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Le texte intégral de la lettre pré-synodale du cardinal Zen

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Du blog de Sandro Magister "Settimo Cielo" :

Documents. Le texte intégral de la lettre pré-synodale du cardinal Zen

Zen

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(s.m.) Largement citée par le site américain « The Pillar », la lettre adressée fin septembre par le cardinal Giuseppe Zen-Zekiun à différents cardinaux et évêques sur les questions ouvertes par la convocation du Synode en cours depuis le 4 octobre, a désormais été publiée. Elle est sortie des limites du « confidentiel » et il vaut mieux qu’elle soit lue dans son intégralité.

C'est Zen lui-même qui prévoit cette issue, quand vers la fin de la lettre il écrit : « Je la considère comme confidentielle, mais il sera difficile qu'elle ne parvienne pas aux médias. Aussi vieux que je sois, je n'ai rien à gagner, rien à perdre. Je serai heureux d'avoir fait ce que je pensais que j'étais censé faire."

Du haut de ses 91 ans, mais surtout d'une vie passée à la défense héroïque des « libertas ecclesiae » dans une terre hostile comme la Chine, ancien évêque de Hong Kong et récemment condamné pour avoir soutenu la résistance de la ville aux brimades du régime contre Pékin, Zen se révèle également dans cette lettre comme un combattant passionné et franc pour préserver le Synode et l'Église de ce qu'il considère comme une dérive désastreuse.

Voici donc la lettre rédigée par le cardinal Zen lui-même.

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Chère Éminence, Chère Excellence,

Je suis votre frère Giuseppe Zen, originaire de l'île lointaine de Hong Kong, un homme infirme de 91 ans, ordonné évêque il y a plus de 26 ans. J'écris cette lettre parce que, conscient d'être encore en possession de mes facultés mentales, je ressens le devoir de sauvegarder, en tant que membre du Collège des Successeurs des Apôtres, la sacro-sainte tradition de la foi catholique.

J'adresse cette lettre à vous, membres du prochain Synode sur la Synodalité, parce que je suppose que vous êtes préoccupés, comme moi, par le déroulement du Synode susmentionné.

La synodalité est un mot plutôt nouveau, dont l'étymologie nous permet de comprendre qu'il s'agit d'un projet de « parler ensemble et marcher ensemble » ; pour l'Église catholique, cela signifiera « communion et participation de tous les membres de l'Église à la mission évangélisatrice ». Ainsi compris, le thème de ce Synode semble utile et toujours actuel, et sera une occasion opportune pour clarifier comment cette synodalité doit être vécue dans l’Église.

Il existe maintenant un document très récent « La synodalité dans la vie et la mission de l'Église », résultat du travail (dans les années 2014-2017) d'une sous-commission de la Commission théologique internationale, dont le président d'office est le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. La sous-commission a conclu ses travaux en 2017, le texte a été approuvé par les membres de la Commission lors de la séance plénière de cette année-là, et finalement approuvé par le Préfet de la Congrégation en 2018, après avoir reçu l'avis favorable du Pape François.

Le document commence dans sa première partie par les faits historiques des Synodes et des Conciles (le sens des deux termes est convergent), notamment le Concile Apostolique de Jérusalem (Actes 15), qui est la figure paradigmatique des Synodes célébrés par l'Église. La description de ce Concile, dans les paragraphes 20-21 du document, peut être résumée comme suit : lors de la diffusion de l’Évangile, un problème surgit : les non-juifs doivent-ils se soumettre à la circoncision et accepter la loi mosaïque pour devenir membres de l’Église de Jésus ? Le problème, vivement ressenti à Antioche, est renvoyé à l'Église de Jérusalem, qui participe à sa résolution. « Malgré la diversité initiale des opinions et la vivacité du débat, à la lumière de la parole prophétique (voir Amos 9,11-12), dans l'écoute mutuelle de l'Esprit Saint à travers le témoignage de son action (voir Actes 15,14- 18), ils sont parvenus à ce consensus et à cette unanimité qui sont le fruit du discernement communautaire". Les Apôtres et les Anciens ont communiqué le résultat du Concile aux Églises par une lettre qui dit : "L'Esprit Saint et nous avons décidé".

Au paragraphe 5 du texte de la Commission, il est dit : « La nouveauté du mot synodalité nécessite une mise au point théologique minutieuse ». Au paragraphe 7, il dit : « Tandis que le concept de synodalité rappelle la participation de tout le peuple de Dieu, [...] le concept de collégialité précise le sens théologique et la forme d'exercice du ministère des évêques [... ] à travers la communion hiérarchique du collège épiscopal avec l'évêque de Rome". Et plus loin il dit : « Toute manifestation authentique de la synodalité requiert par nature l'exercice du ministère collégial des évêques ».

Dans la deuxième partie, le document propose les fondements théologiques de cette doctrine, que l'on retrouve notamment dans "Lumen gentium", où il précise qu'au service du peuple, entièrement sacerdotal et prophétique, il existe un sacerdoce ministériel, ordonné, qui sert ce peuple, le guidant au service de l'autorité.

J'ai été assez surpris quand, en lisant les nombreux documents détaillés publiés par le Secrétaire du Synode, j'ai trouvé si peu de références au document susmentionné.

En outre:

1. Cela me trouble que, d'un côté, on me dise que la synodalité est un élément constitutif de l'Église, mais, de l'autre, on me dit que c'est ce que Dieu attend de nous pour ce siècle (comme quelque chose de nouveau ?). Comment Dieu aurait-il pu oublier de maintenir vivant cet élément constitutif de l’Église pendant les vingt siècles de son histoire ? Ne professons-nous pas que l'Église est une, sainte, catholique, apostolique, c'est-à-dire qu'elle a toujours été synodale ?

2. Je ressens une confusion et une inquiétude encore plus grandes lorsque je vois l'idée que le moment est enfin venu de renverser la pyramide, c'est-à-dire avec une hiérarchie qui serait surmontée par le peuple laïc. Dans le document préparatoire, dès le début, il est dit clairement que, pour une Église synodale, il faut reconstituer la « démocratie ».

3. Mais je ressens encore plus d'inquiétude lorsqu'on constate qu'au moment de la convocation de ce Synode (ce qui est présenté comme quelque chose d'inédit), un "chemin synodal" était déjà en cours en Allemagne où, avec un "mea culpa" étrangement joyeux pour les abus sexuels, la hiérarchie et un groupe de laïcs (Comité central des catholiques allemands (ZdK), on ​​ne sait pas dans quelle mesure ils sont représentatifs, mais on apprend qu'ils sont presque tous des employés de l'Église) proposent un changement révolutionnaire de la constitution de l'Église et de l'enseignement moral concernant la sexualité. Plus d'une centaine de cardinaux et d'évêques de différentes parties du monde ont écrit une lettre d'avertissement à l'épiscopat d'Allemagne, mais ils ne reconnaissent pas qu'ils se trompent.

Le Pape n’a jamais ordonné l’arrêt de ce processus de l’Église en Allemagne. A l'occasion de leur visite "ad limina", on sait que le Pape s'est entretenu pendant deux heures avec les évêques allemands, mais aucun discours du Pape n'a été publié dans "L'Osservatore Romano" comme il est d'usage lors de ces visites. Au lieu de cela, c'est le discours du préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Marc Ouellet, qui est publié, discours dans lequel il les supplie de ne pas prendre de décision, mais d'attendre les conclusions du synode. En réponse, ils ont opposé un déni clair car, disent-ils, « il y a une urgence pastorale à prendre des décisions » (!?).

Un symptôme alarmant est le déclin continu du nombre de fidèles en Allemagne ; selon les données officielles, la baisse a dépassé le demi-million en 2022. L’Église y est en train de mourir.

Cela nous rappelle le douloureux malheur de l'Église en Hollande, qui, de son apogée où elle représentait 40% de la population nationale, est aujourd'hui tombée jusqu'à sa disparition presque totale. Il n’est pas difficile d’en voir la cause : un mouvement presque identique à celui actuel en Allemagne, qui y a commencé presque immédiatement après le Concile Vatican II.

Il ne semble pas déplacé d'évoquer le grand schisme qui plane sur la communauté anglicane. Les archevêques de la Global Anglican Future Conference (GAFCON) ont envoyé une lettre à l'archevêque de Canterbury, lui disant que s'il ne se convertit pas (l'Église anglicane d'Angleterre a approuvé le mariage homosexuel), ils {qui constituent 85 % des anglicans dans le monde) n’accepteront plus son leadership (en tant que « primus inter pares »).

4. Les documents du Secrétariat ne citent pas toujours la Bible de manière appropriée. Ils parlent longuement de l'épisode de Pierre et Corneille (dans Actes 10-11) comme pour prouver que le Seigneur peut ordonner n'importe quel changement dans le comportement des fidèles. Mais l’histoire du Concile de Jérusalem (Actes 15) montre qu’il ne s’agit pas d’un changement quelconque, mais d’un développement qui implique différentes périodes dans la réalisation du salut. La phase universaliste du salut, déjà annoncée dans l'Ancien Testament, se réalise enfin après la résurrection de Jésus. De même, Jésus a déclaré qu'il n'avait pas aboli la loi, mais qu'il l'avait menée à son terme. L'Esprit avance progressivement, mais ne se contredit jamais. Le saint Henry Newman disait que le véritable développement de la doctrine est homogène.

Je pense qu'il n'est pas nécessaire de s'étendre sur les raisons pour lesquelles vous devez aborder le Synode avec une grande inquiétude. Je ressens plutôt l’importance de porter à votre attention certains problèmes de procédure du Synode. Le Secrétariat du Synode est très agressif dans l’art de la manipulation.

Pour ce que je m’apprête à dire, on me reprochera facilement de « théorie du complot », mais je vois bien qu’il y a tout un plan de manipulation.

Ils commencent par dire que nous devons écouter tout le monde. Peu à peu, ils font comprendre que parmi ces « tous », il y a surtout ceux que nous « excluons ». Enfin, on comprend qu'il s'agit de personnes qui optent pour une morale sexuelle différente de celle de la tradition catholique.

Dans les petits groupes de dialogue de la phase continentale, on insiste souvent sur le fait que « nous devons laisser une chaise vide à ceux qui sont absents, marginalisés par nous ». Ils disent aussi : "Le Synode doit conclure sur l'inclusion universelle, il doit élargir la tente, accueillir tout le monde, sans le juger, sans inviter à la conversion".

Ils protestent souvent en disant qu'ils n'ont pas d'agenda. C'est véritablement une insulte à notre intelligence, lorsque nous voyons tous quelles conclusions ils visent.

Ils parlent de la « conversation dans l’Esprit » comme d’une chose magique. Et ils invitent chacun à attendre les « surprises » de l'Esprit (bien entendu, ils sont déjà informés de quelles surprises il s'agit). « Conversez, mais ne discutez pas ! Les discussions créent des divisions." Mais alors le consensus et l’unanimité se produisent miraculeusement ? Mais il me semble qu’au Concile Vatican II, avant d’arriver à une conclusion quasi unanime, on a souvent passé beaucoup de temps dans des discussions animées. C'est là que le Saint-Esprit avait travaillé. Éviter la discussion, c'est éviter la vérité.

Vous ne devez pas leur obéir lorsqu'ils vous disent d'aller prier, interrompant ainsi le travail. Répondez qu'il est ridicule de penser que le Saint-Esprit attend vos prières de dernière minute. Vous devez avoir déjà accumulé une montagne de prières, la vôtre et celle de vos fidèles, comme l'avait fait le pape Jean XXIII avant le Concile, faisant des pèlerinages avec de nombreux fidèles dans différentes églises, priant pour le Concile. Le Saint-Esprit sera occupé pendant le Synode à travailler dans vos cœurs, en espérant que chacun acceptera ses inspirations.

« Commençons, disent-ils, par de petits groupes. » C'est évidemment faux. Il faut d'abord laisser tout le monde parler et entendre tout le monde à l'Assemblée. Cela montre quels problèmes sont les plus controversés et lesquels nécessitent un débat adéquat. En petits groupes « linguistiques », vous pourrez alors, en utilisant votre propre langage, décortiquer les problèmes plus confortablement et finir par formuler des délibérations concises. Il faut insister sur la procédure suivie par de nombreux Synodes, non pas parce que « cela a toujours été fait ainsi », mais parce qu'elle est raisonnable (faire autrement justifie le soupçon qu'on veut éviter de découvrir la véritable inspiration de l'Esprit Saint).

Sur Internet, je remarque qu'on parle beaucoup de "voter ou pas". Mais s’il n’y a pas de vote, comment connaître le fruit de tant de dialogue ? Éviter les votes, c’est encore éviter la vérité.

Et sur le vote, on en sait davantage. Sans aucune concertation, à proximité immédiate du Synode, le Saint-Père a ajouté un certain nombre de membres laïcs avec droit de vote. Si j'en étais membre, je protesterais vigoureusement, car cela change considérablement le Synode des évêques, que le pape Paul VI avait établi comme instrument de collégialité, même si, dans l'esprit de la synodalité, des observateurs laïcs sont admis avec la possibilité de parler. Je ne vous recommande pas une protestation, mais au moins une douce lamentation avec une demande : qu'au moins les votes des évêques et ceux des laïcs soient comptés séparément (ce que même la « voie synodale » de l'Allemagne a accordé aux évêques). Qu'un poids différent soit accordé aux voix des deux groupes. Laisser voter les laïcs semble signifier qu'ils veulent respecter le « sensus fidelium », mais sont-ils sûrs que ces laïcs invités sont des « fidèles » ? qu'ils vont au moins encore à l'église ? A noter que ces laïcs n'ont pas été élus par les chrétiens pratiquants.

L'ajout (à mi-chemin) d'une autre session pour 2024 n'a jamais été expliqué. Mon malicieux soupçon est que les organisateurs, pas sûrs d'atteindre ce qu'ils visent dans cette session, espèrent avoir le temps de préparer d'autres manœuvres. Mais si les votes clarifient déjà ce que l’Esprit a voulu dire à travers le vote des évêques, une autre session sera-t-elle encore nécessaire ?

J'entends que cette lettre que j'écris soit confidentielle, mais il sera difficile qu'elle ne parvienne pas aux médias. Aussi vieux que je sois, je n'ai rien à gagner, rien à perdre. Je serai heureux d’avoir fait ce que je crois que j’étais censé faire.

Je sais que lors du Synode sur la famille, le Saint-Père a rejeté les suggestions présentées par plusieurs cardinaux et évêques précisément sur la procédure, mais si vous présentez une demande respectueuse soutenue par de nombreux consensus, peut-être pourra-t-elle être acceptée. Cependant, vous aurez fait votre devoir. Accepter une procédure déraisonnable, c’est condamner le Synode à l’échec.

Je m'excuse pour le retard de ma lettre, car nous n'avons peut-être pas le temps de présenter nos demandes aux organisateurs avant le début du Synode.

Je vous souhaite une participation fructueuse et, s'il le faut, courageuse à ce Synode qui sera en tout cas sans précédent.

Votre humble frère,

Giuseppe Zen

21 septembre 2023
Fête de l'Apôtre Saint Matthieu ("miserando et eligendo")

Commentaires

  • Très beau plaidoyer d'un homme qui, en rassemblant ses dernières forces, presse ses interlocuteurs de ne pas se laisser emporter par la folie et de résister aux manipulations mal intentionnées.
    Deux modèles de pasteur apparaissent évidemment en filigrane : celui qui, toute une vie, est aux côtés du peuple contre les potentats tyranniques et celui qui est, disons, plus complaisant avec les forces dominantes et l'esprit du temps.

  • Cette Eglise qui se veut comme jamais "en ouverture" et "en dialogue" n'a jamais eu aussi mauvaise presse auprès des fidèles que depuis qu'un certain clergé et des laïcs non représentatifs des catholiques proclament qu'ils n'on plus d'autre désir que celui d'apporter au monde ce que dernier possède déjà.

  • Dans le contexte intra-ecclésial que nous subissons encore plus depuis Francois que depuis Jean XXIII, la question est de savoir vers quels enseignements pontificaux récents les laïcs, déboussolés par des clercs qui le sont infiniment plus qu'eux, peuvent se tourner en toute confiance, ou, en tout cas, avec le plus de confiance.

    Il est possible de citer au moins

    - quatre textes de Paul VI : Mysterium fidei, Sacerdotalis caelibatus, la Profession de foi, Humanae vitae,

    - quatre textes écrits par, ou parus sous Jean-Paul II : Veritatis splendor, Evangelium vitae, Fides et ratio, Dominus Iesus,

    - le Catéchisme de l'Eglise catholique de 1992 et le Compendium du Catéchisme de 2005.

    Or, il crève littéralement les yeux et les oreilles que ses textes, qui sont presque tous chronologiquement post-conciliaires, sont très rarement mis en avant et en valeur par bon nombre de docteurs et de pasteurs "catholiques contemporains", y compris, parfois, par les auteurs de ces textes, comme dans le cas de Dominus Iesus, qui a été sous-utilisé et sous valorisé par Jean-Paul II puis par Benoît XVI.

    Nous en sommes donc à nous demander ce qui fait vraiment autorité chez les clercs concernés, et en venons à nous dire que le passage de la dynamique, conciliaire, de conciliation ad extra, à la dynamique, synodale, de conformation ad intra, est le symbole et le symptôme du fait que ces clercs fonctionnent avant tout à la sympathie et à la syntonie, au contact des conceptions et des convictions les moins solidement et validement catholiques qui soient.

    Le mode de fonctionnement intellectuel et moral dont il est question ici est très souvent à caractère adogmatique, eudémoniste, inclusiviste, oecuméniste et unanimiste.

    C'est la moindre des choses que les catholiques qui essaient de réfléchir et de réagir d'une manière un tant soit peu fidèle à Jésus-Christ et féconde en Jésus-Christ se détournent de ce mode de fonctionnement, qui est vraiment bien plus connaturel et sentimental que surnaturel et théologal.

    Le risque est que les laïcs qui adhèrent encore à ce qu'est devenu le "catholicisme contemporain", suiviste jusqu'à l'absurde, deviennent les victimes consentantes de leur propre aliénation mentale, sous couvert de prise en compte et de mise en oeuvre du "discernement évangélique dans la miséricorde et l'ouverture aux périphéries".

  • Pourquoi deux sessions alors que la réponse aux dubia dit déjà ce qu'il faut obtenir ?
    Oui mais François compte beaucoup sur le temps pour faire accepter ce qui choque au premier abord.
    Octobre 2023 : on expose ce qu'on veut changer, sans rien décider. La grenouille est trempée dans l'eau froide.
    Pendant un an, les idées fermentent, on s'habitue à tout et une habile propagande persuade les opposants qu'ils manquent de miséricorde et qu'ils ont "200 ans de retard".
    Octobre 2024 : on décide et on impose. L'eau bout. La grenouille ne cherche même pas à sauter hors de la casserole.
    Une Nouvelle Eglise naît.
    Mais ce scenario peut échouer si beaucoup d'évêques sont aussi courageux que l'intrépide Cardinal Zen !

  • J'admire ce petit homme présent sur tous les fronts...
    C'est un grand évêque!

  • Le Pape n'a pas écouté le Cardinal Zen à propos du dossier de l'église de Chine. Il ne l'écoutera pas davantage aujourd'hui, pas plus que les "congressistes" synodaux.

  • Mais qui écoutera encore le pape ?
    L'Eglise ne sera jamais aussi à la mode et recherchée que les ONGs se battant pour le climat, les migrants, l'égalité.... Les changements dont on parle ne suffiront pas à attirer de nouveaux "chrétiens". Et ceux qui resteront auront des idées beaucoup plus traditionnelles.
    J'ai comme l'impression qu'à la fin, il n'y aura guère de monde qui écoutera encore le pape.

  • On n'écoute plus le pape François ni le clergé qui le porte aux nues. Tout autour de moi, je connais de nombreux fidèles catholiques qui, tristes mais résolus, décident de prendre leurs distances d'avec une Eglise qui tourne à vide et de ne plus rien écouter de ce qui se dit à Rome. Après avoir désacralisé la fonction qu'il devait assumer, François s'emploie à désacraliser de la même façon le christianisme ; il ne lui reste plus qu'à se rabattre sur un sacré néo-païen dont le programme est dans "Laudato Si" ou encore dans la "synodalité" façon fête des fous.

  • J'estime que le Cardinal Zen est d'une remarquable lucidité. Tous les arguments et faits qu'il rapporte dans cette lettre sont irréprochables, et incontestables.

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