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Les 'Responsa ad dubia' : chaque trou de souris que "Traditionis custodes" avait laissé ouvert est obturé

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De Christian Geyer-Hindemith sur le site du Frankfurter Allgemeine Zeitung :

Un centralisme banal

20.12.2021

C'est ainsi que se lit le coup de grâce bureaucratique pour la liturgie latine héritée : la dernière lettre du Vatican "Responsa ad dubia" est de la propagande d'exclusion papale.

Le niveau de justification est maigre, la densité réglementaire totale. Voilà ce que l'on peut dire du dernier communiqué de l'atelier d'écriture du Vatican. Il s'agit des dispositions d'exécution, publiées samedi, de la lettre papale "Traditionis custodes" (Gardiens de la tradition), qui avait certes réglementé de manière restrictive la liturgie héritée, qui faisait autorité depuis des siècles, mais qui offrait néanmoins aux évêques de l'Eglise universelle une certaine marge de manœuvre, en fonction des circonstances de lieu et de temps. C'est désormais terminé. Sous le titre "Responsa ad dubia" (Réponses aux doutes), des questions de compréhension doivent être clarifiées pour le moment. Mais en réalité, le centralisme romain s'exprime ici, la stigmatisation de l'ancienne messe latine est renforcée et chaque trou de souris que "Traditionis custodes" avait laissé ouvert est comblé.

La nouvelle lettre relègue les évêques au rang de demandeurs auprès des fonctionnaires pontificaux de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Dans le style d'une idée fixe, on fait tabula rasa. Et ce sur ordre d'un pape qui, sur d'autres sujets de réforme, laisse tout en suspens et flirte avec des allusions. Mais ici, le pontife va droit au but, comme si son propre salut en dépendait. L'ancienne messe latine ne doit pas, à moyen et long terme, exister en tant que forme extraordinaire à côté de la forme modernisée dans les années 70 et pouvoir ainsi revendiquer une existence sous le signe de la diversité, comme l'avait encore permis Joseph Ratzinger en tant que pape précédent.

Non, depuis samedi, il est clair que l'ancienne liturgie doit être retirée de l'histoire courante de l'Eglise, sans pardon, et que toute transmission vivante de ses formulaires et célébrations dans le futur doit être empêchée. Et ce, indépendamment de la richesse culturelle que recèlent ces formes liturgiques, que l'on y soit personnellement attaché ou non. La communauté résiduelle de l'ancienne messe doit être ghettoïsée au vu et au su de tous, même s'il est dit avec bienveillance qu'il n'est pas question "d'exclure les fidèles qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente". Avec de telles ironies, Rome avait déjà voulu ramener les albigeois à la "ligne fixée par le Saint-Père" (Responsa ad dubia). Aujourd'hui comme hier, on en appelle à cette fidélité à la ligne pour garantir le "don de la communion ecclésiale", comme le répètent les dispositions d'exécution comme un moulin à prières. Il est curieux que l'on revendique encore "la conviction de l'intelligence et du cœur" pour une telle propagande d'exclusion.

Commentaires

  • La franc-maçonnerie et autres ennemis de l'Eglise n'en espérait pas tant. Voir un pape faire le boulot à leur place et qui tire sur les forces vives de son Eglise tout en promouvant une religion mondialiste si loin de celle des apôtres, voilà ce qu'ils espéraient en secret et que celui qui occupe le siège de Pierre est en train de réaliser. Du jamais vu dans l'histoire. Du jamais vu de la part d'un pape qui transforme 2000 ans de christianisme en un message plus que temporel. .

  • Ne mélangeons pas tout!
    Je ne crois pas que les francs-maçons et autres ennemis de l'Eglise aient un intérêt particulier pour les questions liturgiques...
    Et je pense encore moins que les milieux intégristes (ou "tradis' comme disent les Français qui confondent les deux) soient les seules forces vives dans l'Eglise. Au contraire, vous devriez reconnaître le dynamisme présent ailleurs, par exemple dans les communautés nouvelles...

  • A Arnaud,
    Il est sans doute vrai que les F.M. se fout... des questions liturgiques, Il faut cependant être naïf pour s'imaginer qu'ils ne voient pas là une occasion à exploiter de nuire à l'Eglise, par exemple en flattant ceux qui sont séduits par les discours progressistes du pape François. D'ailleurs, le frère J.L. Mélanchon aime bien le pape François.

  • Je n'ai pas la naïveté que vous semblez me prêter. Mais je pense que ce que les francs-maçons et autre ennemis de l'Eglise peuvent penser et souhaiter est sans intérêt dans ce débat interne.
    Dans cette livraison de Belgicatho, j'ai trouvé beaucoup plus pertinente l'analyse dans :http://www.belgicatho.be/archive/2021/12/22/la-severite-insoutenable-des-responsa-romaines-6356431.html

  • Je sens que les rangs de la Fraternité St Pie X vont amplement gonfler dans les mois à venir. Quand les dégoûtés s'en vont, il ne reste que les dégoûtants.

  • Qu'est-ce qui vous autorise à insulter tous ceux qui ne veulent pas s'engager sur une voie schismatique?

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