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Donner un statut à l'enfant mort-né, une sombre machination "pro life" ?

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De "Actualités du Droit belge", cette information qui met en évidence les contradictions d'une société qui veut offrir un statut à l'enfant mort-né pour aider les parents à faire leur deuil mais qui autorise en même temps la suppression de ces enfants à naître dans le cadre de la législation sur l'avortement. Du coup, le camp "pro avortement" - ici le Centre d'Action Laïque - se mobilise pour dénoncer un projet de loi qui cacherait en réalité de sombres mobiles pour remettre en cause l'accès à l'avortement :

Un statut pour le foetus : un bouleversement juridique portant atteinte à l'accès à l'avortement !  

Le gouvernement et la majorité parlementaire, très ambitieux, souhaitent aujourd'hui modifier le Code civil afin d'offrir un statut pour l'enfant mort-né. Cependant, ce bouleversement juridique ne fait pas l'unanimité. Nous pouvons d'ailleurs le constater par les propos tenus par le président du Centre d'Action Laïque (CAL), Henri Bartholomeeusen, qui précise dans une lettre ouverte qu'il s'agit d'une "intention idéologique de fragiliser les motifs à la base de la dépénalisation de l'avortement".  

A cela, le projet du gouvernement et du parlement se justifie par des raisons pratiques et également morales. En effet, après dix ans de tentatives, il s'agirait véritablement de reconnaître le foetus de telle manière que cela puisse aider les parents à faire le deuil de leur enfant né sans vie. Un enregistrement et des modalités d'inscription seraient alors possibles à partir d'un seuil de 140 jours. Mais, pour Henri Bartholomeeusen, donner un statut au fœtus représente un obstacle voire même une atteinte à l'accès à l'avortement. Selon lui, "ce serait un comble de voir un gouvernement à participation libérale laisser le CD&V détricoter la loi dépénalisant l'avortement", ancrée depuis 25 ans en Belgique grâce la sénatrice libérale flamande Lucienne Herman-Michielsens. "Les partis du gouvernement sont-ils conscients du fait que la reconnaissance d'un état civil, avec prénom et nom de famille, pour un fœtus de 20 semaines, constitue une intrusion violente dans la manière de faire le deuil de cette grossesse? ", a-t-il ajouté.  

Il dénonce l'instrumentalisation idéologique de la douleur des personnes concernées en s'appuyant sur le fait que, lors des auditions en commission parlementaire, seuls des juristes sont entendus là où l'intervention de psychiatres ou psychologues serait nécessaire. Le CAL souligne l'incompatibilité entre le fait de continuer à permettre aux femmes d'avorter à 12 semaines de grossesse et le fait de donner un nom de famille aux restes d'une fausse-couche. Les laïques demandent le strict respect de l'autonomie de la femme tout en veillant à la singularité des individus confrontés à l'épreuve d'une fausse-couche.  

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Source :  Belga « Donner un statut au fœtus, c'est porter atteinte à l'accès à l'avortement ». Publié le 4 juin 2015, consulté le 5 juin 2015. Disponible sur : http://www.levif.be/actualite/sante/donner-un-statut-au-foetus-c-est-porter-atteinte-a-l-acces-a-l-avortement/article-normal-398777.html

Commentaires

  • Pourriez-vous m'expliquer comment un homme de coeur, comme doit certainement l'être Henri Bartholomeeusen, ne puisse comprendre la souffrance d'une maman qui, en son corps, SENT la vie grandir et s'attache à son enfant dès les premières semaines, et qui soudain se trouve désenfantée lorsque le bébé meurt avant sa naissance ? 140 jours de vie, échographie, le coeur qui bat, il mesure 10 cm...
    Notre enfant n'est pas rien: il est quelqu'un. Lui donner un nom pour que la société le reconnaisse nous aide à passer le cap de cette IMMENSE vide de sa mort avant la naissance . Quel mal provoquons-nous en demandant qu'il soit inscrit dans l'Historie et notre généalogie ?

    L'idéologie pro-avortement perdrait-elle la tête et le coeur alors que plus de 1000 parents en Belgique chaque année vivent ce drame du désenfantement soudain ?
    Cela montre à nouveau le danger d'une idéologie qui, au nom du pouvoir de certains aveugles, s'impose à d'autres, et est en total DECONNEXION avec la réalité et notre vécu de tous les jours.

    Faire brûler notre enfant avec les déchets hospitaliers, refuser qu'il soit inscrit dans notre famille alors qu'il mesure déjà plus de 10 cm et que j'ai pu voir son visage, c'est un déni grave par rapport à la réalité. Non, mon bébé n'est pas un fantôme. Il est quelqu'un.
    Les propositions de loi déposées et travaillées depuis plus de 10 ans répondent à la logique des parents pour le bien de la société. Nous remercions donc les Femmes politiques (eh oui, des femmes de coeur...qui ont des enfants...) pour leur engagement courageux.

  • Il y a probablement plusieurs réponses à votre question. J'en vois deux: ce président du CAL est un homme et d'autre part, même s'il est généreux, sa générosité atteint les limites que lui impose l'idéologie qui est la sienne.

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