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Retour sur le livre de Nicolas Diat : « L’homme qui ne voulait pas être pape »

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_DSC8420cover.jpgL’excellent site « Benoît et moi » dédié à la défense et à l’illustration du pape émérite a publié à cet égard ses impressions de lecture. J’en reproduits quelques extraits ci-dessous :

« Dans le contexte sans doute éditorialement favorable du premier anniversaire de la renonciation, la sortie, ces jours derniers, d'un livre de Nicolas Diat (grand spécialiste des arcanes du Vatican, récite la quatrième de couverture, mais je ne le connaissais pas) intitulé "L'homme qui ne voulait pas être Pape", et sous-titré "l'histoire secrète d'un règne", était donc une bonne nouvelle, mais (…) pouvait aussi susciter de légitimes inquiétudes. » 

 (…) Disons-le tout de suite, le livre, écrit d'une plume fluide, bien documenté, m'a globalement plu; le portrait de Benoît XVI qui émerge de ces pages est magnifique, inédit en France, et d'une grande justesse. L'auteur ne cache ni son admiration pour l'immense intellectuel, l'homme de grande culture, le penseur puissant et prophétique, ni sa tendresse pour les qualités humaines tellement travesties de l'homme, indulgent, fidèle en amitié (en particulier, celle pour le cardinal Bertone, amitié qu'il aurait payée au prix fort), d'une grande bonté, incapable de la moindre bassesse, extérieur aux coteries et autres "cordées", étranger à toutes les intrigues et rendu pour cela peu apte à évoluer dans le nid de serpent du milieu clérical en général, et de la Curie en particulier (…).

L'auteur a interrogé de nombreux prélats, beaucoup sous couvert d'anonymat (je me méfie un peu!), et sait donc beaucoup de choses (vraies ou pas, donc), qui permettent de donner un éclairage parfois inattendu aux évènements que j'ai suivis au jour le jour dans ces pages sans en connaître l'arrière plan, par la force des choses. (…).

J'ai malgré tout des réserves sur le livre de Nicolas Diat. Et avant tout, celle-là: il insiste beaucoup trop sur l'aspect interne, "curial". Même si l'incompétence du cardinal Bertone, les coups bas du cardinal Sodano et d'autres prélats peu recommandables dont on a du mal à imaginer qu'il s'agit de prêtres, sont réels, je suis totalement convaincue que les forces obscures qui ont agi jusqu'au point culminant des Vatileaks, afin de pousser Benoît XVI à renoncer, n'oeuvraient pas toutes derrière les murs léonins. Elles ont même eu de puissants relais à l'extérieur. Je regrette que le livre glisse sur la responsabilité des médias (ou la liquide en quelques maigres lignes), c'est-à-dire des intérêts qui les contrôlent. Comment imaginer que des querelles intestines au sein du Vatican (après tout, la Curie, tout le monde s'en fiche, et la plupart des gens ne savent même pas ce que c'est) auraient eu un tel écho si "certains" ayant de puissants moyens de diffusion, ne les avaient pas étalés publiquement. On voit bien, ces jours-ci, avec l'affaire du rapport de l'ONU, que les puissances qui nous gouvernent, tiennent l'Eglise pour l'ennemi à abattre. Et ils haïssaient Benoît XVI car ils savaient qu'il était redoutable (aujourd'hui, ils ont changé de tactique)

Ceci vaut aussi pour les affaires de pédophilie (clairement "téléguidées", j'avais traduit dans ces pages les reconstructions saisissantes de Massimo Introvigne et Francesco Colafemmina); le discours de Ratisbonne (ce n'est pas seulement l'absence de relecture du discours du Pape, la première "reprise" de la phrase-polémique extraite de son contexte était le fait, comme par hasard, du NYT, le cardinal Vingt-Trois l'a lui même rappelé récemment); l'affaire du préservatif (le déchaînement planétaire ne peut pas s'expliquer par de simples maladresses de communication), la levée de l'excommunication des évêques lefebvristes (que l'on se souvienne du timing, avec l'interviewe de Williamcon diffusée deux jours avant l'annonce, au cours d'une émission de la télé suédoise avec en vedette rien moins que Caroline Fourest. J'ai du mal à croire que la faute en revienne au seul cardinal Re, même s'il a pu être une courroie dont l'"agenda" en croisait d'autres, plus sombres....). Et ainsi de suite. (…)

 A l'évidence, tout cela ne pouvait pas venir QUE des Palais sacrés. Il y avait (il y a) autre chose.

Enfin, Nicolas Diat fait partie de ceux qui défendent la continuité entre le Pape émérite et le Pape régnant - une continuité qui me laisse personnellement, au moins pour le moment, assez sceptique. Nous verrons. (…). »

Réf. http://benoit-et-moi.fr/2014-I/benoit/lhomme-qui-ne-voulait-pas-etre-pape.html

Benoît XVI n’était pas un pape politique ni un homme de gouvernement, mais un intellectuel lucide, à la fois un peu timide, doux et courageux. Sa devise était tirée de la troisième épître de saint Jean : « Ut cooperatores simus veritatis » (3Jo 1. 8): [nous devons servir] de telle manière que nous soyons coopérateurs de la vérité . Mais, comme dans le refrain de la chanson de Guy Béart, « le 1er qui dit la Vérité doit être exécuté … »

L’HOMME QUI NE VOULAIT PAS ÊTRE PAPE

Nicolas Diat Albin Michel , 511 pages  (Présentation sur le site de l'éditeur: www.albin-michel.fr)

JPSC

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