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Benoît XVI en Allemagne : troisième jour

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Le meilleur observateur de ce voyage surprenant -Jean-Marie Guénois- ne cache pas son admiration pour la liberté de pensée et de ton de Joseph Ratzinger : le pape dit exactement ce qu’il pense avec simplicité, sans calcul, ni arrogance inutiles :

- Un vrai-chaud froid œcuménique. « Ce que le Pape a refusé hier aux protestants il l'a donné aujourd'hui aux orthodoxes. Lors de sa rencontre, ce samedi, avec une délégation orthodoxe Benoît XVI a espéré qu'il n'est pas ‘ si loin le jour où nous pourrons de nouveau célébrer l'Eucharistie ensemble’. Son discours a été extrêmement chaleureux. En fort contraste avec le ton de celui de la veille, adressé aux protestants même s'il y avait rendu hommage à Luther .En clair, l'accord avec les orthodoxes sur l'eucharistie considérée chez les catholiques et les orthodoxes comme le ‘miracle’ de la présence réelle du Christ et l'accord total entre ces deux Eglises sur l'éthique délimitent, à eux deux, le cadre d'une photographie dont l'exact négatif est celui du désaccord avec les protestants.

- Un diagnostic sans concession pour l'Eglise allemande : «  Je n'ai jamais vu, avoue Jean-Marie Guénois, le Pape s'adresser avec une telle netteté à une Eglise locale pour lui dire ses quatre vérités. C'est d'ailleurs ce que l'ex cardinal Ratzinger dénonce depuis longtemps : la superstructure riche et parfaitement administrée de cette Eglise tue son esprit. Le bilan pastoral est terrible puisque le Pape reproche sa « tiédeur » à ce catholicisme ! Il n'y a pas pire si l'on pense aux paroles du Christ qui dit vomir les tièdes (…). Il fallait quand même oser tenir ce langage à une foule de jeunes dont on voit qu'elle grandit dans un matérialisme confortable et aisé. »

- Le pessimisme « ratzinguérien » ?  «  (…) N'a-t-il pas parlé, samedi matin, des ‘ pluies acides ‘ brunes, le nazisme, rouges, le communisme, qui ont rongé pour longtemps le terreau chrétien allemand, l'altérant encore de leurs ‘séquelles’ ? Ou encore du ‘relativisme subliminal’ qui nous atteindrait à notre insu ? Plus qu'une sorte de matrice émotionnelle d'un homme de sa génération, je vois plutôt la lucidité d'un vieux sage qui a beaucoup vu - on le mesure ici en Allemagne - et qui n'a plus aucun complexe pour dire ce qu'il pense avant de tirer sa révérence. Un homme libre, au fond, qui n'a rien à perdre, rien à gagner et ne cherche pas spécialement à convaincre mais argumente solidement ses propos.

(…) Beaucoup de confrères ou d'intellectuels ou de gens simples qui n'ont pas eu la chance d'accéder à la culture, et qui ne sont pas spécialement croyants me disent, sachant que ce domaine religieux est ma spécialité, leur « admiration » personnelle et discrète pour la simplicité, l'honnêteté, la lucidité sur nos problèmes de cet homme qui commence à se voûter ? »

Comment ne pas souscrire à ces propos? Deux commentaires : il n’y a évidemment pas à s’étonner que le pape « donne » aux orthodoxes ce qu’il refuse aux protestants : aurait-on oublié que seules l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes professent la foi dans la présence réelle du Christ sous les espèces eucharistiques et disposent de ministre validement ordonnés pour accomplir le Saint-Sacrifice de la Messe ? Quant au constat pessimiste  sur l’état de l’Eglise d’Allemagne, il une portée exemplaire transposable, à quelques nuances près, à l’Eglise catholique dans les autres pays situés au cœur de l’Europe historique : Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, France, Autriche, Suisse… La liste n’est pas fermée.

Lire la note complète ici : Que retenir du 3° jour de voyage de Benoît XVI en Allemagne ?

 

 

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