Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le rite zaïrois : une «voie prometteuse» pour un rite amazonien

IMPRIMER

De Vatican News :

Le Pape présente le rite zaïrois comme une «voie prometteuse» pour un rite amazonien

La LEV (Libraire Éditrice Vaticane) publie un livre intitulé "Le Pape François et le Missel romain pour les diocèses du Zaïre", rédigé par sœur Rita Mboshu Kongo, professeur de Théologie spirituelle et de formation à la Vie consacrée à l’Université Pontificale Urbanienne. La préface du Pape François lui donne l’occasion de développer sa vision de l’inculturation dans le domaine liturgique.

Ce livre qui sortira en librairie (en italien) le 9 décembre et qui est présenté ce mardi après-midi à 15h30 en Salle Marconi au Vatican, explore différents aspects du Missel Romain pour les diocèses du Zaïre, approuvé en 1988 par la Congrégation pour le Culte divin. Il y a exactement un an, le dimanche 1er décembre 2019, le Pape François avait ouvert le temps de l’Avent en célébrant une messe en rite zaïrois à la basilique Saint-Pierre, à l’occasion du Jubilé de l’aumônerie congolaise de Rome.

Dans sa préface de ce livre, qui a pour sous-titre «un rite prometteur pour d’autres cultures», le Pape François présente le rite zaïrois comme «un exemple d’inculturation liturgique» qui pourrait donc représenter une source d’inspiration pour d’autres aires géographiques, comme l’Amazonie. Dans son exhortation Querida Amazonia, le Pape argentin invitait à intégrer dans la liturgie «beaucoup d’éléments propres de l’expérience des indigènes dans leur contact intime avec la nature et à favoriser des expressions autochtones en chants, danses, rites, gestes et symboles. Déjà, le Concile Vatican II avait demandé cet effort d’inculturation de la liturgie chez les peuples autochtones, mais plus de cinquante ans se sont écoulés et nous avons fait peu de progrès dans cette ligne», reconnaissait le Pape dans ce texte.

Reconnaître et intégrer les spécificités culturelles

Mais dans cette préface, le Pape écrit que «le cas du rite zaïrois suggère une voie prometteuse également pour l'élaboration éventuelle d'un rite amazonien, dans la mesure où les besoins culturels d'une zone spécifique du contexte africain sont pris en compte, sans bouleverser la nature du Missel romain, comme garantie de continuité avec la tradition ancienne et universelle de l'Église».

Cette forme de célébration met en valeur «une culture et une spiritualité animées par des chants religieux au rythme africain, le son des tambours et autres instruments de musique qui constituent un réel progrès pour l'enracinement du message chrétien dans l'âme congolaise». Toujours attaché à la piété populaire, François souligne que chaque peuple ayant rencontré Jésus-Christ doit pouvoir chercher à «invoquer Dieu, qui s'est révélé par Jésus-Christ avec ses paroles, avec son langage religieux, poétique, métaphorique, symbolique et narratif».

Le christianisme peut s’enraciner dans plusieurs cultures

En référence à l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le Pape rappelle que «le christianisme n'a pas un modèle culturel unique», mais «restant pleinement lui-même, dans une fidélité totale à l'annonce de l'Évangile et à la tradition ecclésiale, il apportera aussi le visage des nombreuses cultures et des nombreux peuples dans lesquels il est accueilli et enraciné».

Ainsi, dans les différents peuples qui font l'expérience du don de Dieu selon leur propre culture, «l’Église exprime son authentique catholicité» et montre «la beauté de ce visage multiforme». Ainsi, «l'Esprit Saint embellit l'Église en lui montrant les nouveaux aspects de la Révélation et en lui donnant un nouveau visage».

Commentaires

  • Pas d’amalgame ou de récupération abusive : le rite « zaïrois » n’a, en tout cas, rien à voir avec les simagrées du culte de la Pachamama dont le pape François nous a offert un échantillon dans les jardins du Vatican.
    Ce rite «zaïrois » (il a été officialisé sous le règne de Mobutu) ou plus justement dit congolais (les premiers essais ont eu lieu déjà dans les années 1950) est un avatar du rite romain dont il se démarque d’ailleurs fort peu.
    Les geste et mouvements qu’il comporte ont un caractère sacral très bien décrit par un éminent liturgiste : Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI : « ce qu'on appelle improprement une danse dans la liturgie éthiopienne ou dans la forme zaïroise de la liturgie romaine, est en fait une procession en cadence, tout à fait appropriée à la dignité de la liturgie. Cette démarche rythmée confère une unité et une ordonnance aux différents moments de la liturgie, une beauté et une dignité à la mesure de Dieu. ».
    Une autre particularité est l'invocation, à côté des saints, des ancêtres qui tiennent une place importante dans la philosophie bantoue si bien décrite par le P.Tempels : c'est une affirmation eschatologique de l'assemblée chrétienne et une évocation essentielle qui fait partie de la culture du Congo.
    Autre caractère typique sans être propre à ce rite: le mandat cérémoniel des lecteurs dans les célébrations liturgiques, qui sont mandatés par le prêtre et reçoivent de lui une bénédiction avant d'aller au lutrin pour faire la lecture A signaler aussi dans le déroulement de la messe, l'aspersion d'eau bénite, la préparation pénitentielle et le rite de paix qui ont lieu après la messe des catéchumènes : juste avant l'offertoire, c’est-à-dire à l’ouverture de la messe proprement dite.
    Bref, rien de bien révolutionnaire : une inculturation réussie sans excès ni exclusive rabique à l’égard du latin ou du chant grégorien.

Les commentaires sont fermés.