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Quand les "Herr Professor" théologiens exigent des réformes...

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Vittorio Messori : Les idéologues cléricaux, quels rasoirs !

"J’ai souvent répété que l’une des pires conséquences du vieillissement est de devenir ennuyeux. Andrea Tornielli , dans l’éditorial d’aujourd’hui sur La Bussola, évoque le document signé par un tiers des professeurs de théologie dans les universités de langue germanique ; ils y parlent d’une «nécessaire réorientation» dans l’Eglise et énumèrent une litanie de propositions que me garderai bien de reprendre l’une après l’autre.

Je vous laisse imaginer quelles furent mes réactions face à la reprise de ce « mantra » que, depuis quarante-deux ans, c’est-à-dire depuis le temps du mythique mai 68 et de la naissance du clergé « adulte » qui nous propose régulièrement les thèses du « théologiquement correct ». La seule chose vraiment nouvelle de ces vingt dernières années, en regard des propositions habituelles, est la revendication d’une reconnaissance du mariage homosexuel. Je rappelle, qu’entre autres choses, ’68, prêchait non seulement la plus totale liberté sexuelle, mais aussi l'initiation érotique des plus jeunes, propagande qui fut le fait de ceux qui s’indignent aujourd’hui devant les scandales de la pédophilie.

Pour en revenir à « nos » théologiens, on ne sait si on doit rire ou pleurer lorsqu’on lit qu’ils en appellent à «l’ouverture d’un débat » sur ces thèmes. Oui, parce que ce qu’ils demandent – de l’abolition du célibat à l’ouverture des ministères sacrés aux femmes et au changement des règles morales – a déjà été amplement approfondi, débattu et étudié. Tout cela a été rencontré  durant tous les pontificats depuis '68 et a fait l’objet de commissions, d’interventions, de synodes, de documents des congrégations romaines, d’encycliques, de lettres pastorales, de congrès...

Alors, chers théologiens, permettez cette question: qu’y a-t-il encore à débattre? Quelle sorte de professeurs êtes-vous si vous ignorez l’enseignement du magistère et si vous débattez de choses déjà réglées. Quelquefois, comme laïc, j’en arrive à penser que la crise des vocations en Occident est un don de la Providence, parce qu’aujourd’hui chaque prêtre risque d’être un problème en plus. Evidemment, ce n’est qu’une provocation, et certainement une plaisanterie. Mais la tentation est forte…

Je me rappelle qu’un jour je me trouvais assis à côté d’un pasteur protestant lors d’une conférence de presse de présentation d’un livre de Hans Küng (bien veiller à le désigner toujours comme « Professeur », et jamais comme « abbé », sinon il s’en offusquerait). A un moment donné, le pasteur protestant s’est levé et lui a dit: «Professeur Küng, les nouveautés que vous revendiquez pour l’Eglise catholique, nous les protestants nous en bénéficions depuis des dizaines d’années, et pourtant, nos temples sont vides. C’est en vain que nous avons attendu qu’ils se remplissent de quelques fidèles qui auraient attendu de notre part quelques accommodements avec l’esprit du temps». Tant il est vrai que les idéologies, et par-dessus tout les idéologies cléricales, ont un grand adversaire : la réalité des faits.

(texte recueilli par la rédaction de la Bussola Quotidiana, non revu par l’auteur, et traduit par nos soins)

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