Du site aleteia.org (Benjamin Fayet) :
« Se convertir, c’est comprendre qu’il y a un monde en dehors de soi »
Julien Leclercq, 32 ans, témoigne de sa conversion dans un livre, "Catholique débutant", qui vient de sortir ce mois-ci chez Tallandier.
Julien Leclercq est issu d’une famille éloignée de la religion. Longtemps, il a éprouvé une certaine hostilité à l’encontre du catholicisme avant de rencontrer la lumière. Après un cheminement d’une dizaine d’années commencé après les décès de son meilleur ami et de sa grand-mère, il se convertit tout juste trentenaire au Centre Saint-Paul à Paris.
Aujourd’hui âgé de 32 ans, il travaille dans le secteur de la communication et dirige également le site littéraire Le Nouveau Cénacle. C’est donc par l’écriture qu’il a décidé de témoigner de sa conversion.
Aleteia : Votre jeunesse s’est faite sans aucune éducation religieuse. A posteriori regrettez-vous de ne pas avoir été baptisé enfant ou préférez-vous avoir mené votre propre cheminement et pu demander vous-même le baptême ?
Julien Leclercq : Lorsque j’étais enfant, le catéchisme ennuyait la plupart de mes amis qui s’y rendaient. Ils y allaient par obligation et auraient préféré faire les 400 coups avec moi dehors… Aujourd’hui, ils ont certes une « culture religieuse » essentielle, une familiarité que je n’ai pas avec la religion catholique, car plus ancienne, mais j’ai la foi et, surtout, je vais à la messe. Quant à ces amis qui ont reçu cette éducation, ils n’y vont plus. Alors je vais vous répondre que je suis heureux d’avoir fait ce chemin librement, sans pression familiale ni sociale. C’est celui que je devais suivre. Tout simplement.
Vous dirigez un site littéraire Le Nouveau Cénacle et pour expliquer votre conversion, vous évoquez entre autres choses, certaines lectures qui vous ont guidé vers Dieu. Quelles-sont les auteurs qui vous ont guidé vers la conversion ?
Comme je l’écris dans mon livre, serais-je devenu croyant si ma mère ne m’avait pas appris à aimer les livres ? Au-delà de la transmission de la foi, c’est le rapport à la lecture, au plaisir de lire qui disparaît au sein des nouvelles générations qui est préoccupant. Comment faire lire la Bible à des jeunes qui refusent d’ouvrir un livre ? La question est redoutable, je le conçois. Victor Hugo m’a aidé à grandir dans la foi. Il m’a éveillé au mystère de Dieu tout comme à la nécessité de prier pour entretenir un lien avec ceux qui ne sont plus là. D’ailleurs, un auteur n’a pas nécessairement besoin d’avoir « l’étiquette » catholique ou chrétien pour aider à cheminer sur les sentiers de la foi. La sagesse de Montaigne, la conception de la liberté de Jean-Paul Sartre ou même les aventures de Jack London ont été pour moi des nourritures spirituelles déterminantes dans ma conversion.