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Islam: les contre-vérités (diplomatiques ?) du pape François

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De Paul Vaute pour Belgicatho, cet examen critique de positions récentes qui ont de quoi interloquer:

   Promulguée en 2020, avec pour noyau thématique "la fraternité et l'amitié sociale", l'encyclique Fratelli tutti contient notamment, en son chapitre 8, point 271, cette phrase surprenante: "Les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société". Je n'aurai pas l'audace de sainte Catherine de Sienne, qui se rendit à Avignon en 1376 pour demander au pape Grégoire XI d'organiser une croisade contre les infidèles, le convaincre de faire la paix avec Florence et lui confirmer qu'il était temps de rentrer à Rome. J'exposerai simplement, dans ce présent espace ô combien précieux de la blogosphère, les raisons de ma dissension à l'égard de cet enseignement et de quelques autres du pontificat actuel sur le même sujet.

   En lisant le passage précité, je me suis d'abord demandé naïvement comment on avait pu, dans un document qui engage l'Eglise au plus haut niveau, insérer pareille affirmation. Car tout lecteur disposant d'un minimum de culture théologique et historique ne peut y voir qu'une pure contre-vérité pour ce qui concerne, dans l'ordre démographique mondial, la deuxième religion après le christianisme, à savoir l'islam.

   Dans le christianisme, en effet, chaque homme est fils d'Adam à titre non pas de serviteur soumis et obéissant, mais de fils de Dieu, créé à son image, frère de son Fils et appelé à se conformer, par grâce et liberté, à cette immense dignité. Le contenu du Coran, nullement contredit par la sunna, est tout autre à cet égard. S'il professe le monogénisme, il n'en déduit jamais que tous les hommes sont frères. S'il valorise la fraternité, celle-ci n'est nullement comprise comme un lien universel et commun à tous les êtres humains: elle unit exclusivement ceux qui ont reconnu qu'"il n'y a d'autre dieu que Dieu" et que "Mahomet est Son Prophète". On cherchera en vain, dans les 114 chapitres du livre sacré des mahométans, une définition qui sorte de ce cadre. "Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu'on vous fasse miséricorde", y lit-on [Coran, 49:10]. Les hadiths (actes et paroles de Mahomet et de ses compagnons), qui sont le second fondement du dogme, ne souffrent pas davantage d'ambiguïté. Ils confirment que c'est l'amour entre croyants qui engendre la fraternité et qui cimente la communauté. Selon Nuʿmān ibn Bashīr al-Anṣārī, le Prophète a dit: "Les musulmans, dans l'amour, l'affection et la miséricorde qu'ils se portent, sont comparables à un seul corps. Lorsqu'un membre est affecté, c'est l'ensemble du corps qui ressent la douleur et s'enfièvre" [rapporté par le Sahih Muslim, recueil du IXe siècle qui fait autorité, n. 2586d]. On notera d'ailleurs – ceci explique-t-il cela ? – que le Coran n'est pas cité une seule fois dans Fratelli tutti qui regorge, en revanche, de références bibliques.

   Bien sûr, ceux qui cherchent à tout prix une brèche la trouveront sans peine chez l'un ou l'autre des penseurs musulmans, disons "modernistes" pour simplifier, beaucoup plus célébrés chez nous que dans les pays où leur religion est dominante. Ces esprits en quête de renouveau peuvent en effet élargir à souhait le cercle fraternel, mais c'est au prix d'un mode de raisonnement historiciste, qui fait réinterpréter les textes conformément aux procédés de la contextualisation, de la sémantique, de l'herméneutique. Le pape François a trouvé un appui plus substantiel encore dans la personne du grand imam de la mosquée al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb. A Abu Dhabi, tous deux ont apposé leur signature sous un document qui rappelle que Dieu "a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux" [Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, 2019].

   Même s'il ne s'agit pas de se reconnaître frères mais de faire "comme si", il n'y a pas lieu de douter des intentions du grand imam. La question est plutôt de savoir s'il est suivi par ses troupes. Et il est difficile, pour l'heure, d'y répondre par l'affirmative... La mosquée al-Azhar et l'université qui y est rattachée ont leur siège au Caire et dépendent de l'Etat égyptien. Elles évoluent dans un environnement où la pression des Frères musulmans et des salafistes est loin de s'être relâchée ces dernières années. Les manuels classiques de jurisprudence islamique utilisés à al-Azhar sont régulièrement pointés du doigt pour les affirmations qu'ils contiennent sur l'esclavage, les femmes, les non-musulmans... C'est peu dire que les enseignants n'accueillent pas avec un enthousiasme unanime les aspirations réformatrices en matière religieuse du président Abdel Fattah al-Sissi.

Violences islamiques = violences chrétiennes ?

   La tentation d'aller, à la manière de Charles de Gaulle, "vers l'Orient compliqué avec des idées simples" [Mémoires de guerre, vol. I, ch. "L'Orient"], n'est pas neuve dans l'Eglise. Il n'est pour s'en convaincre que de relire le seul et unique petit paragraphe, lénifiant et superficiel, que le concile Vatican II a consacré à l'islam. On s'y réduisit à souligner quelques traits communs (un seul Dieu, le Christ vénéré, sa Mère honorée, la prière, le jeûne…) et pour le reste à exhorter chrétiens et musulmans "à oublier le passé et à s'efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle" [Nostra aetate, 1965, n. 3].

   Bien sûr, il y a plusieurs demeures dans la maison des saints-pères. Ainsi, bien avant la vague des attentats qui continuent de frapper l'Occident, Ary Roest Crollius, sj, professeur d'islamologie à l'Université pontificale grégorienne de Rome, n'hésitait pas à parler d'un "péril vert": "Je ne suis pas sûr, ajoutait-il, que l'Europe soit assez solide pour relever le défi de cette invasion" [cité in La Libre Belgique, 18 juin 1984]. Que le pontificat actuel soit radicalement opposé à cette approche a été manifesté de la manière la plus spectaculaire le 31 juillet 2016.

   Rappelons-nous. C'était juste après une série d'actions islamistes criminelles dont l'assassinat, cinq jours auparavant, du père Jacques Hamel, de la paroisse de Saint-Étienne de Rouvray, près de Rouen. Action revendiquée officiellement par l'autoproclamé "Etat islamique au Levant" ou "en Irak et en Syrie" (Daech). Voici la déclaration exacte du Pape, interrogé dans l'avion qui le ramenait de Pologne, d'après la transcription officielle qui figure sur le site du Vatican: "Je n'aime pas parler de violence islamique, car tous les jours, quand je feuillette les journaux je vois des violences, ici en Italie: celui qui tue sa fiancée, un autre qui tue sa belle-mère... Et il s'agit de catholiques baptisés violents!" Et plus loin: "Si je parlais de violence islamique, je devrais également parler de violence catholique. Tous les musulmans ne sont pas violents; tous les catholiques ne sont pas violents. C'est comme une salade de fruits, il y a de tout, il existe des personnes violentes appartenant à ces religions". Et encore: "Oui, nous pouvons dire que ce qu'on appelle Isis [Daech] est un Etat islamique qui se présente comme violent, car quand il nous fait voir sa "carte d'identité"', il nous  montre comment, sur la côte libyenne, il égorge les Egyptiens, ou des choses de ce genre. Mais il s'agit d'un petit groupe fondamentaliste, qui s'appelle Isis. Mais on ne peut pas dire — je crois que cela n'est pas vrai et que ce n'est pas juste — que l'islam est terroriste".

   Ce fut probablement un de ces moments où beaucoup de catholiques convaincus cessèrent de croire qu'il valait mieux souffrir en silence plutôt que de critiquer publiquement le successeur de Pierre... Mais aux étages inférieurs, on avait fait plus et mieux encore. Quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, un article d'un quotidien post-catholique belge amalgamait les intégristes islamistes et… les catholiques américains opposés à l'homosexualité et à l'avortement. Je ne citerai pas le nom de ce journal, sûr que presque tous mes lecteurs(trices) l'auront reconnu.

   Venons-en au fond des propos de François. Il nous dit que la violence est partout, y compris chez les catholiques: constat banal de la présence mystérieuse et pérenne du mal dans le monde. Il nous suggère que nombre de musulmans sont de braves gens pacifiques: c'est aussi vrai qu'il y a de bons Samaritains et ils constituent certainement la majorité. Mais le rejet de tout lien entre le message contenu dans le Coran et la violence exercée par certains de ses adeptes, ramenés à "un petit groupe fondamentaliste", constitue une parfaite illustration du wishful thinking bergoglien, sincère ou obligé. Qu'on le veuille ou non, tout le monde n'a pas le même code de conduite. Le chrétien qui tue sa belle-mère est condamné par le Décalogue. Le musulman qui assassine un chrétien parce qu'il a foi en la Trinité agit avec le Coran pour license to kill.

   Ce n'est pas dans un verset coranique isolé mais bien en récurrence qu'on peut lire, par exemple: "Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs [les polythéistes, auxquels les chrétiens sont fréquemment assimilés] où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade" [Coran, 9:5]. Ils n'auront la vie sauve qu'en se soumettant à l'islam. Certains exégètes ont certes relativisé ce propos et d'autres, mais ceux qui les prennent à la lettre ont pour eux la cohérence: ne s'agit-il pas de la parole de Dieu, transmise sans aucune médiation ? "Il faut avoir le courage de dire que l'intégrisme n'est pas la maladie de l'islam. Il en est l'intégralité", affirme l'islamologue Anne-Marie Delcambre, auteur de L'islam des interdits [Le Soir, 19 déc. 2003]. A tout le moins peut-on soutenir avec Rémi Brague, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne, que "ce que nous appelons maintenant "islamisme" n'est pas "l'islam", tout  l'islam. Le français a la chance d'avoir deux articles, défini et indéfini. Je dis donc, en revanche, que l'islamisme est bel et bien "un islam"" [Le Figaro, Paris, 8 févr. 2023].

   Les scrupules chrétiens autour du recours aux armes, que la théologie la plus classique ne considère comme "juste" qu'à des conditions strictes, n'existent pas à l'ombre du croissant. Même en dernier ressort, les frappes destructrices qui furent ou pourraient être décidées par "les nôtres" contre des villes entières dans le but de démoraliser l'adversaire (Hiroshima, Nagasaki, Hambourg, Dresde, Wesel…, la dissuasion nucléaire…) constituent pour le magistère ecclésial "un crime contre Dieu et contre l'homme lui-même, qui doit être condamné fermement et sans hésitation" [Gaudium et spes, 1965, n. 80, 4, repris dans le Catéchisme de l'Eglise catholique, 1992, n. 2314]. Sans doute a-t-il fallu ou faudrait-il, dans chaque cas, faire la balance du mal et du moindre mal. "La politique étrangère est un exercice de truands ou de gangsters", disait Raymond Aron [Le spectateur engagé, Paris, Julliard, 1981, p. 283]! Impossible cependant de trouver dans notre culture politique la moindre légitimation des actes terroristes visant délibérément et exclusivement des innocents dans un pays contre lequel aucune guerre n'aurait été déclarée.

C'est le religieux qui prime

   Confronter les conceptions éthiques s'impose parce que la vérité a ses droits. Cela n'implique pas qu'il faille pousser au clash des civilisations ou même s'y résigner. Il faudra toujours chercher des terrains d'entente avec les autorités musulmanes raisonnables, en vue du bien de tous. C'était le sens de la demande de saint François d'Assise à ses disciples quand ils se rendaient "parmi les sarrasins et autres infidèles" de "ne faire ni disputes ni querelles, mais d'être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu" [cité in Fratelli tutti, n. 3].  Sur un plan plus général, il ne s'agit pas davantage ici de contester qu'on puisse trouver dans les autres religions, en ce compris celle du Prophète, "un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes" [Nostra aetate, n. 2].

   Mais l'angélisme n'est pas une vertu.

   Chaque fois que surviennent de nouvelles atrocités commises aux cris de "Allahu akbar!", le complexe politico-médiatique puise à grandes brasées dans le stock des explications sociales, économiques, générationnelles, voire géopolitiques… mais en aucun cas essentialistes. Les auteurs de ces méfaits, eux, n'ont cure de telles rationalisations opportunes. Quand Daech ou d'autres acteurs de la nébuleuse communiquent, c'est pour nous rappeler qu'ils mènent avant tout une guerre de religion.

   Vains sont les efforts des hiérarchies chrétiennes empressées à promouvoir une lecture profane des conflits, comme en témoigne encore ce propos aérien de François, dans le même avion que le précédent: "Au centre de l'économie mondiale, il y a le Dieu argent, et non la personne, l'homme et la femme, voilà le premier terrorisme". Or, il n'est jamais question des déséquilibres économiques mondiaux dans les communiqués qui suivent les attentats. On peut y lire en revanche, comme au lendemain des événements du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, que "les soldats du califat" ont pris pour cible "la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe". Même phraséologie après Bruxelles et Zaventem le 22 mars 2016: "des soldats du califat" ont frappé "la Belgique croisée". De ces justifications dévotieuses, nous étions prévenus dès les années '90, quand les massacres de villageois se multipliaient en Algérie. "Le monde doit savoir que toutes les tueries, les massacres, les incendies, les déplacements de populations, les enlèvements de femmes sont une offrande à Dieu", affirmait alors le Groupe islamique armé [texte diffusé en sept. 1997 à Londres par l'organe clandestin Al Ansar].

   Quantité de témoignages font état de la véritable mise en condition liturgique, sortes de noces avec la mort, dont des kamikazes font l'objet. Le futur "martyr" – et tueur à l'aveuglette – s'imprègne de l'esprit de son sacrifice meurtrier, dont la récompense sera l'entrée au Jardin des délices où 72 vierges lui sont promises [sans qu'on leur demande leur avis apparemment: qu'en pense #MeToo ?]. L'un d'eux, qui a survécu à un attentat raté, avait pris soin d'envelopper son sexe de bandelettes, dans l'espoir de le garder intact. Des motivations, on le voit, très éloignées de celles de combattre les injustices, de dénoncer le néocolonialisme ou de libérer le peuple palestinien.

   Imaginons un pays composé de chrétiens et de musulmans en proportion à peu près égale, la répartition variant considérablement d'une région à l'autre. Imaginons que dans ce pays, les musulmans vivent depuis de longues années sous la terreur exercée par des groupes de chrétiens radicalisés et lourdement armés. Que des attaques soient régulièrement perpétrées par ces bandes extrémistes et criminelles. Que des mosquées soient incendiées, des imams, des oulémas et des fidèles soient enlevés, réduits en esclavage, torturés ou assassinés. Que des centaines de milliers d'habitants soient contraints, pour échapper à ce sort funeste, de fuir leur contrée d'origine dans les pires conditions de dénuement. Imaginons que cette situation se répète en bien d'autres pays, surtout là où les musulmans sont minoritaires. Les commentateurs ne s'interrogeraient-ils pas à bon droit sur ce qui, dans la foi de ces chrétiens belliqueux, depuis ses sources scripturaires jusqu'à l'enseignement des théologiens, alimente cet activisme haineux, ces cruautés sans nom, ces crimes à la chaîne ?

   Le pays ici imaginé existe en fait, c'est le Nigeria, à cette différence près que ce sont les chrétiens qui y sont victimes à grande échelle des ravages du djihadisme, et non l'inverse. Dans le cas contraire, aurait-on eu l'occasion d'entendre le grand imam de la mosquée Al-Azhar noyer le poisson en faisant valoir qu'il y a des musulmans qui assassinent leur belle-mère ?...

   On me dira que je relate ici des paroles et des actes de fanatiques qui ne représentent pas le peuple des mosquées dans sa généralité. Certes. Mais si les opérations menées sous les ordres d'Oussama Ben Laden, d'Abu Bakr al-Baghdadi, d'Abu Ibrahim al-Hachimi ou de leurs subordonnés avaient été l'œuvre de commandos catholiques, nul n'aurait trouvé incongru de chercher dans les sources de leur foi les éléments qui ont pu, à travers une compréhension donnée, biaisée ou non, servir de mobiles à leurs agissements. Exercice vain, il est vrai, s'agissant des chrétiens: aucune interprétation, même la plus tortueuse, des Ecritures et de la tradition ne saurait faire de la souffrance et de la mort d'hommes, de femmes, d'enfants pris au hasard, nullement menaçants, "une offrande à Dieu". L'œil qui poursuivit Caïn n'a jamais pris de repos.

   "La vérité, c'est que la violence ne trouve pas de fondement dans les convictions religieuses fondamentales, mais dans leurs déformations", nous assène Fratelli tutti [n. 282]. Si on ne précise pas de quelle religion il est question, une telle assertion est de nature à induire gravement en erreur. 

La "religion du sabre" au fil des âges

   Pour ne pas faire fausse route, il faut d'abord se départir de penser l'islam sur le modèle du christianisme. Ce conseil de Rémi Brague à ceux qui entreprennent l'examen du message initial garde toute sa pertinence pour aborder son incarnation dans l'histoire, qu'elle soit sunnite, chiite ou relevant d'autres courants.

   S'il s'agit d'une religion, la vieille et polémique expression de "religion du sabre" a été amplement validée au fil des âges. Qu'il s'y trouve des expressions de paix et de tolérance n'implique pas, en tout cas pas pour tous les fidèles, que celles-ci soient d'application partout et toujours, indistinctement. Comme le notait Bernard Lewis, spécialiste de référence en la matière, tant que le monde entier ne sera pas converti ou à tout le moins soumis, celui-ci "est partagé en deux, la maison de l'islam (Dar al-Islam), où s'imposent la domination et la loi de l'islam, et la maison de la guerre (Dar al-Harb) qui couvre le reste du monde" [Le langage politique de l'islam, Paris, Gallimard, 1988, pp. 112-113].

   L'apparente et bien connue dualité entre le Coran spirituel de La Mecque et celui, plus politique et sociétal, de Médine, s'explique par le caractère minoritaire de la communauté dans le premier berceau, alors qu'elle grandit et se développa dans le second. Le début de l'ère islamique (hégire) est fixé en 622, quand Mahomet quitta son implantation mecquoise initiale (ou en fut chassé) et alla forger le noyau dur médinois qui lui permit de reprendre avec ses partisans, en 630, le contrôle de ce qui allait devenir la ville la plus sainte. A ce moment, la sourate 2:256 des premières révélations ["Nulle contrainte en religion!"] avait cessé d'être de saison.

   A cette dualité correspond celle des deux définitions généralement admises du djihad. L'effort sur soi-même contre ses propres passions ("djihad majeur") est typiquement mecquois, alors que le combat à mener pour augmenter le domaine de l'islam ("djihad mineur") est on ne peut plus médinois. Mais ce double sens est à géométrie variable selon les époques. Il n'est plus question de la première acception quand Mahomet affirme son pouvoir de chef politique et militaire au cours des 74 expéditions, razzias et batailles menées en vue de la reconquête de La Mecque, du ralliement des nomades et de l'unification des Arabes. Sous ses successeurs immédiats et jusqu'au VIIIe siècle, la tache d'huile sarrasine s'étend sur la péninsule arabique, le Proche-Orient, l'Afrique du Nord et jusqu'en péninsule ibérique. Suit une période de relative stabilité, à partir du califat abbasside (VIIIe-XIIIe siècles), pendant laquelle on peut, de fait, se consacrer davantage au "combat intérieur". Cette époque de progrès économique, où se déploie une culture brillante, voit Bagdad, choisie pour capitale, être surnommée "la cité de la paix". La relance du "djihad mineur" s'opère avec la conquête ottomane de l'Asie mineure et des Balkans, jusqu'au siège de Vienne (XIVe-XVIe siècles). Retour au premier sens ensuite, non sans sursauts pour tenter d'enrayer l'inéluctable déclin de l'empire du Sultan, jusqu'à son effondrement à l'issue de la Première Guerre mondiale.

   Si la guerre sainte n'est pas toujours à l'agenda, c'est en revanche bien la manière médinoise d'investir le gouvernement et tous les aspects de la vie des hommes qui constitue actuellement la vision officielle ou dominante dans la cinquantaine de pays où la population musulmane est majoritaire. C'est au nom de cette vision que sont marginalisés, réprimés parfois, les courants qu'on cite le plus volontiers en exemple sous nos cieux, l'islam mystique des soufis et l'islam rationaliste des intellectuels héritiers d'Averroès. Les sourates mecquoises ne sont pas pour autant oubliées, mais il existe une théorie évolutive, voire abrogative, selon laquelle l'autorité des écrits les plus récents l'emporte sur celle des plus anciens.

   L'écart varie mais il n'est jamais bien grand entre l'idéologie des pouvoirs iranien, saoudien, qatarien, pakistanais… et celle d'un Hasan al-Banna, fondateur en Egypte, en 1927-1928, de la confrérie des Frères musulmans, qui écrivit notamment: "L'islam, c'est la doctrine, le culte divin, la patrie, la nation, la religion, la spiritualité, le Coran et l'épée". A-t-on assez entendu l'écrivain d'origine indienne Ibn Warraq, auteur – au péril de sa vie – de Pourquoi je ne suis pas musulman, appeler à "déjouer les stratégies entretenues à des fins tactiques autour d'un islam tolérant, ce que l'islam n'est ni dans son principe, ni dans sa finalité" [Le Figaro magazine, Paris, 6 oct. 2001] ? Les laïcités d'Etat, quand elles existent, sont fragiles, comme l'a montré l'évolution récente de la Turquie. Les pays qui se sont efforcés de sortir de l'ornière, comme le Maroc ou la Tunisie, vivent sous la menace des forces intégristes ou du chaos.

   En un mot comme en cent, si je devais expliquer à des élèves la spécificité des deux traditions, je leur demanderais d'essayer d'imaginer dans quel monde nous vivrions si Jésus avait été polygame et chef de guerre. Il fut tout le contraire et c'est bien pourquoi la christianisation a, dès l'origine, exclut toute contrainte. A ceux qui en douteraient, on ne peut que recommander la lecture d'un Bruno Dumézil, amené au terme d'une vaste enquête "à réviser l'idée que le christianisme a été imposé par la force" [Les racines chrétiennes de l'Europe. Conversion et liberté dans les royaumes barbares, Vè-VIIIè siècle, Paris, Fayard, 2006].

   Dans les régions qui, de l'Egypte à l'Arménie, étaient de chrétienté depuis plusieurs siècles quand les mahométans y imposèrent leur loi, quelle fut, quelle est aujourd'hui encore la situation des chrétiens ? Celle-ci, certes variable selon les lieux et les époques, est régie sur le plan juridique par la dhimma, qui peut être définie comme un contrat de protection assurée contre paiement. Celui-ci trouve son fondement dans le verset 29 de la sourate 9 du Coran: "Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après s'être humiliés". En pratique, ces dispositions ont pu être alourdies, dans les pays conquis, par des réquisitions et des corvées, comme celles qui frappèrent les paysans égyptiens dès les VIIe et VIIIe siècles.

   Ultérieurement s'y ajouteront des dispositions interdisant de restaurer les églises ou d'en construire de nouvelles, restreignant l'accès des chrétiens à la propriété, individuellement ou en communauté, imposant le port d'un signe vestimentaire distinctif, etc. Tel calife pouvait faire preuve d'une grande souplesse, tel autre revenait à un sunnisme rigoureux. En Egypte, l'appartenance de la dynastie des Fatimides (969-1171) au chiisme ismaélien, qui la rendait minoritaire au sein de la population sunnite, a été favorable aux coptes. Plus récemment en Syrie, les chrétiens se sont appuyés sur le pouvoir alaouite, considéré par le sunnisme majoritaire comme l'émanation d'une secte chiite hétérodoxe. En revanche, les derniers siècles médiévaux ont été marqués par un net durcissement des autorités et des populations musulmanes à l'égard des dhimmis. Et aujourd'hui, le Proche-Orient se vide peu à peu de ses chrétiens fuyant un islam radicalisé à la base et/ou au sommet. Le patriarche melkite catholique Joseph Absi en dressait ainsi le constat il y a quelques années: "Nous sommes comme des oiseaux qui ne savent plus où poser leurs pattes, entre l'islamisme radical qui sévit en Syrie et ailleurs et l'individualisme de l'Occident" [dans La Croix, Paris, 16 avril 2018]. Deux chiffres valent mieux qu'un long discours: au début du XXe siècle, les chrétiens représentaient plus de 20 % de la population du Moyen-Orient; en 2017, ils étaient moins de 3 %.

   L'existence de régimes plus accommodants en théorie n'a guère contribué à atténuer les couleurs sombres de ce tableau. Car ils ne protègent ni contre les pulsions meurtrières du commun, ni contre les volte-face des élites. Dans l'Empire ottoman finissant, alors que la loi reconnaissait le principe d'égalité juridique depuis 1856 et qu'il n'y avait plus de dhimma, on observa une montée des violences plus terrifiantes qu'auparavant. C'est sous ce régime que furent commis les massacres de chrétiens au mont Liban et à Damas en 1860 et le génocide des Arméniens en 1895 et en 1915

   Comme journaliste, au milieu des années '80, j'étais allé à la rencontre de communautés coptes en Egypte où elles étaient – et sont toujours – régulièrement prises pour cibles par les Frères musulmans. C'était l'époque où le pouvoir politique en place, autour du président Hosni Moubarak, était étranger à toute passion religieuse. "Chaque fois qu'il y a un attentat, m'expliqua un chrétien cairote, on convoque le primat et l'imam à la télévision d'Etat. Ils s'embrassent devant les caméras en disant: "Plus jamais ça!". Cela n'empêche pas les persécutions de recommencer peu après". Certes elliptique, le propos était et demeure vrai.

   Le cas d'un Abdul Rahman, Afghan poursuivi et condamné à mort pour s'être converti au christianisme, ne suscite aucune réaction de la part des hautes instances théologiques ou politiques de l'islam; aucun brahmane, aucun mollah, aucun uléma ne trouve quoi que ce soit à redire aux lois qui, sous le couvert de combattre le prosélytisme ou de défendre le Prophète, portent atteinte à la liberté de l'acte de foi, comme en Inde ou au Pakistan, voire la proscrivent totalement, comme en Arabie saoudite.

   Et en Europe ? C'est en vain que Mgr Léonard, quand il était primat de Belgique, appela les autorités de la deuxième religion du pays à déclarer qu'on ne peut pas condamner à mort les apostats. Il en alla de même en France où, en 1999, un engagement proposé aux responsables musulmans par le ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement fut amputé, sur demande de l'Union des organisations islamiques (UOIF), d'un article affirmant que cette convention "consacre notamment le droit de toute personne à changer de religion ou de conviction" [Libération, Paris, 26 juin 2000]. Rien d'étonnant: sauf dans les courants latitudinaires mentionnés plus haut, on adhère aux paroles du Prophète et on les mémorise, mais on ne les contextualise pas. Ce qui paraît inapplicable ou difficile à assumer est simplement mis sous le boisseau, mais en aucun cas frappé d'obsolescence.

Les "religions du livre", expression trompeuse

   Il y a quelques années, dans le cadre d'une exposition organisée au musée de la Vie wallonne à Liège, un panneau mettait en parallèle des textes extraits de la Bible et du Coran pour suggérer, bien sûr, que l'incitation à manier le glaive est ou fut identique des deux côtés. On peut relever à foison des mises en parallèle identiques dans tous les médias, en ce compris ceux qui ont dû leur existence au pilier catholique. "Le récit littéral des sept plaies imposées par Dieu aux Egyptiens ramène la plupart des tyrans du XXe siècle à n'être que d'aimables amateurs", a-t-on pu lire sous la plume d'un Guy Duplat. Dans le registre artistique, la même thèse a été appuyée notamment par le metteur en scène Jacques Delcuvellerie, dans son spectacle Anathème, et par l'écrivain José Saramago, prix Nobel de littérature et athée militant, dans son ultime roman Caïn [La Libre Belgique, 24 janv. 2011]. Parmi bien d'autres exemples…

   Ces amalgames illustrent on ne peut mieux l'erreur qui consiste à regarder avec les mêmes lunettes les deux "religions du Livre". Cette expression même est trompeuse entre toutes, car le christianisme est en réalité une religion de l'interprétation du Livre (elle remplit des bibliothèques entières!), alors que l'islam se donne comme une religion du Livre seul: "Nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah" [Coran 3:7]. Mahomet est une sorte de sténodactylo reproduisant simplement ce qu'Allah lui dicte par l'intermédiaire de l'archange Gabriel. Les auteurs de la Bible sont quant à eux inspirés par un Dieu qui veut avoir besoin des hommes, de leur libre disponibilité, de leurs limites aussi. Et qui a laissé dès lors de la marge aux débats des exégètes, lesquels en ont profité amplement et ont ainsi cultivé en Occident l'usage de la raison.

   Par ailleurs, si des scènes où le sang coule sont présentes dans l'Ancien Testament, il est largement admis que les Evangiles échappent à toute critique de ce point de vue. Largement admis ? Sauf par… le pape François, à en juger par ce propos tenu au cours d'une interview au journal La Croix, le 17 mai 2016: "L'idée de conquête est inhérente à l'âme de l'islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l'Evangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations" [Mt. 28:19]. Rémi Brague, dans le Figaro du 24 mai suivant, répondit à cet étonnant renvoi dos à dos des deux héritages scripturaires. Il rappela que les hadiths attribuent notamment à Mahomet qu'il a "reçu l'ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils attestent "Il n'y a de dieu qu'Allah et Muhammad est l'envoyé d'Allah", accomplissent la prière et versent l'aumône". Il s'agit donc clairement de contraindre jusqu'à l'obtention d'une soumission (sens du mot "islam") manifestée par la confession verbale, les gestes et la prière. La conversion des cœurs peut venir après la mise en vigueur de la loi islamique, mais elle n'est pas première. Comment ne pas voir que c'est ici une "conquête" d'une tout autre nature que celle dont il est question dans le verset de Matthieu ?…

   Comment ne pas voir que l'Evangile n'enseigne pas la violence mais son contraire ? A un point tel qu'il nous est parfois, avouons-le, difficile de nous y conformer. Dur, dur, de pardonner à ses ennemis, de tendre l'autre joue, d'être victorieux du mal par le bien… Quand le glaive est brandi par Pierre pour défendre le Christ, celui-ci lui intime l'ordre de le rengainer. C'est parce qu'elle fut mise sur ces rails que l'Eglise a été, au cours des siècles, le moteur des efforts visant à canaliser les ardeurs des féodaux et des rois enclins à faire de la guerre leur loisir (trêve de Dieu). C'est toujours dans la même trajectoire qu'à l'époque contemporaine, la papauté a été et demeure au centre des efforts de médiation entre belligérants réels ou potentiels [comme d'aucuns ne manqueront pas de me l'opposer, je rappellerai ici que le trop fameux "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens", fréquemment invoqué pour dédouaner en partie le djihadisme, n'a jamais été prononcé, ni lors de l'assaut contre les cathares à Béziers en 1209, ni plus tard].

Mieux vaut se taire

   Il reste à envisager une excuse plausible à la complaisance manifestée par l'évêque de Rome envers "l'autre monothéisme" et sa propension à l'exonérer des dérives de ses adeptes. Je la suggère dans mon titre, entre parenthèses et avec un point d'interrogation: et si tout ceci n'était que diplomatie ?

   On a effectivement eu l'occasion de vérifier que toute critique de l'islam émise en haut lieu peut engendrer des réactions incontrôlables, de nature à mettre en péril les chrétiens là où ils sont minoritaires. Il n'est que de rappeler le tollé suscité par le discours – pourtant tout en nuances – de Benoît XVI à l'Université de Ratisbonne, le 12 septembre 2006: des églises saccagées au Proche-Orient, une religieuse italienne assassinée en Somalie… Dans sa conférence consacrée aux rapports entre foi et raison, le Pape n'avait pourtant fait que rapporter le dialogue, établi historiquement, de l'empereur byzantin Manuel II Paléologue avec un  Persan cultivé au XIVe siècle. Au cours de cet échange, le premier reprocha à Mahomet "son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait" au lieu de faire appel à la nature raisonnable de l'homme.

   François a-t-il voulu corriger le tir, effacer l'effet Benoît ? S'il ne s'agit que de prudence, les défenseurs de cette ligne peuvent, de fait, se référer à des précédents bien connus. Pie XII s'est abstenu de condamner frontalement l'Allemagne nationale-socialiste, tout en agissant et faisant agir les institutions catholiques pour le sauvetage des Juifs. Les termes utilisés par Pie XI pour dénoncer le communisme "intrinsèquement pervers" [Divini redemptoris, 1937, n. 58] ne furent pas repris par ses successeurs. Sous Paul VI, l'Ostpolitik vaticane incarnée par le cardinal Casaroli fut même vécue douloureusement par les chrétiens de l'Est. Quand Jean-Paul II vint libérer quelque peu la parole ecclésiale mais sans anathème , nombre de régimes marxistes, considérablement affaiblis et moins sûrs d'eux-mêmes, avaient perdu de leur dangerosité.

   Certes, mais ni de Pie XII, ni de Paul VI, ni d'aucun Souverain Pontife on n'entendit jamais que les exactions commises sous l'emblème de la croix gammée ou du marteau et de la faucille auraient été le fait de petits groupes, que les doctrines dont ils se réclamaient n'auraient pas été à l'origine de leur affranchissement du respect de la vie et que de toute manière, il y a des catholiques qui tuent leur belle-mère...

  Face au risque qu'une prise de position musclée aggrave la situation des persécutés, la stratégie des Souverains pontifes fut de faire silence. Mais dire "la chose qui n'est pas", selon la pudique expression parlementaire, est une tout autre option que celle de se taire. C'est l'option que François a manifestement choisie, à moins qu'il croie réellement ce qu'il dit. Dans un cas comme dans l'autre, sur ces matières qui n'engagent pas son infaillibilité, n'avons-nous pas le droit, le devoir même, de lui opposer notre non possumus ?

 

PAUL VAUTE

Historien, journaliste honoraire
Auteur notamment de Plaidoyer pour le vrai (éd. L'Harmattan),
de La voie royale. Essai sur le modèle belge de la monarchie (éd. Mols)
et du blog Le passé belge (https://lepassebelge.blog), consacré à notre histoire (près de 250 articles actuellement).

  

Sources

° On trouvera sur le site du Vatican la Lettre encyclique Fratelli tutti sur la fraternité et l'amitié sociale, 2020 (https://www.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20201003_enciclica-fratelli-tutti.pdf), le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, 2019 (https://www.vatican.va/content/francesco/fr/travels/2019/outside/documents/papa-francesco_20190204_documento-fratellanza-umana.html) et la déclaration du Pape du 31 juillet 2016 (https://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2016/july/documents/papa-francesco_20160731_polonia-conferenza-stampa.html).

° Les citations du Coran proviennent du site http://www.coran-en-ligne.com/coran-en-francais.html, réalisé par des musulmans francophones. Elles ont parfois été recoupées pour vérification avec d'autres sources.

° A celles et ceux qui souhaitent approfondir le sujet, on ne peut que recommander chaudement l'étude de Rémi Brague, Sur l'islam, qui vient de paraître chez Gallimard (coll. "L'esprit de la Cité", 400 pp.).

Commentaires

  • Merci pour ce texte tellement pertinent !

    Espérons que cela soit, de la part du Pape, de la diplomatie, du pragmatisme et non une mauvaise analyse de la question.

    Par ailleurs, il y aurait des centaines de musulmans en France qui se convertissent au catholicisme chaque année (environ 400) malgré les difficultés qu'on imagine. Avec un peu de proactivité (pour employé un terme post-moderne), ce pourrait être des milliers de conversions et chez nous en Belgique probablement aussi et sans "employer le glaive" mais simplement en annonçant l'évangile.
    Mais il y a si peu de volonté; je dirais même de la frilosité. Et le discours du Pape François n'encourage vraiment pas à aller dans ce sens.

  • Excellent article !
    Quand on a lu le Coran (ce que tout catholique devrait faire pour sortir de la niaiserie), on n'a pas de doute sur le lien entre islam et violence. Benoît XVI avait osé le suggérer. Cette religion instille à ses adeptes, dès l'enfance, une hostilité envers les non-musulmans. Ceci explique les difficultés dans les banlieues et les écoles. Les chrétiens apprennent à leurs enfants à aimer le prochain, quelles que soient ses convictions et à ne pas se venger. En Afrique, quand des djihadistes brûlent une église, les chrétiens ne brûlent pas une mosquée ! Bien sûr, il y a des chrétiens qui ne respectent pas l'enseignement du Christ et qui se montrent violents mais c'est tout à fait contraire aux textes sacrés. Un musulman violent s'appuie sur ses textes.
    Le pape fait un commentaire superficiel sur la violence des uns et des autres. Faiblesse intellectuelle et démagogie !

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