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Dans la nuit du 15 au 16 juillet 1251, Simon Stock recevait le scapulaire

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ND_Carmel_005_L-7a2a9.jpgUn de nos amis et collaborateurs nous communique cet article relatif au

SCAPULAIRE DU MONT CARMEL

L’Ordre du Carmel est né géographiquement au Mont Carmel, lieu marqué par la présence du prophète Élie (IXème siècle avant Jésus-Christ) dont l’histoire est relatée dans le livre des Rois (1R 17-19.21-2R 2).

Le Mont Carmel est une montagne côtière, en Israël surplombant la Méditerranée. Il se trouve à l’Ouest de Nazareth. C’est une petite cordillère,  d’une hauteur de 500m qui débouche sur la mer.

La vigne, l’olivier, le laurier, les pins, les jacinthes, les narcisses, les myrtes ornent le Mont Carmel et l’embaument. Il est lié aussi au ministère d’Elie et rempli des souvenirs  du grand prophète. C’est au Mont Carmel qu’eut lieu la célèbre dispute avec les prophètes de Baal, qui marqua la puissance de Dieu sur les dieux étrangers (cf. 1R 18).

C'est sur le Carmel, qu'affrontant les prêtres de Baal au nom du Dieu d'Israël, il accomplit les miracles destinés à prouver aux Israélites l'inanité de leurs croyances idolâtres ou syncrétistes.

Au début du XIIIème siècle, les ermites qui vivaient dans cette montagne, près d’une source appelée source d’Élie, reçurent leur Règle du patriarche de Jérusalem, Albert. C'est la Règle du Carmel. Cette règle toute simple et d'inspiration biblique veut promouvoir une vie fondée sur l'essentiel : "la communion avec Dieu".

Ce texte traduit bien l’idéal monastique que la tradition a transmise à travers la figure d’Élie : celui-ci est l’archétype du moine, par sa vie pauvre, son célibat, l’épreuve du désert avant la rencontre avec Dieu.

Les Carmes ont trouvé en Élie leur guide et leur Père ; ils ont retenu comme devise ses deux cris qui résument l’idéal carmélitain : « Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens ! » (1R 17,1 ;18,15) et « Je brûle de zèle pour le Seigneur, Dieu de l’univers ! » (1R 19, 10.14).

Ils sont rassemblés autour d'une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Dès l'origine, le but de la vie que l'on mène au Carmel est exposé clairement : l'union de l'âme en ses plus secrètes profondeurs avec Dieu, source et fondement de tout ce qui est.

Au XIIIème  siècle, l’Ordre chassé par l’avance des musulmans dut émigrer en Occident. Dans la nuit du 15 au 16 juillet 1251, la Très Sainte Vierge apparut à Saint Simon Stock, nouveau général de l’Ordre du Carmel, alors qu’il priait dans le couvent d’Aylesfort en Angleterre. Elle lui conféra de ses mains le Scapulaire, vêtement distinctif des anciens Ordres d’Occident, et fit cette promesse : « Quiconque mourra revêtu de cet habit sera préservé des flammes éternelles ».

Cette promesse s’étant répandue parmi le Peuple chrétien, de pieux fidèles se mirent à porter sous leurs vêtements une réduction du dit Scapulaire.

Cinquante ans plus tard la Très Sainte Vierge apparut au Pape Jean XXII, lui rappela ses promesses antérieures et voulut y ajouter la promesse de la délivrance du Purgatoire le samedi suivant la mort non seulement en faveur des Carmes, mais encore de tous les fidèles portant le Scapulaire, qui voudraient s’agréger à la Confrérie de l’Ordre du Carmel.

Pour ce second privilège, dit « privilège Sabbatin », trois conditions étaient requises :

- Le port habituel du scapulaire.

- La chasteté de son état.

- La récitation quotidienne du petit Office de la Sainte Vierge.

Jean XXII fit connaître au monde chrétien ces promesses par la bulle « Sacratissimo culmine » du 3 mars 1317, surtout connue sous le nom populaire de Bulle Sabbatine.

Garder la chasteté de son état veut dire qu’il faut garder la chasteté complète dans le célibat et observer les lois du mariage dans l’état de mariage, ce qui n’entraîne aucune autre obligation que celles auxquelles est tenu tout chrétien.

Dans la suite de nombreux papes rappelèrent ces promesses et encouragèrent le port du Scapulaire du Mont Carmel. Citons : Clément VII en 1530 ; Paul III en 1534 ; Paul V en 1613 ; Clément X en l673 ; Innocent XI en 1678 ; Benoît XIV en 1723 ; Saint Pie X en 1910 ; Benoît XV en 19l6 ; Pie XII en 1950.

Le 13 octobre 1917, la Sainte Vierge est apparut aux enfants de Fatima avec le Scapulaire du Mont Carmel. Lucie a expliqué ensuite : « La Sainte Vierge voulait que tout le monde porte le Scapulaire, qui est le signe de la Consécration au Cœur Immaculé de Marie. Le Rosaire et le Scapulaire sont inséparables ».

Le Scapulaire du Mont Carmel, signe de la Consécration à Marie, est une réduction de l’habit religieux. Formé de deux morceaux de laine reliés par des cordons, il est porté sous les habits de telle manière qu’une partie pende sur le dos, l’autre sur la poitrine.

Il faut que le Scapulaire soit imposé par un prêtre, qui récitera, par exemple, les paroles suivantes :

« Reçois ce Scapulaire, signe d'une relation spéciale avec Marie, la Mère de Jésus, que tu t'engages à imiter. Que ce Scapulaire te rappelle ta dignité de chrétien, ton dévouement au service des autres et l'imitation de Marie. Porte-le comme marque de sa protection et comme signe de ton appartenance à la famille du Carmel, en te disposant à accomplir la volonté de Dieu et à t'engager dans le travail de construction d'un monde qui réponde à son projet de fraternité, de justice et de paix. »

En cas d'urgence (péril de mort) et s'il était impossible de trouver un prêtre, un laïc pourrait imposer, à lui-même ou à un autre, en récitant une prière à la Sainte Vierge, un scapulaire précédemment bénit par un prêtre.

Le petit Office de la Sainte Vierge prescrit pour le privilège Sabbatin, peut être commué par lui en une autre œuvre (chapelet quotidien par exemple).

Lorsque le premier Scapulaire est usé, on le remplace soi-même par un nouveau, la bénédiction et l’imposition étant attachées au bénéficiaire pour sa vie entière.

Il n’y aurait aucun péché à cesser de porter le Scapulaire une fois reçu, mais celui qui cesse de le porter cesse de bénéficier des promesses. Celui qui le reprendrait après l’avoir abandonné quelque temps, même plusieurs années, n’a pas besoin de se le faire à nouveau imposer.

Le scapulaire nous rappelle que Dieu élève notre souci légitime du vêtement terrestre à un plan plus élevé. Il a voulu nous revêtir d’un habit, qui, au lieu de cacher seulement notre nudité, soit pour nous dès ici-bas, le signe de la grâce retrouvée. Il convenait que Marie fût chargée de nous donner cet habit. N’est-ce pas là sa fonction de mère ? Elle continue ainsi en notre faveur le premier geste si touchant qu’elle fit à l’égard de son premier-né, l’enveloppant de langes et le couchant dans une crèche (cf. Lc.2,7).

La Vierge ne prétend pas ici nous donner un talisman contre la mort éternelle par son seul scapulaire tel que nous soyons dispensés de vivre en conformité avec l’Évangile. Par ailleurs, personne d’autre que le Christ, pas même la Vierge, ne peut nous obtenir ce salut que Dieu désire nous donner gratuitement en son Fils. La certitude du salut par le scapulaire est une certitude morale. Prétendre être sauvé par le scapulaire sans mener une vie chrétienne ne peut se soutenir. Est-ce pour cet habit, pour les soins et les grâces dont Elle m’entoure que Marie m’aidera à me sauver ? Oui, mais plus encore pour l’amour, dont ces choses ne sont que le signe. Le problème du salut, comme nous le dit Saint Jean, est celui de la foi en l’Amour, à travers tous les démentis et toutes les incertitudes : « Pour nous, nous avons cru à l’Amour. » (1 Jn.4,16) Le scapulaire est un moyen et un signe, dont se sert l’Amour de Dieu et de Marie, et dont nous profiterons à la mesure de notre confiance. Alors il nous sera, dès ici-bas, une protection contre le mal. Car nous n’avons pas à lutter seulement contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances du monde des ténèbres. Le scapulaire, comme l’eau bénite ou le signe de la croix, devient dans la foi une arme de lumière, une pièce de l’armure spirituelle du chrétien, en même temps qu’il affirme une appartenance.

Il dit à sa manière que nous sommes les familiers de Dieu et de Marie. Mais il s’intègre dans un ensemble encore plus vaste. Il a sa place dans une spiritualité chrétienne, grâce au symbolisme qu’il évoque et que l’Écriture sanctionne. Lorsque celle-ci parle de conversion, elle nous invite à renoncer à notre propre justice, semblable à un vêtement souillé, pour revêtir l’éclatante blancheur de la justice le Dieu.

Dans la Sainte Écriture, le vêtement est signe d'une dualité : il symbolise la chute originelle de l'homme déchu de la grâce et la possibilité pour lui de revêtir une gloire perdue (cf. Gn 3). Par là même, le vêtement est le signe de la nature spirituelle de l'homme et de sa destinée surnaturelle.

Dans son action de grâce, Le prophète Isaïe (61, 10) chante :

“Je suis plein d'allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu, car il m’a revêtu de vêtements de salut, il m’a drapé d’un manteau de justice, comme l’époux qui se coiffe d’un diadème, comme la fiancée qui se pare de ses bijoux ».

N’oublions donc jamais la prodigieuse promesse : « Quiconque mourra revêtu de cet habit sera préservé des flammes éternelles ».

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