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Egypte : expulsion de familles coptes

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Source : AED

Egypte : des familles coptes expulsées d’un village près d’Alexandrie

Le 14 février 2012

Des milliers de musulmans fanatisés, guidés par des leaders salafistes, ont attaqué à plusieurs reprises les chrétiens coptes du village de Kobry-el-Sharbat (el-Ameriya), près d’Alexandrie. Des maisons et des magasins coptes ont été pillés avant d’être incendiés, ainsi que le rapporte l’agence de presse AsiaNews à Rome dans son édition du 9 février.

L’agression, qui a débuté le 27 janvier 2012 et s’est poursuivie les jours suivants dans le silence des médias et avec la complicité de la police et des autorités politiques, a provoqué la fuite de 62 familles coptes. Le 30 janvier, les émeutiers ont à nouveau attaqué le village de Kobry-el-Sharbat, incendiant trois maisons appartenant à des chrétiens, sous les yeux des forces de sécurité.

AsiaNews écrit que la violence a été provoquée par les accusations d’un coiffeur musulman du nom de Toemah, affirmant que Mourad Samy Guirgis, un tailleur copte de 34 ans, possédait sur son téléphone portable une photo « illicite » d’une femme musulmane. Rejetant ces accusations, mais craignant pour sa vie, Mourad s’est réfugié au poste de police.

Pendant ce temps, la foule excitée a mis le feu à sa maison et à son commerce. Toute sa famille a dû s’enfuir du village. D’autres maisons et des magasins coptes ont été pillés avant d’être incendiés par des hommes barbus en blouses blanches. Appelées à l’aide, les forces de sécurité sont arrivées très tard sur les lieux, a témoigné le Père Boktor Nashed, de l’église St-George à el-Nahdah. « Ceux qui ont perdu leur maison ont quitté le village », a précisé le Père Nashed.

Depuis ces graves incidents, trois « rencontres de réconciliation » se sont tenues dans le quartier général de la police à el-Amerya, auxquelles ont participé des représentants de l’Eglise copte, des salafistes, et des Frères musulmans.

Des émeutes provoquées par de fausses accusations

Selon la police, la femme dont l’histoire fabriquée a mis le feu aux poudres et provoqué l’émeute des islamistes, a nié toute cette affaire. Les policiers n’ont trouvé aucune photo compromettante sur le téléphone portable de Mourad Samy Guirgis. Mais les fondamentalistes musulmans continuent d’affirmer que « l’honneur des musulmans a été sali ». Ils ont refusé tout type de compensation pour les dommages infligés aux familles coptes.

Lors d’une de ces « rencontres de réconciliation », le 1er février dernier, les musulmans ont réclamé qu’un autre groupe de familles chrétiennes soient chassées du village et exigé que l’on procède à la vente forcée des biens d’un commerçant copte du nom de Soliman, sous la supervision du cheikh salafiste Chérif el-Hawary.

Dans le cas contraire, le village de Kobry el-Sharbat serait à nouveau attaqué et toutes les maisons coptes brûlées. Soliman a accepté de céder ses biens sous la menace, pour éviter d’autres dommages aux coptes, mais a qualifié cet acte d’ »injustice complète ». De tels actes, sanctionnés par ces soi-disant « rencontres de réconciliation », sont totalement illégaux dans les Etats régis par le droit.

Sources: Apic, AsiaNews

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