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La visite du pape à l'île de Lesbos

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Du Vatican Information Service :

Attirer l'attention sur la crise humanitaire et demander sa solution

Cité du Vatican, 16 avril 2016 (VIS). Le Pape François est arrivé à 9 h 20' sur l'île de Lesbos, où il a été accueilli à l'aéroport par le Président du Conseil grec M. Alexis Tsipras, par le Patriarche ?œcuméniques de Constantinople Barthélémy et par l'Archevêque d'Athènes et de toute la Grèce Jérôme. Durant le vol, il a fait parvenir un message de bon anniversaire (89 ans) à Benoît XVI, demandant au Seigneur de continuer à bénir le service qu'il continue de rendre à l'Eglise entière. Conservant ensuite avec les journalistes accrédités, il a souligné qu'il s'agissait d'un voyage un peu différent des autres: "Les voyages apostoliques prévoient beaucoup de choses, voir des gens, parler et se réjouir ensemble. Celui-ci est un voyage marqué par la tristesse, et c'est important. C'est un triste voyage. Nous allons toucher à la plus grande catastrophe humanitaire survenue depuis la seconde Guerre mondiale. Nous allons voir tant de personnes qui souffrent, ne sachant pas où aller, qui ont dû fuir. Et nous allons voir le cimetière qu'est la mer, où beaucoup de gens se sont noyés... Ma mission, comme le travail que vous accomplirez aujourd'hui, est de montrer l'esprit de ce voyage. Merci de m'accompagner. Un dernier mot. Prions tous pour Benoît XVI dont c'est aujourd’hui l'anniversaire".

Arrivé à Mytilène, le chef-lieu de Lesbos, après un bref entretien privé avec le chef du gouvernement, puis avec ses frères orthodoxes, le Pape, le Patriarche et l'Archevêque se sont rendus en minibus au camp de Moria, qui abrite environ 2.500 demandeurs d'asile. Les y attendaient dans la cour 150 jeunes résidents, qui ont accueilli avec chaleur. Puis ils ont gagné la grande tente servant à l'enregistrement des migrants, où étaient rassemblés les autres résidents du camp. Dès après l'entretien avec M.Tsipras, le Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège a déclaré que "la crise migratoire et la situation de Lesbos, principal argument abordé, constituent un problème européen et international qui attend une solution respectant les lois européennes et internationales. Le Pape salue l'humanité du peuple grec qui, malgré ses grandes difficultés fait preuve de solidarité et illustre les plus hautes valeurs de l'humanité. Il convient de protéger ceux qui risquent leur vie en mer, en luttant contre le trafic d'êtres humains, en coupant les routes dangereuses et en développant des procédure sures de prise en charge en Europe".

 

Ayant gagné un podium extérieur, l'Archevêque Jérôme d'abord a pris la parole, exprimant l'espoir que parte de l'île de Lesbos "un mouvement mondial de sensibilisation pour changer la situation, engageant ceux qui ont en mains le destin des nations à rétablir la paix et la sécurité pour tous. Point besoin de mots. Il suffit de voir un de ces camps pour constater la faillite humanitaire et solidaire de l'Europe ces dernières années. L'Eglise de Grèce pleure tant de vies perdues en Mer Egée. Nous avons déjà fait beaucoup, et nous continuerons à faire face à cette crise migratoire. J'en appelle à l'Organisation des Nations-Unies pour remédier à la situation tragique que nous vivons. J'espère ne plus jamais voir les enfants hissés sur les rives de l'Egée mais, bientôt dans les mêmes lieux, des enfants sereins et joyeux". Pour le Patriarche Barthélémy, "la Méditerranée ne doit plus être un tombeau collectif mais un espace de vie, un carrefour des cultures et des civilisations, un lieu d'échange et de dialogue. Pour redécouvrir leur vocation originelle. La Méditerranée, et plus précisément, l'Egée, où nous nous rencontrons aujourd'hui, doit devenir une mer de paix. Prions pour que cesse les conflits du proche et moyen Orient, qui sont à l'origine de la crise des migrants, et que rapidement la paix soit rétablie. Prions pour tous les peuples de cette région. En particulier, je veux souligner la situation dramatique des chrétiens d'Orient, ainsi que d'autres minorités ethniques et religieuses de la région. Ils attendent une action urgente si on ne veut pas qu'ils disparaissent".

Enfin, le Pape François a pris la parole: "Chers frères et sœurs, j’ai voulu être ici avec vous aujourd’hui. Je veux vous dire que vous n’êtes pas seuls. Ces dernières semaines et ces derniers mois, vous avez enduré beaucoup de souffrance dans votre recherche d’une vie meilleure. Beaucoup d’entre vous se sont sentis forcés de fuir des situations de conflit et de persécution pour la sécurité, avant tout, de vos enfants, de vos petits. Vous avez fait de gros sacrifices pour vos familles. Vous connaissez la peine d’avoir abandonné tout ce qui vous est cher et, ce qui est plus difficile encore, de ne pas savoir ce que l’avenir réserve. Beaucoup d’autres, comme vous, se trouvent aussi dans des camps ou dans des villes, attendant, espérant bâtir une nouvelle vie sur ce continent". Rappelant être venu à Lesbos en compagnie du Patriarche œcuménique et de l'Archevêque de Grèce, le Saint-Père s'est dite désireux d'écouter leurs histoires: Tous trois, "nous sommes venus attirer l’attention du monde sur cette grave crise humanitaire et plaider pour sa résolution. Comme des hommes de foi, nous voulons unir nos voix pour parler ouvertement en votre nom. Nous espérons que le monde prêtera attention à ces scènes de besoin tragique, voire désespéré, et répondra de manière digne de notre humanité commune".

"Dieu a créé humanité pour qu’elle soit une famille. Ainsi lorsque n’importe lequel de nos frères et sœurs souffre, nous sommes tous affectés. Nous savons tous par expérience combien il est facile à certains d’ignorer la souffrance des autres et même d’exploiter leur vulnérabilité. Mais nous savons également que ces crises peuvent révéler le meilleur en nous. Vous avez vu cela, entre vous et chez le peuple grec, qui a généreusement répondu à vos besoins au sein de ses propres difficultés. Vous l’avez vu aussi chez de nombreuses personnes, spécialement chez les jeunes provenant de partout en Europe et dans le monde, venus vous aider. Oui, beaucoup doit être encore fait! Mais remercions Dieu de ne jamais nous laisser seuls dans nos souffrances. Il y a toujours quelqu’un qui peut nous rejoindre et nous aider. Voici donc le message que je veux vous laisser: Ne perdez pas l’espérance! Le plus grand don que nous puissions faire les uns aux autres, c’est l’amour, un regard miséricordieux, une sollicitude portant à écouter et à comprendre, un mot d’encouragement, une prière. Puissiez-vous partager ce don les uns avec les autres. Nous chrétiens, nous aimons raconter histoire du bon samaritain, un étranger qui a vu un homme dans le besoin et s’est immédiatement arrêté pour l’aider. Pour nous, c’est une histoire de la miséricorde de Dieu destinée à chacun, car Dieu est le Miséricordieux. C’est aussi un appel à montrer cette même miséricorde envers ceux qui sont dans le besoin. Puissent tous nos frères et sœurs en ce continent, comme le Bon Samaritain, venir à votre aide dans l’esprit de fraternité, de solidarité et de respect pour la dignité humaine, qui a caractérisé sa longue histoire. Que Dieu vous bénisse tous, et spécialement vos enfants, les personnes âgées et tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit. Je vous embrasse tous avec affection. J’invoque ses dons de force et de paix sur vous et sur ceux qui vous accompagnent".

 

Déclaration commune du Patriarche, de l'Archevêque et du Pape

Cité du Vatican, 16 avril 2016 (VIS). Après leurs discours, le Pape François, le Patriarche œcuménique et l'Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce ont signé, en présence des résidents du camp de Moria, la déclaration commune suivante: "Nous nous sommes rencontrés sur l’ile grecque de Lesbos afin de montrer notre profonde préoccupation face à la condition tragique des nombreux réfugiés, des migrants et des demandeurs d’asile qui sont venus en Europe en fuyant des situations de conflit et, dans beaucoup de cas, des menaces à leur survie. L’opinion mondiale ne peut pas ignorer la gigantesque crise humanitaire créée par la propagation de la violence et du conflit armé, par la persécution et le déplacement de minorités religieuses et ethniques ainsi que par le déracinement des familles de leurs maisons, en violation de leur dignité humaine ainsi que de leurs droits humains fondamentaux et de leurs libertés. La tragédie de la migration et du déplacement forcés affecte des millions de personnes, et c’est fondamentalement une crise humanité, qui appelle une réponse de solidarité, de compassion, de générosité et un engagement de ressources immédiat et pratique. De Lesbos, nous appelons la communauté internationale à répondre avec courage en affrontant cette crise humanitaire massive et ses causes sous-jacentes, par des initiatives diplomatiques, politiques et de charité ainsi que par des efforts de coopération, à la fois au proche et moyen Orient et en Europe. En tant que dirigeants de nos Eglises, nous sommes unis dans notre désir de paix et dans notre sollicitude pour promouvoir la résolution des conflits à travers le dialogue et la réconciliation. En reconnaissant les efforts déjà en cours pour apporter de l’aide et des soins aux réfugiés, aux migrants et aux demandeurs l’asile, nous appelons tous les dirigeants politiques à utiliser tous les moyens afin d’assurer que les individus et les communautés, y compris les chrétiens, restent dans leurs pays et jouissent du droit fondamental à vivre en paix et en sécurité. Un large consensus international et un programme d’assistance sont d’une nécessité urgente pour soutenir le droit, pour défendre les droits humains fondamentaux dans cette situation insoutenable, pour protéger les minorités, pour combattre la traite et le trafic humains, pour éliminer les routes qui ne sont pas sûres, telles que celles à travers la mer Egée et toute la Méditerranée, et pour développer des procédures de réinstallation sûre. De cette manière, nous serons en mesure d’assister ces pays directement engagés à pourvoir aux besoins de si nombreux de nos frères et sœurs souffrants. En particulier, nous exprimons notre solidarité envers le peuple grec, qui, malgré ses propres difficultés économiques, a répondu avec générosité à cette crise".

"Ensemble, nous plaidons solennellement pour la fin de la guerre et de la violence au proche et moyen Orient, pour une paix juste et durable et pour le retour honorable de ceux qui ont été contraints à abandonner leurs foyers. Nous demandons aux communautés religieuses d’accroitre leurs efforts pour recevoir, pour assister et pour protéger les réfugiés de toutes les confessions. Et pour que les services d’assistance religieux et civils travaillent à coordonner leurs initiatives. Nous exhortons tous les pays à étendre le temps de la crise l’asile temporaire, à offrir le statut de réfugié à ceux qui sont éligibles, à accroître leurs efforts d’assistance et à travailler avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté en vue d’une fin rapide des conflits en cours. L’Europe affronte aujourd’hui l’une de ses plus sérieuses crises humanitaires. Pour y répondre, nous appelons tous les disciples du Christ à se souvenir des paroles du Seigneur, sur lesquelles nous serons jugés un jour: J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez habillé, j’étais malade et vous m’avez soigné, j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi. Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Pour notre part, obéissant à la volonté de notre Seigneur Jésus-Christ, nous nous engageons fermement et sans réserve à intensifier nos efforts pour promouvoir la pleine unité de tous les chrétiens. Nous réaffirmons notre conviction qu’il appartient à la réconciliation entre les chrétiens de favoriser la justice sociale, dans et entre tous les peuples. Nous voulons ensemble contribuer à ce que les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile soient accueillis dignement en Europe. En défendant les droits humains fondamentaux des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants, et de toutes les personnes marginalisées dans nos sociétés, nous visons à accomplir la mission de service des Eglises en faveur du monde. Notre rencontre est destinée à donner courage et espérance à ceux qui cherchent un refuge ainsi qu’à tous ceux qui les accueillent et les assistent. Nous exhortons la communauté internationale à faire de la protection des vies humaines une priorité et à soutenir à tous les niveaux les politiques d’inclusion qui s’étendent à toutes les communautés religieuses. La terrible situation de tous ceux qui sont affectés par la présente crise humanitaire, y compris beaucoup de nos frères et sœurs chrétiens, appelle notre prière constante".

 

Le Pape remercie la population de Lesbos

Cité du Vatican, 16 décembre 2015 (VIS). Sur le port de Mytilène, devant la population locale, comprise la petite communauté catholique, et en présence de ses deux frères orthodoxes, le Saint-Père a prononcé un discours en défense des migrants et de leurs droits: Depuis que Lesbos est devenue un point de chute pour de nombreux migrants en recherche de paix et de dignité, a-t-il dit, "j’ai ressenti le désir de venir ici". D'abord je veux exprimer mon admiration au peuple grec qui, malgré ses graves difficultés, a su tenir ouverts les cœurs et les portes. Beaucoup de personnes simples ont mis à disposition le peu qu’elles avaient pour le partager avec celui qui était privé de tout. Dieu saura récompenser cette générosité, comme celle d’autres nations voisines, qui, dès les premiers moments, ont accueilli avec une grande disponibilité de très nombreux migrants forcés. Est aussi bénie la présence généreuse de beaucoup de volontaires et de nombreuses associations qui, avec les diverses institutions publiques, ont apporté et apportent leur aide, exprimant concrètement une proximité fraternelle. Je voudrais renouveler ici un appel plein de gravité à la responsabilité et à la solidarité face à une situation si dramatique. Beaucoup de réfugiés qui se trouvent sur cette île et en divers endroits de la Grèce vivent dans des conditions critiques, dans un climat d’anxiété et de peur, parfois de désespoir, en raison des difficultés matérielles et de l’incertitude de l’avenir".

"Ici en Grèce comme dans d’autres pays d’Europe, les préoccupations des institutions et des personnes, sont compréhensibles et légitimes. Il ne faut cependant jamais oublier que les migrants, avant d’être des numéros sont des personnes, des visages, des noms, des histoires. L’Europe est la patrie des droits de l'homme, et quiconque pose le pied sur ce continent devrait pouvoir en faire l’expérience. Ainsi se rendra-t-il plus conscient de devoir à son tour les respecter et les défendre. Malheureusement, certains dont beaucoup d’enfants n’ont même pas réussi à arriver. Ils ont perdu la vie en mer, victimes de voyages inhumains et soumis aux brimades de lâches bourreaux. Vous, habitants de Lesbos, vous montrez qu’en cette terre, berceau de civilisation, bat encore le cœur d’une humanité qui sait reconnaître avant tout le frère et la sœur, une humanité qui veut construire des ponts et qui renonce à l’illusion de construire des enclos pour se sentir plus en sécurité. En effet, les barrières créent des divisions, au lieu d’aider le vrai progrès des peuples, et les divisions provoquent tôt ou tard des conflits. Pour être vraiment solidaires avec celui qui est contraint de fuir de sa propre terre, il faut travailler pour supprimer les causes de cette dramatique réalité. Il ne suffit pas de se limiter à faire face à l’urgence du moment, mais il faut développer des politiques de longue haleine, qui ne soient pas unilatérales. Avant tout il est nécessaire de construire la paix là où la guerre a apporté destructions et mort, et empêcher que ce cancer se répande ailleurs. Pour cela il est nécessaire de s’opposer avec fermeté à la prolifération et au trafic des armes, et de leurs réseaux souvent occultes. Que ceux qui poursuivent des projets de haine et de violence soient privés de tout soutien. En revanche, que la collaboration entre les pays, les organisations internationales et les Institutions humanitaires soit promue inlassablement, non pas en isolant mais en soutenant celui qui fait face à l’urgence. Dans cette perspective, je renouvelle le souhait que le premier Sommet humanitaire mondial, qui aura lieu à Istanbul le mois prochain, soit un succès. Tout cela, on ne peut que le faire ensemble. Ensemble on peut et on doit chercher des solutions dignes de Lhomme à la question complexe des réfugiés. Et pour cela, la contribution des Eglises et des communautés religieuses est aussi indispensable. Ma présence ici, avec le Patriarche et l’archevêque, témoigne de notre volonté de continuer à collaborer pour que ce défi de notre temps devienne une occasion, non pas de conflit, mais de croissance de la civilisation de l’amour".

"Chers frères et sœurs, face aux tragédies qui blessent humanité, Dieu n’est pas indifférent, il n’est pas distant. Il est notre Père qui nous aide à construire le bien et à repousser le mal. Non seulement il nous soutient, mais en Jésus il nous a montré le chemin de la paix. Face au mal du monde, il s’est fait notre serviteur, et par son service d’amour il a sauvé le monde. Voilà le vrai pouvoir qui engendre la paix. Seul celui qui sert avec amour construit la paix. Le service fait sortir de soi-même et il prend soin des autres, il ne permet pas que les personnes ni les choses tombent en ruine, mais il sait les préserver, dépassant la couche épaisse d’indifférence qui obscurcit les esprits et les cœurs. Merci à vous, parce que vous êtes des gardiens humanité, parce que vous prenez soin avec tendresse de la chair du Christ qui souffre dans le frère le plus petit, affamé et étranger, et que vous avez accueilli".

 

Trois prières pour les victimes des migrations

Cité du Vatican, 16 avril 2016 (VIS). Trois prières pour les victimes des migrations ont conclu la rencontre du Pape François, du Patriarche Barthélémy et de l'Archevêque Jérôme avec la population de Lesbos rassemblée au port de Mytilène. Leur lecture a été suivie par un lancer dans les eaux du port de couronnes de fleurs offertes par des enfants du lieu, en mémoire des victimes:

Voici la prière du Patriarche Barthélémy: "Seigneur de la miséricorde et de la compassion, nous prions pour nos frères en grande difficulté et en appelons à ta bonté. Nourrit les nouveau-nés, instruit les jeunes, donne de la force aux personnes âgées et du courage aux faibles, rassemble ceux qui sont séparés, navigue aux côtés de qui passe la mer et voyage avec les voyageurs, protège les veuves et les orphelins, libère les prisonniers et guérit les malades. Rappelle-toi, ô Seigneur, de ceux qui travaillent dans les mines, des exilés, de ceux qui ont un travail pesant, de tous ceux qui vivent dans l'affliction, le besoin et le danger, de tous ceux qui implorent ta bonté, de ceux qui nous aiment et ceux qui nous haïssent. Verse sur chacun ta miséricorde infinie, en vue de leur salut. Nous te prions encore, Seigneur de la vie et la mort, pour le repos éternel des âmes de tes serviteurs défunts, des âmes de ceux qui sont morts en fuyant les régions dévastées par la guerre, en voyage vers des lieux de sécurité, de paix et de prospérité. Face à l'impuissance, tu es l'espoir des désespérés et le sauveur des affligés, le port du voyageur, le médecin du malade. Toi qui es tout pour tous, tu qui connaisse chaque personne, ses attentes, sa maison et sa famille, tous leurs besoins. Libère cette île et toutes les villes du pays de la faim et de tout autre fléau, les tremblements de terre, des inondations et des incendies, de la violence et de l'invasion de l'ennemi extérieur comme de la guerre civile".

Puis ce fut le tour de l'Archevêque Jérôme: "O Dieu de tout esprit et de toute chair, qui a foulé la mort en détruisant le pouvoir du Diable et en donnant vie au cosmos, protège les âmes de ceux de tes serviteurs qui ont quitté cette vie. Toi, ô Seigneur, accorde-leur de reposer dans la lumière, sur de verts pâturages, dans un lieu d'où la douleur, la tristesse et le deuil ont disparu. Dieu, bon et aimant, pardonne tous les péchés qu'ils ont commis en pensée, en parole ou en action, parce qu'il n'y a pas d'homme vivant sans péché. Toi seul est sans péché. Ta justice et ta loi sont la vérité. Parce que tu es la résurrection et la vie, le repos de tes serviteurs, nous te rendons grâce et gloire comme au Père éternel, et au Saint Esprit, créateur de la vie, maintenant et à jamais".

Et enfin, celle du Saint-Père: "Dieu miséricordieux, nous te prions pour tous les hommes, pour toutes les femmes et pour tous les enfants, qui sont morts après avoir quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure.

Bien que beaucoup de leurs tombes ne portent aucun nom, chacun d’eux est connu, aimé et chéri de toi.

Puissions-nous ne jamais les oublier, mais honorer leur sacrifice plus par les actes que par les paroles.

Nous te confions tous ceux qui ont fait ce voyage, affrontant la peur, l’incertitude et humiliation, en vue de parvenir à un endroit de sécurité et d’espérance.

Tout comme tu n’as jamais abandonné ton Fils lorsqu’il a été conduit à un endroit sûr par Marie et par Joseph, de même à présent sois proche de tes fils et de tes filles que voici, à travers notre tendresse et notre protection.

En prenant soin d’eux, puissions-nous travailler pour un monde où personne n’est contraint à abandonner sa maison et où chacun peut vivre dans la liberté, la dignité et la paix.

Dieu miséricordieux et Père de tous, réveille-nous du sommeil de l’indifférence, ouvre nos yeux à leur souffrance, et libère-nous de l’insensibilité générée par le confort mondain et l’égocentrisme.

Aide-nous, en tant que nations, communautés et individus, à voir que ceux qui viennent dans nos contrées sont nos frères et sœurs.

Puissions-nous partager avec eux les bénédictions que nous avons reçues de tes mains, et reconnaître qu’ensemble, comme une famille humaine unique, nous sommes tous des migrants, en chemin dans l’espérance vers toi, notre vraie maison, où toute larme sera essuyée, où nous serons tous en paix et en sécurité dans tes bras".

A 15 h locales, (14 h heure de Rome), après une brève cérémonie de congé, l'avion papal est reparti pour Rome, où il est attendu à 16 h 30'.

 

Déclaration du Directeur de la Salle de Presse

Cité du Vatican, 16 décembre 2015 (VIS). Avant le décollage de l'avion papal de Lesbos vers Rome (15 h 15' locales), le Directeur de la Salle de Presse a fait la déclaration suivante: "Désirant accomplir un geste en faveur des migrants, le Pape a invité à bord trois familles syriennes, douze personnes dont six mineurs, toutes musulmanes. Elles étaient à Lesbos dès avant l'Accord entre Union Européenne et Turquie. L'opération a été négociée par la Secrétairerie d'Etat auprès des autorités compétentes grecques et italiennes. Les hôtes du Saint-Père, qui proviennent de Damas et de Deir Azzor, en zone tenue par l'Etat islamique, ont perdu leurs habitations lors des bombardements. Le logement et la prise en charge de ces familles, d'abord accueillies à Rome par la communauté de Sant ‘Egidio, seront assurés par le Vatican".

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