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  • Protector noster, áspice, Deus

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    Introit du 20e dimanche du temps ordinaire (Ps 83, 10-11)

    PROTÉCTOR noster, áspice, Deus, et réspice in fáciem Christi tui: quia mélior est dies una in átriis tuis super míllia. Ps. ibid., 2-3 Quam dilécta tabernácula tua, Dómine virtútum ! concupíscit, et déficit ánima mea in átria Dómini. V/.Glória Patri. Toi qui es notre protecteur, regarde, ô Dieu, et jette les yeux sur le visage de Ton christ. Car un seul jour passé dans Tes parvis vaut mieux que mille. Ps. ibid. 2-3 Que Tes tabernacles sont aimables, Seigneur des armées! Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur.
  • "Je suis venu allumer un feu sur la terre..." (20e dimanche du temps ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,49-53 (20e dimanche du temps ordinaire)

    En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !

    Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

    Commentaire de Denise Nouailhat sur le site de Famille Chrétienne (archive 2001)

    Jésus disait à ses disciples : «Je suis venu apporter un feu sur la Terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé ! je dois recevoir un baptême, et comme il m'en coûte d'attendre qu'il soit accompli !

    "Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère".

    «Un feu»

    Jésus s'entretient avec ses disciples. Il évoque deux fois son Incarnation : «Je suis venu» (verset 49 et verset 51). Il exprime en termes mystérieux la raison d'être de sa venue sur la terre : «Apporter un feu». Ce feu apportera certainement les plus grands bienfaits aux hommes puisque le Christ désire aussi ardemment le voir s'allumer.

    Nous pensons au feu de la Pentecôte, à l'Esprit Saint qui descend sur les Apôtres. Ce feu représente les transformations opérées par l'Esprit Saint lorsqu'Il vient sur les hommes et leur insuffle une vie nouvelle : Il purifie du péché, embrase d'amour et rayonne, suscitant un grand élan missionnaire.

    Lorsque nous disons le Notre Père, nous nous unissons au désir ardent du Fils bien-aimé pour la gloire de son Père et à sa supplication pour la venue du règne de Dieu.

    Le «baptême» d'eau

    Jésus a reçu un baptême d'eau dans le Jourdain des mains de Jean Baptiste. Ce baptême n'était pas un sacrement, mais un geste rituel par lequel les pécheurs exprimaient leur volonté de rejeter leur péché et leur désir de conversion. Il valait par la seule disposition intérieure et la prière des pénitents. Jésus, en demandant ce baptême, se met au rang des pécheurs. Comme le Serviteur souffrant d'Isaïe 53, Il prend sur Lui les péchés des hommes qu'Il veut sauver et prélude ainsi au sacrifice du Golgotha.

    Le «baptême» de sang

    La Bible de Jérusalem traduit : «Quelle n'est pas mon angoisse jusqu'à ce qu'il soit consommé !» C'est déjà l'angoisse de Gethsémani qui envahit Jésus à l'avance, car c'est sa mort prochaine qu'Il envisage en parlant ici de «baptême».

    Jésus laisse déferler sur Lui la douleur de tous les péchés du monde. Il a conscience de cette lutte terrible avec le mal qu'Il va bientôt livrer pour racheter les hommes et les délivrer de leur péché.

    Au cours de sa Passion, Jésus fera définitivement sienne la cause du monde pécheur et ainsi réalisera pleinement ce que l'événement du Jourdain n'avait pu qu'annoncer et ébaucher. Dans l'esprit de Jésus, ces deux étapes de sa solidarité avec les pécheurs ne font qu'un.

    Cela explique l'image du baptême employée ici pour désigner son martyre.

    Le «baptême» des chrétiens

    En appelant sa mort un baptême, le Christ n'était pas sans songer au baptême des chrétiens à venir, le sacrement de l'Eglise du Christ que nous connaissons.

    En effet, le Bon Pasteur pensait à ce troupeau qu'il fallait sanctifier par la Parole et les sacrements. Le baptême de sang de la mort de Jésus ouvre à tous les hommes les sources du baptême-sacrement qui unit les chrétiens à la mort et à la résurrection du Christ.

    Jésus, avant de quitter ses Apôtres, leur donne la consigne de proclamer l'Evangile à toutes les nations et de les baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit (Matthieu 28, 18-20).

    «La division»

    Jésus annonce qu'Il est apparu pour établir non pas la paix sur la terre, mais la division. Cela pourrait sembler en contradiction avec la personnalité de Jésus «doux et humble de coeur» et avec les promesses de paix du Christ aux Apôtres (Jean 16, 33). La paix en Jésus est offerte à tous les hommes, mais beaucoup la rejetteront, ne voulant pas croire au Fils de l'Homme qui deviendra «un signe en butte à la contradiction» selon la prophétie de Syméon (Luc 2, 34).

    Jésus met en garde les Apôtres contre les difficultés qu'ils vont rencontrer à l'avenir afin qu'ils puissent, intérieurement, demeurer dans la paix et la joie de leur union avec Lui, et cela même au milieu de la haine et des persécutions.

    La prophétie de Michée 7, 6, reprise par Jésus (verset 53), suggère que les chrétiens pourront souffrir cette contradiction au sein même de leur famille.

    Denise Nouailhat

  • L'Evangile : une force de contestation (homélie pour le 20e dimanche du TO)

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement publiée sur son site :

    L’Évangile est une force de contestation

    homélie du 14 août 2022, 20e dimanche C

    Quel contentement nous pouvons avoir d’entendre dire par Jésus que le Royaume de Dieu qu’il est venu inaugurer sur la Terre est comme un feu d’amour qu’il allume — enfin, vu les conditions météorologiques, nous préférerons penser à une pluie d’amour sur toute l’humanité —, un grand élan d’amour initié par le Seigneur dans le cœur de tous les croyants et par contagion dans le cœur de tous les hommes ! Quand beaucoup pensent au christianisme comme quelque chose d’étroit ou de dépassé, nous laissons notre Seigneur nous faire désirer ce feu d’amour que nourrit la foi chrétienne.

    Lorsqu’on parle d’une religion d’amour, il y a souvent beaucoup de méprise, car on pense alors au sentiment, à la spontanéité, à la facilité. On tombe aussi dans l’illusion que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », ou « tout ce qui est de l’ordre du sentiment amoureux est béni par Dieu », ou tant d’autres simplifications du genre.

    Alors Jésus corrige tout de suite ces possibles déviations, et après avoir laissé désirer le feu qu’il vient allumer, il parle du baptême qu’il doit recevoir et qu’il craint. Il a déjà été baptisé par Jean dans le Jourdain. Maintenant, il pense au baptême qui est sa mort, son abandon total dans les mains du Père qui peut lui donner la vie. Et au moment où on pensait à un monde d’amour, de tolérance, de paix, Jésus vient dire : je ne suis pas venu apporter la paix, mais la division.

    Comment cela peut-il se faire ? Il en est ainsi parce que notre monde est blessé par le mal, parce que notre intelligence est embrumée par le péché, parce que notre volonté s’est laissé contaminer par l’égoïsme, l’orgueil, toutes ces façons de nous centrer sur nous-mêmes qui nous font mépriser les autres. Nous vivons dans un monde miné par cela, au milieu de gens rongés par le mal, complices du mal, et nous aussi nous en sommes complices. Alors, le Royaume d’amour ne peut pas venir dans la gentillesse, dans la bénignité, la pure amabilité, la tolérance ou la pure spontanéité. Il y a un combat à mener, en nous et autour de nous.

    En nous, le combat vise à être meilleur, à devenir plus généreux, cherchant ce qui est bien plutôt que notre intérêt. Demandons souvent au Seigneur : fais-moi devenir la femme, l’homme que tu veux ! Et luttons pour cela.

    Autour de nous également, menons le combat pour la justice et la vérité. Demandons la grâce d’une parole franche, qui remue, qui pousse les autres à donner le meilleur d’eux-mêmes. Ne nous laissons pas endormir par les insinuations mensongères qui prétendent qu’on ne peut rien changer à l’injustice du monde, ou que ce n’est pas utile de veiller à l’environnement, ou que l’embryon humain n’est rien, ou que l’euthanasie est une façon de mourir comme une autre, ou que nous faisons déjà assez pour les pays en développement, ou qu’être homme ou femme c’est la même chose, ou encore que consulter un médium, une voyante ou se goinfrer d’ésotérisme n’est pas destructeur pour notre âme. Non, nous ne pouvons pas penser et agir ainsi, il faut lutter contre ces mensonges, sortir de ces ornières si nous y sommes tombés et travailler à ce que d’autres n’y tombent pas.

    Et bien sûr, si nous vivons ainsi, on nous dira que nous en faisons trop, que nous sommes des radicaux, des idéalistes, de dangereux conservateurs, des gens qui ont des œillères ou toutes sortes de choses ainsi. Mais tant pis, nous avons été avertis. Nous ne sommes pas désemparés puisque notre maître a dit : je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais la division… C’est à cause du mal qu’il en est ainsi. L’amour vrai ne peut pas tout avaler. Il passe en contestant ce qui lui est contraire. Il est la douceur et la force en même temps. Il est paix, mais aussi guerre. Que l’Esprit Saint fasse de nous des êtres à la fois forts et doux, dans la vérité et dans l’amour.