Nous refusons d'alimenter des réflexes primaires d'hostilité ou de rejet à l'égard de la religion musulmane et des personnes qui adhèrent à cette religion. Après tout, si l'islam fait recette en comparaison de ce qui se passe pour le christianisme en Europe, cela devrait nous interroger davantage sur les causes de ce climat d'apostasie qui règne dans ce qui fut la chrétienté. Nous n'allons quand même pas reprocher à des fidèles adhérant à une autre religion d'être plus cohérents avec eux-mêmes en la pratiquant davantage et en en respectant les préceptes. Si le déséquilibre va croissant entre l'essor de l'islam et le déclin du christianisme, c'est surtout dû à la tiédeur des chrétiens qui abandonnent la pratique religieuse et n'assurent plus la transmission de leur foi à leurs enfants au sein de la famille, de l'école et des associations.
Cette mise au point nous paraît nécessaire avant d'examiner des chiffres comme ceux que livrait une enquête de l'IFOP réalisée à la demande de la Croix en juillet dernier et que "Benoît et moi" commente aujourd'hui en soulignant l'aspect conquérant de l'islam, réalité que l'on peut difficilement contester.