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Un consistoire sans surprises

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De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

Le Consistoire se termine sans trop de surprises

31-08-2022

Le Consistoire s'est terminé hier. Un événement de deux jours sans surprise, dans une ambiance détendue, après celui d'il y a sept ans sur la famille, qui avait été houleux. Le Pape a mis en garde les cardinaux contre la mondanité. Entre-temps, l'Ukraine, après des tensions diplomatiques, s'est contentée d'une lettre de clarification, qui n'est toutefois pas signée. 

Ambiance fraternelle. C'est par ces deux mots que le bulletin de la Salle de presse du Saint-Siège a décrit les travaux de la rencontre avec les cardinaux qui s'est terminée aujourd'hui à Rome. Le rideau tombe donc sur la nomination annoncée par le pape à la fin du mois de mai, en même temps que la création de vingt nouveaux membres du Sacré Collège. L'événement était très attendu, probablement parce qu'il intervenait sept ans après la dernière fois et faisait suite à une série d'interviews dans lesquelles François avait abordé le sujet toujours brûlant de la démission.

Mais finalement, les indiscrétions et spéculations qui avaient circulé ces dernières semaines et dont nous avions donné des nouvelles se sont révélées infondées. Il n'y a pas eu de surprise, mais bien la discussion annoncée d'une constitution apostolique qui est déjà en vigueur depuis le 5 juin. La discussion sur Praedicate Evangelium s'est terminée hier matin et dans l'après-midi nous sommes passés à la discussion sur le Jubilé imminent de 2025. Une confrontation, celle sur la réforme de la Curie, qui n'a pas connu de rebondissements et que le cardinal Walter Kasper, unique intervenant du vif Consistoire sur la famille en 2014, a qualifié de "très, très pacifique". Notamment parce que l'objectif n'était pas de discuter du document, mais d'y réfléchir avec tous les autres frères. Au cours de la messe, le pape s'est adressé à eux dans son homélie : "Ils nous appellent éminence", a-t-il déclaré, "oui, il y a une part de vérité dans tout cela, mais il y a aussi beaucoup de tromperie, par laquelle le Trompeur cherche à mondaniser les disciples du Christ et à les rendre inoffensifs. "Cet appel, a-t-il ajouté, est sous la tentation de la mondanité, pas à pas elle vous enlève votre force, votre espérance, elle vous empêche de voir le regard de Jésus qui nous appelle par notre nom et nous envoie. C'est le cancer de la mondanité spirituelle".

Les presque deux cents cardinaux présents ont eu l'occasion de faire connaissance non seulement pendant les sessions, mais aussi à l'extérieur, dans les restaurants du Borgo ou dans les locaux qui les ont accueillis. Comme cela a été écrit par presque tout le monde au cours des semaines précédentes, il est probable que ces deux jours (plus ceux du Consistoire pour la création des nouveaux cardinaux) s'avéreront utiles en vue d'un futur Conclave, ne serait-ce que pour les impressions suscitées par ceux qui ne se connaissaient pas ou peu. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle de nombreux cardinaux ont préféré ne pas parler à la presse pendant les travaux. La réforme de la Curie et les finances ont été deux des principaux sujets de discussion, comme ce fut le cas lors des congrégations générales de 2013 qui ont ensuite conduit à l'élection de l'Argentin Bergoglio.

Hier, en plus de la clôture de la réunion, a également été publié un communiqué de presse du Saint-Siège dans lequel il s'est senti le devoir d'apporter une clarification sur les paroles prononcées par le Pape lors de l'audience générale il y a une semaine. François avait qualifié Darja Douguine, la fille du philosophe eurasien Alexandre Douguine tuée dans une tentative d'assassinat, de "pauvre fille soufflée par une bombe qui se trouvait sous le siège de sa voiture à Moscou", la comptant parmi les innocents qui "paient pour la guerre". Des propos tenus dans le cadre d'un appel à la paix en Ukraine et qui avaient provoqué l'ire de Kiev, au point que le ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, avait convoqué le nonce apostolique, Monseigneur Visvaldas Kulbokas, pour protester. "Les paroles du Saint-Père sur cette question dramatique", lit-on dans le communiqué publié hier, "doivent être lues comme une voix qui s'élève pour défendre la vie humaine et les valeurs qui lui sont liées, et non comme une prise de position politique". "En ce qui concerne la guerre à grande échelle en Ukraine, initiée par la Fédération de Russie, poursuit la note, les interventions du Saint-Père François sont claires et sans équivoque pour la condamner comme moralement injuste, inacceptable, barbare, insensée, répugnante et sacrilège.

Il est intéressant de noter que, comme la déclaration sur le Chemin synodal en Allemagne qui est sortie le 21 juillet, ce texte est également présenté uniquement comme un "communiqué du Saint-Siège" (dans ce cas "déclaration") mais sans signature. Une formule que le pape avait rejetée lors de la conférence de presse dans le vol de retour du Canada, révélant que c'était la Secrétairerie d'État qui avait rédigé la déclaration affirmant que la voie synodale allemande "n'a pas le pouvoir d'obliger les évêques et les fidèles à adopter de nouveaux modes de gouvernance et de nouvelles approches doctrinales et morales". "C'était une erreur de ne pas signer comme Secrétariat d'État, une erreur de fonction, pas de mauvaise volonté", avait dit François. Maintenant, la nouvelle note concernant les paroles sur Dugina, également non signée, qui a été accueillie comme un succès par l'ambassadeur ukrainien auprès du Saint-Siège, Andrii Yurash pour qui "la réaction active" de Kiev "a été comprise". L'auteur de cette note non signée est-il le même que celui du Synode allemand ? 

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