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Jouer Benoît contre François ?

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big304418a4410f986227.jpgFaut-il systématiquement opposer François à Benoit XVI ?

De "Rodolphe" sur le Forum Catholique :

C’est en effet la grand mode actuelle, notamment sur le FC (Forum Catholique). Toutefois, il me semble qu’un facteur déterminant est totalement omis… Benoit XVI est toujours vivant !

Et ceux qu’il s’en réclament contre le Pape François devraient prendre en exemple son attitude ou du moins se laisser interpeller par celle-ci.

Lors du très controversé synode sur la famille, Benoît XVI a refusé "catégoriquement" de soutenir les cardinaux conservateurs face au pape François, différents observateurs ayant noté que « lorsque Benoit XVI parle c’est toujours pour soutenir François » ICI.

De même, la rencontre avec François a été chaleureuse lors du consistoire à l’occasion duquel ont été créés 20 cardinaux et auquel Benoit XVI a décidé d’assister, le cautionnant ainsi de sa présence ICI.

Jamais Benoit XVI n’a cru bon de faire entendre sa différence supposée à l’égard de François et encore moins une quelconque opposition…

J’ajoute qu’il n’y a pas le moindre signe de ce que ce Pape émérite serait captif ou sous contrainte… Sa démission a été prise «librement, sans aucune contrainte », comme l’a rappelé, pour ceux qui en doutaient encore, Mgr Gänswein, le secrétaire particulier de Benoit XVI, dans un entretien donné au Corriere della sera du 12 février 2015 ICI.

Benoit XVI est donc bel et bien libre et sa volonté de suivre François correspond dès lors à un choix délibéré de sa part.

Or, si Benoit XVI pensait réellement, comme certains le prétendent, que l’Eglise est en danger et qu’il fallait se préparer à désobéir au Pape François, peut-on sincèrement croire qu’il agirait de la sorte ?

A l’évidence non!

Dès lors, il me semble que nous avons là un excellent professeur qui nous donne l’exemple à suivre dans la plus parfaite tradition de Saint Pie X, du Magistère et du droit canon : L’obéissance à l’égard du successeur de Pierre et la Foi en l’Eglise, même si on est «traditionaliste ».

«Là où est Pierre, là est l’Église. Là où est l’Église n’est pas la mort, mais la vie éternelle.» (Saint Ambroise)

Voir la discussion que cette prise de position suscite sur le Forum Catholique : http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=770955

Commentaires

  • Il n'empêche que du temps où Benoît XVI était pape, on n'a jamais vu aucun cardinal déclarer publiquement que si le pape poursuivait dans la voie d'une sorte d'acceptation de la communion donnée aux divorcés remariés ou de la reconnaissance des unions homosexuelles, il résisterait.

    Ce n'est pas - hélas - que certains cardinaux n'ont jamais résisté au pape Benoît XVI... il en est au moins un (J. M. Bergoglio justement) qui s'est montré attristé de l'effort fait pour la réintégration d'anglicans, ou qui a publiquement déploré le point de vue de Benoît XVI après son fameux discours prononcé à Ratisbonne.

    On a jamais vu non plus le pape Benoît XVI élever au cardinalat un ancien nonce qui avait dévoilé la couronne en jetant sur la place publique le secret lié au choix d'un archevêque.

    On a jamais vu non plus un collectif de cardinaux obligé de rédiger un ouvrage pour rappeler les risques d'un changement de pastorale à l'égard de l'accès à la communion des divorcés remariés, tout en encourageant le pape à clarifier et à réaffirmer la doctrine de l'Eglise.

    Pourrait-on jamais imaginer que Benoît XVI s'oppose à son successeur ? Il n'y a pas besoin de jeter de l'huile sur le feu, la situation est déjà suffisamment grave

  • C'est une question à courte vue.

    La vraie question est celle de la fidélité au Magistère de l'Eglise, qui est ici incarnée par Benoit XVI, comme elle aurait pu l'être par Jean-Paul II.

  • Nous ne sommes plus, je l’espère, à l’époque des papes et des antipapes. On voit donc mal un pape démissionnaire s’opposer ensuite explicitement à son successeur, a fortiori lorsqu'il lui a formellement promis obéissance.

    Cela n’a pas empêché Benoît XVI de réécrire et de rendre publique, juste après le synode extraordinaire d’octobre dernier, la conclusion de l’un de ses articles publié en 1972 que le cardinal Kasper avait cité à l’appui de ses propres prises de position en faveur de l’accès des divorcés-remariés à la communion. Dans son nouveau document, le pape émérite affirme et motive l’interdiction qui leur est faite de communier sacramentellement

    De mauvais esprits ont estimé que cette réécriture, prévue dans le cadre de l'édition de ses "opera omnia", constituait une sorte ingérence de Benoît XVI dans le débat ouvert (sur cette question et d’autres) par le pape François et qui doit se poursuivre au synode ordinaire d’octobre 2015.

    Il s’agit d’esprits mal informés et mal tournés qui confondent l’obéissance et la servilité.

  • Tant qu'à reprendre un commentaire provenant du Forum catholique (qui est un merveilleux endroit d'échanges, au même titre que Belgicatho), sans prétendre avoir la réponse à des questions qui nous dépassent, et sans savoir non plus quelle pourrait être la réaction de Benoît XVI en octobre 2015, on pourrait aussi prêter attention à d'autres commentaires publiés en réponse à la réflexion de Rodolphe, tel celui-ci, basé sur des faits objectifs et malheureusement avérés.

    Je cite:

    "La ligne suivie par le Souverain Pontife régnant s'est manifestée par un certain nombre d'actes déplorables, auquels je ne puis adhérer.
    Par exemple il a demandé la bénédiction du Primat des anglicans qui n'est qu'un laïc même pas confirmé.
    Ou encore il a accueilli et fait concélébrer avec lui un prêtre italien qui milite pour les prétendus "droits" des homosexuels, l'ordination des femmes et j'en passe.
    Plus récemment il a embrassé un transsexuel venu avec sa "fiancée".
    Ou encore il a encouragé le cardinal Kaspers a semer le doute au sujet de la communion des divorcés-remariés.
    En tout cela il a conforté les gens dans des erreurs qui les éloignent du Christ.
    A chaque fois il eût fallu dire "va et désormais ne péche plus" : la même phrase qui manquait au discours de Mgr Gaillot.

    Alors je ne suis pas pour la systématisation de l'opposition. Je reconnais volontiers que le Saint Père a dit d'excellentes choses sur la confession par exemple. Mais de quoi doit-on se confesser si l'on peut être en communion avec le Saint Père tout en étant pécheur public ?
    Mais je suis pour une attention critique - de discernement.

    Car voyez-vous il y a eu des périodes difficiles dans l'histoire de l'Eglise, mais cette fois la crise est mondiale et touche aux choses les plus sacrées sans que les autorités répondent par des mesures appropriées. Au contraire elles laissent ceux qui veulent vivre selon les lois de l'Eglise se faire persécuter par des évêques qui refusent ces lois. Dois-je vous rappeler le diagnostic posé par le bienheureux Paul VI au sujet des fumées de Satan dans l'Eglise ? "

    Et le problème, hélas, c'est que la boîte de Pandorre n'est pas refermée.

    Je viens à l'instant de lire cet article, qui ne prête pas à la moindre équivoque.

    https://www.lifesitenews.com/news/pope-ordered-rejected-paragraph-on-homosexuality-retained-in-final-synod-do

    Je me contenterai de traduire le premier paragraphe, il est suffisamment édifiant. Après cela, venir prétendre qu'il y a continuité entre Benoît XVI et Bergoglio relève de la rêverie éveillée, pour rester poli.

    "Le pape François a 'enfoncé la porte ouverte' sur les questions de l'homosexualité et de la communion pour les divorcés-remariés, et aucun vote au niveau d'un futur synode des évêques ne va renverser cette situation, d'après l'un des plus proches conseillers du pape.

    "Le Cardinal Reinhard Marx, le Président de la Conférence des évêques catholiques d'Allemagne et membre du cercle rapproché du pape François, a dit dans un interview à Die Zeit que le pape lui-même avait ordonné que le paragraphe rejeté sur l'homosexualité soit retenu dans le document final du synode."

    Le même Cardinal Marx n'est pas en reste, plus loin dans l'article sus-visé, à propos de l'accès à la communion des divorcés-remariés. Un verbiage politique assimilable à une langue de bois, où il est question aussi d'une récupération malhonnête de l'action du Saint-Esprit. Ca vaut la peine d'être traduit aussi, tant c'est tendancieux (et je rappelle que Marx n'a toujours pas été désavoué par François:

    "Dans un processus de réforme, quiconque divise les gens entre supérieurs et inférieurs nous empêche d'être touchés et surpris par le Saint-Esprit... quiconque trouble un nouveau commencement dans l'Eglise, en vue d'organiser des majorités pour son propre camp n'a pas compris l'esprit de ce pape..."

  • Chers amis,
    Pour ce qui est du pape François, ce qu'il fait est facile à comprendre puisqu'il l'explique : "Mes prédécesseurs les papes ont rappelé avec force la foi. Pour ma part, je veux instiller un peu de pastorale".

    Vous trouverez la définition de la Pastorale ici :
    COURS DE PASTORALE (Faire progresser le prochain vers Dieu)
    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_1Z8m6ovDDyG0-y746RS0jL
    A partir du Synode sur la famille de 2014, élaboration d’un cours de Pastorale par Arnaud Dumouch, 2014.
    Document de l’Institut Docteur Angélique http://docteurangelique.free.fr/accueil/InstitutDocteurAngelique.htm
    Arnaud, Dumouch, théologie, pastorale, Mariage, catholique, Vatican, Vatican II, Eglise, Magistère, Jean-Paul II, François, saint, christ, chrétien, droit, justice, nature, loi, surnaturelle, grâce, sanctifiante, gradualité, progrès, charité, kénose,

    Introduction ─ Statut et esprit de la théologie pastorale dans l’Eglise

    Pastorale 1 ─ Occasion de ce cours et nécessité de se former en Pastorale (33 mn).
    http://youtu.be/vb8DA1o9sSc
    Qu’est-ce que la pastorale ? La science pratique et prudentielle du progrès de la vie morale de l’homme. Le pasteur chrétien mène les brebis vers le salut. Il ne peut se passer de cette formation, même si c’est le terrain qui lui apprendra. Il est, à l’égard du commandement de l’amour du prochain, l’équivalent de la théologie mystique pour le rapport à l’amour de Dieu (voir le « Château intérieur » de Sainte Thérèse d’Avila).
    Nécessité de ce cours, dramatiquement négligé. Intention du pape François dans l’ouverture du synode sur la famille. Trois tentations selon lui (18 oct 2014, Radio Vatican): « Première tentation : La tentation du raidissement hostile, c’est-à-dire de vouloir s’enfermer dans la lettre (...), à l’intérieur de la loi (ceux qu’on appelle aujourd’hui des "traditionnalistes" ou aussi des "intellectualistes"). Deuxième tentation : « La tentation d’un angélisme destructeur, qui au nom d’une miséricorde traîtresse met un pansement sur les blessures sans soigner les causes. C’est la tentation des progressistes et des libéraux. Troisième tentation : « La tentation de négliger le dépôt de la foi en se considérant non comme les gardiens mais les propriétaires et les maîtres ou, de l’autre part, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue minutieuse et un langage pour dire tant de choses et ne rien dire. Nous appelons "byzantinisme" je crois, ces choses. »
    Parce que la pastorale est une science pratique (donc prudentielle et faillible, sujette aux débats) éclairée par les principes universels de la théologie morale, elle traite de cas concrets. La place importante de la casuistique et le rôle essentiel de la théologie morale.

  • A quoi bon argumenter ? On fait confiance à l'Esprit qui nous donne le pape qui convient. Nous sommes si privilégiés de connaître deux saints pères qui veillent sur la barque ballotée,l'un par la prière silencieuse et l'offrande de ses heures,l'autre par les mêmes choses.
    A nous de rendre grâce pour tant de bénédictions!

  • Où avez-vous vu que c'est l'Esprit qui nous donne le Pape qui convient ?
    L'Esprit fait comme il peut avec le Pape choisi par les cardinaux.
    On ne sait jamais si les cardinaux ont tous accepté de se laisser guider par l'Esprit.

  • demandez à la pucelle d'Orléans qui lui dictait ses réponses aux clercs venimeux...

  • C'est tout de même étrange de comparer le sort cruel réservé à Jeanne d'Arc avec la merveilleuse ouverture de François, sa découverte, enfin, après vingt siècles ! du véritable sens du message du Christ, la coloration toute appétissante de sa miséricorde, déjà annoncée dans son premier Angelus, le 13 mars 2013, où il citait un livre d'un de ses cardinaux, un "bon théologien", le cardinal Kasper. On l'attendait pour le découvrir. Jusque là on n'avait eu que des papes qui parlaient de foi. Maintenant, enfin, nous avons un pape qui fait aussi un peu de pastorale !

    Il n'aura pas fallu vingt-cinq ans - vingt-cinq ans de trop, en plus d'une mort injuste - pour que l'Eglise établisse que le procès menée contre Jeanne d'Arc avait été irrégulier, au mépris même des normes du droit canonique, établi précisément par l'Eglise, On sait très bien que ce procès conduisit à de faux témoignages, des témoins ayant été menacés. Alors oui des clercs ont été venimeux parce qu'ils ont permis que le venin du mensonge coule dans les veines d'une innocente.

    Imaginer une seule seconde que François soit aujourd'hui menacé par des clercs (sans doute tout aussi venimeux que ceux que Jeanne) relève de la plaisanterie. Parce que ce qui est opposé aujourd'hui aux thèses "miséricordieuses" de la team Bergoglio, ce n'est pas le mensonge, c'est plutôt même l'inverse, selon ce qu'on peut lire dans Demeurer dans la vérité du Christ.

    Dans un article disponible sur eponymous floewer (unbearable papal populism and not Catholic thinking in catholicity), on peut lire ceci, provenant de Paul VI dans un consistoire tenu le 8 septembre 1977:

    "Ce qui m'émeut quand je considère le monde catholique, c'est qu'à l'intérieur du catholicisme, quelquefois, une pensée semble prédominante, qui n'est pas catholique, eet qui pourrait être qu'une pensée non-catholique, à l'intérieur de la catholicité, sera même la plus forte demain".

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