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Quand le pape revient sur la question des divorcés remariés

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De Radio Vatican :

« Les divorcés-remariés ne sont pas excommuniés »

(RV) Après cinq semaines de pause en raison de la période estivale, les audiences générales du Pape François ont repris ce mercredi au Vatican. De nombreuses personnes avaient pris place dans la salle Paul VI pour saluer et écouter le Saint-Père. Comme lors des semaines précèdantes, le Pape a repris sa catéchèse sur la famille, en mettant cette fois-ci l'accent sur les divorcés-remariés. 

« Comment prendre soin de ceux qui, après l’échec irréversible de leurs liens matrimoniaux, ont entamé une nouvelle union ? » C’est la question à laquelle le Pape François a voulu répondre. Sans jamais prononcer les mots "divorcés-remariés", il a offert quelques pistes à ceux qui, dans l’Eglise, doivent gérer ce genre de situation délicate. 

Certes, « une telle situation contredit le sacrement chrétien », mais l’Eglise doit conserver son « cœur de mère ». Le Pape est très clair sur cette question qui a été au cœur du dernier synode extraordinaire sur la famille en octobre dernier. Les fidèles dont le mariage a failli « font toujours partie de l’Eglise » et « ne sont pas excommuniées ». 

L’Eglise se doit avant tout de « bien discerner les situations » comme le disait déjà Jean-Paul II, et se doit de penser aux plus petits, aux enfants, qui sont ceux qui « souffrent le plus ». L’ensemble de « la communauté » doit ainsi savoir se mettre à l’écoute de ces familles ; son « style », son « langage », « ses comportements » doivent être « attentifs à ces personnes, à partir des plus petits ».

Les mœurs ont évolué et l’Eglise a changé également. Le Pape François reconnait qu’ a grandi « la conscience qu’un accueil fraternel et attentif, dans l’amour et la vérité », envers les divorcés-remariés, est « nécessaire ».

Partant de cet état de fait indiscutable, le Pape invite les prêtres « à manifester ouvertement et de manière cohérente la disponibilité de la communauté à les accueillir et à les encourager pour qu’ils vivent et développent toujours plus leur appartenance au Christ et à l’Eglise avec la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, le suivi de la liturgie, l’éducation chrétienne des enfants, la charité et le service aux pauvres, et l’engagement pour la justice et la paix ». 

... ce qui signifie, dans le Monde, que "le pape plaide en faveur des divorcés remariés".

Commentaires

  • La grosse presse, une fois encore, déforme dans le sens de son désir les paroles du Saint-Père. Que les pécheurs ne soient pas « excommuniés » et exclu de l'Église est certain ; qu'ils faille accueillir « dans l'amour et la vérité » le pécheur souffrant est une évidence ; mais lui dire qu'il a raison de pécher est autre chose. Qu'il faille « bien discerner les situations » est évident à tout confesseur.
    Mais le Saint-Père, semble-t-il s'est aussi bien garder de dire quoi que ce soit sur la possibilité de communier. Contrairement à ce qu'écrit le monde, le pécheur n'est pas « exclu des sacrements », il en plus besoin qu'un autre, et tout particulièrement de celui de la « réconciliation ». Car, à l'évidence, on ne peut communier que lorsqu'on s'est repenti de ses fautes.

  • L’hebdomadaire « Libération » reprend et commente aussi ces propos mais de manière moins tendancieuse que « le Monde » :

    « ‘Pas de portes fermées ! Tous peuvent participer d’une manière ou d’une autre à la vie de l’Eglise’, a martelé mercredi le pontife argentin en évoquant la prière, la liturgie, l’éducation religieuse des enfants, le service des pauvres, l’engagement pour la justice... mais pas les sacrements.
    Pour l’Eglise, un mariage religieux ne peut être dissous. Aussi, le droit canon, considérant les personnes remariées civilement comme infidèles à leur premier conjoint, les exclut-elle des sacrements, dont la communion.
    L’excommunication est cependant une sanction plus forte, puisqu’elle implique aussi une exclusion de la communauté »

    Et Libération ajoute :
    « Dans une interview en mars à une télévision mexicaine, le pape avait mis en garde contre des «attentes démesurées» d’une partie des fidèles avant le synode.
    Mais lors d’une messe pendant son voyage en Amérique latine en juillet, il a aussi appelé à prier pour «un miracle», afin de «trouver des solutions et des aides concrètes aux nombreuses difficultés et aux importants défis que la famille doit affronter aujourd’hui».

    Il me semble à peu près certain que le courant moderniste ne trouvera pas au synode une majorité pour changer la doctrine concernant le sacrement de mariage. Sur la question de la faute continue que représente l’état concubinaire résultant du remariage c’est peut-être moins sûr : une échappatoire pourrait être trouvée, au nom de la miséricorde, dans le cadre du sacrement de pénitence, en jouant sur l’imputabilité : on invoquerait, par exemple, la notion (que connaît le droit pénal) de cause d’excuse absolutoire (qui ne supprime pas l’illicéité de l’acte fautif lui-même) dans certains cas réservés (par exemple au jugement de l’évêque). Est-ce le « miracle » attendu par le pape François ?

  • " courant moderniste " : je ne vois pas ce qu'il y a de moderne à préférer la personne plutôt que le dogme

  • Une autre possibilité: la confusion est entretenue par une absence de clarification formelle de la part du pape, qui renverrait le sort de l'accès à l'eucharistie des divorcės remariės (et sans doute aussi d'autres catégories de personnes) aux conferences épiscopales.

    Il est très vraisemblable, comme vous l'écrivez, que la branche moderniste ne trouvera pas de majorité pour promouvoir ses thèses. Mais le pape n'en reste pas moins libre de décider "ce qu'il veut" dans le document qui doit clôturer le synode.

    Franchement, je n'ai toujours pas compris pourquoi il a déclaré, il y a quelques jours, que les divorcés remariés ne sont pas excommuniés. N'y a-t-il personne dans son entourage pour lui dire que ce type de déclaration (qui mérite plus que des nuances) génère pressions et attentes ?

  • D'une manière générale , oser "prier pour un miracle " en public revient en quelque sorte, à braver les lions du ridicule . Certains ont ce courage et , bien sûr, ce courage ,purement chrétien, purement évangélique de ceux qui veulent suivre Notre Seigneur Jesus Christ, porte des fruits .

  • Gabriel,
    Les choses ne sont pas aussi simples . Autrefois l'église avait, "une option préférentielle " pour la femme délaissée, abandonnée et surtout ses enfants .Il y a 60 ans, mon père , athée s'il en fut , me disait que le concubinage était toujours en défaveur de la femme. Il respectait la femme, toutes les femmes.
    La beauté du mariage chrétien n' a rien à voir avec les dogmes .
    Mais on peut toujours prier pour "un miracle de la Miséricorde Divine ".

  • @ Gabriel

    Le choix n’est pas entre la personne et le dogme, mais entre la vérité et l’erreur : l’adhésion à la vérité fait partie de ce qui est bon pour la personne, au même titre que la charité et la miséricorde. Je ne vois aucune contradiction entre elles du point de vue de la révélation chrétienne. Une encyclique du pape Benoît XVI (dont la devise est « cooperatores veritatis ») porte d’ailleurs le titre de « caritas in veritate » : la charité dans la vérité. Le modernisme au sein de l’Eglise est un courant intellectuel qui a une tendance à relativiser l’idée de vérité et à séculariser les notions même de charité et de miséricorde.

  • Si, le choix est bien entre la personne et le dogme.

  • JPSC ........bonne définition du "modernisme au sein de l'Eglise "

  • Dogme, dogmatique, dogmatisme : Monsieur Delen, il faut toujours définir ce dont on parle.

    En l’occurrence, le dogme est l’expression, par le Magistère de l’Eglise, d’une vérité à croire par un catholique. La dogmatique est la partie de la théologie consacrée à l’étude des dogmes. Le dogmatisme, c’est autre chose : une disposition d’esprit portée à affirmer et à croire, par opposition au scepticisme.

    Une personne qui se dit catholique est tenue d’adhérer à la vérité des dogmes exprimée par le Magistère sous peine de se séparer de l’Eglise. Dès lors que cette Eglise n’est autre que Jésus-Christ répandu et communiqué, c’est de la Personne même du Christ que la personne infidèle se sépare, au for externe en tout cas (le jugement du for interne de la conscience humaine appartient à Dieu seul.)

  • Dit comme cela cela ne fait que renforcer ce que je dis.

    En attendant je pars en vacances et vous laisse à votre dogmatique et semble-t-il votre dogmatisme

  • Ceci me rappelle la phrase de Louis Bouyer lue dans son livre posthume "Mémoires" (2014), qu'il cite à la suite du grand cardinal Newman : "Il ne peut y avoir de christianisme que résolument dogmatique, mais les dogmes du christianisme dépassent toutes les explications qu'en peuvent fournir ceux qu'on appelle "les grands théologiens". (p. 29)
    Un livre passionnant dont je relis souvent des passages avec le plus grand plaisir. Du même auteur, je recommande surtout son chef-d'oeuvre : "Le mystère pascal", publié en 1945 et réédité au cerf au 2009.

  • @ PRM

    Merci pour cette référence. C’est fou ce que les gens fonctionnent au « cliché ». Dans ma jeunesse, lorsqu’on disait de quelqu’un : « c’est un vrai prosélyte », c’était lui faire un compliment : on entendait par là un apôtre plein de zèle. Aujourd’hui c’est une appellation disqualifiante, même dans la bouche d’un pape comme François. Dans l’opinion courante, il en va de même pour tout ce qui touche au dogme religieux, sous l’influence des doctrines (pour ne pas dire des dogmes) sécularistes, car il n’y a plus de vérité, sinon une : c’est qu’il n’y en a pas. Ou comme disait déjà Pirandello « à chacun sa vérité ». Dire, par exemple, qu’il faut choisir entre la personne et le dogme est asséné comme un postulat : une assertion qui ne demande aucune démonstration et ne souffre aucune contradiction. Il est inutile de vouloir plaider que, par eux-mêmes, personne et dogme ne sont pas des termes contradictoires. A fortiori dans une Eglise à laquelle le Christ a promis l’assistance du Paraclet. Sur cela, comme diraient les Grecs de l’Aréopage à saint Paul, nous vous entendrons une autre fois. C’est exactement aussi ce qui est arrivé à Benoît XVI : lorsque les universitaires de l’Université de Rome, la mal nommée « Sapienza », ont appris que le thème de son discours serait de sortir le concept de « raison » (logos) du seul champ des sciences dites exactes, ils ont tout simplement refusé de le recevoir.

  • Notre époque déteste la vérité ; elle suffoque sous les slogans, les sophismes et fabrique ses propres dogmes, comme celui que vous relevez : prétendre qu'il n'y a pas de dogme est un aussi dogme. Il en va de même pour toutes les doctrines de la modernité qui ne font que singer les vérités du christianisme. Par exemple le catholicisme (universalisme fraternel chrétien) est grimé en "antiracisme" et en "mélangisme" frénétique et inquisiteur. Le "mariage" normal (d'un homme et d'une femme) devient une singularité. Le sexe n'est plus acquis à la naissance, mais est le résultat d'un choix, d'une opinion... Autant de billevesées lucifériennes qui sèment le doute, la confusion, la zizanie.
    Nous en revenons tout doucement aux premiers siècles chrétiens ; un jour on nous martyrisera parce que nous refuserons d'adorer les faux césars et les idoles de la modernité. Hauts les coeurs !

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