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  • Les électeurs irlandais ont refusé d'effacer la famille

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Les électeurs irlandais ont refusé d'effacer la famille

    Ce n'est pas une fin de semaine particulièrement faste pour l'establishment politique irlandais. Deux changements constitutionnels ont été rejetés par l'électorat, bien qu'ils aient été soutenus par tous les partis traditionnels - Fianna Fail, Fine Gael, les Travaillistes, les Verts, les nationalistes du Sinn Fein - sans oublier les habituels experts et ce qu'on appelle le Conseil national des femmes (un organisme censé représenter les femmes). Le radiodiffuseur public, RTE, qui se trouve dans une position similaire à celle de la BBC après le vote sur le Brexit, est curieusement discret sur le résultat. Radio-Canada a adopté la même stratégie, un court reportage qui ne cite pas les chiffres du rejet massif irlandaise et qui caricature le contenu de la Constitution irlandaise. 

     

    >Les électeurs avaient la possibilité, comme l'avait indiqué le quotidien de gauche britannique le Guardian, de "moderniser la constitution irlandaise" dans la lignée des référendums de 2015 et 2018 qui ont approuvé le mariage homosexuel et l'avortement et "souligné la transformation laïque et libérale de l'Irlande". Les électeurs ont massivement dit non, mais merci quand même.

    Les clauses en cause, très caractéristiques de la constitution d'Eamon De Valera de 1937 et qualifiées de "dépassées" par le gouvernement, déclaraient que "l'État reconnaît la famille comme l'unité naturelle, primaire et fondamentale de la société et comme une institution morale possédant des droits inaliénables et imprescriptibles, antérieurs et supérieurs à tout droit positif" et que "l'État s'engage à veiller avec un soin particulier à l'institution du mariage, sur laquelle la famille est fondée, et à la protéger contre toute attaque". Le gouvernement voulait modifier la partie concernant la famille en disant : "qu'elle soit fondée sur le mariage ou sur d'autres relations durables" et omettre la partie concernant le fait que la famille est fondée sur le mariage. On voit le sens de la démarche.

    L'autre élément de l'article 41 que le gouvernement souhaitait modifier concernait la place des femmes au sein du foyer. La constitution de De Valera déclarait que, "en particulier, l'État reconnaît que, par sa vie au sein du foyer, la femme apporte à l'État un soutien sans lequel le bien commun ne peut être atteint" et que, "par conséquent, l'État s'efforcera d'assurer que les mères ne soient pas obligées, par nécessité économique, de s'engager dans le travail en négligeant leurs devoirs au sein du foyer". Il n'est pas question ici d'obliger les femmes à rester à la maison, ce que prétendait Radio-Canada hier dans son reportage morose. Cet article n'a d'ailleurs jamais eu le moindre effet sur les femmes qui travaillent (dans les filatures hier ou les bureaux aujourd'hui), mais le gouvernement voulait une formule non genrée : "L'État reconnaît que les soins prodigués par les membres d'une famille les uns aux autres, en raison des liens qui les unissent, apportent à la société un soutien sans lequel le bien commun ne peut être atteint, et il s'efforcera de soutenir ces soins". Une différence de taille.

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