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Le Concile, texte et contexte. A pro­pos d’une cer­taine his­toire ja­mais écrite

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RobertoDeMatteiCnr.jpgSous ce titre, Christophe Réveillard rend compte dans la Revue Catholica  (n° 111, printemps 2011, pp.48 à  57) de la consi­dé­rable his­toire in­édite pu­bliée der­niè­re­ment par l’historien Ro­ber­to de Mat­tei sur Va­ti­can II.

On a, écrit notamment M. Reveillard, l’im­pres­sion d’avoir tout lu sur le concile Va­ti­can II, tenu d’oc­tobre 1962 à dé­cembre 1965, qu’il s’agisse d’es­sais sur l’or­ga­ni­sa­tion de l’Eglise, la mo­rale, la li­tur­gie, la doc­trine, les dogmes. Tous les modes d’ex­pres­sion des­crip­tifs et ana­ly­tiques ont d’ailleurs été uti­li­sés, des études spé­cia­li­sées aux ou­vrages mo­nu­men­taux, des ar­ticles scien­ti­fiques aux es­sais en­ga­gés, des mo­no­gra­phies aca­dé­miques aux actes de col­loques et, bien évi­dem­ment des bio­gra­phies des pères et ac­teurs conci­liaires aux jour­naux et té­moi­gnages des mêmes ac­teurs.

Ce foi­son­ne­ment édi­to­rial n’au­rait pas for­cé­ment été une mau­vaise chose en soi si l’on n’avait ob­ser­vé deux ten­dances lourdes ve­nant gêner la sé­ré­ni­té de sa ré­cep­tion par les gé­né­ra­tions qui se sont suc­cé­dé de­puis. La pre­mière de ces ten­dances est la pro­mo­tion sys­té­ma­tique d’une vi­sion im­po­sant de ma­nière uni­la­té­rale une in­ter­pré­ta­tion en­thou­siaste et triom­phante d’un concile pro­pre­ment gé­nial dans ses textes, et ha­gio­gra­phique pour l’en­semble de ses pro­mo­teurs quitte, le pro­ces­sus bio­lo­gique ayant fait son œuvre, à pro­gres­si­ve­ment ou­blier tel ou tel di­gni­taire ayant ré­vé­lé in fine une ca­pa­ci­té de sou­plesse doc­tri­nale hors des li­mites ac­cep­tables. La deuxième ten­dance a consis­té à oc­cul­ter pen­dant trop long­temps la pro­blé­ma­tique fon­da­men­tale in­hé­rente au Concile lui-​même : celle de sa­voir s’il ap­pa­raît dans la pers­pec­tive du dé­ve­lop­pe­ment ho­mo­gène de la doc­trine chré­tienne ou s’il a consti­tué un évé­ne­ment mar­quant de façon on­to­lo­gique, à tout le moins une dis­con­ti­nui­té voire une rup­ture dans l’en­semble de l’ap­port des conciles qui l’ont pré­cé­dé. En écri­vant cela, nous n’avons pas perdu de vue, bien sûr, le débat os­ten­sible entre « tra­di­tio­na­listes » et dé­fen­seurs d’un concile officiel­le­ment pas­to­ral, mais les uns et les autres ayant jus­te­ment eu une telle pro­pen­sion à rat­ta­cher les li­mites de l’Eglise à leur po­si­tion res­pec­tive – l’ex­clu­sion étant tout de même une ca­rac­té­ris­tique plus nette des se­conds, de­ve­nus dog­ma­tiques – que le fond du débat en fut fort mal­heu­reu­se­ment biai­sé.

C’est pour­quoi Il conci­lio Va­ti­ca­no II. Una sto­ria mai scrit­ta du pro­fes­seur Ro­ber­to de Mat­tei vient à point nommé pour cla­ri­fier ce débat at­ten­du sur la na­ture du Concile, no­tam­ment à par­tir de son ap­proche his­to­rique. Gros ou­vrage de près de 630 pages, avec un fort ap­pa­reillage de notes – dont un en­semble bio­gra­phique rap­pe­lant quels furent les ac­teurs de l’évé­ne­ment – cette his­toire in­édite pos­sède, outre un index des noms de 25 pages, une bi­blio­gra­phie par genre, à la­quelle on doit ajou­ter une note bi­blio­gra­phique pla­cée en fin d’in­tro­duc­tion, ren­sei­gnant no­tam­ment sur les dis­tinc­tions entre les phases de pré­pa­ra­tion et de dé­rou­le­ment des tra­vaux, et per­met­tant de si­tuer les dis­cus­sions entre Pères conci­liaires sur les dif­fé­rentes ver­sions des sché­mas qui leur étaient sou­mis. Outre l’in­tro­duc­tion et la conclu­sion, l’ou­vrage est scin­dé en sept cha­pitres chro­no­lo­giques re­la­ti­ve­ment équi­li­brés qui vont d’un rap­pel très op­por­tun de la si­tua­tion de l’Eglise sous le pon­ti­fi­cat de Pie XII, de la marche au Concile à par­tir de la mort de ce pape jusqu’à « la pro­cla­ma­tion de guerre des pro­gres­sistes », d’un cha­pitre pour cha­cune des quatre ses­sions conci­liaires, et enfin de « l’époque » du concile de 1965 à 1978. La pé­riode cou­verte est donc celle des « vent’anni di sto­ria della Chie­sa », de la mort de Pie XII en 1958 à celle de Paul VI.

À quand une version française de cette somme ? Rappelons que Roberto de Mattei fut l’assistant du professeur de philosophe politique Augusto Del Noce et de l’historien Armando Saitta à la Faculté de sciences politiques de l’Université de Rome, la Sapienza. Parmi les postes universitaires occupés par de Mattei, mentionnons aussi la chaire d'histoire moderne à la Faculté des Lettres de l’Université de Cassino. Il enseigne actuellement l'histoire moderne et l’histoire du christianisme à l’Université Européenne de Rome où il est également le coordinateur la Maîtrise en Sciences historiques.

 

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