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Benoit XVI : pas si conservateur que ça !

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     Un de nos correspondants nous transmet cet article publié par Atlantico :

« Benoit XVI  à Madrid pour les Journées Mondiales de la Jeunesse : l'ex Cardinal Ratzinger ne fait pas l'unanimité, même dans son propre camp. L'occasion de dresser le bilan de son action politique et religieuse durant les six premières années de son pontificat.

Atlantico : Quelles sont les différences notables entre Benoit XVI et son prédécesseur Jean Paul II ?

Paul Colonge : En terme de communication, Benoit XVI est au départ moins bien armé que Jean-Paul II, qui avait fait dans sa jeunesse du théâtre. Mais il s'est amélioré. Au début, on le sentait relativement gêné, il n’avait pas l’habitude de parler devant des foules. Progressivement, il s’est habitué.  

Benoit XVI a aussi fait preuve d'une certaine transparence dans sa communication. Sur le problème des prêtres pédophiles irlandais, il a certes été poussé à intervenir par les médias mais il est intervenu en toute transparence. Jusque-là, l’Eglise essayait de régler les choses sans que cela transpire à l’extérieur. Il est allé même plus loin que ce qu’exigeait les médias. Il a envoyé une lettre à tous les catholiques irlandais, lettre qui a été publiée. Il n’a pas eu peur d’exposer sur la place publique les problèmes de l’Eglise catholique.

 Sur le fond, Benoit XVI semble être plus conservateur que ne l'était Jean-Paul II...

Benoit XVI était en parfaite harmonie avec Jean-Paul II. Ils étaient tous les deux sur la même longueur d’onde. Si l’on considère que Jean-Paul II était conservateur, on peut considérer que Benoit XVI l’est tout autant. Il faut différencier le plan religieux et la vie en société. En ce qui concerne la doctrine chrétienne, il ne transige pas. Sur d’autres points, comme les questions sociales, je ne trouve pas qu’il soit un conservateur.

 Benoit XVI a-t-il un rôle à jouer dans la crise économique ?

Il ne peut guère intervenir. Je ne pense pas qu’il puisse peser sur les décisions mais il a tout de même l’oreille de certains dirigeants. Par exemple, les deux Présidents successifs russes, Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev, sont venus le voir à Rome. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il influence les grands de ce monde mais en tout cas, on le consulte, ce n’est pas rien.

Au sujet de la crise, il a quand même déclaré qu’il n’était pas normal que la spéculation puisse dominer la vie économique et sociale. Sa troisième encyclique « Caritas in veritate », montre que la charité, l’amour du prochain, doit entrer en ligne de compte dans les décisions économiques.

 Six ans après son élection, quels ont été les grands axes de son pontificat ?

Il y a déjà un certain nombre de choses qui resteront dans l’histoire de son pontificat. Dans le domaine des relations extérieures, il est arrivé à établir des relations diplomatiques avec la Russie, ce que Jean-Paul II n’avait pas pu faire. D’autre part, sur le plan de l’œcuménisme, dans les rapports avec l’orthodoxie et l’anglicanisme, il a fait avancer les choses. En ce qui concerne la vie interne de l’Eglise, il a de biens meilleurs rapports avec les conférences épiscopales de différents pays - notamment de France et d’Allemagne - que n’en avait Jean-Paul II.

 Qu'en est-il des relations entre le catholicisme et l'islam sous Benoit XVI ?

Il y a maintenant à Rome une instance de consultation permanente avec l’Islam. C’est une commission d’étude islamique qui est en contact permanent avec certaines « têtes » de l’Islam dans plusieurs pays. Avant lui, existait un embryon de projet mais la commission a maintenant un caractère permanent. Elle a été développée grâce, ou à cause, de son discours de Ratisbonne en 2006. L'une des citations de ce discours, sur le lien entre la violence et l’Islam, avait déclenché bon nombre de protestations dans beaucoup de pays islamistes. Cette commission a pour but d’apaiser les rapports entre les deux religions.

D’ailleurs le roi d’Arabie Saoudite s’est depuis rendu à Rome. C’est la première fois qu’un rapport s’établissait entre l’Arabie Saoudite et le Vatican. Un autre a permis aux deux grandes religions monothéistes de se rapprocher. l’islam comme le catholicisme, se sentent menacées par le climat d’athéisme ambiant.

 Quels seront les futurs défis à relever pour Benoit XVI ?

Sur le plan intérieur de l’Eglise, ce qui reste sans doute encore à faire serait de modifier le célibat des prêtres ou de permettre l’ordination des femmes. Je ne pense pas qu’il soit ouvert à ce genre de propositions.

Sur le plan extérieur, il va avoir du pain sur la planche. Benoit XVI attache énormément d’importance au christianisme africain. Il pense que c’est en Afrique que le gros du travail est à effectuer, il s’agit de conforter les positions de l’Eglise. Pour ce qui est de l’Amérique du sud, le catholicisme se trouve concurrencé par de nouvelles églises évangéliques. Il fait face là-bas à un défi de taille.

Il s’intéresse aussi énormément au catholicisme chinois. Il essaye de réconcilier les deux églises chinoises. L’église officielle qui dépend de l’Etat et l’église clandestine poursuivie par ce même État. Il a envoyé une lettre aux catholiques de Chine leur demandant de se réconcilier. Les clandestins, fidèles à Rome reprochent aux autres leur compromission avec le système communiste. Les autres reprochent aux clandestins d’être à la botte des européens. »

Commentaires

  • Je voudrais revenir, si vous le voulez bien, sur le paragraphe suivant.
    « Quels seront les futurs défis à relever pour Benoit XVI ?
    Sur le plan intérieur de l’Eglise, ce qui reste sans doute encore à faire serait de modifier le célibat des prêtres ou de permettre l’ordination des femmes. Je ne pense pas qu’il soit ouvert à ce genre de propositions. »

    Je vois deux sortes de défis :
    Plaire à Dieu, ou plaire à l’humain. Auquel devons-nous répondre ?
    Perso. je souhaite plaire à Dieu, quitte à me mettre à dos le monde entier. Aussi je comprends totalement que notre Pape de l’Eglise Universelle de Dieu ne soit pas ouvert à ce genre de propositions ;

    Suis-je sur cette terre pour répondre à un désir personnel d’autosuffisance et à ceux de mes proches, relations diverses, ignorant et refusant l’humble soumission à Dieu ? Cette autosuffisance qui nous fait aller sans cesse vers les dieux de l’argent, du pouvoir et du plaisir, est-elle de l’Esprit de Dieu, Notre Père ?
    Le mariage du prêtre, l’ordination de la femme, et tant d’autres revendications humaines, sont-elles vraiment ce que notre Créateur veut Pour notre bonheur, notre avancée spirituelle, notre sanctification ? (nous qui sommes tous appelés à devenir saints). Sommes-nous sur terre pour vivre nos exigences, passagères, dans ce monde ou tout passe, passera ? sauf l'Amour de Dieu. Quel est l’impact de nos souhaits souvent, spirituellement irréfléchis, sur l’avenir du monde pour les futures générations et les siècles prochains ? C’est difficile pour nous de juger la valeur de nos souhaits. Reconnaissons-nous en cela "enfant" de Dieu, et soumis à Lui, et non "adulte" dans la foi et à SON niveau! Voilà pourquoi il faut se confier à Dieu, et faire confiance humblement et avec amour aux grâces et dons qu’Il donne au Souverain Pontife pour gérer tout ceci.

    Adam et Eve nous ont montré le chemin de la perdition, de la mort. « Vous pouvez tous être des dieux et décider de votre vie, … » (message d’orgueil et de haine de l’Ange déchu qui se voulait supérieur à Dieu).

    Jésus et Marie nous montrent, eux, le chemin de l’Amour et de la Vie éternelle : « Qui me suit ne marche pas dans les ténèbres »disait le Seigneur ;
    « Faites ce qu’Il vous dira de faire » disait Marie humblement et avec amour.

    Souhaiter le mariage des prêtres, l’ordination des femmes, ce sont des défis dignes du chemin d’Adam et Eve ! N’y entendez-vous donc pas l’appel pressant de la haine de notre ennemi ancestral ? Ce n’est pas l’enseignement de Jésus et Marie, Jésus, pour la Vie de l’Eglise.
    La Bible est là pour nous le dire et nous le redire. La Bible, témoin de la parole de Dieu, transmise par Jésus, et présentée en exemple par Jésus lui-même, Marie et Joseph, en est la preuve irréfutable.

    Nous savons tous très bien quel est le rôle du Pape ; son importance capitale. Il est le successeur de Pierre « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église, et la mort ne l’atteindra jamais. ».
    Depuis la nuit des temps, le « vermisseau » que nous sommes n’arrête pas de chercher, par mille ingéniosités et par une imagination fameusement débordantes, de contourner la Loi de Dieu, la bible, de la modifier, de supprimer ce que nous souhaitons, nous, supprimer, parce qu’on est dérangé. Nous n’hésitons même pas à défier méchamment le Pape pour arriver à nos fins. Ne voyez-vous pas en tout ces défis du monde, les tentations que Jésus avait subies au Jardin des Oliviers ?

    Soumettons-nous aux chemins d’AMOUR et d’HUMILITE donnés en exemple par Jésus et Marie, si nous voulons vraiment d’un avenir dans la Paix et la Joie.

    Voici deux belles méditations sur le sujet de la Confiance en l'Eglise et concernant notre humilité. Elles nous viennent du Pape Jean XXIII dans un livre intitulé « Attentifs à Dieu » :
    Chemin d’AMOUR : « l’Eglise fait fi des plans de carrière, des stratégies humaines et des calculs opportunistes. Elle n’avance pas au gré des politiques pragmatiques. Les institutions jouent leur rôle, certes. Mais elles ne sont que la structure d’un corps immense et mobile, animé de l’intérieur depuis plus de deux mille ans par un souffle permanent qui déconcerte les habiles calculateurs et réjouit les simples. L’Eglise est menée par la sainteté. Elle évolue résolument, guidée par l’inspiration divine et non par les plans de ses organismes de gouvernement. Voilà le vrai moteur de l’Eglise. C’est l’Esprit saint qui joue allègrement entre la cité de Dieu et la cité des hommes, qui vivifie l’être humain, qui choisit les serviteurs qui lui plaît, où il veut, quand il veut. »
    Chemin d’HUMILITE : « -Je ne suis rien sans Toi -. Qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? Où est ce que je vais? … Je ne suis rien. Tout ce que je possède, l’être ; la vie, l’intelligence, la volonté, la mémoire, tout m’a été donné par Dieu, et donc tout lui appartient… . Tout ce qui m’entoure existait déjà avant ma naissance. Le soleil, la lune et les étoiles, les montagnes, les mers, les déserts, les animaux, les plantes, les hommes ; dans le monde tout fonctionnait dans l’ordre sous l’œil vigilant de la Divine Providence. Et moi ? Moi, je n’existais pas. Tout marchait sans moi, personne ne pensait à moi, personne n’avait la moindre idée de moi, même en rêve, car je n’existais pas. Et toi, mon Dieu, par une marque ineffable de ton amour, toi qui existes au commencement et avant les siècles, tu m’as tiré de mon néant, tu m’as communiqué l’être, la vie, l’âme, toutes les facultés du corps et de l’esprit, tu as ouvert mes yeux à cette lumière, qui répand sa clarté tout autour de moi, tu m’as créé. Je retournerai au néant d’où je suis sorti. Voilà ce que je suis. Pourtant je m’enorgueillis, je me fais gloire devant Dieu de ces biens, dont il m’a comblé, comme s’ils m’appartenaient. Oh ! Quelle folie ! « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (I Cor. 4, 7).

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