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Mgr Rey placé sous la tutelle de Mgr Touvet

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De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

Le pape nomme un coadjuteur pour reprendre en main le diocèse de Fréjus-Toulon

Erreurs de discernement, «dérives»... Après un «audit» commandité par Rome en février dernier et la suspension des ordinations, l’évêque de ce diocèse du Sud, Mgr Rey, sera placé sous la tutelle d’un autre évêque : Mgr Touvet.

Mgr Dominique Rey, 71 ans, évêque de Fréjus-Toulon, aurait pu être désavoué. Une perspective qu’a refusée le pape François puisqu'il reconnaît à cet évêque atypique un certain nombre d’intuitions pastorales. Sans pour autant lui pardonner des erreurs de discernement dans plusieurs situations et, surtout, un manque de suivi des nombreuses initiatives qu’il a prises, dont quelques-unes ont mal tourné et abouti à des échecs cuisants. Reste que, en 23 ans à cette responsabilité, le dynamique Mgr Rey a fait de ce diocèse du sud de la France le laboratoire d'une Eglise florissante, avec d’incontestables réussites.

François, qui encourage cette audace pastorale, a donc préféré ne pas imposer une démission mais nommer à ses côtés un évêque « coadjuteur » : Mgr François Touvet, 58 ans, actuel évêque de Châlons-en-Champagne. Un « coadjuteur », dans l'Église catholique, n'est pas un auxiliaire. Il sera le successeur de Mgr Rey dans les quatre années à venir. La retraite est fixée à 75 ans pour les évêques.

Cet évêque, nommé à Châlons-en-Champagne au jeune âge de 50 ans, a été remarqué pour sa riche expérience pastorale de terrain : en paroisse comme en aumônerie (scouts, milieu scolaire, mouvements de jeunes, monde militaire). Il s’est également distingué pour ses qualités de gestionnaire. Jeune prêtre, il avait été « vicaire général », l'équivalent d'un secrétaire général dans son son diocèse d'origine, Dijon, et dans celui de Langres.

Doué d'une imagination pastorale certaine, Mgr Touvet, au début de la pandémie de Covid, avait eu l'idée d'organiser une messe géante sur un parking, que les fidèles suivaient depuis leur voiture. Son sens de la décision a été également apprécié par le Saint-Siège qui lui a confié la gestion de crise de la communauté du Verbe de Vie. Elle s'est soldée par une dissolution en juin 2022, un fait rare.

De la force de décision, il en faudra à Mgr Touvet car le principal reproche adressé à Mgr Rey, mis en évidence par la « visite pastorale » commanditée par le Saint-Siège (un audit), visait ses carences dans le suivi d'initiatives nouvelles, souvent exportées - le diocèse compte plus de 60 % de prêtres étrangers, dont certains, peu fiables, ont fini par dériver. Il lui a été également reproché un accueil trop large dans son séminaire, pourtant fourni, de candidats rejetés ailleurs. C'est ce point qui avait mis le feu aux poudres en juin 2022, décidant le pape à suspendre des ordinations à la prêtrise, un acte sans précédent récent. Quant à l'ouverture de Mgr Rey, issu de la communauté charismatique de l'Emmanuel dont il est toujours proche, aux communautés traditionalistes de l'Église catholique, selon une politique favorisée par Rome sous le pontificat de Benoît XVI, cette question, même si elle a joué un rôle, n'est pas centrale dans la décision papale.

Commentaires

  • Une foi encore: deux ^poids, deux mesure. A quand la même sévérité et la même persécution vis-à-vis des evêques allemands qui ne sont plus catholiques que de nom?

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