Rafael Arnaiz Barón est né le 9 avril 1911 à Burgos dans une famille de la haute société, profondément religieuse – cette année, on célèbre le centenaire de sa naissance – Pendant qu’il étudiait dans une école de jésuites, il tomba malade avec des fièvres qui l’obligèrent à interrompre ses études. Après sa guérison, son père remercia la Vierge Marie et l’emmena à Saragosse où il le consacra à la Vierge du Pilar.
Plus tard, il déménagea à Madrid où il s’inscrit à l’école supérieure d’architecture. Malgré l’intensité et le rythme de ses études, il prenait le temps d’aller prier à l’oratoire de Caballero de Gracia et de participer aux prières du soir.
Dans la capitale, il prit contact avec le monastère cistercien de l’ordre de Trappe, San Isidro de Dueñas (Palencia), un lieu qui l’attira particulièrement. Il finit par y entrer en 1934 après avoir reçu l’appel de Dieu. Il tomba malade (diabète saccarine), ce qui l’obligea à abandonner trois fois de suite le monastère, mais à chaque fois, il revint car il savait que Dieu allait l’aider et ne le laisserait pas seul.
Même dans les moments les plus difficiles et les plus tragiques de sa vie, il sut conserver ce sens de l’humour qui le caractérisait tant. Pour lui, l’amour pour le Père était la chose la plus importante, et il assurait que “ tout résulte de l’amour de Dieu ”. Ses dernières paroles avant de mourir furent “Prends-moi et donne-toi au monde”.
Toujours aussi fidèle à sa vie monastique, il mourut le 26 avril 1934 à l’aube, à 27 ans seulement. Il fut béatifié le 27 septembre 1992, et le 11 octobre 2009 le Pape Benoît XVI le canonisa. On célèbre sa fête le 26 Avril.
Sainteté ne veut pas dire perfectionisme Une de grandes leçons de vie qu’il nous donna est que la sainteté ne doit pas se confondre avec la perfection. Celle-ci, en effet, nous oblige à centrer tous nos efforts pour que nos œuvres soient parfaites, sans erreur ni faille. En revanche, la sainteté ne consiste pas tant dans la perfection matérielle mais dans l’acceptation, par amour de Dieu, de nos efforts et de nos petites réussites et aussi de nos limitations et de nos erreurs. En entrant dans la Trappe, Rafael rêva de devenir un moine parfait ; mais finalement, Dieu lui accorda d’être… un moine saint !
Il y a un passage dans ses écrits qui illustre bien cette idée : “Il était une fois un idiot, dans un cirque, qui tombait à chaque fois qu’il entrait sur scène…, il allait d’un côté, de l’autre, traînant ses énormes chaussures et il réussissait, en faisant de gros efforts, à arranger le coin du tapis. Quand il croyait qu’il était bien, il trébuchait, s’emmêlait à nouveau avec le tapis et tombait tout en sueur (…) Moi, je connais un moine trappeur qui fait exactement pareil que l’idiot du cirque, tous ses actes se réduisent à « faire ce que nous faisons », en traînant les pieds et s’essuyant la sueur.
Ce pauvre homme fait rire les anges qui contemplent du ciel le spectacle du monde et même s’il ne réalise pas les tâches risquées des autres artistes, ni les sauts périlleux, ni les pirouettes au trapèze…peu importe ! S’il ne sait que déplier les tapis et qu’en faisant cela, il a le droit aux applaudissements des anges !”.
Modèle actuel pour les jeunes d’aujourd’hui En 1989, à l’occasion des journées mondiales de la jeunesse à Saint-Jacques de Compostelle, Jean Paul II le proposa comme modèle pour la jeunesse. Le jour de sa canonisation, Benoît XVI dit : “Le frère Rafael, très proche de nous encore, continue de nous offrir, avec son exemple et ses œuvres, un chemin attractif, spécialement pour les jeunes qui ne se contentent pas de peu et aspirent à la vérité absolue, à la joie indicible que l’on atteint par amour de Dieu.”
Source : http://www.diocese-frejus-toulon.com/Saint-Rafael-Arnaiz-le-Saint-le.html
Commentaires
Je conseille la lecture de ses "Ecrits spirituels" (en fait, un itinéraire spirituel rédigé par la mère du frère Baron, composé d'une compilation de lettres et de cahiers intimes) magnifiquement traduits en français par le père dominicain Ange Rodriguez (Cerf).
Une vraie biographie "Dieu seul !" par Gonzalo M. Fernandez, a été publiée par l'abbaye Notre-Dame du Lac ; elle est distribuée par le Cerf.