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Rechercher : cardinal martini

  • La mort du cardinal Silvestrini, membre éminent du ”groupe de Saint-Gall”

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    De Nico Spuntoni sur le site de La Nuova Bussola Quotidiana (30 août 2019) en traduction française sur le site "Benoît et moi" (où figure tout un "dossier" concernant ce cardinal qui aurait inspiré Olivier Legendre ("Confession d'un cardinal", "L'espérance d'un cardinal") :

    Mort de Silvestrini, « metteur en scène » du Groupe de Saint-Gall

    Le Cardinal Achille Silvestrini est mort à l’âge de 95 ans. Grand ami de Prodi, il était considéré comme une sorte de père spirituel du centre-gauche italien. Il semble qu’il ait fait pression pour l’excommunication de Lefebvre, contre l’avis de Ratzinger. Avec les autres membres du « groupe de Saint-Gall », il a tenté, en 2005, d’empêcher l’élection de Benoît XVI et en 2013, il a accueilli avec faveur celle de Bergoglio.

    Il est parti le jour même où son « filleul », Giuseppe Conte, était sur le point de recevoir la tâche de former un nouveau gouvernement, gouverné par une majorité – probablement – plus appréciée par ce monde du « catholicisme démocrate » dont il fut pendant des décennies le plus influent représentant ecclésial. Le cardinal Achille Silvestrini est retourné au Seigneur à l’âge vénérable de 95 ans. Il est décédé hier matin au Vatican, dans son appartement du Palazzina della Zecca.

    Le Préfet émérite de la Congrégation pour les Églises orientales fut sans aucun doute l’une des figures les plus importantes de l’histoire de la Curie romaine dans la seconde moitié du XXe siècle et au-delà. Qu’il suffise de dire que le cardinal originaire de Romagne est entré à la Secrétairerie d’État en 1953, s’occupant des relations avec les pays de l’Asie du Sud-Est. Pendant six ans, il a été sous-secrétaire du Conseil des affaires publiques de l’Église (dont il est devenu plus tard le secrétaire) et, à ce titre, a dirigé la délégation du Vatican à la Conférence de Genève sur le Traité de non-prolifération nucléaire. C’est lui qui a obtenu l’inclusion de la mention de la liberté religieuse dans l’Acte final de la Conférence d’Helsinki de 1975.

    Au Palais Apostolique, il a collaboré avec Domenico Tardini et Amleto Cicognani (son compatriote), mais son ascension à la Curie s’est faite au fil des années aux côtés d’Agostino Casaroli, père de la dite Ostpolitik du Vatican, dont Silvestrini était un des principaux interprètes.

    Sous le pontificat de saint Jean Paul II, qui n’avait la même vision que lui de la politique à adopter en Europe de l’Est, le prélat de Brisighella devint évêque et le très puissant secrétaire pour les relations avec les Etats. Ce poste lui a permis de diriger la délégation du Saint-Siège dans les négociations pour la révision du Pacte du Latran, conclues avec l’accord de Villa Madama en 1984. La contribution apportée à la signature du nouveau concordat fut un prélude à son élévation au cardinalat, au consistoire du 28 juin 1988. Mais après le pourpre, Jean-Paul II le nomma préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, puis à la tête de la Congrégation pour les Églises orientales.

    Prendre congé des sommets de la diplomatie vaticane n’a pas porté atteinte à son influence à la Curie et ne lui a pas fait perdre sa relation privilégiée avec les principaux représentants de la politique nationale. Silvestrini a longtemps été, et a continué d’être jusqu’à une époque récente, le point de référence du catholicisme dit démocratique local, qui, à la Villa Nazareth, l’école de formation pour jeunes méritants d’origine humble, dont il fut l’animateur principal jusqu’à la toute fin, avait trouvé un peu son temple. Cet aspect a fait du cardinal une sorte de père spirituel pour le centre-gauche italien, surtout pour celui de l’expérience de l’Olivier [L’Olivier (L’Ulivo, en italien) est une coalition politique de centre gauche, fondée en 1995 par Romano Prodi et dissoute en 2007, principalement au profit du Parti démocrate (PD), wikipedia ]: grand ami de Romano Prodi, il semble qu’il ait encouragé – selon diverses sources – sa candidature en 1996, lui garantissant les « couvertures » nécessaires dans les Palais Sacrés.

    C’est d’ailleurs lui qui a célébré le mariage religieux entre le maire de Rome de l’époque et futur challenger de Berlusconi aux élections de 2001, l’ancien radical Francesco Rutelli et la journaliste Barbara Palombelli, déjà mariée civilement des années auparavant. Mais, d’autre part, les relations de l’ex « ministre des Affaires étrangères » du Vatican avec le monde de gauche avait des racines encore plus lointaines, puisque dès 1988 il recevait à la Villa Nazareth Alessandro Natta, secrétaire du Parti communiste italien, et quelques années plus tard il dînait avec l’ambassadeur d’URSS en Italie, Anatoly L. Adamishin, et Massimo D’Alema, numéro deux du PDS nouveau né.

    Cela ne l’a pas empêché, cependant, de cultiver des relations d’estime et d’amitié avec des personnalités politiques apparemment éloignées de ses convictions personnelles : avec Andreotti, par exemple, à qui il a exprimé toute sa solidarité après la condamnation de Pérouse et avec Cossiga, qui a mentionné la passion politique du cardinal dans une autobiographie sur ce sujet (« Je dirais que le plus italien des cardinaux est Achille Silvestrini. Celui avec qui je diverge peut-être du point de vue politique, mais qui montre plus de sensibilité en la matière »).

    Mais si, d’une part, cette particularité de son caractère de diplomate « partisan », lui a valu l’admiration de personnalités laïques et d’une bonne partie des « catholiques adultes », elle lui a aliéné les sympathies de beaucoup d’autres dans le monde catholique: selon une reconstruction, c’est précisément le prélat de Brisighella qui en 1988 poussa à l’excommunication de Marcel Lefebvre, contre l’avis du préfet de Congrégation pour la doctrine de la foi Joseph Ratzinger, qui aurait préféré un rapprochement avec le fondateur de la FSSPX. Une circonstance qui, si elle était vraie, confirmerait les différences de sensibilité ecclésiale existant entre l’ancien Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales et le théologien bavarois, également émergées – selon des rumeurs filtrées au fil des ans – lors du Conclave de 2005.

    Au moment de la mort de Wojtyla, Silvestrini n’était plus cardinal électeur puisqu’il avait atteint la limite d’âge, mais il jouait le rôle de faiseur de rois – comme nous l’avons lu dans plus d’une reconstruction des événements – essayant de bloquer la voie à l’élection du candidat qui semblait le plus qualifié dès le départ. Selon le vaticaniste Marco Politi, la Villa Nazareth elle-même est devenue « le point de référence des réformateurs » à l’époque du pré-conclave. Ces rencontres n’étaient cependant pas nouvelles, comme l’a confirmé le cardinal Godfried Danneels en 2015, révélant l’existence de rencontres périodiques qui ont eu lieu en Suisse entre la fin des années 90 et le début des années 2000 pour discuter de l’avenir de l’Église après la mort de Jean-Paul II. Il s’agit de ce qu’on a appelé le « groupe de Saint-Gall », sur lequel on a beaucoup écrit, et qui, parmi ses principaux membres, avec Danneels, Kasper, Martini et Murphy-O’Connor, a également vu la présence du très actif Silvestrini.

    Une reconstitution précise de ce jeu complexe joué pour la succession papale de 2005 se trouve dans le livre « Oltre la crisi della Chiesa, il Pontificato di Benedetto XVI » de Roberto Regoli et a également été confirmée par Mgr Georg Gänswein lors de la présentation de l’ouvrage. Le Conclave, en tout cas, a eu une issue différente des souhaits de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Vatican qui a probablement vécu sans enthousiasme le pontificat de Benoît XVI, se retrouvant parfois au centre d’arrière-plans – jamais confirmés – qui le créditait comme inspirateur de « frondes ».

    Les réunions du groupe de Saint-Gall se sont poursuivies même après l’élection de Ratzinger; et Kasper, en le révélant tout en niant l’intention de conspiration, a confirmé à Frédéric Martel que « Achille Silvestrini y venait à chaque fois et en était une des figures centrales ».

    Après la démission de Benoît XVI en 2013, le cardinal romagnol accueillit avec faveur l’élection de Bergoglio, le candidat – probablement – déjà identifié en 2005 par lui et les autres cardinaux du groupe de Saint-Gall comme promoteur possible d’un programme de réformes pour l’Eglise. La même année, François se rendit à la Villa Nazareth pour rendre hommage au prélat âgé à l’occasion de son 90ème anniversaire et revint trois ans plus tard pour le 70ème anniversaire de la fondation de la résidence universitaire.

    Avec la mort du Cardinal Silvestrini, une figure marquante de l’histoire récente de l’Eglise catholique a certainement disparu, dont l’influence capable d’aller au-delà du Tibre est attestée dans ces mêmes heures par les projecteurs nationaux braqués sur Giuseppe Conte, son élève à l’école de la Fondation Tardini et probable nouvelle étoile montante de ce « Catho-dem » dont pendant longtemps l’ancien préfet de La Congrégation pour les églises Orientales fut le phare et le protecteur.

  • Le cardinal Ries

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    "Le cardinal Ries a été un homme de foi" a souligné le Nonce lors des funérailles célébrées à Tournai ce matin. Ce discours consensuel ne doit pas masquer certains traits assez affirmés de cette personnalité de tout premier plan.

    Le cardinal Ries a également été un observateur lucide de l'évolution du monde et de l'Eglise. A travers son oeuvre scientifique, il s'est agi de rendre sa place à la dimension spirituelle de l'homme niée par des approches modernes déterministes et réductrices. A la suite d'Eliade et de Durand, il s'est évertué à donner toute sa place à l'homme religieux (l'homo religiosus) à travers une démarche anthropologique qui prend acte du rôle de la dimension symbolique, mythique et rituelle qui ouvre l'homme à la transcendance depuis l'émergence de l'homo habilis.

    En dehors de son travail scientifique, Julien Ries a pu prendre, tout comme son ami Monseigneur Delhaye, toute la mesure de la dérive de certains milieux ecclésiastiques "progressistes" à l'égard de la foi et de l'Eglise catholiques. Il n'était pas tendre lorsqu'il fustigeait la mollesse et l'orthodoxie approximative de certains dignitaires belges du plus haut niveau.

    Durant des années, ce personnage éminent ne dédaigna point de desservir en toute humilité une petite paroisse des environs de Namur. Il mettait  son point d'honneur à ce que tout y soit bien tenu, avec un souci d'ordre et de propreté bien affirmé. A cette époque, il n'a pas manqué d'encourager des jeunes qui ont trouvé dans le mouvement des scouts d'Europe les valeurs d'éducation et de spiritualité qui manquaient ailleurs.

    C'est grâce à lui encore que tout un patrimoine de livres qui risquaient le naufrage alors que se fermaient nombre de bibliothèques ecclésiastiques a pu être sauvé, permettant ainsi à l'UCL de reconstituer sa bibliothèque après le stupide partage survenu à la suite de la scission de l'Alma Mater louvaniste. Il a également, grâce au Centre Cerfaux Lefort, approvisionné de très nombreuses institutions à travers le monde qui cherchaient à compléter leurs fonds documentaires.

    Nul n'étant prophète en son pays, c'est l'Université Catholique de Milan qui a recueilli tout l'héritage des livres et des manuscrits de ce grand chercheur dont l'oeuvre fut saluée par Claude Levi Strauss et couronnée par l'Académie Française.

  • Milan : un prélat au profil très bergoglien remplace le cardinal Scola à l'archevêché

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    L'ère Scola se clôt à Milan; celui que l'on donnait comme probable candidat à la succession de Benoît XVI lors du dernier conclave et qui aurait assuré la continuité avec la ligne de Jozef Ratzinger s'efface, atteint par la limite d'âge. Reste à voir si son remplaçant qui semble répondre aux critères définis par le pape François va ou non renouer avec l'héritage du cardinal Martini...

    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Milan : Mgr Mario Delpini nommé archevêque

    Il est l’auteur d’un livre humoristique sur le cléricalisme

    Le pape François a nommé Mgr Mario Enrico Delpini archevêque métropolitain de Milan (Italie), en date du 7 juillet 2017. A 65 ans, il était jusqu’à présent évêque auxiliaire et vicaire général du diocèse de Lombardie réputé pour être le plus grand du monde – quelque 5 millions de catholiques.

    Il succède au cardinal Angelo Scola, dont le pape a accepté la renonciation pour limite d’âge. Il avait été nommé au gouvernement pastoral du diocèse ambrosien en 2011.

    Mgr Mario Delpini est originaire de la région de Lombardie. La presse italienne le présente comme un évêque proche des fidèles, vivant simplement – dans un foyer pour prêtres âgés – et se déplaçant en vélo. En 1998, il a publié un livre humoristique sur le « savoir vivre » pastoral et qui épingle un certain cléricalisme: « Reverendo che maniere! » Sa devise épiscopale est Plena est terra gloria eius.

    Après sa nomination, il a souhaité « que tous les hommes et toutes les femmes qui habitent dans le diocèse, d’où qu’ils viennent, quelle que soit leur langue, aident l’Eglise ambrosienne à être créative et accueillante, plus pauvre et plus simple, pour être libre et joyeuse ».

    Né à Gallarate le 29 juillet 1951, il a reçu l’ordination sacerdotale le 7 juin 1975 dans le diocèse milanais. Il a étudié la Littérature à l’Université catholique du Sacré-Cœur et la théologie patristique à l’Augustinianum à Rome. Le p. Delpini a été professeur de Lettres classiques dans divers séminaires de 1975 à 1987. Après deux ans d’études au Séminaire Lombard de Rome, il est revenu dans son diocèse pour y être notamment recteur du petit séminaire de Venegono et enseignant auprès de la communauté propédeutique.

    Entre 2000 et 2007, il a été conseiller auprès du Conseil épiscopal milanais, délégué de l’archevêque pour les vocations et les prêtres et recteur majeur du séminaire de Milan, puis vicaire épiscopal pour la zone pastorale VI – Melegnano. Nommé évêque auxiliaire de Milan par Benoît XVI, il a reçu la consécration épiscopale le 23 septembre 2007.

    Depuis 2012, il était vicaire général de l’archidiocèse, secrétaire de la Conférence épiscopale de Lombardie et secrétaire de la Commission épiscopale pour le clergé et la vie consacrée.

  • Sri Lanka : quand le cardinal Ranjith invite le cardinal Sarah

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    Cette année, pour la bénédiction aux malades devant la basilique de Tewatta, le cardinal Malcolm Ranjith a invité S E R le cardinal Sarah (les années précédentes il avait invité LL EE RR les cardinaux Burke, Canizares, Law): quand les périphéries se rencontrent?

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    Ref. Une avenue d' 1 km "bondée" pour adorer le TS Sacrement

    « Bons baisers de Colombo »

    JPSC

  • Les fortes paroles du Cardinal Canizares

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    On les découvrira en cliquant sur les liens suivants :

  • Le cardinal Burke appuie là où ça fait mal

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    Nous lisons ici :

    Le cardinal Raymond L. Burke, préfet de la Cour suprême de la signature apostolique, a jeté un pavé dans la mare le 23 octobre au cours du synode sur la nouvelle évangélisation. Selon lui, l’abandon de la discipline interne à l’Eglise a rendu vains les efforts de mettre en place les réformes du Concile Vatican II.

    Pour ce prélat, ancien archevêque de Saint-Louis aux Etats-Unis, la faute serait à chercher du côté de l’antinomianisme, qui, selon lui, infecte la vie ecclésiale post-Vatican II. Il s’agit de la croyance selon laquelle la grâce exempte les chrétiens d’obéir à la loi morale, ce qui serait une des plus graves blessures de la société aujourd’hui. Ainsi la légalisation de tout ce qui est « intrinsèquement mal » : avortement, recherche sur les cellules-souches, euthanasie, mariage gay, etc.. « Après le Concile, tout le monde était enthousiaste devant la perspective d’établir une nouvelle Eglise qui enseigne la liberté et l’amour », explique le cardinal Burke. D’où une attitude d’indifférence à l’égard de la discipline de l’Eglise, et même d'hostilité. Les réformes de la vie ecclésiale espérées par les pères du Concile auraient été, pour cette raison, entravées, sinon trahies. « Dans un travail de nouvelle évangélisation, conclut-il, l’Eglise devrait restaurer la tradition disciplinaire de l’Eglise et le respect de la loi dans l’Eglise. » Un point de vue décalé qui a de quoi susciter des réactions !

  • Mort du cardinal Glemp

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    sur Radio Vatican

    Le cardinal Jozef Glemp, ancien primat de Pologne et président de la Conférence des évêques polonais pendant 23 ans, est mort mercredi après-midi dans un hôpital de Varsovie à l'âge de 83 ans.

    Ce très proche de Jean-Paul II souffrait d'une tumeur au poumon, mais participait toujours activement à la vie de l'Eglise polonaise, en suivant par exemple en août dernier la visite à Varsovie du patriarche orthodoxe russe Kirill. Avec le président de l'épiscopat polonais, l'archevêque Jozef Michalek, ils avaient signé une lettre invitant les fidèles russes et polonais à la réconciliation. Sa mort a été annoncée par l'actuel évêque de la capitale de la Pologne, le cardinal Kazimierz Jycz.

    Né le 18 décembre 1929 à Inowroclaw, dans le centre du pays, dans une famille modeste et très croyante, Jozef Glemp est contraint durant la guerre de travailler dans une ferme pour le compte d'occupants allemands. Il n'entame ses études qu'après la libération, entre au séminaire en 1950, avant d'être sacré évêque en 1979.

    Une voix contre la dictature communiste

    Monseigneur Jozef Glemp a été créé cardinal par le pape Jean-Paul II en 1981. Jusqu'en 2004, il est président de l'Episcopat polonais et a occupé de 1981 à 2009 la fonction de primat de Pologne.

    Parmi les faits qui marquent l'histoire de la Pologne, restera son appel public, en décembre 1981, quand le général Wojciech Jaruzelski impose la loi martiale pour réprimer le syndicat Solidarnosc, fondé par l'ancien président polonais Lech Walesa. "Je vous le demande, même si je dois le faire à pieds nus et à genoux : ne commencez pas à vous entretuer", affirme alors Monseigneur Glemp. Le cardinal Glemp restera une voix influente lors des difficiles années de la dictature communiste.

  • Le cardinal Julien Ries est mort

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    Julien-Ries.pngFait récemment cardinal par le pape Benoît XVI, Julien Ries a parcouru une longue trajectoire de prêtre et de professeur. Jusqu'à la fin, il a oeuvré et travaillé au service de l'Eglise avec un immense dévouement et une très grande compétence. Son sujet de prédilection était l'homo religiosus auquel il a consacré de nombreux ouvrages et articles qui font autorité. Il s'inscrivait dans le sillage des plus grands : Dumézil, Eliade, Durand, etc., pour faire sa place à cette dimension symbolique et religieuse de l'homme qui l'ouvre à la transcendance depuis l'aube des temps. Le Professeur Ries était attaché à l'Université Catholique de Louvain dont il déplorait toutes les dérives et où il ne comptait pas que des amis. A travers le monde, nombre d'institutions lui sont redevables de les avoir approvisionnées en ouvrages recueillis inlassablement par le Centre Cerfaux-Lefort qu'il avait créé et entouré de tous ses soins. 

    L'agence Belga consacre une dépêche à la disparition de ce grand homme qui ne fut pas toujours salué comme prophète en son pays mais dont l'oeuvre scientifique marquera incontestablement l'histoire des religions. Nous perdons un auguste ami, mais puisse sa naissance au Ciel en faire un intercesseur et un soutien efficaces dans ces combats qui nous requièrent chaque jour davantage.

    Voir : http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2012/01/24/un-entretien-avec-le-cardinal-julien-ries.html

  • Le cardinal Dolan superstar ?

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    C'est ce que l'on pourrait penser en voyant le classement effectué par le magazine Time, ainsi que le relate Americatho

    Décidément, les USA, ce n'est pas l'Europe. On y trouve des prélats qui osent brandir l'étendard de la révolte face à des lois ou des décrets injustes, et des gens pour leur emboiter le pas.

  • Quand le cardinal Barbarin commente les ”Vatileaks”

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    A propos des « fuites » du Vatican, le Cardinal Barbarin s’exprime : « Ces soi-disant révélations sont inutiles et offensantes »

    Source : http://www.leprogres.fr/

    Des « informations » – dont des courriers personnels du pape – ont été divulguées dans la presse et dans un livre paru en Italie. Est-ce un scandale ?

    Oui, c’est un scandale. Le Vatican a utilisé l’adjectif « criminel » pour dénoncer ces pratiques lamentables, qui vont au-delà de simples indiscrétions. C’est d’autant plus déplorable que ces soi-disant « révélations » ne nous apprennent rien. On nous donne le numéro du compte en banque du pape. Et alors ? On se doute bien que son compte bancaire a un numéro ! Tout cela est inutile et d’autant plus offensant que ces fuites ne peuvent venir que de proches collaborateurs.

    Comment expliquer ces fuites ? Certains disent qu’elles viseraient à déstabiliser le cardinal Bertone, numéro 2 du Vatican…

    Des journaux évoquent des luttes d’influence mais j’ignore ce qu’il en est. Je me dis que tout cet étalage public doit être affligeant pour le pape. Mais j’ai confiance : Benoît XVI est un homme capable de vivre cette épreuve avec dignité et dans une attitude de foi, sans cacher qu’il en souffre.

    Est-ce de l’acharnement contre lui ?

    Je ne sais pas. C’est en tout cas une injustice et, j’insiste, un manque de respect pour les personnes comme pour les institutions. Imagineriez-vous le secrétaire d’un président de la République tenir au courant la terre entière, minute par minute, des faits et gestes de son supérieur ? Quand des décisions importantes se mûrissent, il est indispensable que les collaborateurs gardent le secret.

    Sinon, l’action n’est plus possible ?

    Oui, cela devient impossible. Il ne s’agit pas d’un manque de transparence, ni de « culte du secret », mais d’avoir les moyens de mûrir sereinement ses décisions.

    Le Vatican est souvent accusé de manquer de transparence…

    C’est injuste. Benoît XVI a toujours été très clair. Sur la pédophilie par exemple, il a toujours dit « les faits doivent être connus ». Sa devise est d’ailleurs « coopérateur de la Vérité ».

    La curie, l’administration du Vatican, est souvent décrite comme un réservoir à intrigues. Benoît XVI aurait-il échappé à un Vatileaks s’il s’était vraiment attaqué à la réforme de cette institution lourde et complexe ?

    Au Vatican, le cardinal Ratzinger s’est toujours tenu à l’écart des luttes de clans. Beaucoup en tout cas espéraient que sous son pontificat, Benoît XVI entamerait une réforme profonde de la curie. Peut-être a-t-il tenté des changements que nous ignorons. Il est sûr que cette réforme est difficile à conduire…

    Pourquoi, alors, tant d’agitation ?

    Dès qu’il est question du Vatican, les médias s’enflamment comme si le Vésuve entrait en éruption. Encore une fois, il faut raison garder. Ces soi-disant révélations ne nous apprennent rien : c’est beaucoup d’esbroufe et de fumée, pour rien. Quant aux conflits internes et aux éventuels défauts des uns des autres, je dirais que cela existe partout. Le but de l’Église est spirituel ; cette institution ne se compose pas moins de pauvres pécheurs, de l’espèce commune. Moi-même lorsque je dis la messe, comme évêque de Lyon, je me déclare « indigne serviteur » du Seigneur.

    Vous êtes cardinal et membre du collège électeur du pape. Avez-vous prévu de lui adresser une forme de soutien après cette affaire ?

    Ce matin (mardi matin, ndlr), je lui ai écrit une lettre pour lui adresser des paroles de réconfort et lui dire que nous prions pour lui. Je devine et partage sa peine, mais cela ne me déstabilise pas dans les liens que j’ai avec lui.

  • Le credo du cardinal Marc Ouellet

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    Nous lisons sur le site de La Vie

    En exclusivité, lavie.fr publie des extraits du dernier livre du cardinal Marc Ouellet. Ce proche de Benoît XVI y explique sa vision de l'Eglise catholique, 50 ans après Vatican II. Rencontre avec un serviteur de l'Eglise à la pensée roborative et exigeante.

    C'est l'un des hommes solides de la Curie romaine, auquel Benoît XVI a choisi de confier la mission de pourvoir les sièges épiscopaux à travers le monde. Né en 1944, au Québec, le cardinal Marc Ouellet est à la croisée de plusieurs cultures. S'il se rattache à la France par sa langue maternelle, il est d'abord américain, familier de l'univers anglo-saxon et aussi latino, ayant vécu et enseigné en Colombie. En tant qu'archevêque de Québec, de 2002 à 2010, il s'est employé à redonner aux catholiques des raisons de croire en leur force prophétique, n'hésitant pas à monter au créneau sur des questions suscitant la polémique dans un contexte ultra-sécularisé. En exclusivité, lavie.fr publie quelques extraits du livre où il s'entretient avec le Père Geoffroy de la Tousche, curé d'Elbeuf (76), intitulé Actualité et avenir du Concile oecuménique Vatican II  (L'Echelle de Jacob, 18 euros). 

    A découvrir ici : http://www.lavie.fr/

  • Le testament du Cardinal Bernardin Gantin

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    Le-cardinal-Gantin-s-est-eteint_article_popin.jpgOn sait qu'un des motifs qui a déterminé Benoît XVI à se rendre au Bénin est d'y faire pèlerinage sur la tombe de son ami le cardinal Gantin. Le testament reproduit ci-dessous donne une idée de la stature spirituelle de ce prélat africain décédé en 2008.

    Mon testament:

    Écrit de ma main ce 22 juillet 1998 à Rome, cité du Vatican.

    Un testament, c’est une chose importante. Plus qu’un devoir final, il est le message d’ouverture à la dernière messe, à la dernière célébration mystique de ses noces eucharistiques quand il s’agit d’un homme revêtu du sacerdoce.

    Comme prêtre, je dois donc l’accomplir avec des sentiments de profondes actions de grâce, avec un coeur contrit et humilié.

    Comme prêtre, qu’ai-je pu avoir en propre que je n’ai entièrement et gratuitement reçu.

    C’est en effet par la grâce de Dieu uniquement que je suis ce que je suis. Toute ma vie présente, restante et éternelle, devra se passer à dire merci à Dieu Trinité : Père, Fils et Saint-Esprit.

    Je dédie ces mots du coeur, de la foi et de la vie à Marie, Mère de Jésus-Christ et notre Mère dans le mois de qui je suis né, le 8 mai 1922.

    Tout mon amour chrétien se résume en ces simples mots : Dieu, Jésus-Christ, Eglise, le Pape, la Sainte Vierge Marie, réalités suprêmes que Rome m’a fait redécouvrir, aimer et servir. Pour cela encore, comment jamais pouvoir remercier à suffisance le Seigneur.

    Mon cardinalat a été une fleur gratuite que Paul VI a mise sur ma vie en juin 1977. Lorsque la providence m’a associé, je ne sais pourquoi à des géants de la foi, de la culture et du service ecclésial. A part un seul survivant, en ce jour comme moi, tous les autres participants à ce consistoire, le dernier du Pape Montini ont déjà rejoint le Seigneur en son éternité.

    Devenu le doyen du prestigieux collège des cardinaux en juin 1993 par l’élection de mes pairs dans l’ordre des évêques, je suis bien conscient de mon indignité en face d’un si grand honneur. A cause de cela, la Basilique Mariale de mon titre cardinaliste subirbiquaire de Palestrina serait normalement selon la tradition, lieu de ma sépulture. Mais, pour des raisons du coeur, bien compréhensibles, qui ne mettent nullement en cause mon profond attachement à Rome et au titre d’Ostie, je souhaite de toute mon âme être enterré au Bénin, le Dahomey de ma naissance. C’est la terre maternelle et nourricière à laquelle je dois pratiquement tout après Dieu. Les évêques du Bénin savent maintenant que je me suis permis de désigner dans la chapelle du grand séminaire de Ouidah Saint-Gall, l’endroit précis de ma tombe non loin de Mgr Pariso au milieu des jeunes lévites du sacerdoce béninois.

    Le Pape Jean-Paul II a été pour moi un vrai père attentif et encourageant. Il m’a comblé au delà de tout et de tout mérite. Les témoignages en sont infinis. Je le remercie très filialement. A lui, je demande pardon pour mes insuffisances dans les services qu’il m’a confiés.

    Pardon également, je demande à qui j’aurais fait de la peine ou du tort.

    Je demande, comme pauvre pécheur, l’aumône de la prière de tous.

    Prière, prière, prière. C’est tout ce que je demande après ma mort. C’est ce dont on le plus besoin les chrétiens, vivants ou morts. Quand ils ne sont plus de ce monde visible, ils en ont encore plus besoin parce qu’ils ne peuvent plus rien pour eux-mêmes.

    Je suis donc dès maintenant très reconnaissant envers ce qui me ferait la charité de leur souvenirs priants.

    Je compte beaucoup sur la solidarité fraternelle qui est l’un des traits de notre Eglise.

    Église famille, Eglise communion, Eglise fraternité des saints et ceux qui sont appelés à ce grand idéal de la sainteté.

    Prière, prière, prière avant tout et uniquement prière, prière, prière, seulement. Merci !

    Dormir avec mes frères du Séminaire Saint-Gall de Ouidah est mon souhait ultime. La chapelle est une demande de faveur.

    Ma prière ultime au Dieu Trinité par Marie c’est « Non confudar in eterno », ce qui signifie : « que je ne sois pas couvert de honte pour toujours ».

    Cardinal Bernardin Gantin, le 20/05/1996

    source : http://www.sangonet.com/hist/FiguresMDA/testament-inhuma-Gantin.html