En écoutant ou en lisant le discours ecclésiastique tenu dans nos tribunes catholiques ou nos feuilles paroissiales, on a l'impression de toujours subir le même "ressassé" d'idées convenues, une sorte de mixte d'idées post-conciliaires et post-soixante-huitardes. La génération Vatican II s'accroche, mais y a-t-il une autre génération pour prendre la relève ? L'abbé Guillaume de Tanoüarn s'interroge sur cet "immobilisme" :
"un certain immobilisme..."
L’affaire semble entendue, en tout cas pour les tradis: la «génération Vatican II» s’accroche, d'où la place qu'elle tient encore dans les comités paroissiaux ou dans ce qui reste de pensée catholique. Elle s’accroche, tandis que le mouvement normal veut que chaque génération pousse la précédente – en douceur mais sûrement, comme une vague chasse l’autre.
Gérald de Servigny est prêtre du diocèse de Versailles. Dans Monde&Vie (mai 2012) il présente son livre «Orate Fratres» sur la liturgie traditionnelle – au détour il explique pourquoi la génération Vatican II est si présente:
«La vie de l’Eglise se renouvelle surtout par le renouvellement des générations ; mais il se fait plus difficilement aujourd’hui : les enterrements sont plus nombreux que les baptêmes, et les promotions d’ordination ont été divisées par 10 en 70 ans. Tout cela explique un certain immobilisme de la culture ecclésiale en France aujourd’hui.»
Autrement dit, et en forçant le trait : si la génération Vatican II n’est pas chassée par la suivante, c’est que... il n’y a pas de génération suivante – ou si peu. Aïe.
Commentaires
pas besoin d'être un mathématicien de talent ou un sociologue éclairer pour le deviner : il y a quinze jours, lors des funérailles d'un confrère, son compagnon d'ordination me disait qu'ils étaient 42 ordonnés et qu'il en restait 7 (65 ans après); je lui répondais que nous étions 6 depuis 24 ans...
Les générations ne se remplacent guère non plus chez les baptisés qui désertent gentiment l’Église, et les jeunes qui n'y "accrochent" pas.
Pas étonnant que les clivages d'il y a 50 ans persistent ...
Mais qui osera dire que la "tradition étroite" de certains ou la "tradition élargie" de Vatican II est l'avenir de notre Église...
Dieu a probablement une "troisième voie" qui risque de renvoyer dos à dos ceux qui depuis 50 ans se lancent des anathèmes (ce que Vatican II n'a pas fait !)
Qui sera prophète pour sortir de la mêlée et nous indiquer cette voie ?