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Dimanche de la Trinité

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mail.google.com.jpgLecture du dimanche 3 juin 2012 – Solennité de la Très Sainte Trinité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 28,16-20.
Au temps de Pâques, les onze disciples s'en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ;
et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde.

Homélie traduite de l’espagnol – Source : catholic.net

Le mystère de la Trinité est un mystère de Dieu-Amour. A travers les lectures de la liturgie, c’est évident. Dieu-Amour intervient d’une main forte et d’un bras puissant pour sortir son peuple d'Egypte, symbole de servitude et d'oppression (première lecture). Dieu-Amour confie à ses disciples une mission merveilleuse et les assure de sa présence à travers les siècles (Évangile). Dieu-Amour fait des hommes ses fils adoptifs, afin qu'ils puissent crier à Jésus-Christ, «Abba», c’est-à-dire ; «Père».

Le Dieu de Moïse

Bien que dans l’Ancien Testament se trouvent déjà des figures qui préparent la révélation du mystère trinitaire, le Dieu de l’Ancien Testament, le Dieu de Moïse, se révèle dans son unicité face aux autres dieux, qui ne sont pas des dieux. Dans la pédagogie de Dieu vis-à-vis de l’homme a d’abord lieu la révélation d'un Dieu unique et personnel qui, en son amour indicible, se choisit un peuple, le libère et forme une alliance avec lui.

Dans la capacité d’ouverture de l’homme au divin se situe d’abord la révélation de son caractère unique, personnel et salvifique, face aux événements et aux situations que vécurent les israélites au cours de ces siècles. Le polythéisme environnant (en particulier les dieux cananéens : Baal, dieu de la terre et de ses fruits, Astarté, déesse de la fertilité, et Moloch, le dieu qui exigeait des sacrifices humains) a exercé une forte attractivité sur la religiosité, encore élémentaire, des  douze tribus d'Israël. Il fallait proclamer et défendre à tout prix l’unicité de Dieu : « Sache donc aujourd'hui, et médite cela dans ton cœur : le Seigneur est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre, et il n'y en a pas d'autre » (première lecture).

Dans la même ligne que le Deutéronome, Isaïe met dans la bouche de Dieu ces paroles: «Y aurait-il un dieu à part moi ? Il n'y a pas de Rocher, je n'en connais pas ! (Is 44,8). Et peu avant, il avait dit à propos des idoles : « Voici, tous ensemble ils ne sont rien, néant que leurs œuvres, du vent et du vide leurs statues ! » (Isaïe 41.29). La tentation de l'idolâtrie n'appartient pas au passé. Elle guette dans le repli de chaque époque et de chaque période de l’histoire. Tapie dans le coin de chaque âge et chaque période de l'histoire.

Le Dieu de Jésus-Christ

Après une préparation séculaire, Dieu vit que l'homme était en mesure de recevoir la révélation de sa vie intime, de son mystère trinitaire. Dieu-Amour a envoyé son Fils pour qu’Il nous retire quelque peu le voile de sa mystérieuse intimité, et que l’Esprit saint nous enseigne intérieurement, pour que nous ne soyons pas idiots et que nous ne restions pas troublés ou aveuglés devant tant d’éclat divin.

Le Dieu de Jésus-Christ est avant tout un Dieu de don : le Père nous donne son Fils, le Père et le Fils nous donnent leur Esprit. Le Père, le Fils et l’Esprit nous donnent leur propre vie en nous faisant enfants de Dieu. Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu de salut : le Père veut que tous les hommes soient sauvés.

Le Fils réalise le salut de tous dans son sang. L’Esprit rend efficace dans le cœur de chaque homme le salut de Dieu. Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu de la mission : mettez-vous en route, faites des disciples dans toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint esprit, enseignez-leur tout ce que je vous ai appris. La révélation de ce mystère divin peut être comprise un peu avec l’intelligence, mais elle pénètre encore bien davantage dans le cœur et avec l’expérience de Dieu dans la prière. Donc, ce mystère n'est pas une barrière entre Dieu et l'homme (si cela avait été le cas, Dieu ne nous aurait pas été révélé), mais une forte impulsion, une impulsion vive, constante, de souhaiter pénétrer en Lui pour être émerveillés, extatiques.

Dieu avec nous

L'évangile selon Saint Matthieu commence par la naissance de l’Emmanuel (Dieu avec nous) et se termine également par la présence glorieuse de Jésus parmi ses disciples et dans l'histoire humaine: «Je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde» (Evangile). Israël avait déjà connu dans son histoire, la présence et la proximité de l'Éternel. Maintenant, le nouvel Israël, l'Eglise, ressent la proximité du Père dans la présence et avec le visage de son Fils, Jésus-Christ, en vertu du Saint-Esprit, dont la mission est de rendre présent dans le temps et dans l'histoire la vérité complète sur Dieu et sur l’homme. Au temps de l'Église, ce n’est pas seulement le Fils, mais aussi le Père et l’Esprit, qui sont vraiment avec nous et en nous.

La déception des idoles

En tout temps on peut dire que si Dieu n'existait pas, il faudrait l’inventer. Et ce fut effectivement le cas. Il n’y a pas de peuple ni de culture, de la plus primitive à la plus avancée, qui ne se soit pas fabriqué ses dieux. L’histoire des religions en est la preuve. Pas même les athées n’ont été exemptés de cette loi. Ils vont changer la face de leurs idoles, ils diviniseront le « Parti », rendront un culte au « Chef », ils se battront pour planter le ciel sur la terre. Evidemment, on ne peut pas tuer ce que l’homme porte inscrit dans sa nature même. Dans l'histoire humaine, les générations ont vu tomber un grand nombre d’idoles, mais de nouvelles apparaissent. À l'heure que nous vivons, les idoles créées par le communisme ont chuté abruptement. D’autres idoles comme la technique, le progrès, l’argent, l’érotisme… s’écroulent. Nous nous trouvons en fait à une époque très propice pour que nous, chrétiens, nous parlions au monde non des idoles, mais du Dieu unique et vrai, que Jésus-Christ nous a révélé.

C'est une peine immense que lorsque de nombreux hommes ont besoin que quelqu’un leur parle de Dieu, nous, chrétiens, nous plongions dans le silence par ignorance, par peur ou par excessive prudence humaine. N’ayons pas peur, Dieu lui-même mettra sur nos lèvres les mots justes pour que nous parlions bien de Lui.

Rendre visible Dieu-Amour

Il se peut que nous, chrétiens, nous ne nous rendions pas visibles à Dieu, parce que nous n’avons pas une expérience vivante de Lui, parce que notre relation avec Dieu se fait parfois plus avec une abstraction qu'avec un Dieu vivant, qui s’appelle Père, Fils et Saint-Esprit.

La justice se rend visible dans un homme juste, la vérité dans un homme vrai, l’amour dans un homme qui aime vraiment, car de cette même manière, Dieu se rend visible dans un homme qui a expérimenté l'amour, la tendresse, la grandeur et la beauté de Dieu, dans un homme « qui a vu, qui a entendu, qui a touché » Dieu dans l’Ecriture Sainte, dans la prière, dans les sacrements, dans son frère.

N'est-il pas vrai que tout chrétien doit être comme un ostensoir du Dieu vivant, de l'Amour trinitaire? Si Dieu n’est pas plus présent dans notre monde, ne nous décourageons pas. Disons-nous plutôt : « Il est temps de faire des efforts, il est temps de prendre mes responsabilités ».

Au boulot !

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