Le maître des horloges, Emmanuel Macron, aura donc pris son temps pour annoncer son nouveau Premier ministre. La nomination d’Elisabeth Borne, le 16 mai, a donc mis fin à une longue attente qui usait les nerfs de la majorité. (...) Ce choix, pour n’être pas très original, n’est pas dénué de sens. C’est celui de l’aile gauche de la majorité. Une aile gauche, sociale, écologiste mais aussi progressiste…
Des choix sociétaux très... tranchés !
Que pense Elisabeth Borne sur les sujets « sociétaux » ? La nouvelle résidente de Matignon n'est pas très prolixe en la matière. Ses différents postes ministériels, à l'écologie ou au travail, ne l'ont jamais obligée à prendre position. Et, faute de mandats parlementaires au cours de sa carrière, elle n'a jamais eu à se prononcer publiquement sur la fin de vie, la "PMA pour toutes" ou encore l'interruption volontaire de grossesse (IVG). C'est dans ses choix partisans qu'il faut donc aller chercher son positionnement possible sur ces sujets de société. Depuis plusieurs mois, Elisabeth Borne soutient le micro-parti Territoires de Progrès, un mouvement « réformiste et progressiste » créé en 2020 par Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt. Véritable aile gauche du macronisme, qui compte notamment l'ancienne ministre Emmanuelle Wargron, cette structure ne fait pas mystère de ses choix sociétaux... très tranchés !
Ces prises de position partisanes ne préludent en rien les choix propres d'Elisabeth Borne. Mais cette dernière sera tout de même tenue par le programme présidentiel d'Emmanuel Macron. La convention citoyenne sur la fin de vie, promis par le candidat LRM et qui pourrait démarrer à l'automne, devrait être calquée sur la convention citoyenne sur le climat que l'ancienne ministre de la transition écologique et solidaire avait suivi de près en 2019-2020. Aucune opposition sur la forme ou sur le fond donc pour le nouveau premier ministre. D'ailleurs, l'ancienne haut fonctionnaire a toujours su se montrer un bon soldat de la majorité, avec son lot de sacrifices. (...)