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Un poulain du cardinal Danneels pour succéder à Monseigneur Léonard

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C’est l’information que « La Libre » tient d’une « source sûre » : l’évêque de Bruges, Mgr De Kesel  devient archevêque de Malines Bruxelles. Nous avons relayé cette information ici. Elle sera officialisée demain vendredi 6 novembre.

Mais quel est le profil exact de cet intellectuel moins expansif que son confrère d’Anvers Johan Bonny ? Dans une archive du « Soir », on peut trouver ce qu’en disait  le « spécialiste » de l’actualité religieuse Christian Laporte lorsque Rome fit du chanoine gantois Jozef De Kesel un évêque auxiliaire du Cardinal Danneels à Bruxelles en 2002 :   

« Jozef De Kesel, un théologien gantois, est devenu, contre toute attente, le nouvel évêque de Bruxelles. Le cardinal Danneels et Rome ont choisi un homme d'ouverture et d'écoute pour une Eglise plus dans les cordes qu'ailleurs.

Divine surprise pour les catholiques bruxellois. Et davantage encore pour le principal intéressé... car il ne s'attendait vraiment pas à cette promotion un tantinet diabolique : c'est le chanoine gantois Jozef De Kesel qui monte sur le trône épiscopal bruxellois, succédant au duo Lanneau (F) - De Hovre (NL) en place depuis vingt ans.

Une nomination qui lui fait même un peu peur, qui le met même mal à l'aise mais voilà, quand le grand « patron » de l'Église belge, entendez le cardinal Danneels, vous envoie en première ligne sur le difficile front bruxellois pratique en baisse abyssale, paroisses en difficulté avec la bénédiction de Rome, le théologien fidèle n'a plus guère le choix !

Les De Kesel ? Une nouvelle « dynastie » épiscopale est née... Son oncle, Mgr Leo-Karel De Kesel fut évêque auxiliaire de Gand de 1961 à 1990.

Jozef, cinquième d'une famille de neuf enfants, fut probablement inspiré par son exemple lorsqu'il décida d'embrasser le sacerdoce en 1965 en entrant au séminaire de Gand. Mais l'Église se rendit vite compte qu'elle comptait là un excellent élément pour étoffer ses troupes intellectuelles. Après des études d'histoire à Louvain, il fut donc envoyé à l'Université grégorienne à Rome.

De Kesel Jr devint un pilier du fameux Collège belge dont les murs résonnaient encore des grands débats conciliaires. Mieux, il s'inscrivit dans la lignée des grands « anciens » en devenant un spécialiste de la théologie de Rudolf Bultmann (*) : un auteur très à la mode aujourd'hui, qui fut à la base d'une certaine démythologisation de Jésus, établissant des distinctions nettes entre le Jésus de l'histoire et celui de la foi.

Une grosse tête, donc, Jozef De Kesel à en juger par sa carte de visite et, surtout, par sa riche production théologique.

Mais l'homme fut aussi remarqué pour son entregent, sa grande capacité d'écoute. Et pour ses qualités de pédagogue.

Résultat : nommé entretemps chanoine du chapitre de la cathédrale Saint-Bavon, il fut aussi pendant dix ans vicaire épiscopal responsable de la formation théologique et pastorale.

Pas une mince affaire, car il fut chargé de piloter aussi bien les prêtres et les religieux que les diacres et les laïcs. Dans la ville d'Artevelde, le frêle chanoine on est loin des clercs imposants des Primitifs flamands était considéré comme une étoile montante que d'aucuns voyaient même succéder à Mgr Luysterman, l'évêque de Gand. Godfried Danneels en a décidé autrement.

Parce que son passé plaide sans doute le mieux pour affronter la réalité bruxelloise où l'Eglise est plus qu'ailleurs encore sur la défensive.

Jozef De Kesel n'est pas de cette race de messeigneurs tout confits de certitudes qui veulent reconquérir les âmes à grands coups médiatiques. On ne le verra pas non plus organiser une procession sur le canal dans la capitale. Au contraire, à ses yeux, l'Eglise doit être de plus en plus ouverte à la culture actuelle, largement sécularisée. Tout en poursuivant résolument dans la voie de Vatican II.

Davantage que le maintien des droits acquis (et perdus) de l'institution, c'est la quête de la foi qui le guidera. Son ministère sera moins celui du pouvoir que celui du symbole. Dans une voie résolument oecuménique. Jusque dans le choix de sa devise : « Je suis avec vous les chrétiens ». Chrétiens ? Catholiques, oui mais aussi protestants, orthodoxes. Ouvert à l'autre...

Quant à ses origines flamandes, il ne les reniera, forcément, pas mais il veut et peut devenir un vrai Bruxellois ». 

Ref. l’acteur Jozef De Kesel

(*) Monseigneur De Kesel  a consacré sa thèse  de doctorat en théologie  à cette question de l’historicité de Jésus dans l’œuvre de Rudolf Bultmann, célèbre théologien allemand de tradition luthérienne dont l’œuvre est dédiée à une réinterprétation de  l’Évangile pour rendre celui-ci  « plus recevable et compréhensible » à l’esprit de nos contemporains.

JPSC

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