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Ne pas vendre la peau de la Belgique...

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1292860023Drapeau belge.jpgLe discours du Roi à l'occasion du 21 juillet a le mérite de la clarté et de la fermeté. Il place les hommes politiques devant leurs responsabilités au nom de l'intérêt général, celui de tous les Belges. Il illustre le rôle de la monarchie qui transcende les appartenances linguistiques, communautaires, partisanes, pour fédérer l'ensemble des Belges.

Parcourir la presse étrangère, en particulier celle de l'Hexagone, est éclairant. Pendant que quinze mille Belges, malgré le temps, participaient à un bal populaire aux Marolles, ces graves commentateurs parlaient de deuil et d'ambiance funèbre. La présidente du Front National voit déjà la République accueillir en son sein les Wallons délaissés, procédant ainsi à une annexion peu coûteuse. Tout cela manifeste un réel manque de compréhension de la réalité belge. Il ne faut pas trop vite vendre la peau de la Belgique...

Tous les sondages et enquêtes récents montrent qu'il n'y a pas de majorité favorable à la scission du pays en Belgique, particulièrement chez les jeunes. Au contraire, on assiste à toute une série d'initiatives spontanées, venues de la base, pour tâcher de se parler, de se rapprocher, de se comprendre. Les tergiversations de la classe politique exaspèrent la population qui s'habitue à vivre dans une Belgique où le gouvernement d'affaires courantes semble exercer sagement sa mission sans être absorbé par les questions institutionnelles. Curieusement, malgré les mises en garde des fameuses agences de notation, la santé économique du pays ne se détériore pas, la dette ne s'alourdit pas, et les Belges, disait-on hier, sont plus riches aujourd'hui qu'hier.

Cela ne suffit pas, bien sûr, à nous rassurer sur les perspectives d'avenir, même si le discours du Roi a déjà convaincu un grand parti flamand à se désolidariser du parti nationaliste du nord, principal responsable de cette crise interminable. En soi, c'est certainement un signe positif mais insuffisant.

Nous pensons que la crise institutionnelle belge est le résultat d'un processus de réforme de l'Etat sur de mauvaises bases. Le critère qui a prévalu depuis l'instauration de cette fameuse frontière linguistique et des modifications constitutionnelles sans fin qui ont suivi est celui de la langue. Or, on ne peut fonder la réalité politique, sociale, économique... sur ce seul critère. Les évènements l'ont prouvé en mettant face à face deux communautés qui s'entêtent à vouloir identifier la réalité politique à la seule réalité linguistique. Il est pourtant clair qu'il existe des liens historiques et culturels ainsi que des complémentarités qui n'ont rien à voir avec la langue.

La réalité profonde, historique et culturelle, de notre pays est provinciale. Les provinces s'enracinent dans les anciennes entités dont elles portent les noms (comté de Flandre, marquisat d'Anvers, duché de Brabant, comté de Namur), qui sont restées associées durant les périodes bourguignonne, espagnole, autrichienne, française, hollandaise, pour aboutir à l'indépendance nationale de 1830. Il n'y aura de salut pour notre pays qu'en rendant aux provinces leur consistance et en les réunissant au sein d'une structure fédérale à neuf, dix, onze ou douze entités; cela seul permettra d'échapper à un affrontement permanent dont le dualisme actuel est responsable.

Toute la question réside dans la capacité de nos hommes politiques à renoncer aux démons du sous-nationalisme et des ambitions particratiques pour faire prévaloir le bien commun. Mais ce n'est pas gagné d'avance...

Commentaires

  • Sans connaître le signataire de ces lignes, je voudrais néanmoins le féliciter.

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