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L'ONU brandit à nouveau l'épouvantail de la surpopulation

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Dans un article de LaLibre de ce matin, on fait écho à "un rapport publié début février, où les commissaires de l’Onu mettent en garde (...) : sans politiques de régulation de la population, la planète pourrait compter bien plus de 9 milliards d’habitants en 2100. En fait, si à l’échelle mondiale, la fécondité est légèrement supérieure aux prévisions du scénario moyen, à hauteur d’un demi-enfant en plus par femme pendant 50 ans, puis d’un quart d’enfant en plus jusqu’en 2100, alors nous ne serions plus 9, mais 14 milliards sur Terre au seuil du XXIIe siècle. C’est le scénario dit "haut". Moins probable. Moins rassurant aussi. "Avec ce rapport et ces hypothèses pessimistes, l’Onu renouvelle son plaidoyer pour un renforcement des politiques de planification familiale, et notamment en Afrique", explique Bruno Schoumaker."

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Ces considérations prospectives sur le danger d'une surpopulation apocalyptique de la planète sont récurrentes du fait de l'ONU et ne sont pas innocentes; il s'agit de booster la politique de limitation des naissances en recourant à la propagation des diverses méthodes contraceptives mais aussi à la libéralisation de l'avortement. Le Professeur Schooyans, depuis de nombreuses années, dénonce les dérives onusiennes qui conduisent cette institution à vouloir se constituer en "super-Etat mondial"; l'ONU exercerait ainsi un contrôle de plus en plus centralisé sur l'information, la santé et les populations, les ressources du sol et du sous-sol, le commerce mondial et les organisations syndicales, enfin - et surtout - sur le droit et la politique.

En juillet dernier, dans Le Spectacle du Monde.fr, Antonia Ponickau réfutait cette vison onusienne et voyait dans la structure de la consommation l'élément majeur du devenir de la planète :

"La planète compte aujourd'hui 6,8 milliards d'êtres humains et on estime que ce chiffre atteindra 9 milliards dans quarante ans. L'expansion démographique suscite beaucoup de craintes et d'interrogations sur la façon de gérer les ressources planétaires et de remédier aux déséquilibres de croissance entre les régions qui se vident et celles qui sont surpeuplées.

En Europe, certains couples choisissent d'être "résolument stériles". Le 15 mai s'est tenu dans un café parisien la première cérémonie des "non parents" qui ont fait le choix de ne pas avoir d'enfants. Anecdotique en France, ce mouvement de pensée radical est né aux Etats-Unis. Là-bas, le message clair des childfree, organisés en lobbys, peut se résumer ainsi : "sauvons la planète, arrêtons d'avoir des enfants". En France, le député vert Yves Cochet propose, de façon radicale, que les allocations familiales soient inversement proportionnelles au nombre d'enfants, récompensant les familles à enfant unique.

Fin juin 2010, le G8 s'est en partie concentré sur le thème de la "santé des femmes", intitulé qui dissimule en réalité une réflexion sur la planification des naissances. Pour les instances internationales, enrayer la croissance démographique serait devenu une urgence politique. La population mondiale croît à une vitesse jamais atteinte jusqu'ici avec "200 000 terriens supplémentaires" chaque jour. Les Nations Unies (ONU) prévoient qu'elle va croître de 2,2 milliards en l'espace de quatre décennies alors qu'il a fallu 19 siècles à l'humanité pour franchir son premier milliard puis 123 ans pour atteindre 2 milliards. Pour l'ONU, trois schémas seraient possibles : selon une hypothèse basse, la réussite d'un contrôle des naissances partout dans le monde "permettrait de ne compter 'que' 7,9 milliards de terriens en 2050". Selon une hypothèse haute où, à l'inverse, aucune politique ne serait appliquée pour maîtriser la fécondité, la population planétaire atteindrait 12 milliards en 2050. Enfin, une hypothèse moyenne prévoit un chiffre de 9 milliards d'habitants, qui ne pourrait être atteint "qu'au prix d'un contrôle draconien de la fécondité en Asie et surtout en Afrique".

La peur d'un surnombre n'est pas une nouveauté. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le problème de la faim qui se poserait avec la croissance démographique mais le danger "d'étouffer dans des villes insalubres, noyées sous les déchets et alimentées par une eau contingentée et polluée". La croissance démographique serait un péril écologique majeur. Selon l'agence des Nations Unies pour le développement (PNUD), "freiner la croissance démographique contribuerait à réduire les gaz à effet de serre".

Toutefois, le raisonnement liant nombre d'enfants et survie de la planète est simpliste : le véritable problème est la structure de la consommation. Pour faire face à la hausse de population, il est donc nécessaire de transformer radicalement le mode actuel de consommation. Selon Stéphane Madaule, professeur à l'Institut d'études politiques, le mode de vie à l'occidental doit être abandonné : "la voie de l’hyperconsommation pour tous, celle que la moitié de l’humanité prend actuellement, s’avère une trajectoire sans issue. La question centrale n’est pas celle de la croissance démographique des pays du Sud, mais plutôt la diffusion à une grande partie de l’humanité d’un mode de consommation à l’occidental si destructeur pour l’environnement. L’empreinte écologique d’un Américain est dix fois plus élevée que celle d’un Béninois. Cela veut dire que la population américaine est pratiquement équivalente à trois milliards d’habitants subsistant selon le mode frugal des pays pauvres".

Pour maîtriser la fécondité, l'ONU travaille "pour que le Planning familial et l'émancipation des femmes soient reconnus comme des mécanismes influant sur le changement climatique". Selon un calcul de la London School of Economics, dépenser 7 dollars en planification familiale permet d'économiser une tonne de CO2 chaque année dans le monde, alors que 32 dollars sont nécessaires pour obtenir le même chiffre par l'usage de technologies vertes. C'est sur le continent africain, où se joue la démographie des 4 décennies à venir, que l'ONU veut concentrer ses efforts, pensant que ce n'est qu'en jugulant la fécondité des 49 pays les plus pauvres du monde qu'elle atteindra l'objectif de "n'être 'que' 9 milliards sur terre en 2050". Car aujourd'hui, l'Afrique est "championne de la fécondité mondiale", avec en moyenne 4,6 enfants par femme contre 2,5 dans le reste du monde. Un enfant sur quatre naît en Afrique. Le Nigeria compte à lui seul plus de naissances d'enfants chaque année que tous les pays de l'Union européenne, touchés par une baisse de la natalité.

Plus que par la distribution de contraceptifs, certains pensent que c'est l'alphabétisation et l'éducation des femmes dans les pays les plus pauvres qui permettra une diminution du taux de natalité. En moyenne, une femme jamais scolarisée aurait 4,5 enfants, celle qui est allée à l'école primaire n'en aurait plus que 3. La moyenne atteint 1,9 enfant pour celle qui est parvenue jusqu'au collège et 1,7 pour celle qui a accompli un cursus au lycée."

Le Spectacle du Monde.fr (Antonia Ponickau) Juillet 2010

Commentaires

  • Le lien entre surpopulation et survie de la planète est peut-être simple, il n'en est pas faux pour autant. Bien entendu le problème de la structure de la consommation se pose, mais la question de notre nombre est incontournable. Nous avons gagné plus d'habitants sur Terre en 50 ans que dans toute l'histoire précédente de l'humanité. Est-ce raisonnable ?
    De plus, même si nous étions tous pauvres et respectueux de l'environnement, notre présence même excluerait celle des autres espèces. Rappelons nous qu'à l'époque de Jésus-Christ (2000 ans ce n'est pas vieux à l'échelle de l'histoire de l'homme, nous étions 35 fois moins nombreux qu'aujourd'hui, étions-nous moins humains pour autant ?
    Cette course au toujours plus est une folie.

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