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Rome-Moscou : rien ne va plus

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Les rapprochements esquissés entre le Patriarcat de Moscou et le Saint-Siège  sous le règne de Benoît XVI ne sont plus à l’ordre du jour. En cause : l’Ukraine. Pour le patriarche moscovite, l'Église catholique se livre à des activités politiques directes, ce qui jette « une ombre très mauvaise» sur les relations entre l’Église russe et le Vatican.

Lu sur le site de « La Vie » :

« Nous vous en avions parlé, les églises chrétiennes sont, qu'elles le veuillent ou non, au cœur du conflit ukrainien. 

C'est le cas également de l'Église gréco-catholique du pays, dont l'histoire est jalonnée de contentieux historiques qui l'ont vu s'opposer à la Russie, mais aussi à l’Église orthodoxe russe. C'est ainsi que pendant quarante ans (jusqu'en 1989) elle a dû vivre dans la clandestinité après avoir été supprimée par Staline qui avait par ailleurs attribué une grande partie de ses biens à l’Église orthodoxe russe. Aujourd'hui, elle regroupe environ 8% de la population du pays. 

Au regard de ce contexte et de la récente actualité, on comprend mieux pourquoi les gréco-catholiques craignent pour leur survie, et combien ils ont été inquiets suite aux derniers propos tenus par le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou lors d'une réunion au ministère russe des Affaires étrangères ce 28 mai. 

« L'Église gréco-catholique d’Ukraine se livre à des activités politiques directes, malheureusement, en utilisant des slogans russophobes tranchants et en lançant de durs jugements contre l'Église orthodoxe russe dans ses déclarations publiques » a-t-il ainsi déclaré, estimant même selon l'agence APIC qu'un tel comportement « russophobe jette une ombre très mauvaise » sur les relations entre l’Église russe et le Vatican. 

Depuis le début
 du conflit, l’archevêque gréco-catholique, Mgr Sviatoslav Shevchuk, tout comme son prédécesseur Lubomir Husar, ont pris une position très claire, appelant à l'intégration européenne, et invitant les pays occidentaux à intervenir activement en Ukraine. « Mgr Sviatoslav Shevchuk et le faux patriarche Philarète (chef de file de l’église orthodoxe ukrainienne dissidente de Moscou ndlr) sont même allés aux États-Unis pour se rendre aux bureaux du Ministère d'État, et demander aux États-Unis d'intervenir dans les affaires ukrainiennes», avait déjà dénoncé le métropolite Hilarion, chef du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou. 


Alors que ce dimanche encore le pape François a invité les catholiques à « prier pour la paix », de tels propos du côté de Moscou ne risquent pas de lever les incompréhensions.

Ref. Le patriarche Cyrille de Moscou s'en prend à l'Église gréco-catholique

 

Mise à jour du 9 juin :

 

Selon le site de l’hebdo « La Vie », le pape François aurait transmis oralement (via le directeur du Choeur de la chapelle Sixtine de passage en Russie) au patriarche orthodoxe de Moscou Cyrille 1er sa disponibilité à “le rencontrer n’importe où“, rapporte l’agence AsiaNews. Selon les sources du Patriarcat citées par AsiaNews, le patriarche, au cœur de l'actualité, se serait contenté de remercier son hôte pour cette disponibilité, “cadeau précieux“ des “amis de Rome“.

 

JPSC

Commentaires

  • Il est probable que le cas de l'Ukraine ait compliqué les choses. Mais, selon moi, les difficultés du dialogue avec les orthodoxes proviennent surtout du fait que eux-mêmes sont depuis toujours ultra politisés et nationalisés, au contraire des catholiques. Tant que les orthodoxes vivront dans des quasi théocraties, il sera impossible de dialoguer entre représentants d'Église. Une théocratie, c'est le César qui a mis Dieu à son service. On ne peut pas dialoguer avec les orthodoxes sans passer par leur César, ses lois et ses conditions.
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    C'est la même chose, par exemple, avec les anglicans et leur théocratie. Leur Roi (ou leur Reine) s'est fait Pape (ou Papesse) et a mis Dieu à son service. Comment dialoguer avec des anglicans sans passer par leur César, leur Roi ou Reine, qui est aussi leur Pape (ou Papesse) ?
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    D'une certaine façon, le fait que des catholiques ukrainiens agissent de manière politisée et nationalisée, comme les orthodoxes l'ont toujours fait, depuis des siècles, cela peut arranger ceux-ci, puisque les catholiques ne pourront plus trop leur reprocher leur dérive théocratique. Les catholiques ukrainiens ont donc renforcé le blocage de dialogue voulu par les orthodoxes russes.

  • Quelle horrible perspective pour les catholiques ukrainiens, choisir entre: - la Russie (eurasisme) mélange de religion orthodoxe, de matérialisme communiste et de néo-paganisme douguinien (de Douguine, franc-maçon gueunionien) et: - l'Union Européenne (atlantisme) espèce de grande province vassalisée par les Etats-Unis d'Amérique, toute orientée vers une espèce de laïcisation maçonnique qui n'est rien de moins qu'une espèce d'affiliation au protestantisme noachide qui entend faire disparaitre la catholicité par tous les procédés possibles et imaginables (Vatican II étant leur principale réussite). Le tout au moyen d'une adoration perpétuelle du Veau d'Or (consumérisme) et aux lois qui régissent le commerce et la banque et dont les sacro-saints Droits de l'Homme ne sont qu'une extension.
    Le clergé greco-catholique ayant décidé de prendre cette seconde option, on peut légitimement se poser des questions sur la sécularisation de ses fidèles à long terme. A moins d'une réaction de ceux-ci?
    Que peut-on ironiquement souhaiter à ce clergé rallié? Bonne Gay Pride 2015?

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