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Belgique : Shanti (23 ans) s'est fait euthanasier

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Du HuffPost :

Attentats de Bruxelles : une victime choisit l’euthanasie face à ses souffrances psychologiques

Shanti De Corte, jeune étudiante flamande, faisait partie des victimes de l’un des attentats survenu le 22 mars 2016 à l’aéroport de Bruxelles National.

 
Incapable de se remettre du traumatisme vécu durant l’attentat de l’aéroport de Bruxelles, Shanti De Corte a eu recours à l’euthanasie. (Photo d’illustration)

BELGIQUE - C’est un récit éprouvant mais important qui émane de la presse belge ce mercredi 5 octobre. Âgée de seulement 23 ans, Shanti De Corte, a décidé de recourir à l’euthanasie, après un long parcours thérapeutique et hospitalier pour tenter de se remettre de l’attentat survenu sous ses yeux dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles National.

Comme le raconte la RTBF, la jeune flamande a choisi de mettre un terme à sa vie, entourée de sa famille le 7 mai 2022, près de six ans après avoir été témoin de l’un des attentats survenu à Bruxelles le 22 mars 2016, à l’aéroport de Bruxelles National. Sortie indemne de cette attaque terroriste ayant causé la mort de 18 personnes (dont deux terroristes) et fait au moins 92 blessés, la jeune femme a suivi un long parcours pour se remettre de cet épisode traumatisant, en vain.

Questionnée par le média belge, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie explique que la loi a bien été respectée et que la « jeune fille était dans une souffrance psychique telle que sa demande a été logiquement acceptée ». Toujours selon le journal, une information judiciaire concernant cette euthanasie a été ouverte au parquet d’Anvers, sans que l’information ne puisse être confirmée pour l’heure.

« De sérieux troubles psychologiques avant l’attentat »

Lors de ce jour de mars 2016 décisif dans la vie de Shanti De Corte, elle devait prendre l’avion pour un séjour scolaire à Rome. Un voyage qu’elle n’effectuera jamais et qui se transformera en long chemin de croix pour la Flamande, sortie traumatisée de l’attentat.

« Il y a certains élèves qui réagissent plus mal que d’autres à des événements traumatisants. Et pour l’avoir eue deux fois en entretien, je peux vous dire que Shanti De Corte faisait partie de ces élèves fragiles. Pour moi c’est clair, elle avait déjà de sérieux troubles psychologiques avant l’attentat. Je l’ai donc aiguillée vers la psychiatrie », raconte à la RTBF la psychologue de l’école ayant pris en charge les élèves après l’attentat revendiqué par l’État islamique.

Rapidement, Shanti est hospitalisée dans une structure psychiatrique pour soigner ses souffrances psychologiques. « Avec tous les médicaments que je prends, je me sens comme un fantôme qui ne ressent plus rien. Il y avait peut-être d’autres solutions que les médicaments », écrivait-elle alors sur son mur Facebook, déjà habituée à ce type de séjour en psychiatrie avant même l’attentat de l’aéroport.

« Je vais maintenant partir en paix »

La convalescence de Shanti De Corte prend une autre dimension entre 2018 et 2020. Victime d’une tentative d’agression sexuelle par un patient de l’hôpital où elle est internée, cela ne l’empêche pas de prendre la parole pour témoigner de son parcours. Des hauts et des bas qui conduiront finalement la jeune fille à tenter de se donner la mort en 2020, avant d’enchaîner « plusieurs demandes d’euthanasie pour souffrance psychique inaltérable », toutes refusées.

C’est en avril 2022 que Shanti dépose une nouvelle « demande d’euthanasie pour souffrance psychiatrique irrévocable ». Une demande finalement acceptée avant sa mise en œuvre début mai. Mettant un terme définitif à ses profondes souffrances.

« J’ai ri et j’ai pleuré. Jusqu’au tout dernier jour. J’ai aimé et j’ai eu le droit de ressentir ce qu’était le véritable amour. Je vais maintenant partir en paix. Sachez que vous me manquez déjà », livre-t-elle comme ultime message sur son compte Facebook qui lui servait aussi de journal de bord dans sa vie.

Un recours à l’euthanasie qui suscite toutefois quelques débats en Belgique, après le refus de Shanti de participer à une semaine thérapeutique organisée à Ostende par une autre victime de l’attentat de 2016. « Il n’y avait rien à perdre à accepter l’offre de soin proposée par l’équipe thérapeutique ostendaise » estime le neurologue au CHU Brugman Paul Deltenre, lié au dossier médical de Shanti.

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