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IOR : on fait le ménage

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Cité du Vatican, 2 juillet 2013 (VIS). Hier soir a été diffusé par la Salle de Presse du Saint-Siège un communiqué exposant les derniers changements survenus au IOR:

Après de longues années de service, dans l'intérêt de l'institut et du Saint-Siège, le Directeur M.Paolo Cipriani, et le Vice Directeur M.Massimo Tulli ont présenté leur démission, aussitôt acceptée par le Conseil de supervision et par la Commission cardinalice. Ces organes ont demandé au Président M.Ernst von Freyberg d'assumer leur intérim. L'Autorité de contrôle financier et la Commission spéciale nommée le 26 juin ont pris acte. Le Président, est désormais assisté de M.Roland Marracini à la vice présidence, tandis que M.Antonio Montaresi sera en charge du contrôle et mise en conformité des opérations et des projets. Tous deux ont acquis leurs compétences dans le secteur bancaire en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Le Président, après avoir remercié Mr.Cipriani et M.Tulli pour l'application manifestée durant leur activité, s'est félicité de l'arrivée de M.Marranci et de M.Montaresi, dont il a salué l'excellence professionnelle. Puis il a tenu à rappeler que depuis 2010 la direction oeuvre sérieusement à aligner le IOR sur les standards internationaux en matière d'anti-recyclage. Au-delà des résultats acquis et de progrès largement dus aux organismes directifs et au personnel du IOR, il est clair que l'accélération du processus nécessite une nouvelle direction. Par ailleurs le Conseil de supervision a engagé les démarches destinées à pourvoir les postes de Directeur et Vice Directeur. En mai le Président du Conseil de supervision a chargé le Promontory Financial Group de renforcer le dispositif anti-recyclage de l'institut selon sept axes de travail, de manière à contrôler efficacement les rapports avec la clientèle. Le Président Freyberg a en outre demandé à Mme.Elizabeth McCaul et à M.Raffaele Cosimo (PFG pour l'Europe) d'assumer la charge de conseillers à la gestion du IOR. Rappelons que le IOR, un organisme créé en 1942 par décret pontifical, a pour mission statutaire d'aider le Saint-Siège et l'Eglise catholique de par le monde. Il protège le patrimoine d'un nombre précis et défini de personnes physiques et juridiques affiliées à l'Eglise, selon les normes du droit canonique et la législation de l'Etat de la Cité du Vatican. La gouvernance du IOR se compose d'une Commission cardinalice, d'un Prélat, d'un Conseil de supervision et d'une Direction. Le IOR, qui compte 114 employés, dispose d'un siège unique sur le territoire de l'Etat du Vatican.

Commentaires

  • Dans ce genre d’affaires les choses ne sont jamais simples.

    Selon le « vaticaniste » Sandro Magister, s’exprimant sur son blog « Chiesa », la tempête qui souffle sur l’Institut des Œuvres de Religion (IOR) est alimentée non seulement par la double démission du directeur général et du directeur adjoint de cette très controversée "banque" du Vatican, Paolo Cipriani et Massimo Tulli, mais également par un autre scandale qui serait sur le point d’éclater et concernerait le "Prélat" de l’IOR, Mgr Battista Ricca, tout juste nommé à ce poste à la demande du pape François.

    Le président de l’IOR, Ernst von Freyberg - qui aurait affirmé jusqu’au dernier moment qu’il avait confiance en ces deux directeurs aujourd’hui démissionnaires et qu’il travaillait avec eux de manière vraiment satisfaisante - a été chargé d’ "exercer ‘par intérim’ les fonctions de directeur général" et, comme l’indique l’agence pontificale VIS, Freyberg va exercer ces fonctions provisoires avec l’aide de deux hommes qu’il a choisis lui-même : le premier, Rolando Marranci, en qualité de directeur adjoint et le second, Antonio Montaresi, en tant que Chief Risk Officer. Mais il a été annoncé que la recherche d’un nouveau directeur général et d’un nouveau directeur adjoint était déjà en cours.

    Selon Sandro Magister, bien que Freyberg cherche maintenant à prendre ses distances par rapport à la gestion de Cipriani et Tulli, son avenir en tant que président paraîtrait également incertain.

    Le coup final – mais c’est seulement le dernier en date d’une série – qui a conduit Cipriani et Tulli à démissionner fut l’arrestation, à la fin du mois de juin, de Mgr Nunzio Scarano. Celui-ci était jusqu’au mois de mai responsable comptable de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique. Il a a été relevé de cette fonction suite au lancement d’une enquête judiciaire contre lui par la justice italienne, à propos de trafics illicites d’argent à travers des comptes à l’IOR, comportant des mouvements de fonds très importants et suspects, autorisés par les plus hauts dirigeants de l’Institut, précisément au moment où le Vatican s’était engagé à se conformer à la réglementation internationale en matière de blanchiment de l’argent sale.

    Pour ce qui est du scandale qui menacerait d’éclater à propos du nouveau "Prélat" de l’IOR, Sandro Magister précise que ce Mgr Ricca a exercé des fonctions diplomatiques à la secrétairerie d’état, mais qu’il a surtout gagné la confiance du pape François grâce aux rapports de familiarité qu’il a établis avec lui en tant que directeur de la Domus Sanctæ Marthæ – où le nouveau pape a décidé de résider – et de deux autres résidences pour prêtres et évêques de passage à Rome, dont celle qui se trouve via della Scrofa, où Mgr Bergoglio résidait quand il était cardinal.

    Les médias du monde entier, lorsqu’ils ont annoncé la nomination de Ricca comme "Prélat" de l’IOR, ont unanimement considéré qu’elle émanait du pape et ils ont attribué au personnage une réputation d’"incorruptible", tout à fait capable de "faire le ménage".

    Selon Sandro Magister, au cours de sa carrière diplomatique, lorsqu’il était en poste en Urugay, Mgr Ricca aurait cependant laissé derrière lui des traces qui disent le contraire mais, ajoute-t-il, le pape François ignorait tout de ces précédents lorsqu’il a nommé Ricca au poste de prélat de l’IOR.

    Dans la seconde moitié du mois de juin, lorsqu’il a rencontré personnellement tous les nonces, qui étaient rassemblés à Rome – y compris lors du concert donné le 22 juin en son honneur et qu’il n’a pas honoré de sa présence –, le nouveau pape serait arrivé à la conviction qu’il avait accordé sa confiance à quelqu’un qui n’en était pas digne et cela grâce non pas à une mais à plusieurs sources indiscutables.

    Tristesse, reconnaissance envers ceux qui lui ouvraient les yeux, volonté de réparer : tels sont les sentiments que le Saint-Père aurait alors exprimés de vive voix lors de ces entretiens.

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