Selon Jean-Marie Guénois (« Le Figaro »), derrière la bataille d'experts théologiques mobilisés dans les négociations entre Rome et les lefebvristes, se joue une évolution majeure dans l'Église catholique. A son sens, un cap décisif été franchi par le Saint-Siège : l'Église catholique semble retrouver ce qu'elle vit depuis des siècles avec les douze Églises catholiques de rite oriental. À savoir la possibilité et le respect d'une différence liturgique et d'une autonomie de fonctionnement et en partie, de doctrine. On pourrait parler de la coexistence de «particularismes »
L'autre visage de ce cap plonge très profond car il touche les racines de l'identité catholique : elle dispose d'un noyau central sur lequel sont articulés des satellites, tous solidement liés au centre mais structurellement périphériques. Le malentendu consisterait à penser que Benoît XVI, en tendant cette main aux lefebvristes, veut aller dans le sens d'une Église catholique intègre, intransigeante et pourquoi pas intégriste ! Alors qu'il cherche à réconcilier (où à faire coexister dirions-nous) les chrétiens-catholiques, sa gauche, et les catholiques-chrétiens, sa droite, avec ce qu'est vraiment ... l'Église catholique !
Intégrer les « intégristes » au nom d’un certain libéralisme : beau paradoxe. La question est de savoir s’ils se prêteront au jeu… On ne sait pas comment Mgr Fellay, reçu mercredi dernier à Rome, réagira à la proposition qui lui a été faite - il est resté d'une extrême prudence et n'a pas montré d'enthousiasme dans ses propos.