs et endort l'amour. Henri de Lubac ajoutait : "Si les hérétiques ne nous font plus horreur aujourd'hui, comme autrefois nos ancêtres, est-il certain que c'est parce qu'il y a plus de charité dans nos cœurs ? Ou bien ne serait-ce pas trop souvent, sans que nous osions le dire, parce que la pomme de discorde, c'est-à-dire la substance même de notre foi, ne nous intéresse plus ? Par conséquent, l'hérésie ne nous choque plus ; du moins, elle ne nous convulse plus comme quelque chose qui cherche à nous arracher l'âme de nos âmes... Ce n'est pas toujours la charité, hélas, qui a grandi, ou qui s'est éclairée ; c'est souvent la foi, le goût des choses de l'éternité, qui a diminué".

    Il est temps que la foi devienne pour les chrétiens leur trésor le plus intime, le plus précieux. Pensez à tous les martyrs qui sont morts pour la pureté de leur foi au moment de la crise arienne : parce qu'ils ont professé que le Fils n'est pas seulement semblable au Père mais qu'il est d'une seule substance avec lui, combien d'évêques, de prêtres, de moines, de simples croyants ont souffert la torture et la mort ! Ce qui est en jeu, c'est notre relation avec Dieu, et pas seulement quelques querelles théologiques. On peut mesurer à notre apathie face aux déviations doctrinales la tiédeur qui s'est installée parmi nous.

    Nous devons brûler d'amour pour notre foi. Nous ne devons pas la ternir ou la diluer dans des compromis mondains. Nous ne devons pas la falsifier ou la corrompre. Il s'agit du salut des âmes : les nôtres et celles de nos frères.

    * Cardinal, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

  • La déclaration de Mgr Michel Aupetit à Radio Notre Dame

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    Déclaration de Mgr Michel Aupetit à Radio Notre Dame : « le soutien de beaucoup m’a réconforté et permis de tenir la barre ces derniers jours »

    L’Archevêque de Paris fait une déclaration au micro de Marie-Ange de Montesquieu pour Radio Notre Dame après l’article du Point mettant en cause sa gouvernance et sa vie privée.

    « J’avoue que moi-même, j’ai subi un choc en le lisant et je me suis demandé s’il y avait réellement autant de personnes qui souhaitaient mon départ… »


    « Je remercie ceux qui m’ont aidé à tenir la barre ces derniers jours… »


    A propos d’une relation présumée : « Ceux qui travaillaient avec moi à l’époque savent que je n’entretenais pas une double vie… »

    Mgr Michel Aupetit

    « Tout d’abord je suis profondément désolé du trouble grave des fidèles, qui ont subi tant de drames, depuis l’incendie de Notre-Dame, la covid, le rapport de la Ciase, et qui se trouvent encore aujourd’hui confrontés à cet article du journal Le Point si virulent à mon égard. J’avoue que moi-même j’ai subi un choc en le lisant, et je me suis demandé s’il y avait réellement autant de personnes qui souhaitaient mon départ. Le refuge dans la prière, sans laquelle je ne sais rien faire, et le soutien de très nombreux prêtres de Paris, de séminaristes, de fidèles, d’amis, m’ont réconforté et m’ont permis de tenir la barre ces derniers jours. Je les remercie du fond du coeur pour leur confiance et les témoignages d’affection qu’ils m’ont donnés.

    « Sur les questions de gouvernance, ceux qui travaillent à mes cotés m’ont dit être choqués par les accusations de négligence relayés par l’article. Bien sûr, il est normal que les décisions à prendre quand on est responsable génèrent des frustrations et entretiennent des amertumes. Mais je ne les prends jamais seul, je suis entouré de nombreux conseils où sont présents, des clercs, des diacres, des laïcs, et où j’ai souhaité que plus en plus de femmes participent pleinement parce que je sais l’irremplaçable apport de leur discernement. Mais il est vrai que lorsqu’une décision est prise en commun, il convient que je l’assume et que j’en revête la responsabilité, ce qui bien sûr concentre sur moi les possibles rancoeurs.

    « L’autre fait très troublant serait une révélation sur une relation intime que j’aurais eue comme prêtre il y a dix ans, révélée par un mail qui a été envoyé sur mon adresse, partagé avec ma secrétaire de l’époque. Ceux qui me connaissaient alors et qui partageaient mon quotidien pourraient certainement témoigner que je n’entretenais pas une double vie comme le suggère l’article. Je reconnais, comme je l’ai déjà dit, avoir mal géré la situation avec une personne qui s’est manifestée à de nombreuses reprises auprès de moi. Cette erreur, je l’ai confiée à mon accompagnateur spirituel, et l’autorité ecclésiastique a été mise au courant.

    « Aujourd’hui, comme tous les jours, je remets ma vie dans les mains du Seigneur comme je l’ai fait la jour de mon ordination. J’ai dans le coeur cette phrase de Jésus quand, dans un acte d’amour suprême il a remis sa vie au Père pour sauver chacun de nous: « Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne. » Puisse-t-il me permettre de le servir chaque jour, dans mes frères. »

    Mgr Aupetit a mis le pape François au courant par lettre: « pour préserver le diocèse », il a remis entre ses mains la décision de lui confirmer ou pas sa mission à la tête du diocèse de Paris, puisque c’est de lui que l’archevêque tient sa mission.