Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Economie - Page 52

  • Tim Jackson à l'Université de Louvain : "il faut réinventer le concept de croissance"

    IMPRIMER

    Sur "Catho.be" : Tim Jackson à l'UCL

    Jackson_Tim

    "750 à 800 personnes, en grande majorité des étudiants, ont rempli le Socrate 10 de l'UCL à Louvain-la-Neuve, lundi dernier, pour écouter Tim Jackson désormais docteur honoris causa. Le lendemain midi, l'économiste britannique dialoguait avec Thomas Leysen, Thierry Jacques  et Philippe Defeyt. 

    Comment est-il possible de croître sans cesse dans une planète close, s'est interrogé Tim Jackson. "La croissance n'est pas tenable en l'état. On est déjà au-delà des limites de notre planète." Mais surtout, qui sommes-nous? La question de la croissance est en effet profondément liée à celle de "l'âme humaine". Certains estiment que l'économie peut continuer à croître tout en réduisant l'impact matériel. Ce n'est pas le cas, réagit le Docteur honoris causa. De plus, ceux qui disent qu'il y a une solution technologique ne se posent pas la question de l'être humain.
    Souvent, l'orateur a fait la distinction entre les pays riches - les nôtres - et les pays pauvres ou émergents. Le rapport à la croissance ne peut être le même. Si elle est encore nécessaire pour ces derniers, dans les premiers, on peut se demander si elle améliore vraiment le bien-être. Ne serait-ce pas aux pays développés à élaborer un nouveau système plus durable?
    La consommation est profondément liée à la dynamique sociale. Elle est ostentatoire. Il faut éviter la honte et montrer que l'on peut acquérir les dernières nouveautés. Celles-ci relancent l'économique ainsi que le cercle vicieux du crédit. "On dépense plus que ce qu'on a pour acheter ce dont on n'a pas besoin afin de produire des effets, qui ne durent pas!" Quant à l'État, il est mal pris. Il doit en effet stabiliser l'économie, évitant la récession, et protéger les biens sociaux, les deux n'allant pas souvent de pair. Et l'orateur d'en appeler à un épanouissement moins matérialiste, attentif à autrui plus qu'à soi, et à retrouver l'espace social, mettant en place une économie construite autour des activités de service...

    De la conception à l'action

    Animé par Eddy Caekelberghs (RTBF), le tour de table du mardi 1er février, a commencé avec Thomas Leysen. Le président de la Fédération des entreprises de Belgique est également président de Umicore. Il reconnait l'importance du développement durable, mais rappelle que le monde des entreprises n'est pas uniforme à ce sujet. «Ce sont les années à venir qui vont nous enseigner comment vivre cette croissance ralentie.» Il suggère une solidarité  interpersonnelle, intercontinentale et intergénérationnelle.

    Thierry Jacques (CSC) a rejoint Thomas Leysen sur un point: le système actuel n'est plus aussi efficace qu'avant. Selon lui, le livre de Tim Jackson sort du cadre. Or, il est difficile de sortir de ce cadre en pratique, car nous restons attachés à la croissance. «La croissance nous a permis de vivre dans une société du plein emploi et de la protection sociale, elle reste donc très importante pour les travailleurs.»

    Philippe Defeyt, a alors pris la parole en tant que président du CPAS. Selon lui, il faut aborder ce projet en partant du point de vue des personnes les plus précarisées. Celles pour qui «l'opulence n'existe plus». La mondialisation du travail a mis les petits revenus «hors jeu». «Depuis 77, on dit que plus de croissance résoudra les problèmes de chômage. Or sur le terrain, on constate que c'est faux!»

    Tim Jackson a ensuite réagi à ces différentes interventions. Selon lui, la pauvreté et la prospérité sont liées. C'est pourquoi, il faut réinventer le concept de croissance. Pour la première fois dans l'histoire, l'Homme va manquer de ressources et doit réinventer sa manière de les travailler, de les consommer et de les échanger."

    Quelqu'un a-t-il songé à faire le lien avec l'enseignement du pape dans la récente encyclique "Caritas in veritate" où il écrit notamment (§ 51) : "La façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent. Un véritable changement de mentalité est nécessaire qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie « dans lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune ». Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement, de même que la détérioration de l’environnement, à son tour, provoque l’insatisfaction dans les relations sociales. À notre époque en particulier, la nature est tellement intégrée dans les dynamiques sociales et culturelles qu’elle ne constitue presque plus une donnée indépendante. La désertification et la baisse de la productivité de certaines régions agricoles sont aussi le fruit de l’appauvrissement et du retard des populations qui y habitent. En stimulant le développement économique et culturel de ces populations, on protège aussi la nature. En outre, combien de ressources naturelles sont dévastées par les guerres! La paix des peuples et entre les peuples permettrait aussi une meilleure sauvegarde de la nature. L’accaparement des ressources, spécialement de l’eau, peut provoquer de graves conflits parmi les populations concernées. Un accord pacifique sur l’utilisation des ressources peut préserver la nature et, en même temps, le bien-être des sociétés intéressées."

  • La "grand messe" de Davos où se confirme la nouvelle donne mondiale...

    IMPRIMER

    f782ba7d-f4c6-4326-bd70-65d87a3985ec-444x333.jpg"La planète se redéfinit à Davos" ou "Quand le pouvoir passe du Nord au Sud, et de l'Ouest à l'Est"

    Le Devoir   Éric Desrosiers   26 janvier 2011 
    "Aujourd’hui et jusqu’à dimanche, Davos accueillera 2500 participants au Forum économique mondial, des gens d’affaires et des chefs d’État. Le Forum économique mondial de Davos essaiera de trouver, au cours des prochains jours, des «normes partagées pour une nouvelle réalité» marquée, notamment, par un transfert de pouvoirs «du Nord vers le Sud et de l'Ouest vers l'Est».

    Le Fonds monétaire international (FMI) est une nouvelle fois venu confirmer cette tendance hier dans la mise à jour de ses prévisions économiques mondiales. «La reprise à deux vitesses se poursuit», y rapportait-on. Si la croissance devrait rester relativement modeste cette année aux États-Unis (3 %), dans la zone euro (1,5 %), au Japon (1,6 %) ou encore au Canada (2,3 %), elle continuera de se faire bien plus forte, pour ne pas dire tonitruante, en Chine (9,6 %) et en Inde (8,4 %), mais aussi en Amérique latine (4,3 %) et en Afrique subsaharienne (5,5 %).

    «Le monde a fondamentalement changé», disait il y a quelques jours le fondateur du Forum de Davos, Klaus Schwab, dont la 41e édition s'ouvre aujourd'hui sur le thème «Nouvelles normes partagées pour la nouvelle réalité». «L'un des plus importants facteurs de cette nouvelle réalité est le transfert de pouvoirs géopolitiques et géoéconomiques du Nord vers le Sud et de l'Ouest vers l'Est.»

    La participation à l'événement, qui se tient chaque année au creux des Alpes suisses dans la station de ski de Davos, reflète d'ailleurs ces changements, notent ses organisateurs. En dix ans, la taille de la délégation chinoise aurait été multipliée par cinq et celle de l'Inde, par quatre. «Cela reflète la place grandissante de la Chine et de l'Inde dans les débats économiques et intellectuels mondiaux», disait récemment l'un des responsables du Forum, Robert Greenhill.

    Complexité et érosion des valeurs


    La «nouvelle réalité» n'est pas seulement marquée par l'apparition de nouvelles puissances, rappellent les organisateurs du Forum. On y retrouve aussi «un degré élevé de volatilité», une rareté des produits de base, une remise en cause du rôle des gouvernements et de nouvelles attentes sociales et environnementales à l'endroit des entreprises. Les écarts entre riches et pauvres y sont croissants. Les craintes d'une rechute des institutions financières et de certaines économies sont toujours présentes.

    Le FMI se penche sur quelques-uns de ces phénomènes dans son rapport d'hier. L'enjeu «le plus urgent», selon lui, consiste «à s'attaquer rapidement et de façon globale aux problèmes que connaît la zone euro en matière de dette souveraine et sur le plan financier». Il prévient également que la croissance risque de rester molle et le chômage élevé pendant encore quelques années dans les pays développés.

    «Plus de deux ans après le début de la crise financière, la stabilité financière mondiale n'est toujours pas assurée», a constaté le directeur du département des marchés internationaux au FMI, José Vidal.

    L'institution s'arrête également au danger de surchauffe et de flambée inflationniste dans les économies émergentes. Elle prévoit que les prix du pétrole et des denrées alimentaires continueront de grimper, au moins cette année. Elle s'inquiète aussi de voir les réformes de la régulation financière montrer des signes de «fatigue».

    La «nouvelle réalité» mondiale pose un sérieux problème de gouvernance, estiment les organisateurs du Forum de Davos. Elle nous amène à «vivre dans un monde de plus en plus complexe et interdépendant, tout en ressentant une érosion des valeurs communes qui mine la confiance des populations envers tout leadership, la croissance économique future et la stabilité politique».

    L'un des thèmes de la réunion de cette année consistera à chercher des façons d'aider le fonctionnement du nouveau forum international du G20. On visera aussi à encourager une plus grande coopération entre les gouvernements et les entreprises privées.

    2500 participants à la grand-messe

    Perçu depuis des années comme une grand-messe célébrée à la gloire de la mondialisation, le Forum de Davos réunira jusqu'à dimanche 2500 participants, dont 1400 personnes issues des «1000 premières entreprises mondiales». Près de 35 chefs d'État et de gouvernement — et deux fois plus de ministres — sont également attendus à la fête.

    Parmi les invités, on retrouvera le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, le ministre chinois du Commerce, Chen Deming, le premier ministre britannique, David Cameron, le président français, Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande, Angela Merkel, le premier ministre grec, George Papandreou, et même le président russe, Dmitri Medvedev, censé faire le discours d'ouverture malgré l'attentat terroriste qui a secoué sa capitale lundi."

    Lire aussi : "Le président français Nicolas Sarkozy précise jeudi ses priorités à la tête du G20 pour améliorer la gouvernance mondiale et lutter contre la spéculation devant 2500 patrons et décideurs de la planète rassemblés au Forum de Davos."

  • La bombe alimentaire va ré-exploser; un drame pour le Sud

    IMPRIMER

    "Nous serons 9 milliards en 2050, et nous sommes déjà 7 milliards aujourd’hui. Nourrir ces 9 milliards de personnes est possible sous quatre conditions. Primo, ne pas généraliser le modèle occidental de consommation alimentaire à toute la planète et notamment réduire les 25 % de pertes et de gaspillages à la distribution et consommation finale. Secundo, augmenter la production agricole tout en respectant l’environnement ; dit autrement, mettre en place une agriculture à la fois productive et écologique. Tertio, augmenter les échanges agricoles, en provenance d’Amérique latine, d’Amérique du Nord et d’Europe, à destination de l’Asie et l’Afrique. Ces deux continents où les augmentations de population seront élevées auront besoin d’importer pour se nourrir. Il faudra donc, et c’est la quatrième condition, sécuriser ces échanges. On en revient alors à la nécessaire mise en place d’une gouvernance mondiale de l’agriculture et de l’alimentation. >>

    L'opinion exposée dans Libération et défendue par P. de Plunkett qui s'en prend, sur son blog, aux "catholiques libéraux" :

    Alerte à la crise alimentaire provoquée par la spéculation – Oui à la "gouvernance mondiale de l'agriculture et de l'alimentation" réclamée par le pape.

    Merci aux lecteurs compétents en la matière de nous faire part de leurs commentaires.

  • La bulle chinoise va éclater

    IMPRIMER

    "La croissance de l'économie chinoise semble irrésistible. Pourtant, elle va bien finir par ralentir et cela ne sera pas sans conséquences sérieuses politiques et sociales en Chine et économiques et financières pour le reste du monde. Personne ne sait évidemment quand la bulle chinoise va éclater, mais aujourd'hui certains hedge funds (fonds d'investissement spéculatif) parmi les plus célèbres et les plus perspicaces commencent ouvertement à parier sur un krach chinois comme le souligne The Christian Science Monitor." Lire la suite

  • 2011 pourrait être plus difficile pour l’économie

    IMPRIMER

    Les leçons de "la crise des subprimes" ont-elles été tirées? Ne leurre-t-on pas l'opinion en s'illusionnant sur la "reprise" économique? Est-on prêt à remettre en cause les mécanismes d'une économie néo-libérale axée exclusivement sur le profit, sur la spéculation, sur l'endettement, malgré les retours de manivelle récents et les dégâts qu'ils ont provoqués? A-t-on vraiment tiré les leçons de la crise ou est-on déjà revenu aux vieux démons d'un libéralisme échevelé? Ne serait-ce pas le moment de réfléchir à d'autres voies de développement qui placeraient le respect de la personne au centre des préoccupations, et en corollaire, la préservation de son environnement?

    L’OCDE soutient que la croissance traversera un trou d’air l’année prochaine Tribune de Genève | 19.01.2011 | 00:17

    Avec une foison de chiffres et de graphiques, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a indiqué hier dans son rapport sur les perspectives économiques que la croissance mondiale s’essouffle et qu’un ralentissement aura lieu d’ici à la fin de l’année, en 2011, voire en 2012.

    En gros, rien de très nouveau, puisque bon nombre d’experts ont lancé ces dernières semaines de nombreux signaux d’alerte allant dans ce sens. Et comme suspecté jusqu’ici, le rapport confirme que les pays riches sont les mauvais élèves. La croissance dans les pays industrialisés devrait atteindre 2,8% cette année puis se restreindre à 2,3% dès 2011.

    L’Occident à la peine

    Si la zone euro devrait tenir le coup, le ralentissement atteindra surtout les Etats-Unis et encore plus le Japon. Pour ce dernier, la rechute estimée est particulièrement marquée, avec une croissance à 3,7% en 2010 contre seulement 1,7% l’an prochain puis 1,3% en 2012.

    Pas de panique pour autant: l’OCDE reste convaincue que «la reprise est toujours sur les rails. Elle sera juste plus hésitante», a déclaré hier dans une conférence de presse Angel Gurria, secrétaire de l’organisation internationale. Ce dernier avoue pourtant que des «incertitudes» demeurent et surtout que «certains pays sont arrivés à bout de souffle en termes de relance et que désormais il sera nécessaire de mettre en place un plan d’assainissement budgétaire strict au plus tard en 2011».

    Les 600 milliards de dollars que les Américains viennent d’injecter dans l’économie laissent dubitatif quant à la portée de ce genre de message. «L’endettement public atteint des records historiques dans plusieurs pays, ce qui n’est pas viable», précise l’OCDE.

    Du côté des anciennes nations communistes devenues membres de l’Union européenne, les économies se redressent, selon la Banque mondiale (BM). Mais leur croissance dépend fortement de la situation en Europe occidentale. En comparaison de leurs voisins de l’Ouest, ces pays devraient croître de manière plus forte. (suite de l'article)