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Christianisme

  • Quand un historien démonte la "légende noire" espagnole

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    Du site de La Nef (Arnaud Imatz) :

    L’historien Marcelo Gullo face à la cathophobie et la légende noire espagnole 

    L’historien argentin Marcelo Gullo Omedeo a récemment battu des records de vente en Espagne avec ses livres, Madre Patria [« La mère patrie », sous-titré : Démonter la légende noire depuis Bartolomé de las Casas jusqu’au séparatisme catalan (2021)] et Nada por lo que pedir perdón (« Pas de raison de s’excuser », sous-titré : L’importance de l’héritage espagnol face aux atrocités commises par les ennemis de l’Espagne(2022)]. Ces deux ouvrages remarquables ont été significativement préfacés par deux personnalités du monde politique et universitaire hispanique, l’ancien vice-président du gouvernement et vice-président du PSOE, Alfonso Guerra et la directrice de l’Académie royale d’histoire, Carmen Iglesias. L’historienne María Elvira Roca Barea avait déjà entrepris, il y a quelques années, de remettre les pendules à l’heure en publiant deux ouvrages non-conformistes majeurs Imperiofobia y leyenda negra / « Phobie de l’empire et légende noire » (2016) et Fracasología / « Échecologie » (2019). Depuis, les initiatives résistantes semblent se multiplier dans la Péninsule. Le réalisateur, scénariste et producteur José Luis López Linares a dirigé un excellent film documentaire historique Espagne. La première globalisation (2021). L’Académie royale d’histoire a créé un portail d’internet où l’on trouve la plus grande information jamais rassemblée à ce jour sur les personnages et événements de l’histoire hispaniqueLes livres et articles en rupture avec la doxa et l’idéologie du « politiquement correct » se succèdent à bon rythmeL’argentin Marcelo Gullo est sans doute l’une des figures les plus en pointe dans cette résistance et ce combat culturel. Fin connaisseur de la biographie du souverain pontife, il n’a pas hésité à rappeler dans le titre évocateur de son dernier livre que « lorsque le pape François était le père Jorge, il considérait qu’il n’y avait pas de raison de s’excuser ». Dans un pays comme l’Espagne, qui depuis des décennies est en voie de déchristianisation et de soumission politique à l’étranger et où, comme dans le reste de l’Europe, les élites politico-culturelles sont fortement influencées par le wokisme, Gullo ne pouvait éviter de provoquer d’importants remous. Gardien de la mémoire collective hispanique, c’est sans faux-fuyants qu’il  rappelle que depuis deux siècles les interventions et agressions nord-américaines dans les pays luso-hispaniques se comptent par centaines pour les majeures et par milliers pour les mineures [La bibliographie sur le sujet est d’ailleurs considérable et on se contentera de citer ici le travail encyclopédique de l’historien argentin Gregorio Selser, Chronologie des interventions étrangères en Amérique Latine / Cronología de las intervenciones extranjeras en América Latina, 4 tomes, México, CAMENA, 2010]. Mais pour vraiment comprendre les raisons de Gullo encore faut-il lui donner la parole. Ses propos francs, directs et décapants, ne manqueront pas d’étonner voire de heurter nombre de lecteurs francophones. L’entretien ci-dessous est le premier de l’auteur à paraître dans l’Hexagone.

    Lire l'interview sur le site de La Nef

  • Un jeune chrétien pakistanais condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Un jeune chrétien condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

    30 mai 2023

    Bahawalpur (Agenzia Fides) - Nouman Asghar, un chrétien de 24 ans de la ville de Bahawalpur, au Pendjab, a été condamné à mort pour blasphème aujourd'hui, 30 mai, par un tribunal de première instance de Bahawalpur. Le jeune homme avait été arrêté en 2019 pour avoir enfreint l'article 295-c du code pénal, qui punit la diffamation du prophète Mahomet, en raison d'un prétendu blasphème consommé via WhatsApp. Sur le téléphone portable du jeune homme et de son ami Sunny Mushtaq - qui a également été arrêté - des messages contenant des dessins blasphématoires du prophète Mahomet ont été trouvés sur le chat WhatsApp. Le procès contre le jeune homme s'est achevé en janvier dernier, mais le juge de district du tribunal de première instance de Bahawalpur a mis cinq mois avant de rendre son verdict, publié aujourd'hui, 30 mai.

    Selon l'avocate Aneeqa Maria Anthony, de l'ONG "The Voice", qui assure la défense juridique d'Asghar et de Mushtaq, "le magistrat a ignoré toutes les procédures et toutes les preuves en faveur de l'accusé. Il voulait seulement accomplir son "devoir sacré" de punir un blasphémateur présumé. Nous nous attendons à ce que Sunny Mushtaq subisse le même sort. Ils ont été arrêtés pour un jeu d'adolescents. Leurs familles souffrent énormément. Notre équipe juridique à The Voice met tout en œuvre pour que justice leur soit rendue, en aidant leurs familles et en se tenant à leurs côtés dans ces moments sombres et difficiles".

    La famille du jeune homme nie l'accusation. Selon les avocats, Mushtaq et Asghar ont reçu une caricature blasphématoire sur leurs smartphones. Or, ce dessin leur a été envoyé par Bilal Ahmad, un jeune musulman, mais la police n'a pris aucune mesure à l'encontre d'Ahmad, qui était l'expéditeur de l'image blasphématoire. "Il s'agit là d'un nouvel exemple d'utilisation abusive des lois sur le blasphème", déclare l'avocat Anthony, qui demande aux autorités de mener une enquête équitable sur cette affaire et annonce un recours en appel.

    (PA) (Agenzia Fides 30/5/2023)

  • Le vandalisme contre les églises catholiques est en hausse en Bavière

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    De Pier Luigi Zoccatelli sur Bitter Winter :

    Le vandalisme contre les églises catholiques est en hausse en Bavière

    30 mai 2023

    Le nombre de cas est passé de 271 en 2021 à 294 en 2022. Ils ne doivent pas être rejetés à la légère.

    Anti-Christian slogans painted on the walls of the Augsburg Cathedral. Source: Observatory of Intolerance and Discrimination Against Christians in Europe.
    Slogans anti-chrétiens peints sur les murs de la cathédrale d'Augsbourg. Source : Observatoire de l'intolérance et de la discrimination contre les chrétiens en Europe : Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe.

    L'Office de la police criminelle de l'État de Bavière (LKA) a publié un rapport sur les actes de vandalisme commis contre des églises, des chapelles et des monastères en Bavière en 2022. Le nombre d'attaques enregistrées s'élève à 294. Une comparaison avec les années précédentes montre une croissance constante du nombre d'incidents. Ils étaient 219 en 2019, 242 en 2020 et 271 en 2021. Il semble que même les quarantaines COVID-19 n'aient pas ralenti la progression de cette série.

    Comme le rapporte l'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe, basé à Vienne, qui suit régulièrement ce type d'incidents, "un porte-parole du diocèse catholique de Ratisbonne [a déclaré que les cas comprenaient] : "Par exemple, des figures de saints ont été détruites ou endommagées, des gens ont fumé et uriné dans les salles d'église, les murs de l'église ont été barbouillés ou des incendies ont été allumés à l'intérieur de l'église."" L'une des attaques les plus graves a eu lieu lorsque l'église historique de Saint-Nicolas à Spalt a été la cible d'un incendiaire.

    La tendance se poursuit en 2023. Selon le même observatoire, le 10 janvier, quelqu'un a peint "un graffiti rouge sur la cathédrale d'Augsbourg qui disait 'F*ck Jesus ! Il aurait voulu que les choses se passent ainsi", tandis que "d'autres cas ont été signalés à Munich, où la figure de Jésus a été volée". Dans une église catholique d'Augsbourg, les auteurs ont jeté des œufs et laissé des graffitis insultants sur le mur contre la Parole de Dieu".

    Ces cas sont souvent pris à la légère par les médias et attribués à des "adolescents ivres" ou à des "farceurs". Leur nombre montre cependant qu'ils s'inscrivent dans un phénomène plus large d'anticatholicisme et d'incitation à la haine contre les chrétiens. Les crimes de haine ont tendance à devenir de plus en plus violents. Les autorités et les médias devraient les considérer comme un phénomène grave et alarmant.

  • Y a-t-il un lien de cause à effet entre déchristianisation et décivilisation ?

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    De Louis Daufresne sur Aleteia :

    Décivilisation, déchristianisation ?

    29/05/23

    Tandis que les enquêtes sociologiques accusent une sévère chute du catholicisme, la violence ne cesse de progresser dans la société. Lien de cause à effet ? La civilisation chrétienne n’était pas parfaite, répond Louis Daufresne, mais elle assurait la cohésion sociale par la maîtrise des mauvais instincts.

    Y a-t-il un lien de cause à effet entre déchristianisation et décivilisation ? Plus la foi reculerait, plus la barbarie avancerait. Allons plus loin : les deux termes sont-ils synonymes ? L’un serait dans les mœurs ce que l’autre serait dans les cœurs. L’intérieur déteindrait sur l’extérieur. Pourquoi ce jeu de mots croisés ? C’est l’actualité qui le veut. D’un côté, l’historien Guillaume Cuchet, enquête Insee à l’appui, pointe la chute du catholicisme « qui passe de 43 à 25%, soit une quasi-division par deux en douze ans ». De l’autre, la mort des trois jeunes policiers de Roubaix percutés par un chauffard alcoolisé et drogué amène Emmanuel Macron à dénoncer « les comportements irresponsables qui tuent ». Son propos vise aussi l’assassinat d’une infirmière du CHU de Reims par un homme souffrant de troubles psychiatriques et la démission du maire de Saint-Brévin harcelé depuis des mois à cause du transfert dans une école de sa commune d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile qui y existait déjà.

    Tous ces faits divers touchent des agents publics, gardiens de la paix, praticiens hospitaliers, élus locaux. Le camp présidentiel fustige à l’unisson « une société dans laquelle la violence effectivement est exacerbée » et devient de la « violence ordinaire », selon les mots de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Bien sûr, l’agression de l’édile ne peut être mise « sur le même plan » que les drames de Reims et de Roubaix, insiste l’entourage du chef de l’État, car « ils n’ont pas la même cause ». Nous y voilà. Sur la cause de cette décivilisation. 

    Lire la suite sur Aleteia.org

  • Messe « tradi » : un rite qui attire les jeunes catholiques

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    Enquête SONDAGE EXCLUSIF du journal « La Croix » :

    Entre sacralité, tradition et identité, une partie de la jeunesse catholique française semble sensible à la messe tridentine. L’édition 2023 du pèlerinage de Chartres prévoit d’ailleurs de battre des records de fréquentation, notamment grâce aux jeunes.

    À l’occasion de la Pentecôte, La Croix a commandé un sondage exclusif pour étudier les orientations des jeunes catholiques qui se rendent aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), cet été à Lisbonne. Les résultats montrent une jeunesse confiante en l’Église, conservatrice et très pratiquante, à rebours de la société.

  • La chrétienté a largement participé au développement de la civilisation européenne

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    Un entretien avec Jean-François Chemain (propos recueillis par Côme de Bisschop) sur le site de la revue Conflits :

    Comment la chrétienté a façonné l’Europe.

    22 MAI 2023

    La chrétienté a largement participé au développement de notre civilisation : unité de l’Europe, primauté de la paix, laïcité ou encore droits de l’homme, sont autant de principes qui en découlent. À l’heure où le christianisme est en déclin en Europe, Jean-François Chemain fait le point sur ses apports civilisationnels et la légitimité de leur avenir. 

    Jean-François Chemain est docteur en histoire, écrivain et professeur à l’Ircom. Son dernier ouvrage, Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde, vient de paraître aux éditions Artège. 

    Vous écrivez que « toute la civilisation européenne est pétrie de christianisme ». Comment « Europe » et « chrétienté » sont-ils devenues synonymes ? 

    Le terme « Europe », dans son sens moderne, a été utilisé pour la première fois sous la plume de saint Colomban, un moine irlandais, dans deux lettres au pape (590 et 614), où il définissait celle-ci comme l’espace soumis à l’autorité spirituelle de ce dernier. Cela excluait l’islam naissant, et ses conquêtes futures au détriment de la chrétienté, mais aussi l’Empire byzantin, berceau de l’orthodoxie, dans lequel l’Église était soumise à l’Empereur.  Pour être plus précis, « Europe » est synonyme de « chrétienté d’Occident ».

    Pour le christianisme, la guerre n’est jamais souhaitable et doit rester un ultime recours. Si elle devient nécessaire, celle-ci doit être justifiée. Qu’est-ce qu’une « guerre juste » pour les chrétiens ? Ces deux mots ne sont-ils pas antinomiques ? 

    Le christianisme a très tôt défini une conception de la « guerre juste ». Saint Augustin a en effet adapté au christianisme une antique conception romaine, qui qualifie ainsi une guerre défensive, déclenchée par une autorité légitime, quand on a épuisé en vain tous les moyens pacifiques, et afin de réparer une injustice subie. Une pensée reprise et formalisée par saint Thomas d’Aquin. Cela exclut toute guerre de conquête, même soi-disant « sainte ».

    Le message évangélique de la religion chrétienne est un message de paix, comme le précise l’évangile selon Saint Matthieu : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ». À ce titre, comment les chrétiens justifient-ils l’épisode des croisades ou encore celui des guerres de religion et de ses violences ? 

    Les croisades, qu’on se plaît à présenter comme un triste prototype de guerre « sainte », n’ont de fait été vécues que comme une guerre « juste », destinée à protéger les pèlerins chrétiens empêchés de se rendre sur leurs Lieux Saints par les développements du djihâd musulman – qui est, lui, une authentique guerre sainte. Quant aux guerres de religion, l’Église catholique en porte, comme les autres Églises chrétiennes, une part de responsabilité. Mais elles doivent aussi beaucoup à la prétention des chefs d’État de se mêler de religion, et de vouloir que tous leurs sujets croient la même chose qu’eux. Et puis, enfin, ce n’est pas parce qu’on est chrétien qu’on se comporte comme un saint : au moins a-t-on conscience de son péché !

    La Révolution française n’a pas eu pour ambition de s’appliquer uniquement aux Français, mais bien à l’humanité tout entière. Existe-t-il un lien entre la vocation universelle de la Révolution et celui du catholicisme ? 

    Effectivement, « catholique » signifie « universel ». Et donc, moins paradoxalement que logiquement, si la France est « la fille aînée de l’Église » (catholique), alors ce qui est français est aussi universel. D’où la prétention de la Révolution d’être universelle (cf. la Déclaration des droits de l’Homme, valable pour l’Humanité entière, quand le Bill of rights anglais ne s’appliquait qu’au peuple anglais), mais aussi cette conception universaliste qu’a la République de la nation française : en ferait partie, si l’on en croit, par exemple, le sociologue « autorisé » Patrick Weil, toute personne, d’où qu’elle vienne, qui adhère à ses valeurs. Et ce bien plus qu’un Français « de souche », qui apparaît furieusement « local » et n’a en outre pas choisi de venir pour faire allégeance à des « valeurs ».

    L’imaginaire collectif considère souvent la démocratie comme étant la fille d’Athènes, qui serait réapparue  miraculeusement en 1789 en France. Cependant, si la démocratie a été utilisée par les Grecs, ils n’en faisaient pas un impératif, l’important était de diriger selon le bien commun. Ainsi, comment le christianisme, par son choix du mode électoral au sein des institutions religieuses, a-t-il permis de mettre en avant la démocratie, longtemps tombée en désuétude, comme une évidence morale ? 

    Le compendium de l’Église catholique présente la démocratie comme un système préférable aux autres. C’est contraire à une idée reçue, qui voudrait que celle-ci ait eu partie liée avec la monarchie, et que la démocratie ait été une conquête réalisée contre elle. On ne peut pas nier que cela ait été le cas au XIXesiècle, mais dans le contexte particulier du traumatisme post-révolutionnaire. 

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  • L'Église a été une force de libération dans le domaine politique, culturel et scientifique

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    «Le christianisme a largement contribué au développement des sciences»

    Jean-François Chemain est docteur et agrégé en histoire ainsi que docteur en histoire du droit. Il est l'auteur de nombreux livres et enseignant dans différents établissements supérieurs. Son dernier livre Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde vient de paraître aux éditions Artège (280p., 19,90€.).

     

    FIGAROVOX - Vous écrivez dans votre premier chapitre que «le christianisme a apporté au monde l'idée de l'Europe comme un espace politique, religieux et culturel». Qu'entendez-vous par là ?

    Jean-François CHEMAIN. - Le terme d'«Europe» est très ancien, il était déjà employé par les Hittites, les Phéniciens et les Grecs, dans des acceptions assez variées, pour désigner telle divinité ou telle région. Mais il est utilisé pour la première fois dans son sens moderne par le moine irlandais saint Colomban, dans deux lettres adressées au Pape. Dans la première, en 590, il définit l'Europe comme le territoire soumis à l'autorité spirituelle du Pape, ce qui correspond aux frontières européennes actuelles. Ainsi, cette désignation donne à l'Europe un sens géographique définitif, mais aussi une dimension religieuse et institutionnelle importante, étant donné que le Pape est le chef de l'institution ecclésiale. Cela exclut par conséquent toute la partie de la chrétienté originelle qui n'obéit pas au Pape, notamment l'Empire byzantin au sein duquel la religion était dirigée par l'Empereur, dans la tradition césaro-papiste romaine. La seconde lettre est écrite en 614, à l'époque où apparaît l'Islam.

    Les monastères chrétiens ont également été un facteur important d'unification religieuse et culturelle de l'Europe. Nous avons connu deux principales vagues monachiques, la première avec l'ordre de Cluny fondé en 910 selon la règle bénédictine, qui a édifié environ 1000 prieurés ; et la seconde avec l'ordre cistercien, qui s'appuie lui aussi sur la règle de saint Benoît. Si on regarde la carte des monastères bénédictins et cisterciens au Moyen-Âge, nous retrouvons le territoire européen actuel, excepté les récents élargissements orthodoxes (Roumanie, Bulgarie etc.).

    Selon vous, les chrétiens sont les premiers à avoir établi la distinction entre l'État et la religion. Peut-on dire, en somme, que même la République laïque se fonde sur un modèle chrétien ?

    Absolument, il y a dans la République un prolongement de la rivalité entre l'Église et l'État, qui est un conflit fondateur de la civilisation chrétienne occidentale. La France a résolu cette rivalité de manière fondamentaliste et intellectuelle, en faisant absorber par l'État les fonctions traditionnelles de l'Église. Autrement dit, l'institution ecclésiale a été marginalisée et décrédibilisée, pendant que la République reprenait ses principes évangéliques pour en faire une politique.

    En absorbant les différents rôles de l'Église, l'État a déserté ses propres fonctions régaliennes, il ne défend plus nos frontières, n'assure plus la sécurité et ne rend plus la justice.

    Jean François Chemain
    L'Église a originellement trois grandes missions, les tria munera, à savoir gouverner, enseigner et sanctifier. Concernant la première, il y a eu pendant des siècles un bras de fer entre l'Église et l'État pour savoir qui devait gouverner, et l'État en est sorti victorieux. Pour la seconde, l'Église a longtemps eu le monopole de l'enseignement, mais l'État a aujourd'hui entièrement récupéré ce domaine. Enfin, l'État a aussi pris à l'Église sa dernière mission, la sanctification des hommes. En effet, l'institution étatique cherche à faire de chaque citoyen un saint, elle nous exhorte à «la tolérance», à la «repentance», nous invite à accueillir l'étranger, à partager nos biens, à tendre la joue droite quand on nous frappe sur l'autre... C'est un discours évangélique. Mais parallèlement, en absorbant les différents rôles de l'Église, l'État a déserté ses propres fonctions régaliennes, il ne défend plus nos frontières, n'assure plus la sécurité et ne rend plus la justice.

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  • Un roi qui se veut moderne mais une royauté qui reste en dehors du temps

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le roi se veut moderne, mais la royauté est intemporelle

    08-05-2023

    Malgré les concessions à la mode lors de la cérémonie de samedi dernier, l'onction et la remise des symboles royaux remontent bien avant le politiquement correct d'aujourd'hui et même avant la Réforme protestante. Ils nous rappellent qu'au-dessus des dirigeants, il y a un roi plus grand qu'eux.

    Dans le couronnement du roi Charles III, qui a eu lieu samedi dernier à Westminster, bien que caractérisé par d'abondantes doses d'"inclusivité" et de mots à la mode (en partie à cause des idées du souverain et en partie à cause des tendances plus générales de l'anglicanisme), quelque chose va décidément à contre-courant, et ce n'est pas un aspect secondaire.

    Nous ne faisons pas référence à la "première fois historique" des deux cardinaux catholiques présents, Nichols et Parolin : un fait qui n'est de toute façon pas négligeable dans un royaume qui, jusqu'à avant-hier, qualifiait avec mépris les soi-disant "papistes" et qui, au cours des deux premiers siècles de la Réforme, les envoyait directement à la potence. Dans ce pot-pourri multireligieux, la présence de deux représentants de l'Église de Rome allait pratiquement de soi et était peut-être même moins encombrante que celle du "prince rebelle" Harry (relégué au troisième rang avec des parents sans titre royal ou déclassés comme le prince Andrew).

    Ce qui nous sort des contingences et des divergences, c'est plutôt quelque chose qui rattache l'événement de samedi dernier à un passé lointain, si lointain qu'il confine à l'éternel : ce sont les gestes du couronnement au sens strict, ce "rite dans le rite" dense en références symboliques, dont la substance remonte bien avant la Réforme protestante et dont, dans la maison catholique, il restait encore une trace dans le Pontifical romain. Ni plus ni moins que l'abbaye de Westminster, née d'un ex-voto au milieu du XIe siècle pour remplacer le pèlerinage à Rome, sur les tombes des apôtres, que le roi saint Édouard le Confesseur n'avait pu effectuer. Reconstruit dans le style gothique au XIIIe siècle, alors qu'Henry VIII n'était pas encore arrivé, le splendide bâtiment se retrouve "sans reproche" comme un site "emblématique" de la monarchie anglicane et anglicane. Admirer son architecture n'est pas seulement un fait extérieur, car tout bâtiment est affecté par le climat spirituel dans lequel il a été érigé, de sorte que nous pourrions facilement le sentir "nôtre".

    De même, ce micro-rituel marqué par l'onction et la remise des insignes royaux (accompagnés des formules correspondantes) renvoie à une conception de la royauté et plus généralement de l'exercice du pouvoir que résume le célèbre verset du Livre des Proverbes : "Per me reges regnant" (8,15). C'est la Sagesse, c'est-à-dire Dieu lui-même, qui parle et qui avertit : "Par moi les rois règnent". C'est surtout un avertissement pour ceux qui reçoivent le joug du pouvoir et qui devront ensuite rendre compte à Dieu de la manière dont ils l'ont administré. Typique de l'époque médiévale où tout souverain savait qu'il ne disposait pas d'un pouvoir absolu mais qu'il était contraint à la base et au sommet : à la base par la myriade d'entités intra-étatiques et de corps intermédiaires ; au sommet par les lois divines. Le symbole de cette contrainte "d'en bas" est la reconnaissance : Charles III, comme ses prédécesseurs, a été présenté au peuple et reconnu par lui comme légitime quatre fois dans le sens des quatre points cardinaux. Le souverain absolu, c'est-à-dire libéré de tout lien, est en quelque sorte une invention de l'époque moderne, car le lien avec Dieu se relâche et les pouvoirs de l'État sont centralisés et étendus.

    L'onction des rois est un héritage de l'Ancien Testament, transmis de Saül et David - oints par le prophète Samuel - et de Salomon aux rois chrétiens. Le symbole du royaume franc était la "sainte Ampoule" avec laquelle le roi Clovis a été oint. Conservée pendant des siècles à Reims, elle a été détruite pendant la Révolution française. En bref, elle invoque sur le roi la force et la grâce de l'État pour gouverner. Zadok le prêtre et Nathan le prophète ont oint le roi Salomon", a entonné le chœur, tandis que des panneaux filtraient le moment (le seul moment secret de la cérémonie) où Charles III a été oint sur les mains, la poitrine et la tête et ainsi "oint roi sur les peuples que le Seigneur ton Dieu t'a confiés pour que tu les gouvernes". Le souverain est alors revêtu du colobium sindonis et de la supertunique d'or, un vêtement quasi liturgique (entre les réminiscences byzantines et la dalmatique des diacres) qui lui rappelle qu'il est au service de Dieu.

    L'épée et les éperons, en revanche, rappellent l'investiture chevaleresque. Référence d'ailleurs explicitée par une modification de la formule prévue ("Recevez ces éperons, symbole d'honneur et de courage. Défendez courageusement ceux qui sont dans le besoin"), où le primat anglican a prononcé "chevalerie" au lieu de "courage". Traditionnellement, la chevalerie était comprise comme un service rendu aux plus faibles, à ceux qui ne pouvaient pas se défendre eux-mêmes. "Viduas, pupillos, pauperes, ac debiles ab omni oppressione defende" ("Défendez les veuves, les orphelins, les pauvres et les faibles contre toute oppression"), récitait le pontifical catholique en remettant l'épée au nouveau roi. Le symbolisme paulinien de "l'épée de l'Esprit" (Eph 6,17) y est associé. Une double signification, rappelée lors de la remise de l'épée à Charles III.

    Ne vous fiez pas à votre propre pouvoir, mais à la miséricorde de Dieu qui vous a choisis", telle est l'exhortation qui accompagne la remise du gant (une invitation à exercer l'autorité avec gentillesse et grâce, à traiter son peuple "avec des gants de toilette", comme on dit). Le roi vient de recevoir le globe surmonté de la croix, qui lui rappelle que "les royaumes de ce monde", y compris le sien, "sont devenus les royaumes de notre Seigneur". Et l'anneau, en plus de la "dignité royale", est un signe "de l'alliance entre Dieu et le roi et entre le roi et le peuple". Il est temps de compléter le tout avec le sceptre et la couronne, tous deux également surmontés de la croix (un second sceptre, particularité anglaise, est surmonté d'une colombe pour symboliser "l'équité et la miséricorde", alors que le premier est le symbole du "pouvoir royal et de la justice"). Tout est accompli et le roi du troisième millénaire, oint, couronné et harnaché comme un monarque médiéval, peut s'asseoir sur le trône et assister à la brève onction et au couronnement de la reine Camilla.

    Sous le poids de la couronne et de l'encombrement royal, le couple au centre des rumeurs des années 1990 disparaît - doit disparaître - pour faire place à quelque chose de plus grand : la royauté, en fait, quelle que soit la personne qui l'incarne dans ce pays et à ce moment historique précis. Et net des concessions (déjà évoquées) à l'air du temps ou au courant dominant, et même de quelques moments plus "à la mode", comme l'inévitable chorale de gospel. La substance et le symbolisme de ce que nous avons défini comme un "rite dans le rite" ne sont pas l'œuvre du sac anglican ni de la Maison de Windsor, mais quelque chose que les Windsor eux-mêmes ont reçu des siècles, et des siècles des siècles. Quelque chose - répétons-le - qui est "nôtre", l'héritage de la vieille Europe qui était en effet surmontée par la croix ; qui, même le jour de son triomphe, recommandait aux rois et aux dirigeants de rendre des comptes à un roi plus grand qu'eux.

  • Quand l'Union Européenne encourage le blasphème antichrétien

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'UE encourage le blasphème et ignore le patronage de saint Benoît

    06-05-2023

    Les protestations de nombreux députés européens contre l'exposition blasphématoire présentée dans le bâtiment du Parlement européen et représentant un Jésus LGBT, une provocation anti-chrétienne évidente, n'ont servi à rien. De son côté, le député Procaccini (FdI) demande en vain qu'un espace approprié soit dédié au saint patron de l'Europe, Saint Benoît. 

    Hier s'est achevée l'exposition des controverses dans le bâtiment du Parlement européen. Dans le bâtiment institutionnel de Bruxelles étaient exposées des photos d'Elisabeth Ohlson représentant, entre autres, un homme habillé en Jésus entouré de motards en tenue sadomasochiste et un couple d'hommes nus allongés sur un lit en forme de croix. L'exposition a été organisée par la députée suédoise du Vänsterpartiet, Malin Björk, qui a envoyé une invitation à ses collègues pour le vernissage, en y joignant l'une des deux photos susmentionnées, ce qui a provoqué les inévitables remontrances de certains d'entre eux.

    Le vice-premier ministre italien et ministre des infrastructures, Matteo Salvini, a également pris position contre l'exposition, commentant la nouvelle sur les médias sociaux et parlant de "vulgarité et de manque de respect". Un autre membre de la Ligue au Parlement européen, Paolo Borchia, a pris la plume pour exprimer son indignation à la présidente Roberta Metsola. La missive a été signée par dix-sept autres députés de la Lega (sur un total de vingt-cinq). Les critiques sont également venues de la délégation du Fdi, avec Carlo Fidanza, Nicola Procaccini, Sergio Berlato et Vincenzo Sofo.

    Ce dernier a annoncé qu'il avait formellement demandé - avec ses collègues français Nicolas Bay, François-Xavier Bellamy et l'Espagnol Jorge Buxadé - le retrait de ce qu'il a appelé une "exposition anti-chrétienne blasphématoire". Une lettre de protestation à la Présidente Metsola a également été envoyée par l'eurodéputée polonaise Izabela Kloc de Pis, pour qui il ne fait aucun doute que les "photographies obscènes sont une profanation délibérée et préméditée des symboles et images chrétiens", demandant des explications sur la manière dont l'exposition a été autorisée et observant que cette affaire démontre que "certaines religions peuvent être librement offensées alors que d'autres ne le peuvent pas", produisant un "acte de réelle discrimination à l'encontre des Chrétiens".

    L'initiative la plus pertinente est cependant celle, officielle, du groupe Ecr, auquel appartiennent les élus de Fratelli d'Italia, qui a envoyé à la présidence du Parlement européen une lettre de désapprobation signée par ses deux présidents : l'Italien Nicola Procaccini et le Polonais Ryszard Legutko, qui est aussi un philosophe bien connu. Dans cette lettre, les deux députés soulignent que "certaines des photographies présentées visent à offenser les sentiments religieux des chrétiens" et doivent être considérées comme "désobligeantes pour notre foi", et qu'elles sont "susceptibles de créer un malaise parmi les visiteurs mineurs dans les locaux du Parlement". Procaccini et Legutko ont rappelé que "les chrétiens sont actuellement les minorités religieuses les plus persécutées dans le monde" et ont exhorté Metsola à s'exprimer "sans équivoque contre toute forme d'insulte à une religion".

    De son côté, la photographe Elisabeth Ohlson s'est réjouie des réactions polémiques à ses photos et a relancé les articles avec les critiques qui pleuvent sur elle, qualifiant les détracteurs de "fascistes". L'artiste suédoise a défendu ses œuvres incriminées en affirmant qu'elle voulait communiquer l'amour de Jésus pour les personnes décédées du sida. Il n'était certainement pas nécessaire de recourir à la profanation d'images qui heurtent la sensibilité religieuse des chrétiens pour transmettre ce message. Sainte Teresa de Calcutta s'en est chargée avec des exemples bien différents : elle a ouvert la première maison pour les malades du sida en 1985, au milieu des gratte-ciel de New York, et l'a emblématiquement appelée "Gift of love" (don d'amour). 

    Alors qu'il y a une vingtaine d'années, l'eurodéputée Marianne Eriksson s'était vu refuser une demande d'exposition des œuvres d'Ohlson au Parlement européen, ce qui s'est passé ces derniers jours témoigne également de l'avènement d'un climat différent à Bruxelles en ce qui concerne le respect des symboles et des contenus chrétiens. Le député européen et vice-président de Vox, Jorge Buxadé, qualifiant l'exposition de "dégoûtante et misérable" et blâmant à la fois l'auteur et le promoteur, a exprimé son espoir que "lors de la prochaine législature, cela ne sera pas possible".

    En attendant les prochaines élections européennes dans un an, le Bureau du Parlement européen pourrait toutefois remédier partiellement à la situation en donnant le feu vert à une proposition officiellement présentée par Nicola Procaccini, qui a demandé qu'une salle ou tout autre espace à Bruxelles porte le nom de Saint Benoît, le saint patron de l'Europe. A la Bussola, le coprésident du groupe Ecr a expliqué que l'initiative veut rendre hommage au saint "non seulement en tant que protagoniste du christianisme, mais comme une reconnaissance qui va au-delà de l'aspect religieux et qui concerne aussi la civilisation occidentale laïque puisque c'est grâce aux monastères que les trésors de l'antiquité classique ont été sauvegardés et nous ont été transmis". 

    C'est ce qu'a tenté d'expliquer, sans être entendu, saint Jean-Paul II qui, lors de sa visite au Palais européen de Strasbourg en 1988, a affirmé qu'il était de son devoir de "souligner avec force que si le substrat religieux et chrétien de ce continent devait être marginalisé dans son rôle d'inspirateur de l'éthique et de son efficacité sociale, ce n'est pas seulement tout l'héritage du passé qui serait nié, mais c'est encore un avenir de l'homme européen - je parle de tout homme européen, croyant ou non croyant - qui serait gravement compromis".

    Lire également : EU Parliament criticized for displaying ‘vulgar’ depictions of Jesus and apostles

  • Une étude révèle que l'Église catholique du Nicaragua a subi 529 attaques en cinq ans

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    D'INFOBAE :

    Une étude révèle que l'Église catholique du Nicaragua a subi 529 attaques en cinq ans

    3 mai, 2023

    Tegucigalpa, 3 mai - Un évêque nicaraguayen en prison, 37 religieux exilés - dont un autre évêque et plusieurs prêtres - et 32 religieuses de diverses congrégations expulsées, font partie des 529 hostilités que l'Église catholique du Nicaragua a subies de la part du gouvernement présidé par Daniel Ortega, selon une étude présentée mercredi.

    L'étude intitulée "Nicaragua : une Église persécutée ?", réalisée par la chercheuse nicaraguayenne en exil Martha Patricia Molina, détaille les 529 attaques entre avril 2018, date à laquelle des manifestations antigouvernementales ont éclaté dans le pays, et mars 2023.

    Ces attaques comprennent la confiscation par l'État d'au moins sept bâtiments appartenant à l'Église catholique, ainsi que la fermeture et la confiscation des actifs des médias catholiques, selon l'étude présentée en ligne par la chercheuse.

    "Ce rapport présente une étude détaillée de chaque hostilité menée et chacune des données a été vérifiée et décrite par ordre croissant, de sorte que le lecteur peut accéder de la première agression à la dernière enregistrée", a expliqué l'auteur du rapport de 232 pages.

    "L'intérêt de ce rapport est de montrer en chiffres concrets les agressions et les attaques subies par l'Église catholique au Nicaragua", a-t-elle souligné.

    3 176 PROCESSIONS ONT ÉTÉ INTERDITES

    L'étude, divisée en quatre chapitres, commence par les hostilités subies par l'Église au cours des cinq dernières années, puis détaille l'interdiction de 3 176 processions au cours de la dernière Semaine sainte.

    Le troisième chapitre est une systématisation des hostilités, et le dernier est une chronologie des "profanations, sacrilèges, attaques, vols et agressions contre l'Église".

    M. Molina, en exil forcé et membre du comité de rédaction du quotidien nicaraguayen La Prensa, a déclaré lors de la présentation de l'étude que ce sont les laïcs eux-mêmes qui ont documenté les attaques contre l'Église catholique.

    Il n'a pas exclu que le nombre d'agressions soit plus élevé, en raison du fait que "les autorités religieuses ne signalent pas ou peu les agressions et que les laïcs ou les membres de groupes religieux craignent de plus en plus de documenter les hostilités".

    Selon l'étude, 84 hostilités contre l'Église ont été documentées en 2018, 80 en 2019, 59 en 2020, 55 en 2021, 161 en 2022 et 90 au premier trimestre 2023.

    ORTEGA A INTERDIT LES PROCESSIONS

    Le gouvernement nicaraguayen, par l'intermédiaire de la police nationale, a interdit à l'Église de faire sortir les saints dans les rues depuis février dernier, lorsqu'il ne les a pas autorisés à organiser des processions du chemin de croix pendant le carême.

    L'ordre de la police a été adopté après que M. Ortega a qualifié les prêtres, les évêques, les cardinaux et le pape François de "mafia".

    Le 19 avril, le président a déclaré que "maintenant, pendant la semaine sainte, pour éviter les manipulations, on leur (l'Église catholique) a dit de mener leurs activités dans les églises ou près des églises, et certains d'entre eux ont commencé à tonner. Pourquoi ? Parce qu'ils voulaient du sang", sans fournir de preuves.

    Ce jour-là, le président s'en est pris à nouveau à l'Église catholique et au Vatican, qualifiant Saint Jean-Paul II de "dictateur" et de "tyran".

    Les relations du gouvernement Ortega avec l'Église catholique sont actuellement très tendues, marquées par l'expulsion et l'emprisonnement de prêtres et l'interdiction d'activités religieuses.

    Le pape François a qualifié le gouvernement sandiniste de "dictature flagrante" dans une interview accordée à Infobae, soulignant "le déséquilibre de la personne qui dirige" le pays d'Amérique centrale.

  • Philippines : des familles contraintes à se réfugier dans les églises pour échapper aux violences

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Des familles réfugiées dans les églises pour échapper aux violences

    03/05/2023

    L’armée a lancé une offensive contre le groupe islamique Dawlah Islmamiyah dans la province de Mindanao, provoquant la fuite de centaines de familles.

    Des centaines de villageois tentent de trouver refuge dans des églises catholiques et des écoles publiques alors que l’armée philippine a lancé le mardi 2 mai une opération de frappes aériennes sur des repaires présumés d’un groupe terroriste lié à l’État islamique (EI), dans les marais de la province de Maguindanao, dans la région de Mindanao.

    Selon un porte-parole de l’archidiocèse de Cotabato, plus de 200 familles ont fui les villages de Magaslong et Datu Piang pour se mettre à l’abri, tandis que des cachettes présumées du groupe Dawlah Islamiya ont été pilonnées par des tirs de mortier.

    « Des membres du groupe terroriste ont été aperçus en train de consolider leurs forces dans des huttes de la communauté locale de Magaslong, Datu Piang, Maguindanao del Sur »,  a expliqué le général de brigade Oriel Pangcog lors d’une conférence de presse. Nous n’avons pas perdu de temps, nous avons immédiatement lancé l’attaque, après nous être assurés que les suspects ne se trouvaient pas dans un village ou une communauté où des civils pouvaient être tués »

    Des tirs d’artillerie ont duré de 3 heures du matin à midi, obligeant les villageois à fuir pour éviter d’être pris entre deux feux ou d’être utilisés comme boucliers humains.

    « Les forces gouvernementales recherchent activement les terroristes en raison de l’attentat à la bombe contre un bus à Isulan, Sultan Kudarat, qui a fait six blessés. Il s’agit d’anciens membres du groupe radical Maute qui a assiégé Marawi, dans la province de Lanao del Sur, en vue d’établir un califat », a déclaré M. Pangcog. La ville de Marawi a subi un siège de cinq mois en 2017, au cours d’affrontements entre l’armée philippines et des groupes islamistes.

    Susan Guinigundo, lectrice à la paroisse Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, à Datu Piang, a abandonné sa maison et s’est enfuie avec ses enfants. »Dès le matin, nous entendions des hélicoptères et des tirs d’artillerie. Nos enfants n’arrêtaient pas de pleurer parce qu’ils entendaient les explosions et les tirs de l’autre côté du champ. » Cette mère de cinq enfants dit avoir eu peur d’être utilisée avec sa famille comme bouclier humain. « Nous ne savions pas comment la situation allait évoluer, nous avons dû quitter nos maisons. »

    Selon le père Clifford Baira de l’archidiocèse de Cotabato, la situation sur le terrain est « très difficile » et 43 familles catholiques sont actuellement hébergées dans des paroisses de la région. « La plupart d’entre elles ont des enfants, nous essayons de collecter du lait et d’autres produits pour leur permettre de se nourrir correctement ».

    Selon le père Baira, le centre d’action sociale de l’archidiocèse a tenté de négocier avec les familles et les proches des membres de Dawlah Islamiya en 2019, mais les réunions ont échoué en raison de « différences religieuses ». » Ils pensent que nous, catholiques, sommes des infidèles et qu’il faut donc nous convertir ou nous écarter par la violence. Il y a très peu de place pour la paix et la communication »,

    Selon le lieutenant-colonel Dennis Amorato, porte-parole de la 6e division d’infanterie de l’armée l’offensive actuelle est une « action préventive avant que le groupe ne puisse lancer une autre attaque terroriste. Nous avons veillé à ce qu’il n’y ait pas de dommages collatéraux, mais nous n’avons pas pu empêcher les habitants de se précipiter vers les centres d’évacuation en raison de l’impact des tirs d’obus »

    1. Amorato a indiqué que les forces gouvernementales n’étaient pas en mesure de confirmer le nombre exact de personnes tuées, mais que les tireurs d’élite se cachaient toujours dans les marais.

    « Nous ne pouvons pas encore nous approcher de la zone car nous sommes toujours la cible de tirs. » rapporte M. Amorato. Le militaire dit espérer pouvoir aller effectuer une opération terrestre de reconnaissance de terrain dans la zone d’ici un jour ou deux.

    (Avec Ucanews)

  • Sur AUVIO : Jean-Paul II raconté par son secrétaire privé dans "À droite sur la photo"

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    Pope

    Du site de la RTBF : une émission qui mérite d'être signalée d'autant plus que la chose est tout à fait inattendue sur ce site...

    Jean-Paul II raconté par son secrétaire privé dans "À droite sur la photo"

    Voilà 100 ans naissait Karol Wojtyla, un homme qui allait marquer l'histoire de son empreinte. Stanislas Dziwisz, qui fut son secrétaire privé du temps où il était pape, nous raconte son destin exceptionnel dans "À droite sur la photo".

    Karol Wojtyla connaît une jeunesse compliquée alors que son pays, la Pologne, est soumis à l'impitoyable occupation nazie. Il fait l'expérience du travail forcé et du séminaire clandestin. Puis il affronte le nouveau pouvoir communiste dont il devient un adversaire redouté. Mais Wojtyla serait resté un inconnu aux yeux du monde sans cette journée de 1978 où il devient le pape que l'on n'attendait pas. 

    "À droite sur la photo" est une collection de documentaires qui raconte la vie des grands personnages de notre histoire à partir des témoignages de celles et ceux qui furent leurs plus proches ; ces personnages, souvent anonymes, qu'a première vue on aperçoit à peine. Ceux sont eux, là... À droite sur la photo.

    Le cardinal Dziwisz a été le secrétaire particulier du pape Jean-Paul II. Depuis la Pologne, écrasée par l'occupation nazie puis par le régime communiste, il a suivit Karol Wojtila jusqu'à Rome où il est devenu l'un des hommes les plus puissants du Vatican. Il nous raconte l'intimité et les combats de Jean-Paul II : l'homme que l'histoire considère aujourd'hui comme celui qui vaincu le totalitarisme en Europe.

    "À droite sur la photo : le pape Jean-Paul II", disponible pendant 3 mois sur Auvio.