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«Le dialogue interreligieux n’est fécond que si l’on respecte la vérité objective sur soi-même et l'autre»

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Courir aux périphéries pour « dialoguer » semble souvent être la seule idée et le seul programme des activistes qui peuplent les comités Théodule de l’Eglise postconciliaire. Pour quoi faire et pour quels résultats ? L’hebdomadaire « Famille chrétienne » a posé la question à Mgr Khaled Akasheh, évêque jordanien et secrétaire de la commission pour les rapports avec l’islam au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux :

"Quelles sont les conditions d’un dialogue interreligieux fécond ?

Le dialogue interreligieux n’est fécond que si l’on respecte la vérité objective sur soi-même et celui avec lequel on dialogue. Mais si l’on se met à dire des mensonges, ou à en rester aux « salamalecs », et aux embrassades, alors c’est une perte de temps, et cela peut même être dangereux. Ce n’est que si l’on témoigne de la vérité dans la charité que le dialogue est au service du règne de Dieu.

Il faut aussi beaucoup de précision théologique, notamment dans les termes que l’on emploie. Le cardinal Tauran dit souvent que tous les mots que nous avons en commun avec les musulmans sont des « pièges ». En effet, chrétiens et musulmans croient à la vie éternelle, mais d’une manière très différente. C’est la même chose pour le « Dieu unique », le mot est le même, mais la réalité est très différente : pour les musulmans, c’est uniquement un Seigneur alors que pour nous il est un Père. Ainsi, un évêque ne peut pas parler de l’islam comme d’une « religion céleste », ou parler du« sacré Coran », sinon, il n’est pas fidèle à la théologie chrétienne. Comme dit aussi le cardinal Tauran, on ne dialogue pas à partir d’ambiguïtés.

Nous devons par ailleurs accepter la revendication de vérité de chacun des interlocuteurs. Je dis donc aux musulmans : « Nous n’avons rien contre vous, ni contre le Coran ou Mahomet. Mais nous sommes dans la même situation que vous : pouvez-vous accepter une révélation postérieure à celle de Mahomet ? Non ! Et bien c’est la même chose pour nous, accepter l’origine divine de votre religion comme vous le revendiquez, ce serait mentir, ou ne pas connaître la théologie chrétienne ».

Mais si chacun revendique la vérité, le dialogue n’est-il pas stérile ?

Le dialogue n’a pas pour objectif la conversion de l’autre. Il a pour but de se connaître, de faire tomber les préjugés et les malentendus. Dialoguer, c’est cheminer ensemble vers la vérité. Cela ne veut pas dire que l’on entre dans le dialogue à partir d’un doute, ou que l’on n’est pas déjà dans la vérité. Mais notre approche de la vérité peut être affermie ou modifiée à la lumière des interrogations et objections de notre interlocuteur.

Le texte Nostra Aetate du concile Vatican II dit simplement qu’il faut parler aux autres au nom de Dieu, car Dieu continue à parler au monde à travers nous, grâce à l’Esprit Saint qu’il nous a envoyé à la Pentecôte.

Avec la montée de l’islamisme, ne sommes-nous pas dans l’impasse ?

Quoi qu’il arrive, l’Église ne peut pas se renfermer sur elle-même. Face à ces drames, les lamentations de Jérémie ne suffisent pas, il faut aussi les Actes des Apôtres. C’est-à-dire, il faut travailler au règne de Dieu sans relâche. Avec clarté, détermination, courage, et sincérité. Et cela passe par le dialogue au sens que je viens de décrire. Saint Paul le dit bien : « Si je m’étais tu, personne ne m’aurait persécuté ». Il a été persécuté parce qu’il a continué à parler au nom de Dieu, parce qu’il a voulu être un vrai serviteur de Dieu. Nous sommes aujourd’hui les apôtres dont Dieu a besoin, même si notre discours dérange et mène au martyre."

Ref. «Le dialogue interreligieux n’est fécond que si l’on respecte la vérité objective sur soi-même et l'autre»

marcello-pera_lbs.jpgA ce propos, Benoît XVI (qui aurait voulu intégrer le conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux dans celui de la culture) écrivit un jour à son ami Marcello Pera (photo), ancien président du Sénat italien :«  Votre analyse des concepts de dialogue inter-religieux et interculturel revêt pour moi une importance particulièrement significative. Vous expliquez avec grande clarté qu'un dialogue interreligieux au sens étroit du terme n'est pas possible, ce qui confère une urgence d'autant plus grande alors au dialogue interculturel qui approfondit les conséquences culturelles de l'option religieuse de fond. Alors que sur celle-ci un vrai dialogue n'est pas possible sans que l'on mette entre parenthèses sa propre foi, il faut débattre dans l'espace public des conséquences culturelles des options religieuses de fond. Ici le dialogue, la correction mutuelle et un enrichissement réciproque sont possibles et nécessaires »  

Court et bon, comme toujours !

JPSC

Commentaires

  • Avec de tels propos, non, certainement non : ne parlez en aucun cas de dialogue interreligieux !

    C'est évident, n'est-ce pas, seul le christianisme possède l'unique vérité ! " Vanitas ..."
    Et surtout n'en accordez pas une seule miette à d'autres perceptions !

  • Monsieur Delen, l'unique Vérité EST Jésus-Christ, selon sa propre parole ("Je Suis Le Chemin, La Vérité, La Vie"). Alors oui, le christianisme - je dirais même le catholicisme - est la religion de LA Vérité révélée, on ne peut pas sortir de là sous peine de n'être plus au Christ (chrétien).

    Cette Vérité est un trésor confié aux vases fragiles que nous sommes nous, membres de l'Eglise. Prétendre que nous le "possédons" est cependant inexact dans une large mesure. Nous en sommes les dépositaires émerveillés, fidèles et aimants autant qu'il est possible à notre nature, et nous continuons sans cesse à le découvrir.

  • @ Delen

    Si le dialogue interreligieux consiste à vouloir résoudre sur le fond les divergences théologiques ou philosophiques multiséculaires qui séparent les grandes religions monothéistes, sans même parler des autres, il y a en effet peu de chance de jamais aboutir . S’il s’agit, au contraire, de converger sur des principes se référant à ce que la tradition juive appelle les lois" noachiques" un dialogue beaucoup plus réaliste et opérationnel est possible et utile. C’est ce que veut dire, très clairement d'ailleurs, le pape Benoît XVI.

  • Pouvoir exprimer, au cours d'une rencontre interreligieuse : " Reste comme tu es, laisse-moi rester comme je suis ! Mais notre dialogue sera un enrichissement pour tous ! "

  • Puisqu'il est question de dialogue dans la vérité, il faut avoir le courage de remettre les pendules à l'heure. Il faut d'abord connaître les points qui posent problème dans l'Islam, par rapport à la seule vraie religion (cf. le commentaire de François, qui rappelle opportunément les paroles du Christ lui-même): la Trinité et l'Incarnation. Deux éléments fondamentaux dénaturés par des courants hérétiques, par des sectes chrétiennes qui s'étaient déjà propagées dans l'Arabie du VIIe siècle. Si on sait que Mahomet a eu connaissance de ces sources, combinées au Talmud, qui a pu lui être communiqué par une de ses femmes, Kadija, on peut rester fidèle au commandement du Christ: allez de toutes les exceptions (aucune exception n'a été prévue que je sache) et faites des disciples.

    Évidement ça demande un peu plus de courage que des inepties du genre: que les chrétiens lisent la Bible et les musulmans le Coran. Ou de souhaiter régulièrement, comme Jean-Louis Tauran le fait régulièrement, que le ramadan apporte de nombreux fruits spirituels...

    Ou bien alors on doit récrire l'Évangile.

  • On ne doit pas récrire l'Evangile, mais on doit le comprendre.

    Quand le centurion romain vient trouver Jésus pour que celui-ci puisse guérir son serviteur, Jésus ne lui demande pas qu'il LE suive ... ou que, après sa mort, il devienne chrétien !

  • "allez de toutes les exceptions (aucune exception n'a été prévue que je sache) et faites des disciples."

    Les meilleurs exégètes disent que cette phrase (que vous arrangez en plus à votre sauce) n'a pas été prononcée par Jésus. Mais que c'est un ajout assez tardif !
    cela ne change rien à ma foi !

  • Rectificatif.

    Le 10 juin, j'ai repris une citation de l'Evangile en y glissant un stupide lapsus. La parole de l'écriture vient bien de St Matthieu 28-19. La voici:

    "Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit." Il ne peut évidemment être question d'exceptions puisque la vocation au salut est universelle.

  • Jésus n'a jamais demander de dialoguer ni d'aller aux "périphéries", mais de proclamer, de faire des disciples, de baptiser (Mc 16, 15 ; Mt 28, 19) et d'aller pêcher en eaux profondes (Lc 5, 4)... Ce qui est profondément différent.

  • Je comprends mieux à présent ce qu'est un intégriste fondamentaliste !

  • Monsieur Delen, comment voulez-vous que notre dialogue (qu'on peut qualifier d'interreligieux) soit "un enrichissement pour tous" dans le respect de la vérité de chacun, si vous nous enfermez comme ici dans des catégories sur lesquelles vous collez des étiquettes? Avouez qu'attribuer allègrement des épithètes comme 'intégriste', 'fondamentaliste', amateur du site lesalonbeige, etc. en guise de réponse, c'est tout sauf du dialogue. Faisons au moins appel mutuellement à notre intelligence: argument contre argument, conviction contre conviction. Cela suppose écoute, réflexion, empathie.

  • François je n'ai cessé d'appeler au vrai dialogue.

    Il est vrai que quand PRM écrit : " Jésus n'a jamais demander de dialoguer ni d'aller aux "périphéries" ..."

    je trouve que le dialogue devient difficile !
    Jésus n'a-t-il pas dialogué, n'est-il pas allé aux périphéries ... ?

  • Cher Monsieur Delen, trouvez-moi les références évangéliques, svp, qui contredisent les miennes. "Malheur à moi si je n'évangélise pas !" dit S. Paul (1 Cor 9, 16). Encore un exalté qui refuse le dialogue et qui n'a qu'une obsession : la conversion des pécheurs... Je suis de ceux-là, ne vous déplaise.

  • Et pour en remettre une couche, entretien du cardinal Sarah (préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements ) à Famille chrétienne (juin 2015) :

    L’Église ne doit pas avoir peur ! Le Christ a dit : « N’ayez pas peur ! » Jean-Paul II l’a redit. L’Église ne doit pas avoir peur de dire l’Évangile et sa foi en Dieu, qu’elle soit écoutée ou non. C’est sa mission. Celle reçue du Christ Lui-même !

    C’est le seul vrai pouvoir qu’elle ait : le pouvoir de la parole ?

    Si vous parlez avec clarté et fermeté pour révéler Dieu et sa Parole de Vérité, on vous dit : c’est un fondamentaliste, c’est un intolérant. Mais ce n’est pas vrai ! Est-ce que vous êtes intolérant quand vous dites à votre enfant : mentir ou tricher ce n’est pas bien ! Si vous laissez faire, vous êtes coupable. Et l’Église peut aussi être coupable de se taire. Les chrétiens persécutés, même si on les tue, ne se taisent pas. Leur voix est plus limpide, plus forte et plus glorieuse que la haine, la violence, la confusion mentale de leurs persécuteurs. Si on a peur d’être maltraité, il suffit de regarder ceux qui, autour de nous, meurent pour Jésus, et nous retrouvons courage et force. Leur sang réveille notre foi endormie ou anesthésiée par la mondanité. Il faut aujourd’hui plus de courage à l’Église, aux chrétiens, aux évêques."

  • Bravo pour ce geste et ces paroles :

    A l’occasion du Ramadan qui a débuté hier 18 juin, l’Evêque de Liège, Mgr Jean-Pierre Delville, a tenu à exprimer son amitié à la communauté musulmane. Voici ses mots:

    Chers Frères et Sœurs Musulmans,

    Recevez mes meilleurs souhaits de bon Ramadan.
    Que ce mois de prière et de convivialité éclaire votre vie et rayonne autour de vous pour le bonheur de notre humanité.
    Qu’il construise la sérénité intérieure en chacun de vous, ainsi que la solidarité et l’amitié entre les êtres humains.
    Qu’il contribue à relever ceux qui sont faibles et à guérir ceux qui sont blessés.
    Que Dieu, le Clément et le Miséricordieux, vous bénisse et vous accorde la paix.

  • @ Delen

    Et alors, que voulez-vous démontrer exactement ?

    Rien de plus chrétien que cet acte de charité de notre évêque. En soi, le « ramadan » est une pratique humainement respectable. Notre femme d’ouvrage est musulmane et une excellente personne. J’en ferais volontiers autant à son égard (d’autant plus qu’elle se désole que ses enfants occidentalisés ne « pratiquent » plus).

    Ce n’est pas pour autant que l’évêque se met à dire que Jésus-Christ n’est pas l’unique source de salut, comme le font les théologiens modernistes.

    « À propos de la vraie religion, les Pères du Concile Vatican II ont affirmé : « Cette unique et vraie religion, nous croyons qu'elle subsiste dans l'Église catholique et apostolique à qui le Seigneur Jésus a confié le mandat de la faire connaître à tous les hommes, lorsqu'il dit aux apôtres : “Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit” (Mt 28,19-20). Tous les hommes, d'autre part, sont tenus de chercher la vérité, surtout en ce qui concerne Dieu et son Église ; et quand ils l'ont connue, de l'embrasser et de lui être fidèles ».
    La révélation du Christ continuera d'être dans l'histoire « la vraie étoile sur laquelle s'oriente » toute l'humanité : « La Vérité, qui est le Christ, s'impose comme une autorité universelle ». Le mystère chrétien dépasse en effet toute limite d'espace et de temps ; il réalise l'unité de la famille humaine : « Des divers lieux et des différentes traditions, tous sont appelés dans le Christ à participer à l'unité de la famille des fils de Dieu [...]. Jésus abat les murs de division et réalise l'unification de manière originale et suprême, par la participation à son mystère. Cette unité est tellement profonde que l'Église peut dire avec saint Paul : “Vous n'êtes plus des étrangers ni des hôtes ; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu” (Ep 2,19) ».

    Je suppose que vous êtes d’accord avec cette citation de la Déclaration “ Dominus Iesus” sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Eglise ?

    Votre silence serait révélateur...

  • Je ne réponds à de telles injonctions : " Votre silence serait révélateur..."

  • Dire , en toute spontanéité, simplicité , transparence, humilité, ce en quoi nous croyons ( par ex, dans ce cas précis, la citation tirée de "Dominus Jesus " . Merci Thchanchès ! ) , n'est ce pas une bonne amorce de dialogue ?

  • Après longue observation, je constate que M. Delen ne construit jamais RIEN : son apport au débat consiste à lancer des peaux de banane, à allumer des pétards mouillés, à provoquer la colère juste pour le plaisir de semer la zizanie ; il ne répond jamais en profondeur aux objections, aux demandes d'éclaircissement. C'est un pauvre diablotin qui sort de sa boîte à ressors en croyant surprendre, mais il n'amuse personne et personne ne prend au sérieux. Manque de fond, manque de foi, manque de catholicité.
    Je termine avec cette phrase tirée du livre récent du cardinal Robert Sarah, et je l'adresse à notre pauvre égaré (car je subodore déjà la nature de sa réponse - s'il y en a une) :

    "Dans la recherche de la vérité, je crois qu'il faut conquérir la capacité de S'ASSUMER COMME INTOLÉRANT, c'est-à-dire posséder le courage de déclarer à l'autre que CE QU'IL FAIT EST MAL OU FAUX" (Dieu ou rien, p. 191).

  • Sabaoth, à la lecture de votre commentaire je me sens tenu de prendre la défense de monsieur Delen.

    Certes, je partage votre constat. Dans la mesure du moins où il repose sur des faits: Jacques Delen peine en effet systématiquement à répondre en profondeur aux objections ou aux demandes d'éclaircissement, nous l'avons tous remarqué. Ses réactions manquent de fond et de catholicité, OK.

    Mais... ne lui collons pas d'étiquettes et ne nous mettons pas à le juger sur ses intentions, que nous pouvons a priori estimer valables: souci sincère de nous remettre sur la bonne voie (enfin, celle qu'il prend pour la bonne), véritable aspiration au dialogue, indéniable courage de partir au contact à travers un site dont les visiteurs seront systématiquement hostiles à ses conceptions... Ce faisant, d'ailleurs, il nous oblige à réfléchir à une réponse argumentée, à rendre compte de notre foi et à approfondir notre connaissance des Ecritures et des grands documents de l'Eglise.

    Tenons compte aussi des ravages dus aux influences qu'il a dû subir pendant des décennies. Ainsi que de sa souffrance de découvrir au bout de tant d'années que l'église en quelque sorte 'sur mesure' qu'avec beaucoup de ses contemporains il avait rêvée est, aujourd'hui, rejetée sans compromis par de jeunes chrétiens aux convictions solides, au profit de la véritable Eglise de Jésus une, sainte, catholique et apostolique.

    Et dès lors prions pour lui.

  • Si Jacques Delen nous envoie un accusé de réception, j'admirerai son courage d'avoir lu ce jugement très dur jusqu'au bout .
    En attendant , je ne peux que dire avec le Pélerin Russe : " Seigneur Jesus , fils du Dieu Vivant, prends pitié de nous , pauvres pécheurs ....."

  • Accusé de réception !

    Moi aussi je prie pour vous !

  • Ah, vous avez ici bien des manières de juger négativement les autres, surtout quand ils ne correspondent pas à vos visions restrictives.

    Voici un texte qui « dit ma foi » ! Je sais, « la vôtre », vous ne la voyez pas ainsi ! Par conséquent, selon vos critères la mienne n’est pas « catholique » !
    Oui, j’ai cru pouvoir dialoguer avec vous ! Ce n’est, de toute évidence, pas possible puisque, selon vous, vous seuls possédez la Vérité ! Je vous laisse ce dernier texte et je penserai à vous en vous glissant dans le dialogue que Jésus et moi avons ensemble !

    Le « Jésus historique » est celui que je côtoie tous les jours, celui qui est ‘mon prochain’, celui qui souffre, qui peine, qui se réjouit, qui rit, qui pleure …Celui qui est haï, maltraité, qui est laissé seul et sans projet d’avenir avec sa souffrance, sa faim, sa soif, sa misère …
    J’essaie de voir dans les exclus, les rejetés … autant d’images du Christ en train de porter le bois de sa croix, autant d’images du « Sauveur » portant la bêtise et les défauts des autres. Les exclus, ces boucs émissaires d’une société hyper développée qui continue d’accepter qu’à côté d’elle vivent des parias, des sans-abri, des clans qualifiés faussement d’inférieurs …Autant d’images contemporaines du Christ que nous avons à libérer, à aimer, à ressusciter … La croix signifie des êtres humains qui rejettent des êtres humains, qui les mettent au pilori de leurs jugements et de leurs certitudes.
    La croix n’a pas été projetée par un Dieu Père/Mère, mais par des hommes et des femmes de tous âges et de toutes les époques ; en certaines situations, par chacun d’entre nous …
    La résurrection signifie des êtres humains qui veulent vivre harmonieusement la solidarité, la tolérance, le pardon, qui remettent les gens « debout !» … Avec l’aide de tous les hommes et femmes « de bonne volonté » : ceux-là mêmes qui sont au pied de toutes les croix !

    Oui, je crois en ce « Jésus historique là ! ». Il est là à côté de moi, il m’invite à le suivre, à répondre OUI à son appel ! Le Jésus réel est à trouver dans l’amour de Dieu qui crée des miracles de vie dans le monde et, pour commencer, dans mon entourage proche. Dieu veut que nous soyons co-auteurs de ses miracles ! Mystère divin !

    Jésus est, vit et devient réel lorsque les gens, avec une foi inlassable en Dieu et en toutes formes de vie, s’engagent solidairement à faire jaillir un monde nouveau des ruines de l’ancien monde.
    Ce Jésus-là est « historique » et il peut aussi être reconnu par les non-croyants, les athées, ceux-là qui, tout comme moi, tentent d’humaniser davantage notre monde « de ce jour ».

    Jacques Delen

  • @Monsieur Delen,

    Oui, c’est bien ce qu’on avait cru comprendre. Votre philanthropie est tout à fait respectable mais un chrétien pense qu’un certain Jésus de Nazareth, qui a réellement vécu « sub Pontio Pilato » au 1er siècle de notre ère, est réellement le fils de Dieu et l’unique source de notre salut. Si, pour vous, il s’agit là, comme le pensaient Renan ou Loisy (et leurs épigones contemporains), d’un mythe construit autour d’un obscur rabbi juif par les auteurs du nouveau testament, alors nous ne partageons pas la même foi. Autant le savoir, c’est plus clair pour dialoguer sainement.

  • Si vous lisez bien, ce n'est pas ce que je dis !

  • Je me fais "mieux" comprendre si je vous livre un autre texte que j'ai composé ?

    Jésus, par sa vie d’audace, d’engagement et de prière, a permis que puisse s’établir une passerelle entre la religion juive, celle qui l’a nourri … et les autres courants de pensée et vécus spirituels. Il est passé de la foi au Dieu du peuple juif, sans rupture, à la reconnaissance du mystère universel de Dieu en tout homme, juif ou païen. C’est là un sens premier de ce que nous, chrétiens, appelons la Pentecôte !

    Jésus a déstabilisé le pouvoir religieux, lui a contesté sa compétence à tracer des limites et à codifier les règles d’une religion au détriment de toutes les autres. La religion juive devait être « passage » : tout cela et rien que cela ! La religion chrétienne aussi, me direz-vous ! Oh que oui ! Malheureusement, ce ne fut pas toujours le cas. Heureusement, des juifs, des chrétiens modérés ont bien saisi cela … et ils furent parfois persécutés par leur propre religion, parce que pas assez « orthodoxes » !

    Jésus a été à la fois fidèle et transgresseur : il a été ‘artisan’ de sa propre voie, nous invitant à notre tour à l’être. Sa vocation était d’être un éveilleur et non pas un fondateur. De Dieu, il n’a presque rien dit, sauf un mot : Père ! En le disant, il nous amenait à ce que nous puissions dire aussi :

    « Notre Père ». Comme tout juif, il savait qu’on ne nomme pas l’Incommunicable, le Transcendant !
    Toute sa vie a été de mettre en œuvre les paroles qui mènent à la Vie et que ses disciples ont recueillies, nous ont transmises : « En avant, en chemin, les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à vous ! »

    Ici a commencé l’aventure spirituelle de ses disciples et de tous ceux qui se sont inscrits ‘à sa suite’.
    Si aujourd’hui, nous pouvons parler d’Église, ce n’est pas parce que Jésus en aurait créé une, mais parce que ce mot « Église » signifie rassemblement de tous ceux qui croient en une Assemblée ‘mise en chemin’ pour la transmission de la Bonne Nouvelle de Jésus.
    L’aventure spirituelle se poursuit aujourd’hui encore car ce « chemin » appartient à l’humanité. Elle est la parole de l’accomplissement de l’homme. À la Pentecôte, le christianisme a débuté avec une poignée d’hommes et de femmes. Ce que beaucoup déplorent à présent, c’est que notre Europe se déchristianise. N’est-ce pas plutôt une chance pour retrouver nos racines et le vrai Souffle de l’Esprit ?
    Tout homme, quelle que soit la proclamation de sa foi ou la déclaration de son incroyance, peut prendre place en cette fantastique aventure, toujours en cours, jamais achevée.

    Le cœur de la foi chrétienne n’est pas prioritairement de proclamer que Jésus est Dieu, mais qu’il nous a montré la voie qui nous mène vers le Père qui ne peut qu’être Amour, à défaut de pouvoir Le nommer !

    Dire que Jésus « est ressuscité, est ‘remonté’ vers le Père, nous a envoyé son Esprit (Pentecôte) », c’est reconnaître que sa Parole est toujours vivante en chacun de nous, en nos propres vies … et que, en tant que chrétiens, nous avons à la transmettre sans embrigader pour autant. C’est là le sens de la véritable Évangélisation. Quand les disciples partaient en mission, revenaient-ils en disant fièrement :
    « Ah, j’ai pu convertir 10 ou 100 ou 1000 personnes » ?
    Jacques Delen - mai 2014

  • Je ne résiste pas à l'envie de dire à Philippe (qui ne dit pas son patronyme) que, puisque j'ai la joie de vous donner à la fois mon patronyme et mon prénom,

    m'appeler : DELEN sans plus, c'est manière que je n'apprécie pas !

    Mais ce n'est pas là l'essentiel !

  • @J. Delen

    Fondamentalement, notre foi est plus qu’un humanisme : « Deus Caritas est » et non « Caritas Deus est ». De l’ancien au nouveau testament, la révélation progressive est avant tout celle d’une personne, pas d’une idéologie ou de « valeurs », si respectables soient-elles.

    « Le cœur de la foi chrétienne n’est pas prioritairement de proclamer que Jésus est Dieu » dites-vous : de cette proclamation sans équivoque faite par Jésus devant les princes des prêtres du judaïsme et le procurateur romain découle pourtant le sacrifice de la croix qui est au cœur de notre religion puisqu’elle nous apporte le salut.

    Si professer que Jésus est ressuscité ou qu’il envoie son Esprit est une simple manière de dire que son message est toujours vivant parmi nous, en quoi le Seigneur diffère-t-il de Moïse ou des grands sages vantés par la théosophie ?

    A propos du prosélytisme, je dirais aussi que la mission n’est pas à confondre avec une partie de chasse. Cela signifie-t-il que les disciples ne se soucient pas des conversions ? Le commandement est clair : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu). Et leur réaction de même : « Nous avons pêché toute la nuit et nous n’avons rien pris, mais sur ta Parole nous jetterons les filets » (Luc).

  • Ce n’est plus un débat, mais une forme de pugilat ! N’attendez plus de moi aucune réponse ou commentaire !

    Savez-vous que la formule "Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit" est un ajout tardif et non scripturaire qui a été formulé et reformulé au fil du temps pour la faire correspondre aux idéaux religieuse de l'époque ???

    Même, Joseph Ratzinger, "le pape Benoît XVI" l'a reconnue dans son livre "La foi chrétienne hier et aujourd'hui " il a écrit que le texte a été modifié au 2e ou 3e siècle par Rome.

    De toute manière, cela n’a pu à la limite
    être « ajouté » à Mathieu qu’au plus tôt lors du Concile de Nicée en 325 …

  • @ Delen

    On peut en effet ergoter sur le fait que la formule dogmatique trinitaire soit du IVe siècle, mais cela ne change rien, bien au contraire, à l’authenticité du texte de l’évangile selon saint Matthieu, à propos duquel le pape Benoît XVI a encore écrit en 2010 (motu proprio « Ubique et semper ») : « L’Eglise a le devoir d’annoncer toujours et partout l’Evangile de Jésus Christ. Premier et suprême évangélisateur, le jour de son ascension au Père, il donna ce commandement aux disciples: «Allez donc! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés» (Mt 28, 19-20). Fidèle à ce commandement, l’Eglise, peuple que Dieu a acquis afin qu’il proclame ses œuvres admirables (cf. 1 P 2, 9), depuis le jour de la Pentecôte où elle a reçu en don l’Esprit Saint (cf. Ac 2, 14), ne s’est jamais lassée de faire connaître au monde entier la beauté de l’Evangile, en annonçant Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, le même «hier, aujourd’hui et pour toujours» (He 13, 8), qui, à travers sa mort et sa résurrection, a réalisé le salut, accomplissant l’antique promesse. C’est pourquoi, la mission évangélisatrice, continuation de l’œuvre voulue par le Seigneur Jésus, est pour l’Eglise nécessaire et irremplaçable, expression de sa nature même. »

  • Bonjour Mr Delen,

    Pourriez-vous me communiquer vos références concernant Joseph Ratzinger et la formule trinitaire ? Je n'ai rien trouvé dans son "Jésus de Nazareth" ni même sur internet. Tout au plus ai-je trouvé une discussion sur ce sujet dans un forum mais là aussi sans référence...

    Curieusement, j'y ai retrouvé mot pour mot votre commentaire : http://www.forum-religion.org/dieu/au-nom-du-pere-du-fils-et-du-saint-esprit-un-ajout-tardif-t26089.html

    Salutations.

  • Oui, je savais que, en Mathieu, il y a un ajout tardif. Mais n’est-ce pas une démarche que bien des personnes font : aller voir des informations sur internet ? Il est vrai, et je vous le concède, que j’aurais pu le signaler ! Voici d’autres recherches qui ne portent pas à suspicion :

    Bible (Nouveau Testament)


    « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de JESUS Christ » (Actes 2:38).

    Dans la Bible de Louis Segond, on trouve :

    « Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit »

    « Ils avaient été baptisés pour le nom du Seigneur JESUS » (Actes 8:16).

    « Et il (Pierre) commanda qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur » (Actes 10:48).

    « Ils furent baptisés pour le nom du Seigneur JESUS » (Actes 19:5).

    « Et maintenant que tardes-tu ? Lève-toi et sois baptisé et te lave de tes péchés,
    invoquant son nom » (Actes 22:16).

    Contexte

    Actes 22

    …15 car tu lui serviras de témoin, auprès de tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues. 16 Et maintenant, que tardes-tu? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. 17 De retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, je fus ravi en extase,…

    « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ (…)» (Romains 6 :3).

    « Vous tous qui avez été baptisés EN CHRIST « (Galates 3.27).

    Les « Actes et les lettres de Paul » ont été écrits après le jour de l’Ascension !

    Note finale : pourquoi tout cela poserait problème pour nous ? La tentative de compréhension du mystère de la Trinité se fit assez tardivement ! Saint Augustin lui-même déclarait l’énorme difficulté d’en saisir le véritable sens !

    Si Jésus avait vraiment déclaré explicitement : « Baptisez-les au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint », les apôtres auraient utilisé cette formule dans leurs écrits !

    Que Dieu UN en ses trois personnes nous aide à vivre en son Amour !

  • L'association des trois personnes divines dans les écrits des apôtres, même si le mot 'trinité' n'apparaît pas: 1 Corinthiens 12:4-6, 2 Corinthiens 13:13, Ephésiens 4:4-6. 1 Pierre 1:2.

    Quand Dieu dévoile son essence, par la bouche même du Fils et à travers toute sa vie donnée, rien d'étonnant à ce que nos intelligences humaines prennent quelques siècles pour élaborer, avec l'aide de la grâce, le dispositif conceptuel qui leur permet d'entrer toujours plus profondément dans la compréhension du mystère dans lequel les apôtres ont été directement plongés.

    En vérité, quelle révolution copernicienne, quel abaissement inconcevable, quel honneur immérité Dieu fait à ses créatures en se révélant à elles tel qu'Il est, un et trine! Aussi, nous ne pouvons pas faire comme si tout ça n'avait en fin de compte guère d'importance.

  • Delen

    Votre long commentaire ne renseigne toujours pas sur le fond de l'interprétation liée à l'évolution de la formule trinitaire: j'ai moi aussi très envie de lire cette interprétation dans le texte de Joseph Ratzinger. Merci d'avance.

  • Philippe, ce n'est pas suffisant pour vous quand je dis, en terminant : " Que Dieu UN en ses trois personnes nous aide à vivre en son Amour !" ?

    En fait, ici, nous jouons trop au théologien !

  • A propos de la Sainte Trinité, je fais miennes les propos du pape émérite, Benoît V_XVI et ainsi je peux clore cette discussion qui va finir par devenir stérile
    puisque sans cesse vous me demandez de me justifier, d'apporter des preuves, :

    "
    Extrait de l’homélie du 25 juin 2011 lors de la fête de la Sainte Trinité :

    Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Très Sainte Trinité : Dieu Père, Fils et Esprit Saint, fête de Dieu, du cœur de notre foi. Lorsque l’on pense à la Trinité, ce qui vient d’abord à l’esprit c'est la dimension du mystère : ils sont Trois et ils sont Un, un seul Dieu en trois Personnes.

    En réalité Dieu ne peut pas être autre chose qu’un mystère pour nous dans sa grandeur, et toutefois il s’est révélé : nous pouvons le connaître dans son Fils, et ainsi aussi connaître le Père et l’Esprit Saint. La liturgie d’aujourd’hui, en revanche, attire notre attention pas tant sur le mystère, que sur la réalité d’amour qui est contenue dans ce premier et suprême mystère de notre foi.

    Le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont un parce qu’ils sont amour et l’amour est la force vivifiante absolue, l’unité créée par l’amour est plus unie qu’une unité purement physique. Le Père donne tout au fils ; le Fils reçoit tout du Père avec reconnaissance ; et l’Esprit Saint est comme le fruit de cet amour réciproque du Père et du Fils. Les textes de la messe d’aujourd’hui parlent de Dieu et parlent donc d’amour ; ils ne s’arrêtent pas tant sur le mystère des trois Personnes, que sur l’amour qui en constitue la substance ainsi que l’unité et la trinité dans le même temps (…)

  • Bravo à ces religieuses ! Que je connais particulièrement !

    Ce dimanche, les sœurs moniales de l’abbaye Notre-Dame de Soleilmont proposent une rencontre interreligieuse sur le thème : « Oser la paix ». A cette occasion, les associations Coexister et Jorsala viendront témoigner de leurs engagements dans le dialogue entre les diverses cultures et religions. Intermèdes musicaux et convivialité seront aussi au programme cet après-midi.

    Le 28 juin à 15h
    Abbaye Notre-Dame de Soleilmont , à Fleurus (150 av. Gilbert)
    Infos et inscriptions : 071.38.02.09

  • Delen,

    Une suggestion si vous me permettez (vous voyez, je suis constructif): distribuez-leur un maximum d'ouvrages du grand théologien qu'est Joseph Ratzinger. Ca fait réfléchir, et puis ça stimule la (vraie) foi.
    Ne me remerciez pas, c'est de bon coeur.

  • X (puisque je ne peux vous en dire davantage)

    Vous êtes vraiment aimable ! Merci !

  • X
    Votre ironie sarcastique n'est pas digne d'un chrétien ... Tout simplement d'un humain !

    En aucun cas je ne voudrais vous rencontrer !
    Je suppose que vous pensez de même !

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