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Interdits et stupéfaits

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La nouvelle de la « renonciation à sa charge » (car, nous font remarquer des esprits sourcilleux, le terme « démission » est inapproprié) par Benoît XVI nous laisse interdits et stupéfaits.

Tout d’abord parce qu’on ne s’y attendait vraiment pas. Le calendrier des prochaines prestations du Saint-Père était établi et annoncé et rien ne laissait prévoir, surtout en cette « Année de la Foi » que Joseph Ratzinger allait renoncer à poursuivre son « ministère pétrinien ». Il ne nous appartient évidemment pas d’émettre un  jugement ou une appréciation sur une décision que l’on comprendra sans doute à la lumière d’informations dont nous ne disposons pas encore à l’heure qu’il est.

Ensuite parce que nous pensions que seule la mort du pape pouvait entraîner son remplacement, comme cela se passe depuis le XVe siècle et qu’il nous aurait semblé totalement incongru d’envisager un tel évènement. Pape, père, « Saint Père »… tout cela s’inscrit dans un champ sémantique qui semble exclure que celui qui porte de tels titres puisse renoncer à l’état dans lequel il est établi. On a du mal à concevoir que l'on puisse renoncer à exercer sa paternité.

Les circonstances que nous vivons évoquent des flots tourmentés qui mettent rudement la barque de Pierre à l’épreuve. Benoît XVI semblait tenir, malgré son âge, le gouvernail d’une main assurée et sa détermination apparaissait comme quelque chose de rassurant face à tant d’instabilité. Il était également le garant d’une vision de continuité entre l’Eglise d’avant Vatican II et celle de l’après-concile, conformément à la ligne définie par « l’herméneutique de la continuité ». On connaissait son souci de ramener dans la communion de l’Eglise ceux qui s’en étaient éloignés au nom d’une fidélité à « l’Eglise de toujours ». Au moment de son départ, rien ne semble définitivement acquis et l’avenir paraît assez incertain quand tant de « ténors » dans le monde des prélats bien en vue tiennent des propos qui sont loin d’être toujours convergents.

Il nous reste donc à prier et à faire confiance alors que nous sommes plongés dans cette atmosphère bizarre où nous allons assister à un conclave qui, pour la première fois depuis longtemps, ne se tiendra pas dans le deuil d’un pontife défunt et qui sera exposé plus que jamais à toutes les intrigues et toutes les pressions dans un monde médiatisé à l’excès, et cela à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise.

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