La manière dont Jean-Paul II a accepté la maladie dégénérative qui l’a poursuivi pendant plus de dix ans, sans rien cacher du mal inexorable qui le frappait ni renoncer jamais aux devoirs de sa charge, force notre admiration plus que les performances théâtrales de la première partie de son règne, car cette souffrance purificatrice a aussi marqué, pensons-nous, son message d’une profondeur nouvelle.C’est aussi le point de vue exprimé ici par Sandro Magister sur son blog Chiesa : « Dans les dernières années de sa vie, écrit-il , [Jean-Paul II] disait de lui-même, en polonais : "Je suis un biedaczek, un pauvre homme". Un pauvre vieillard malade et épuisé. Lui qui avait été si athlétique, il était devenu l’homme des douleurs. Et pourtant c’est bien à ce moment-là que sa sainteté a commencé à resplendir, dans et en dehors de l’Église (…)
Auparavant, ce n’était pas le cas : le pape Karol Wojtyla était admiré davantage comme un héros que comme un saint. Sa sainteté a commencé à conquérir les esprits et les cœurs de beaucoup d’hommes et de femmes du monde entier quand il lui est arrivé ce que Jésus avait prophétisé à propos de la vieillesse de l'apôtre Pierre : ‘En vérité je te le dis : quand tu étais jeune, tu t’habillais tout seul et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, un autre t’habillera et te mènera où tu ne voudrais pas".
Maintenant que le voilà proclamé bienheureux, Jean-Paul II révèle au monde la vérité de ce qu’a dit Jésus : ‘Bienheureux les pauvres, parce que le royaume des cieux est à eux’. Il ne rayonnait pas de sainteté à l’heure de ses triomphes. Bien souvent les applaudissements qui lui étaient adressés lorsqu’il parcourait le monde à un rythme à couper le souffle étaient trop intéressés et trop sélectifs pour être sincères. Le pape qui faisait tomber le rideau de fer était une bénédiction aux yeux de l'Occident. Mais lorsqu’il se battait pour défendre la vie de tout être humain qui naît sur cette terre, pour défendre la vie la plus fragile, la plus petite, la vie de l’être qui vient d’être conçu mais dont le nom est déjà inscrit dans le ciel, alors il y avait peu de gens qui l’écoutaient et beaucoup qui hochaient la tête…. ».
L’article complet est ici : Karol Wojtyla bienheureux. "Ils regarderont celui qu'ils auront transpercé