C’est vrai que nous sommes prompts à souligner les erreurs ou les déficiences, croyant œuvrer pour le bien, ce qui est une approche très insuffisante pour le faire réellement advenir, tant pour les autres que pour nous-mêmes. Dans l’évangile d’aujourd’hui (St Matthieu, 12, 1-9) se trouve cette phrase que commente l’abbé Josep Ribot i Margarit (Tarragone, Espagne) : «C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices» :Aujourd'hui, le Seigneur se rapproche du semis de ta vie, pour cueillir les fruits de sainteté. Trouvera-t-Il quand Il viendra de la charité, de l'amour pour Dieu et pour autrui? Jésus, qui corrige la casuistique méticuleuse des rabbis, celle qui rendait insupportable la loi du repos sabbatique: devra-t-il te rappeler qu'Il est seulement intéressé à ton cœur, à ta capacité d'aimer?
«Voilà que tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat!» (Mt 12,2). Et ils l'ont dit convaincus, ce qui est incroyable! Comment interdire de faire toujours le bien? Il y a quelque chose qui te rappelle qu'il n'existe aucune motivation t'excusant de ne pas vouloir aider l'autre.
La véritable charité consisterait à respecter les exigences de la justice, en évitant l'arbitraire ou le caprice personnel, mais en empêchant la rigidité qui tue l'esprit de la loi de Dieu, qui n'est qu'une invitation continuelle à aimer, à se donner aux autres.
«C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices» (Mt 12,7). Répète ces paroles maintes fois, afin de les graver dans ton cœur: Dieu, riche en miséricorde, nous veut miséricordieux.
«Que ce Dieu est prochain de celui qui confesse sa miséricorde! Oui; Dieu n'est pas loin de ceux qui sont contrits de cœur» (Saint Augustin). Et que tu es loin de Dieu quand to permets que ton cœur s'endurcisse comme la pierre!
Jésus-Christ accusa les pharisiens de condamner les innocents. Une grave accusation. Et toi? T'intéresses-tu vraiment aux choses de ton prochain? Les juges-tu avec affection, avec sympathie, comme celui qui juge un ami ou un frère? Essaie de ne pas perdre le nord de ta vie.
Demande à la Vierge de te faire miséricordieux, que tu saches pardonner. Sois bienveillant. Et si tu découvres dans ta vie quelque détail qui puisse contraster avec cette disposition de fond, maintenant c'est un bon moment pour rectifier, tout en formulant quelque propos efficace.
Commentaires
"Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole: C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, vous n'auriez pas condamné ceux qui n'ont commis aucune faute." Mt 12,8.
Cette parole de l'évangile s'adresse exactement à notre Seigneur, lui qui n'a commis aucune faute, lui pour qui nous n'avons eu aucune miséricorde, lui que nous avons sacrifié.
Lors d'un "Angelus" dominical consacré à l'appel de Matthieu le publicain Mt 9,9-13), Benoît XVI a expliqué que cette phrase « C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices » (qui y figure aussi) est une « parole-clé », « tellement importante que le Seigneur la cite à nouveau dans un autre contexte, à propos de l'observance du sabbat ».
« Cette parole de Dieu nous est parvenue, à travers les Evangiles, comme une des synthèses de tout le message chrétien, a-t-il poursuivi. La vraie religion consiste dans l'amour de Dieu et du prochain. Voilà ce qui donne de la valeur au culte et à la pratique des préceptes ».