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Le prochain pape sera-t-il celui de la fin des temps ?

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Reconnaissons qu'il règne actuellement une atmosphère assez bizarre et même inquiétante. La crise économique profonde, ses retombées sociétales (notamment l'accroissement du chômage), la disparition progressive des repères et des modèles traditionnels sanctionnée par des lois surprenantes, le climat culturel où fleurissent l'absurde et la dérision, l'hiver démographique européen, le désenchantement spirituel et un antichristianisme haineux, tout cela concourt à susciter des inquiétudes et beaucoup d'interrogations.

C'est dans ce contexte qu'a été annoncée la "démission" du pape à laquelle le monde médiatique a immédiatement donné une ampleur très considérable, au moment où  se produisaient des phénomènes peu habituels tels que la chute d'astéroïdes, la foudre s'abattant à trois reprises sur Saint-Pierre, et aussi des secousses sismiques ressenties à Rome. Il n'est pas étonnant que certains se soient tournés vers d'anciennes prophéties pour tenter d'y trouver le sens de tels évènements  dignes du scenario envisagé par Mgr Benson dans Le Maître de la Terre. Mais le chrétien n'est pas un millénariste illuminé, comme le rappelle opportunément Joël Sprung sur Aleteia :

Quel crédit apporter à ce texte connu depuis la fin du XVIe siècle, selon lequel le prochain pape serait celui de la fin des  temps ?

Il fait fureur sur le web ! Ce que l’on appelle la prophétie de saint Malachie est un texte eschatologique découvert vers 1590, attribué alors à saint Malachie d’Armagh, évêque Irlandais du début du XIIème siècle, contenant une liste de devises pontificales, depuis le pape Célestin II jusqu’au dernier Pape de l’Eglise, et donc la fin du monde. Au regard de cette liste de 112 papes, Benoit XVI serait l’avant-dernier de la liste. Ce qui ferait alors de son successeur le dernier pontife, et annoncerait par conséquent la fin des temps. La dernière devise, censée correspondre au successeur de Benoit XVI, dit ceci :
 
« Dans la dernière persécution de la sainte Eglise romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple. »

Cette pseudo prophétie passionne les foules et enrichit les vendeurs de fantasmes à chaque nouveau conclave, à la fois comme un oracle qui permettrait de prévoir qui serait le prochain pontife, et une recette apocalyptique pour se donner des frissons. Pourtant cette prophétie n’est pas reconnue par l’Eglise, et il est acquis pour la plupart des spécialistes qu’il s’agit d’un apocryphe, dont la rédaction serait contemporaine de sa découverte, au XVIème siècle. La fascination qu’elle exerce joue en outre sur l’ambiguïté avec le prophète du même nom, dans l’ancien testament, Malachie, qui prophétisa le ministère de Jean le Baptiste et les temps messianiques (ce dont nous faisons particulièrement lecture dans l’Eglise pour la fête de la présentation de Jésus au Temple). Des apocryphes de ce genre, plus ou moins ésotériques, ne sont pas rares : on trouve ainsi des textes de magie attribués à saint Thomas d’Aquin, par exemple, de manière à pouvoir bénéficier de son autorité.

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Commentaires

  • Cette prophétie, qui refleurit à chaque veille de conclave, fait sourire. Il existe bien des prophéties folkloriques, il faut bien le dire. Le monde a survécu à l'issue fatale du calendrier maya...

    Revenons-en à la prophétie de St Malachie...

    Le pape Pie XII n'était pas spécialement réputé pour son caractère facétieux. C'est en 1942 - si je ne m'abuse - qu'il a fait faire un film sur lui-même. Ce film, consultable sur youtube, s'appelle... Pastor angelicus. On n'imagine pas une seule seconde que le titre du film ait été donné sans l'aval du pape. C'est sans doute lui, plutôt, qui a suggéré ce titre. Or, "pastor angelicus" est précisément la devise qui lui est attribuée par Malachie. On n'est donc pas, ici en tout cas, dans un cas sujet à interprétation: il y a correspondance parfaite.

    Son successeur, Jean XXIII, dans l'éloge funèbre qu'il fit de Pie XII, l'a appelé par deux fois "Pastor angelicus". Jean XXIII n'est pas non plus un amuseur public, trouvant des complaisances dans des farces... Et encore moins lors d'une éloge funèbre.

    Donc, on nous dit que l'Eglise ne reconnaît pas ces prophéties. Mais de l'autre, nous voyons deux papes modernes qui, d'une certaine façon, y font référence... Ils ne pouvaient tout simplement pas ignorer la devise attribuée au pasteur angélique.

    Hier, on pouvait lire les commentaires provenant de deux théologiens "tradis". Alors même si il ne nous appartient pas de "juger" la décision de Benoît XVI de quitter le siège de Pierre, ce n'est pas de trop d'avoir un autre regard sur cette vision des choses... chacun pouvant réfléchir... Nous sommes déjà obligés de nous farcir les commentaires de Morelli et consorts, alors pourquoi pas.

    Un de ces théologiens va très loin puisqu'il utilise, à propos du successeur de Benoît XVI, le mot "antipape".

    Je ne prétends pas avoir la vérité ni lire dans le marc de café. Mais intellectuellement, je ne peux tout de même pas m'empêcher de réfléchir à la forme de la prophétie, et spécialement au niveau de la rupture évidente qui existe entre les 111 devises, la 111e étant celle attribuée à Benoît XVI, et la phrase complète qui suit.

    Et dans cette phrase, précisément, on trouve le verbe "sedebit". Il siègera. En lisant l'interprétation des tradis, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec ce verbe.

  • La prévision du futur est une nécessité pour l'homme, pour sa vie, pour ses activités, pour ses projets. Et il a depuis toujours compris qu'il y avait des évènements futurs certains, quasi certains ou fort probables, et d'autres aléatoires, imprévisibles. Il est certain, par exemple, que le Soleil (sauf fin du monde) se lèvera demain, il est certain que tout homme mourra un jour, etc...

    Nos ancêtres scrutaient aussi le ciel beaucoup plus que nous. Il leur tenait lieu d'horloge, de calendrier et de boussole, et de signe avant coureur du temps qu'il fera. Ils constatèrent ainsi qu'ils pouvaient prévoir le retour de certains évènements, par la périodicité de certains phénomènes, comme les phases lunaires ou la position des différents astres dans le ciel. Ils voyaient aussi que certains phénomènes solaires et lunaires influençaient directement ce qui se passait sur Terre (cycles des saisons, cycles et intensité des marées, ..). C'est pour cela qu'ils en déduisirent que la position de tout astre dans le ciel pouvait avoir une influence, bénéfique ou maléfique, sur ce qui se passait sur Terre.

    Tout ce mélange de vrai et de faux s'est propagé jusqu'aujourd'hui. On peut même dire que notre époque, par son retour massif au paganisme, est celle des superstitions et des peurs les plus obscurantistes, les plus irrationnelles. On ne compte plus le nombre de personnes qui plongent sur les horoscopes (sumériens, chinois ou autres), ou sur les signes astrologiques, ou sur les calendriers et prophéties antiques. Ils s'en remettent corps et âme à des prévisions de voyants, de médiums, de devins, d'astrologues, de numérologues, de coachs et psys en tout genre. Or, leur seul futur certain est qu'ils verront de manière certaine leur portefeuille délesté des nombreux billets de banque qui iront garnir le compte de ces escrocs à l'avenir prometteur. Même des émissions de télévision grand public escroquent ouvertement les gens, sans que les autorités civiles et judiciaires n'y trouvent à y redire. Autorités qui prétendent pourtant faire la chasse aux sectes les plus diverses.

    Finalement, ne vaut-il pas mieux faire comprendre aux gens que leur seule façon de pouvoir agir sur leur futur, c'est ce qu'ils choisissent de faire aujourd'hui ? Seuls les choix (bons ou mauvais) posés dans le présent, feront que le futur sera ce qu'il sera (bon ou mauvais). Y compris pour notre futur après notre vie terrestre.

  • Rappelons-nous les paroles du bienheureux Jean-Paul II : "N'ayez pas peur!". Notre foi doit nous permettre d'envisager l'avenir avec sérénité en dépit de toutes les crises qui secouent aujourd'hui notre société, qu'elles soient morales ou financières...

  • Bon rappel à la réalité. Cependant, dans le cas du roman écrit en 1907 par Benson, l'essentiel je crois est de le lire pour ce qu'il est : une projection raisonnable des tendances. Détails mis à part, le fond est raisonnable. Maintenant, la conclusion est forcément précipitée (le côté plus eschatologique je dirais) puisque c'est un roman court. Il faudrait plutôt retenir le reste et le voir comme un des signes de temps. Benson a voulu nous partager ce qu'il percevait, sans prétendre avoir la science infuse ou absolument raison. C'était plutôt une contribution à la nécessité de rester éveillé. Donc, simplement se rappeler que depuis 2000 ans nous sommes en direction de Quelqu'un, sans paniquer.

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