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Entre gris clair et gris foncé …

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Curieux climat. L’impression d’avoir assisté aux funérailles de quelqu’un de son vivant. Et pas n’importe lesquelles. Celles du pape. Des portes qui se referment et voici le rideau tombé sur un pontificat, nous plongeant dans la perplexité et une certaine appréhension.

L’ambiance quasiment euphorique de ces derniers jours était presque surréaliste. Sur la place Saint-Pierre, mercredi, la tonalité était festive avec la foule exubérante des tout grands jours. L’audience s’est même terminée dans les flonflons d’un orchestre bavarois. Quel contraste avec la fin du pontificat précédent, avec ces gens priant sous ces fenêtres derrière lesquelles le pape agonisait (de « agonizein », combattre). Les gens seraient-ils également reconnaissants au pape de leur épargner pareil spectacle en allant vivre sa fin à l’abri des regards ?

Et hier, que dire de ce survol de la Ville Eternelle en hélicoptère dans un ciel radieux, de ce dernier trajet en limousine entre les cyprès, de cette foule amassée devant la résidence d’été à laquelle le pape a souhaité la bonne nuit… Ensuite, on imagine, déposés pour de bon, l’anneau du pêcheur, la calotte blanche et les chaussures écarlates.

Il est de mauvais ton de ne pas faire chorus avec l’élan enthousiaste des derniers jours et d’oser avouer des sentiments différents. Pourtant, si nous respectons cette décision et si nous nous interdisons de porter un jugement sur celui qui l’a prise, nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver certaines réticences et de nous abstenir de participer au concert de louanges qui la célèbrent sans nuances. Le « ministère pétrinien » pourra difficilement ne pas être altéré une fois qu’est admis le principe en vertu duquel on peut en démissionner. L’idée selon laquelle il vaut mieux « se montrer réaliste » et « déposer le fardeau » plutôt que d'aller jusqu’au bout pourrait en inciter d’autres à en faire autant. Le cardinal Pell s’est exprimé à ce sujet de manière peut-être trop franche et trop directe mais son propos est-il pour autant dépourvu de toute pertinence ?

A présent que cet épisode totalement inédit est terminé, nous nous retrouvons sous les fenêtres closes et muettes de l’appartement pontifical et nous nous interrogeons sur celui qui devrait venir l’habiter dans les prochaines semaines, si tout se passe comme prévu. Chacun sait les turbulences qui secouent la barque de Pierre et que le choix du successeur ne sera pas simple. La tâche qui incombe à présent aux cardinaux sera difficile. Le climat qui règne à Rome, à la Curie en particulier, n’est pas franchement bon. Des conceptions très divergentes concernant l’avenir de l’Eglise et les priorités qu’il faut se fixer s’affrontent. Les médias, de leur côté, ne manqueront pas d’entretenir un climat nauséeux où tout fait farine au mauvais moulin de la médisance, de la calomnie et de la diffamation. Il reste à espérer que les cardinaux seront à la hauteur de la situation et à prier à cette intention.

Commentaires

  • Les cardinaux vont avoir besoin de nos prières.
    Voici un site avec lequel nous pouvons être en union de prières avec beaucoup d'autres.
    'Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux'
    http://www.missionconclave.com/

  • Benoit XVI a ouvert la boite de Pandore: comme l'écrit le cardinal Pell, qui nous dit que à l'avenir, un pape ne sera pas poussé dehors.

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