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Le pape François doit-il être rejeté comme hérétique ? Débat Abbé Janvier Gbénou / Arnaud Dumouch, (121 mn) mai 2024

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Une première fois, le 24 sept 2017, des théologiens (prêtres et professeurs) avaient posté une lettre publique portant sept questions, sept reproches présentés comme « de possibles hérésies du pape François ». Ils attendaient une réponse du Vatican qui n’est jamais venue.

Le 1er mai 2019, leur démarche devient officielle et canonique, et est formulée comme suit : « Eminence, Béatitude, Excellence, nous vous adressons cette lettre pour deux raisons : premièrement, pour accuser le Pape François du délit canonique d'hérésie, et deuxièmement, pour vous demander de prendre les mesures nécessaires pour réagir à la situation grave d'un pape hérétique. »

https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/04/universitaires-catholiques-accusent-pape-francois-heresie-texte-francais-integral.html

Dans cette vidéo, le Père Janvier Gbénou de l'Opus Dei et Arnaud Dumouch débattent de ces points.

Le pape François doit-il être rejeté comme hérétique ? Débat Abbé Janvier Gbénou / Arnaud Dumouch, (121 mn) 21 mai 2024 /

https://youtu.be/ruJl5vXnUYY

L'Abbé Janvier Gbénou est prêtre de l'Opus Dei. Il a listé une dizaine d'erreurs théologiques ou pastorales graves qu'il impute publiquement au pape François et il a lancé des campagnes sur internet pour les dénoncer. L'Opus Dei a, en conséquence, initié une démarche canonique pénale contre lui.

Avec Arnaud Dumouch et selon la méthode donnée par le pape Benoît XVI, nous prenons ces erreurs hypothétiques une par une et Arnaud Dumouch montre qu'il faut distinguer :

1° ce qui est rapport avec la théologie dogmatique,

2° ce qui est en rapport avec la théologie morale,

3° ce qui est en rapport avec une attitude pratique pastorale.

10 débats : 10 PRINCIPALES ERREURS DU PAPE FRANÇOIS SELON L’ABBÉ JANVIER GBÉNOU :

A- CRITIQUES DOGMATIQUES

1° THÉOLOGIE DOGMATIQUE : "MARIE A PROGRESSE EN SAINTETE" (négation de son immaculée conception)

2° THÉOLOGIE PASTORALE : "LA PLURALITE DES RELIGIONS SERAIT UNE SAGESSE DE DIEU"

3° THÉOLOGIE DOGMATIQUE : Le PAPE ESPÈRE QUE "L'ENFER EST VIDE"

4° THÉOLOGIE DOGMATIQUE : LA PRÉTENDUE "DIGNITÉ INFINIE DE L’HOMME"

B- THÉOLOGIE MORALE, CASUISTIQUE (cas particuliers)

5° LE PAPE EST POUR QU'ON DONNE, DANS CERTAINS CAS, LA COMMUNION AUX DIVORCÉS REMARIÉS

6° LE PAPE ACCEPTE UNE HYSTERECTOMIE EN CAS DE GROSSESSE DEVENUE IMPOSSIBLE, L'ORGANE ÉTANT IRRÉMEDIABLEMENT DÉTÉRIORÉ.

C- ATTITUDE PASTORALE CONCRÈTE DOUTEUSE DU PAPE FRANCOIS

7° UN CULTE PUBLIC DE LA PACHAMAMA AU VATICAN

8° ACCEPTATION D'UNE COHABITATION HOMOSEXUELLE CIVILE

9° BÉNÉDICTION PRIVÉE DES COUPLES HOMOSEXUELS

10° COMMUNION DONNÉE A JOE BIDEN, malgré son soutien militant à l'avortement

D’après Arnaud Dumouch, la plupart des objections du père Janvier et des autres thomistes viennent de leur formation exclusivement SCOLASTIQUE, à savoir liée « uniquement » à la somme théologique de saint Thomas d’Aquin, qui donne le plus souvent uniquement la « doctrine universelle abstraite ». Il montre par une série d'exemples que chaque cas que soulève l’Abbé Janvier Gbénou au point de vue de la théologie morale se règle si on comprend que pape François regarde les situations concrètes et ne donne pas une nouvelle doctrine : Loin de rejeter la doctrine universelle, il s'appuie sur elle mais montre que parfois la réalité nous oblige à choisir non entre "le bien et le mal" mais entre "le mal et le moindre mal"

Ecrire à l'Abbé Janvier Gbénou : janviergbenou@gmail.com

Ecrire à Arnaud Dumouch : a.dumouch@hotmail.com

Commentaires

  • Étonnant de débattre encore avec un prêtre suspendu par l'opus dei et le Vatican....

  • Suspendu ou pas, le sacrement de baptême et le sacrement de l'ordre laissent une marque indélébile sur la personne qui le reçoit. On n'est pas prêtre de l'opus dei, on prêtre de Jésus Christ. Si au nom de Jésus Christ on proclame intégralement la vérité sa parole, sans l'accommoder au mensonge, alors on fait sa volonté. Aucune puissance humaine n'y feront rien. Dieu reconnaitra les siens.
    Pierre et les apôtres répondent dans Actes 5:29 : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes »

  • Le père janvier Gbénou n'est pas du tout suspendu. Une démarche canonique a été entreprise contre lui à l'initiative de l'Opus Dei mais aucune lettre n'est arrivée à ce jour.

    J'espère qu'il ne sera pas suspendu mais que ce genre de débat convaincra ses supérieurs de l'utilité de sa recherche de vérité puisqu'il ne fait que formuler à l'extérieur l'opinion de nombreux chrétiens (voir le débat ci-dessous).

    Par la même occasion, il me permet de montrer comment il est possible d'être thomiste (voir ce site http://docteurangelique.free.fr) et d'aimer l'apport en théologie pastorale du pape François (tout en n'hésitant pas à être critique par rapport à ses "frasques" dans sa pratique concrète de pasteur).

  • Le problème n'est pas de savoir dans quelle école théologique l'on se trouve. Le problème est de savoir si ce que le pape François déclare et pose en acte est en conformité avec la parole de Dieu. Conclusion, pape François corrige Dieu et son ange.
    Lorsqu'il dit par exemple que la Sainte Vierge Marie progresse en sainteté, nous comprenons immédiatement qu'elle n'est pas, comme l'a déclaré l'ange du Seigneur "pleine de grâce". ça fait problème.
    Lorsqu'il rend publiquement un culte à la déesse païenne la pachamama et entre en procession avec elle dans un lieu saint tel que la basilique saint Pierre de Rome, il est directement mis en conflit avec le 1er commandement de Dieu :"Je suis le Seigneur ton Dieu, tu n'auras pas d'autres dieux que moi" ou encore à Exode 20:5 : "Tu ne te feras pas de sculpture sacrée ni de représentation de ce qui est en haut dans le ciel, en bas sur la terre et dans l'eau plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne les serviras pas, car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux". Pape François l'a fait et c'est grave. Aucune théologie de situation n'est à évoquer dans ces cas. Il n'est même pas question de regarder "les situations concrètes" ou de "choisir non entre "le bien et le mal" mais entre "le mal et le moindre mal" comme le stipule notre ami Arnaud Dumouch.
    Nous avons encore en mémoire l'horreur de la décapitation des chrétiens coptes égyptiens par des djiadistes islamistes radicaux dans une plage et à leur suite, tous les martyrs qui ont accepté la morts au nom du Christ. Ces martyres auraient pu choisir le "le moindre mal" en apostasiant pour préserver leurs vies et demander pardon ensuite, mais ils ont choisi le Christ illustrant de façon concrète ses paroles dans Jean 15:19 : "Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait". Sans oublier cette injonction : "Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce qu'on y ajoute vient du malin." Matthieu 5:37.
    Donc, les dénonciations du père Janvier Gbénou et les théologiens, académiciens et autres universitaires sont parfaitement recevables.

  • Quelle est l'une des principales sources d'inspiration des papes du Concile et de ceux de l'après-Concile ?

    Assez souvent, ce n'est pas avant tout l'Écriture, ni la Tradition, ni le Magistère pontifical antérieur à l'annonce du Concile par Jean XXIII, mais c'est avant tout une partie de l'air du temps philosophico-théologique, en ce qu'il comporte, de leur point de vue, de plus compatible ou conciliable avec la foi catholique et la morale chrétienne, mais à condition que l'Eglise catholique adapte son vocabulaire et ses argumentaires à cet air du temps.

    Ainsi, en quoi donc la conception néo-catholique post-conciliaire des réflexions et des relations en direction
    - des confessions chrétiennes non catholiques,
    - des religions non chrétiennes,
    - de la conception libérale de la dignité et de la liberté en matière religieuse,
    - de la conception humaniste du devenir de l'homme et du monde de ce temps,
    a) se trouve-elle dans l'Écriture ou dans la Tradition, telles qu'elles ont été comprises, du IVème siècle au XIXème siècle inclus ?
    et
    b) s'oppose-t-elle diamétralement à cet air du temps philosophico-théologique, lequel n'est certes pas d'inspiration thomiste ?

    Qui ne comprend que le successeur de Jean-Paul Ier et le prédécesseur de François auraient été les premiers à être embarrassés, si la réception du Catéchisme de l'Eglise catholique, et surtout celle de son Compendium, dans l'Eglise, avaient débouché sur un début d'affranchissement des fidèles à l'égard de cet air du temps philosophico-théologique, dans les domaines mentionnés ci-dessus ?

    En l'occurrence, et par exemple, oui bien sûr à la foi catholique, DONC non bien sûr à l'esprit d'Assise, en ce que cet esprit témoigne d'une conception humaniste et panchristique de la révélation divine, de la religion chrétienne, des religions non chrétiennes et des relations entre celles-ci et celle-la, que l'on aurait bien du mal à trouver, non seulement dans le Nouveau Testament, mais aussi chez bien des Pères et bien des Docteurs de l'Eglise.

  • D'une part, les clercs néo-catholiques ne veulent presque jamais s'exposer au risque de déplaire aux non-catholiques, en distinguant avant tout entre les erreurs et la vérité, et préfèrent très souvent distinguer avant tout entre les divisions, issues du passé donc jugées dépassées, et "l'unité", interconfessionnelle, interconvictionnelle et interreligieuse, orientée vers "l'avenir" et ouverte sur "l'avenir".

    D'autre part, le néo-catholicisme est un catholicisme de contrebandiers : on a parlé aux catholiques d'un Concile d'adaptation pastorale, et l'on a lancé puis fait voguer ce navire sous pavillon de complaisance, de complaisance ad extra, en dissimulant ou en minimisant le fait qu'il y avait dans les soutes du navire de la marchandise doctrinale et liturgique anti-tridentine en contrebande.

    Pour ces deux raisons, on voit mal pourquoi les clercs concernés devraient, et comment ces clercs pourraient renouer avec un regard et un discours clairement et fermement réprobateurs des erreurs.

  • Cher Guillaume, CITATION : "Nous avons encore en mémoire l'horreur de la décapitation des chrétiens coptes égyptiens par des djiadistes islamistes radicaux dans une plage et à leur suite, tous les martyrs qui ont accepté la morts au nom du Christ."

    Vous avez à 100% raison sur ce point.

    Le malheur (selon moi) est que vous semblez opposer la mort glorieuse des martyrs avec d'autres formes de sainteté comme celle de sœur Denise bergon qui a été proclamée "juste" parmi les Nation à Yad Vachem et qui est vénérée par l'Eglise catholique. Le cardinal Saliège, evèque de Toulouse, l'a encouragée à continuer de mentir aux nazis pour sauver de l'Holocauste une dizaine d'enfants juifs. Bien sûr que dans ce cas limite (que les pasteurs de terrain connaissent, et c'est la grâce du pape François), elle a choisi le "moindre mal" et comme vous le verrez dans cette vidéo, cela lui a posé de graves problèmes de conscience que le cardinal Saliège à balayé dans son âme par une seule parole :

    La vie de sœur Denise Bergon, juste parmi les Nations : L’usage du mensonge au service de la vie (1912-2006) (55 mn) (4 février)
    https://youtu.be/cMIMVHvrXXo


    Quant à la scolastique croit retomber sur les pattes de son principe universel : "On ne doit jamais utiliser un moyen mauvais même pour faire le bien" en disant : "elle n'a pas menti ! Mentir à un nazi n'est pas mentir !", et bien cette doctrine et moins bonne que celle du pape François qui dit : « le mensonge est par soi un mal (puisqu'il s'oppose par soi à la vérité) et la doctrine universelle a bien raison de le dire. Mais il est des circonstances attroces où l'on est contraint d'utiliser un moindre mal comme la guerre, la ruse et le mensonge".

  • Je ne suis pas assez qualifié pour déterminer si le pape François a une doctrine originale et si cette doctrine s'oppose à la doctrine scolastique. Mais en considérant l'exemple donné par Arnaud Dumouch, je dois constater que je suis totalement en désaccord avec lui et je ne crois pas que que le problème qu’il pense mettre en évidence existe réellement.

    Reprenons son exemple : un nazi cherche des juifs pour les tuer (les emprisonner,…). Une femme sait où ils se cachent. Le nazi demande à la femme où les juifs se trouvent. La femme ment au nazi. Les juifs sont sauvés.

    La femme a menti, mais elle a fait le bien.

    Traitons le problème en bonne, mais simple, morale catholique.

    Toute vérité n'est pas bonne à dire ni à tout le monde ni à n'importe quel moment.
    Les pasteurs le savent, qui refusent de charger les épaules faibles, de vérités morales qu'elle sont incapables de porter.
    Jésus lui-même n'a-t-il pas dit : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. » (Jean 16,12)
    Tout le monde connaît les exceptions à l'obligation de dire la vérité que sont le secret, le secret de la confession, l’ interdiction de la médisance (qui consiste à dire le vrai pour déshonorer la personne).

    Tout le monde n'a pas droit à la vérité à propos de n'importe qui ou à propos de n'importe quoi.
    Le nazi n'avait pas le droit d'entendre la vérité puisqu'il voulait en tirer le mal. Les juifs avaient par contre le droit au secret pour sauver leur vies.
    Dire la vérité au nazi lui aurait permis de réaliser son mauvais dessein et ça aurait été une grave injustice à l’égard des juifs. C’aurait donc été, doublement, un mal, par conséquent lui mentir était un bien ! Habituellement on dit « un moindre mal » mais on voit bien qu’il s’agit, catégoriquement, d’un bien.

    Je reprends le principe de la scolastique : « Le mensonge est par soi un mal (puisqu'il s'oppose par soi à la vérité) ». Ce principe, pour absolu qu'il soit - la scolastique l’a toujours affirmé - n’est toutefois valable que si la vérité qu'il est question de dire est un bien pour son auditeur. Et cela, la scolastique l’a toujours également affirmé.
    Le principe, pour être correctement formulé, devrait se dire comme ceci : « Le mensonge est un mal puisqu'il s'oppose à la vérité qui est un bien ».

    Mais un autre principe scolastique (ou philosophique, et finalement de bon sens) dit que tout moyen est conditionné à sa fin. Dans l'exemple donné, la vérité est un simple moyen, elle est donc subordonnée à une fin.
    Dire le vrai (la cachette des juifs) au nazi qui poursuit le mal ne peut par conséquent pas être considéré comme un bien même si pour le nazi, connaître la vérité (la cachette) est un bien puisqu’il lui permettrait de capturer les juifs. Puisque l'intention du nazi (la fin qu'il recherche) est un mal, on ne peut lui donner un moyen qui lui permettrait d'atteindre sa fin. Si ce moyen est une vérité, elle doit lui être catégoriquement refusée.

    Le précepte scolastique a donc été parfaitement respecté : la femme a utilisé un bon moyen pour faire le bien et ce bon moyen, c'était le mensonge.

  • Accuser un pape d'être hérétique (ou d'enseigner des hérésies) serait connaître que Dieu laisse "son" Eglise se fourvoyer ; ce serait admettre que Jésus nous a menti lorsqu'il nous a promis d'être avec nous jusqu'à la fin des temps (Mt, 28, 20). Mieux vaudrait dire que la personne de Jorge Bergoglio a souvent une des positions imprudentes et blessantes ; mais ces positions n'ont jamais fait l'objet d'une proclamation dogmatique. Par conséquent, plus vite on les oublie, mieux on se porte.

  • C'est pas parce qu'il est pape qu'il ne doit plus fournir d'effort pour le salut de son âme. Le pape est d'abord un chrétien comme tout le monde. Et comme tout chrétien, il se doit de faire la volonté de Dieu comme n'importe quel chrétien lambda. S'il se met à vénérer la statut de la divinité pachamama dans le temple saint du Seigneur, il ne fait plus la volonté de Dieu, tout pape qu'il est. Il faut être bien conscient que Dieu nous laisse la liberté de choix dans nos actions. Il nous confie une mission et il nous laisse libre. Il ne nous impose rien. Lucifer, ange aimé de Dieu a refusé de le servir. "Non serviam" ! Juda, un proche de Jésus, non seulement il a passé le temps à voler en puisant dans les caisses de la communauté, Matthieu dans son évangile le qualifie de voleur, a fini par trahir son maître pour des raisons bassement matériels. Pourtant, il avait été choisi par le Christ comme un très proche pour le rayonnement de son Eglise naissante.
    Nous savons d'ailleurs que dans l'histoire de l'Eglise, il y a eu des papes saints et des papes complètement corrompus et hérétiques. Rien de nouveau donc !

  • Si "hérésie" il y a, au coeur du néo-catholicisme, elle est avant tout philosophique et théologique, à partir de l'entre deux guerres mondiales, et non avant tout dogmatique et liturgique.

    Et cette "hérésie" philosophico-théologique découle d'un abandon, d'un dépassement, d'un reniement ou d'une répudiation de la composante scolastico-tridentine de la Tradition, au bénéfice d'une anthropologie personnaliste, d'une ecclésiologie oecuméniste, d'une conception inclusiviste des relations avec les religions non chrétiennes et d'une conception intégraliste des relations avec le monde contemporain qui ne sont pas propices à la contre-offensive face à la déchristianisation du monde contemporain occidental.

    Et utopie il y a, sous l'angle doctrinalo-pastoral, car il s'agit de l'utopie de la conciliation, quasiment à tout prix, avec l'extérieur de l'Eglise, quitte à ce que ce soit, incomplètement et indirectement, mais néanmoins réellement, au préjudice de la préservation et de la propagation de la foi catholique et de la morale chrétienne, et aussi au préjudice de la cohérence et de la consistance intellectuelles.

    A la limite, et pour en revenir au Concile, il n'est pas impossible que la conception conciliaire de l'incarnation, telle qu'elle figure dans la première partie de Gaudium et spes, constitue une hérésie, au minimum par imprécision dans l'affirmation et par imprudence sur ses répercussions.

  • 3° THÉOLOGIE DOGMATIQUE : Le PAPE ESPÈRE QUE "L'ENFER EST VIDE"

    En quoi est-ce une hérésie ? Le Pape François n'enseigne pas que l'enfer est vide il l'espère, il aimerait que ce soit le cas, même si on sait qu'il n'est pas vide.

    Si François est hérétique d'espérer cela, alors Dieu l'est également quand il est dit en 1 Th 2: 3-4 : "Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité."

    Dieu veut que tous les hommes soient sauvés mais nous savons que ce ne sera pas le cas. Un désir, un espoir, une volonté n'est nullement une affirmation ou un enseignement doctrinal !

    Il faut distinguer aussi entre enseignement et opinion, entre doctrine et pastorale ! Un pape peut avoir des opinions erronées, il n'est pas hérétique s'il ne les enseigne pas et ne dit pas que c'est que que l'Eglise croit et enseigne !

    Méfions-nous d'attaquer ainsi le Saint-Père si nos accusations sont infondées, ne prenons pas le risque de nous retrouver en guerre contre Dieu lui-même !

  • On ne peut espérer qqch que l'on sait vrai ou faux. Espérance implique incertitude; or, on sait que l'enfer n'est pas vide

  • Comme vous, je pensais récemment qu'il fallait distinguer entre François et Bergoglio à la lumière de la tradition. Mais ça n'est pas ma vocation, c'est même précisément celle de François. Me voilà donc réduit à la perplexité comme devant.

  • Une femme qui n'a jamais péché peut-elle progresser en sainteté? Ben non puisque, justement, être parfaitement sainte, immaculée, suppose qu'elle n'a jamais commis un seul péché. Donc oui, en disant que la Vierge Marie a "progressé dans la sainteté" le pape attaque sournoisement le dogme de l'immaculée conception. Une attaque qu'il fait également par la voie de Fernandez qui vient de s'en prendre à la reconnaissance des apparitions mariales.

  • Cher Jean-Pierre,

    la pureté de la Vierge Marie dans le sein de sa mère lorsqu'elle est conçue immaculée consiste à recevoir PASSIVEMENT et sans encore une réponse libre de sa part la Présence plénière de l'Esprit Saint comme Ève l'avait reçue.

    Sa "sainteté", c'est-à-dire la réponse volontaire et choisie de l'amour (ACTIVITE), est venue plus tard chez elle lorsque, dans son enfance, tentée par Lucifer comme le fut jadis Ève, elle a choisi la fidélité à Dieu.

    Donc il n'y a pas d'erreur dans le propos du pape : il y a une analyse très fine de la différence entre "l'innocence" et la "sainteté" qui implique une réponse volontaire.

    A méditer en tout cas.

  • Les catholiques qui traitent d'autres catholiques d'hérétiques ont-ils tous "qualité pour agir" ou sont-ils tous "qualifiés pour agir", sur le plan institutionnel et/ou sur le plan intellectuel ? On peut en douter.

    En revanche, il est bien plus constatable que contestable que tous les papes, depuis Jean XXIII, ont un Magistère et une pastorale fréquemment, sinon constamment, équivoques et erratiques.

    Et pour cause, pour ainsi dire, puisque le christianisme catholique contemporain est passé OFFICIELLEMENT de la réconciliation conciliaire avec la modernité à la subordination inclusive à la postmodernité, en passant de Jean XXIII à Francois, ou plus précisément en passant des quatre documents les plus disruptifs du Concile à Laudato si, Amoris laetitia, la déclaration d'Abou Dhabi et le synode sur l'Amazonie.

    Tant que nous avons eu des papes "conciliaires conservateurs" (ni anti-libéraux ou anti-modernistes ad extra dans le domaine de la religion, ni philo-libéraux ou philo-modernistes ad intra dans celui de la morale), le passage évoqué ci-dessus n'a pas été compris ou n'a pas été dramatisé par la plupart des catholiques.

    C'est la raison pour laquelle beaucoup n'ont pas compris le caractère assez extravagant, incohérent ou inconséquent, et outrepassant du positionnement de Jean-Paul II qui, pendant un quart de siècle, n'a pas cesse de recourir "en même temps"
    - à une très grande intransigeance anti-libérale, par ailleurs nécessaire et légitime, dans les domaines de la morale chrétienne et des sacrements de l'Eglise, vers l'intérieur de l'Eglise,
    - à une grande complaisance et à une grande connivence philo-modernistes, dans le dialogue interconfessionnel et le dialogue interreligieux, vers l'extérieur de l'Eglise.

    Mais François, dont on peut dire qu'il n'est ni conciliaire, ni conservateur, dans l'acception wojtylo-ratzingérienne de cette ligne de pensée, consent à aller jusqu'au bout de la logique inhérente à ce passage ou à cette mutation, et il le fait en commençant à mettre un terme au "grand écart" doctrinal et surtout pastoral entre le pilier conciliaire ad extra et le pilier conservateur ad intra sur lesquels ses prédécesseurs néo-catholiques ont pris appui.

    En ce sens, si, d'un point de vue thomiste, intransigeant en théologie morale et orthodoxiste en théologie dogmatique, François est souvent hétérodoxe sinon hérétique, d'un autre point de vue, plus clinique, force est de constater que François est moins ambivalent ou incohérent que Jean-Paul II et Benoît XVI.

    En effet, manifestement, de son point de vue, l'idéologie officielle du nouveau régime ecclésial, c'est-à-dire l'idéologie de l'avenir, de la communion, du dialogue, de l'inclusion, du renouveau et de l'unité, doit pouvoir se déployer non seulement ad extra, mais aussi ad intra, d'où la conservation et le dépassement de la pastoralité par la synodalité.

  • Ces dernières décennies, j'ai connu beaucoup plus de prêtres ouvertement hérétiques que de papes qui ont enseigné ex cathedra une doctrine problématique. Quand je compare le "Credo du peuple de Dieu" de saint Paul VI au "Je crois en Dieu qui chante et qui fait danser la vie" que j'ai entendu dans nombre de paroisses, je me dis qu'il n'y a pas photo. Quand je médite l'Exhortation "Sacramentum caritatis" de Benoît XVI et que je vois le style des messes qui sont font dans l'immense majorité des paroisses, je me dis, là encore, qu'il n'y a pas photo. On peut toujours discuter de Vatican II ; mais c'est à la condition de ne pas pinailler sur une phrase que l'on détache de l'ensemble des enseignements conciliaires.

  • dommage qu'un tel débat ne soit diffusé sur kto ou dans les minutes offertes à l'Eglise par la rtbf...

  • Merci, cher Arnaud pour tes propos (auxquels je souscris) comparant Marie et Eve. Néanmoins, je me pose une question: pourrait-on dire que le Christ, lui aussi, a "progressé vers la sainteté"? E.tait-il plus saint à la fin de sa vie qu'au début?... Cela pour dire que, selon moi, ce qu'affirme le pape prête à équivoque.

  • D'après l'Ecriture, oui : "Le Christ a progressé en sainteté". Cependant pas à partir d'un état de péché qui aurait affecté son humanité mais il est passé 1° d'une pureté de l'innocence (bébé) à 2° une pureté de l'expérience (adulte) et enfin à la croix, a 3° une pureté du "cœur brisé".

    Voici le texte qui le montre :

    Hébreux 5, 7 C'est lui Jésus qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé en raison de sa piété,
    Hébreux 5, 8 tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance ;
    Hébreux 5, 9 après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel,
    Hébreux 5, 10 puisqu'il est salué par Dieu du titre de grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech.


    h quand nous verrons le Christ, nous en serons frappés : il est brisé par ce qu'il a vécu à la croix et ceci lui permet de nous comprendre et de nous accueillir en étant l'un de nous.


    Kénose 4- Le Christ est-il passé par une purification ? (4 mn) https://youtu.be/MIuCNwq1XhI
    Kénose 5- La Vierge Marie, l’Immaculée, a-t-elle vécu une purification (5 mn) https://youtu.be/zKzZp5dXjW0
    Kénose 6- Les deux raisons de la nécessité de notre purification (6 mn) https://youtu.be/D5-3uaWCNfY essentiel

  • Lorsque François parle aux medias ou écrit des livres, ça n'a que la valeur de propos privés et échappe donc au dogme d'infaillibilité. On voit nettement qu'il profite de ces moyens pour faire passer des idées qui plaisent au monde, jusqu'à induire la croyance chez certains que l'Eglise a acté ces propos.
    Autre méthode : les faire passer dans des documents officiels mais écrits par des cardinaux, par ex.
    Pourquoi François nomme-t-il précidément des personnes qui vont tenter de démenteler la Doctrine et promouvoir des idéologies, tout en ayant pour certains également des moeurs condamnables? D'autres papes très récents l'ont fait avant lui mais beaucoup plus discrètement. Si l'on reconnaît l'arbre à son fruit, on a compris voyant les fruits de ces dernières décennies.

  • Pourquoi serait-ce si extravagant de constater que François, peut-être sans le catégoriser d'hérétiques, dise et écrive néanmoins des propos hérétiques? Il y a eu des pape semblables dans l'histoire et ça ne veut en aucun cas signifier que le Seigneur a abandonné son Eglise comme un des lecteurs l'a écrit plus haut. Il y a dans la papauté une distinction entre l'homme, pécheur, et la "fonction". Si un pape dévie, l'Esprit Saint veillera toujours à ce que l'Eglise subsiste ( même si ce n'est qu'un "petit reste"), c'est la promesse du Christ, et que la vraie Doctrine soit sauve dans au minimum les écrits qui font autorité et le coeur du " petit reste".
    Au niveau destruction de l'Eglise, on n'a pas encore tout vu ! Rappelons-nous les messages de la Vierge à la Salette et à Fatima, ainsi que les Écritures. Cela ira jusqu'à une période où le saint Sacrifice de la messe sera aboli (sauf dans les catacombes...) Quant à la fameuse Synagogue de Satan, elle pointe déjà à l'horizon. A mon avis, si on tremblotte déjà maintenant en entendant le mot " hérésie", on n'est pas prêt pour ce qui vient.

  • Il y a eu des papes qui, dans leurs propos privés, pouvaient tenir des opinions hérétiques. Je pense au pape Jean 22 à Avignon mais aussi au pape Benoît XVI dans son livre sur Jésus (qu'il signe Joseph Ratzinger) et où il propose des interprétations du péché originel qui sont tout sauf habituelles.

    Par contre, lorsque c'est le Magistère universel qui s'exprime publiquement, cela n'est jamais arrivé même à l'époque du grand schisme d'occident où il y avait trois papes sur la terre. Joseph Ratzinger lorsqu'il signe le catéchisme de l'église catholique qui est manifestement un acte du magistère habituel présente le péché originel selon son interprétation la plus orthodoxe qu'on puisse imaginer.

    C'est étonnant mais c'est comme cela alors que tous les autres patriarcats de l'Eglise ont donné de grands hérétiques comme Sabellius et Eutychès.

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